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médicament

  • Génériques, où est le hic ?

    Depuis plusieurs années, les responsables de la santé et les caisses d'assurance maladie font la promotions des médicaments génériques.

    Le message est simple : ce sont les mêmes molécules, mais fabriquées pour revenir moins chers. Donc il faudrait les utiliser pour permettre aux caisses de faire des économies.

    Globalement cela est vrai, mais la réalité est souvent plus complexe qu'un message réducteur. L'académie de Médecine vient de publier un rapport qui cible plusieurs points faibles des génériques :

          -Si la composition du produit actif est identique, les excipients ajoutés pour la fabrication du générique peuvent être différents. Et ces produits sont susceptibles de provoquer des intolérances ou allergies.


         -Il existe une marge d'efficacité tolérée avec le médicament de référence, marge faible mais qui peut poser problème dans des pathologies où le dosage doit rester très précis (épilepsie, ou certains traitements cardiologiques par exemple)


         -La fabrication peut être délocalisée dans des pays lointains, rendant le contrôle qualité plus difficile, surtout si ces sources d'approvisionnement se multiplient.


         -Les traitements chroniques pris en particulier par des personnes âgées sont souvent mémorisés par leur forme et leur couleur (la petite gélule rouge du soir). Les génériques viennent de plusieurs origines et n'ont pas tous la même présentation, ce qui est donc source de confusion.

     

    Il est toujours plus tentant de faire passer un message simple, qui sera plus facilement entendu. Mais à vouloir réduire la communication à l'essentiel, on oublie la complexité des situations et l'existence de problèmes même marginaux. Et quand ils sont révélés, c'est toute la communication initiale qui risque de ne plus être crédible.

     

    Pour les génériques, il ne faudrait pas croire qu'il y a les méchants laboratoires qui font des médicaments coûteux et de bons producteurs de génériques qui font baisser les prix. Par fois les seconds ne sont d'ailleurs que les filiales des premiers !

    Les fabricants de génériques ne font pas de recherche, puisqu'il commercialisent des molécules déjà50493564.jpg sur le marché. Les laboratoires pharmaceutiques sont loin d'être des enfants de coeur dans la course au profit. Mais leur chiffre d'affaire comporte une part très importante de recherche et développement. La logique du tout générique demanderait de trouver un moyen de financer ces recherches de molécules nouvelles. Actuellement les molécules qui sortent ont un prix très élevé puisque leurs fabricants doivent rentabiliser les coûts de recherche (et faire des profits) sur un nombre d'années réduit.

    Le problème des génériques est principalement économique. Les difficultés qu'ils introduisent dans la pratique médicale sont assez marginales et peuvent être corrigées. Par contre ils sont un exemple des questionnements que l'on doit se poser sur la politique de santé. Les laboratoires pharmaceutiques doivent-ils rester des entreprises comme les autres, où la recherche du profit est le moteur essentiel ? Quel contrôle doit exercer le politique (et donc le citoyen) sur les choix dans le domaine de la santé ?

    En cette période électorale, ce sont des questions fondamentales et qui touchent à la vie de chacun, mais qui sont très rarement soulevées.

  • Mediator partagé

     

    Dans l'affaire du Mediator, tout le monde est (un peu ou beaucoup) coupable.

    En premier lieu, le laboratoire Servier, fabriquant et vendeur du produit. Il en a par essence la responsabilité, et ne l'a pas assumée. Ce médicament avait pour indication le diabète : c'était en réalité un mauvais antidiabétique, très peu efficace. Tout médicament a peu ou prou des effets indésirables, mais ceux-ci ne peuvent être tolérés que si des effets positifs existent : ce n'était pas le cas. Le Mediator était principalement utilisé comme coupe-faim, alors qu'il n'était pas indiqué pour cela. Et toutes les molécules de cette famille avaient été retirées de la vente à cause du danger qu'elles h-4-2306167-1289890978.jpgreprésentaient.

     

    En second lieu les autorités gouvernementales qui ont réagi très tardivement, faisant preuve d'un aveuglement persistant. Il faut savoir que le laboratoire Servier, un des grands noms français de ce secteur, possède de solides appuis dans le milieu politique.

    Les informations du Dr Frachon, suite à ses études du produit n'ont pas été prises en compte sérieusement.

    Une des très rares revues médicales indépendantes (la revue Prescrire) écrivait en 2006 : "La revue regrette qu'au vu des données sur le benfluorex (Le Médiator, note de L'An Vert), la Commission nationale de pharmacovigilance ait seulement proposé de mettre en route de nouvelles études en vue d'évaluer les risques du benfluorex. Les données sont pourtant suffisantes depuis 30 ans pour conclure que la balance bénéfices-risques du benfluorex est défavorable.
    Pendant les études, les ventes vont continuer et des patients seront exposés à des effets indésirables qui n'en valent pas la peine."

     

    Enfin les médecins qui l'ont prescrit, sont coupables de négligence, d'avoir trop entendu le message du laboratoire à travers ses délégués médicaux, et pas assez celui des scientifiques indépendants. La molécule était interdite depuis 1997 aux Etats-Unis, comme toute la famille à laquelle elle appartient.

    Il est plus facile de prescrire un médicament que d'essayer de prendre en charge de manière globale le problème de l'obésité.

    Même si leur place se situe au bout de la chaîne des responsabilités, leur niveau d'étude et de rémunération ne leur permet pas de s'exempter de leur part de culpabilité dans cette affaire.



  • médicament : l'acomplia retiré

    acomplia.jpgL'Acomplia est un médicament qui était indiqué dans certains cas graves d'obésité . "était", car il vient d'être retiré du marché, le bénéfice étant jugé moins important que le risque de sa prise selon les agences de santé . C'est un coup dur pour Sanofi-Aventis, un des géants de l'industrie pharmaceutique, qui avait beaucoup misé sur cette molécule ;

    Les études montrent une augmentation de troubles psychiatriques (dépression) avec ce médicament, dans une proportion importante . Par contre ses effets sur la perte de poids sont limités . Ce n'est pas la première molécule a subir cette sanction, même si elle est produite par une multinationale (Bayer, MSD et maintenant Sanofi) .

    Tout médicament peut donner des effets indésirables, il ne sera pas automatiquement stoppé pour autant . Cela dépend aussi de ce qu'il apporte . On sait que certains traitements contre le cancer font tomber les cheveux . Ils restent autorisés et utilisés s'ils contibuent à combattre la maladie . Ils seraient interdits s'ils soignaient la grippe ou le mal de obese.jpgdents .

    L'obésité est une maladie qui touche de plus en plus nos sociétés occidentales, avec des conséquences graves : diabète, tension et autres .

    Il n'existe pas de traitement médicamenteux efficace, malgré la recherche des laboratoires pharmaceutiques dans un domaine où la possibilité de faire de gros bénéfices attire leur regard . C'est une maladie de civilisation et de comportement pour laquelle la prévention et l'éducation restent la priorité .