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racisme - Page 4

  • Plan d’action contre le racisme : ambitieux mais déséquilibré.

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    Communiqué LDH

    La Ligue des droits de l’Homme prend acte de ce que le gouvernement adopte un Plan d’action contre le racisme affichant de grandes ambitions. C’est en soi une bonne nouvelle, notamment au vu de la situation inquiétante que connaît notre pays en ce domaine.

     

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  • Faire échec au racisme et à la haine

    Communiqué de la LDH

    Les agressions contre Christiane Taubira ont inauguré de façon spectaculaire le retour d’un racisme désinhibé dans le débat politique.

    Sa nomination comme ministre de l’Education nationale a littéralement déchaîné, contre Najat Vallaud-Belkacem, un torrent de boue et d’abjections. S’y mêlent, pêle-mêle, le rejet de l’étranger et pire encore, de l’étrangère ou étiquetée telle, la dénonciation de la supposée musulmane, porteuse ou non d’un voile, la haine, enfin, contre la femme de conviction, militante de l’égalité entre femmes et hommes, et aujourd’hui à la direction d’un ministère où sont défendues les valeurs de l’école laïque et républicaine.

    Orchestrée par des publications d’extrême droite dont l’éthique est celle du caniveau, cette campagne soulève le cœur de toutes celles et ceux qui ont la démocratie au cœur et partagent une haute idée de la chose publique et du débat qui devrait en être la marque.

    La Ligue des droits de l’Homme déplore que, pour la plupart d’entre eux, les responsables de la droite se soient réfugiés dans un mutisme complice qui les amène aux côtés de la droite extrême. Elle salue le courage de celles et ceux qui ont choisi de ne pas suivre ce chemin de honte. Elle assure la ministre de l’Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, de sa solidarité face à des propos qui, au-delà de sa personne, visent la République, ses valeurs de fraternité et d’égalité. Elle invite les citoyennes et citoyens à se mobiliser pour faire échec à tout ce qui vise à substituer la haine au débat, la violence à la raison, la xénophobie au vivre ensemble.

    Paris, le 4 septembre 2014.

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  • Anne-Sophie Leclere, la candidate frontiste de Rethel, condamnée à 9 mois ferme

    Elle avait fait scandale en postant sur sa page Facebook un montage photographique comparant Christine Taubira à un singe.

    Interrogée dans l'émission "Envoyé spécial" en octobre 2013, elle avait confirmé cette publication et même défendu son geste. Elle y déclarait selon Libération :«A la limite, je préfère la voir dans un arbre après les branches, que la voir au gouvernement », insiste la candidate frontiste dans la séquence. Elle assume donc la photo ? « Bien sûr, elle est sur Facebook, elle reste sur mon compte Facebook ». Le montage a cependant été supprimé de cette page.

    L'intention raciste était si évidente et si grossière que le Front National avait exclu rapidementChristiane-Taubira-icone-d-une-gauche-assumee-cible-d-attaques-racistes_article_main.jpg Anne-Sophie Leclere du parti. Sa publication et ses propos détonnaient de trop par rapport à la nouvelle ligne "soft" de Marine Le Pen, cette ligne politique à profil bas qui déplaît tant à Jean-Marie Le Pen.

    Anne-Marie Leclere était à l'époque la tête de liste aux élections municipales pour le Front National. Ce qui montre qu'elle était considérée comme un cadre du parti, et qu'elle-même se sentait en phase avec les principes du FN. Mais il n'aurait pas fallu exprimer tout haut ce qui doit désormais ne plus apparaître ouvertement comme étant dans la ligne du parti de Marine Le Pen.

    Suite à cette publication, le parquet de Paris avait ouvert une enquête préliminaire. Par ailleurs, le parti guyanais  Walwari avait porté plainte devant le tribunal de Cayenne. Le tribunal a délibéré en l'absence d'Anne-Sophie Leclere, qui n’était pas représentée par un avocat.

    Ce jour, elle vient d'être condamné donc par défaut à neuf mois de prison ferme et à une inéligibilité de cinq ans. Ce jugement est plutôt sévère, mais rappelons que les jugements par défaut( quand l'accusé ne se présente pas devant le tribunal), sont toujours dans la fourchette haute de la peine encourue. La plaignante peut bien entendu faire appel, mais elle aura intérêt à se rendre ou à se faire représenter à l’audience.

    Notons que le Front National en tant que tel est aussi condamné en première instance à 30 000 euros d'amende et à verser 50 000 euros à Walwari en dommages et intérêts.

  • Samuel Scheuer, maire de Vouziers de 1929 à 1953.

    Lors de la récente manifestation contre les inscriptions antisémites et xénophobes retrouvées au skate-parc de Vouziers, les participants ont entendu un hommage particulièrement poignant à Dora Levi, jeune écolière vouzinoise déportée à Auschwitz à cause de sa religion juive.

    Elle n'a  malheureusement pas été la seule victime du nazisme parmi les habitants de Vouziers. Si Samuel Scheuer a réussi à échapper à la déportation en se réfugiant en zone libre, son parcours  est fortement marqué par cette période tragique de notre histoire récente.

    Les éléments historiques repris ici sont principalement tirés du numéro  45 du Curieux Vouzinois. Dans ce numéro, Jacques Musset consacre un long article à la carrière de Samuel Scheuer.

    En ce qui nous concerne, nous nous attacherons principalement à retracer son action en tant qu'élu municipal. Arrivé à Vouziers peu après la Grande Guerre, il est élu dès 1922 au conseil municipal, devient adjoint en 1925 et rapidement il est élu maire en 1929.

    Dans cette période de reconstruction de la ville, il a un rôle important dans la remise en ordre des infrastructures de Vouziers (le nouvel hôtel de ville, les réseaux d'eau et d'assainissement, l'hôpital, le lycée, l'école Taine, la place Carnot....).

    En mai 1940, Vouziers a été évacué de ses habitants à l'arrivée des troupes allemandes. Dès son retour dans sa ville, Samuel Scheuer retrouve son poste de maire. A ce titre il est pris comme otage avec  5 autres habitants, suite  à un coup de feu tiré sur un soldat allemand. Il restera 52 jours incarcéré par l'occupant.

    Début novembre 1940, la Kommandantur de Vouziers fait savoir au Sous-préfet qu'aucun rapport administratif ne peut exister entre l'Autorité allemande et un maire de confession juive. Samuel Scheuer ne peut qu'en prendre acte et remettre sa démission, que le Sous-préfet accepte en le "remerciant bien vivement  de la collaboration qu'il bien voulu lui prêter".

    Le  procès verbal du conseil municipal du 25 novembre 1940 reprend cette information, en "regrettant que les circonstances actuelles aient mis le Maire dans l'obligation de se démettre de fonctions qu'il exerçait avec dévouement depuis tant d'années."

    Vers la fin de 1940, il se réfugie avec sa famille dans la Creuse, échappant ainsi aux rafles dont furent victimes tant d'autres, dont son frère et sa famille.

    A la fin de la guerre, Samuel Scheuer retrouve son poste de maire de Vouziers, qu'il gardera jusqu'en 1953. Il a encore siégé au sein du conseil municipal de 1956 jusqu'à sa mort  le 21 novembre 1959.

    Nous ne parlerons pas maintenant de ses autres domaines d'action, en particulier au sein  du conseil d'Administration de l'hôpital ou en faveur de l'Harmonie Municipale. Là aussi son passage en tant que responsable a laissé une trace profonde, et une salle de répétition porte son nom dans le bâtiment des Tourelles.

    Ce court résumé de la vie de Samuel Scheuer a comme seul but de rappeler comment un homme qui a tant donné pour sa ville en a été banni par l'occupant nazi, et vu son frère déporté avec sa famille et la famille Levi, au seul motif de leur confession juive.

    Les manifestants qui se sont réunis le 21 décembre dernier pour parcourir les rues de Vouziers ont voulu rappeler que le racisme et l'antisémitisme sont des délits pénaux en France. Et qu'à partir de ces appels au meurtre, il ne reste malheureusement qu'un pas à franchir pour arriver à commettre de véritables crimes.

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    Un article de S. Scheuer sur sa ville de Vouziers

  • Manifestation contre le racisme et l'antisémitisme : un ferme discours de riposte

    Voici l'intégralité du discours de Michel Coistia devant l'école Dora Levi de Vouziers ce samedi 21 décembre 2013

    Madame Claude Baudier a dessiné  la silhouette de cette petite fille, symbole de jeunesse et d’innocence pour donner chair et sens à « Dora Lévi » le nom choisi en mars 1986 par le conseil municipal de la Ville pour cette école maternelle. Cette petite fille sautillant sous les étoiles, légère comme l’oiseau son complice et ami, pouvait-elle penser qu’un jour, une sinistre étoile s’accrocherait sur le bustier de sa robe et que de noirs charognards assombriraient le ciel de son enfance. Dora avait 12 ans quand elle est arrêtée, en classe, à l’école Taine, par deux soldats allemands le 12 octobre 1942. Avec ses parents, Abraham son père et Renée sa mère, elle est conduite à Charleville pour y être interrogée. Les 16 et 17 juillet précédents, la police française avec quelques officiers nazis a conduit la rafle du vel d’hiv’au cours de laquelle 12 884 juifs étrangers dont 4051 enfants sont arrêtés. Du camp de Drancy à celui d’Auschwitz, « nus et maigres, tremblants, dans des wagons plombés qui déchiraient la nuit de leurs ongles battants ils étaient des milliers, ils étaient vingt et cent. » Arrêtée une seconde fois , toujours en classe , à l’école Taine, le 3 janvier 1944, Dora est emportée de nuit, avec sa mère Renée, en compagnie de Moïse, Esther et Fernand Scheuer, sous une pluie battante et glaciale, dans un camion non bâché, pour le funèbre  camp de Drancy. En descendant du train dans la nuit du 22 au 23 janvier, à Birkenau à 2 km d’ Auschwitz, sous les aboiements des chiens menaçants que maitrisent mal des ombres hurlantes procédant à un sinistre tri, Dora et sa mère, suivent la longue file des 460 femmes, des 221 enfants et des 396 hommes faibles et malades condamnés à mourir dans ces simulations de  douches que sont les chambres à gaz au Zyklon B où ils sont tous conduits dès leur arrivée et où ils meurent le 23 janvier 1944. Dora née le 29 septembre 1930 n’a pas 14 ans.

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    Un âge proche des enfants qui jouent sur le skate parc. « Mort au juif » y était écrit à la peinture noire. Cet appel haineux, ce crachat mortifère que je me refuse à appeler graph ou tag car ces mots trop ambigus ou trop faibles sont en général associés à des messages moins nauséeux, cette noire  vomissure antisémite a souillé des murs, des affiches, des journaux, des textes de lois comme ceux de Vichy établissant un statut pour les juifs, des tracts et sous sa forme orale, des discours, depuis bien longtemps et dans une relative indifférence. Le peuple juif est confronté à l’antisémitisme depuis sa création. Mais depuis la shoah, les mêmes mots se sont chargés de la mise à mort de 5 750 000 Juifs. Insupportables déjà au moment de l’affaire Dreyfus, les appels, les actes, les agressions antisémites sont devenues intolérables depuis l’holocauste. Ils nous donnent la nausée  et  nous aimerions que cette nausée fasse se lever un front du refus, puissant et déterminé. Ce n’est malheureusement pas encore  le cas. Et pourtant, les tireurs lâches à la gâchette de peinture fielleuse, ont forcé la dose de venin en  ajoutant  d’autres slogans racistes, fascistes  pour atteindre  un niveau d’ignominie inimaginable. La référence au white power, au pouvoir blanc, expression d’une nostalgie de l’esclavage, de l’apartheid et de la colonisation la plus rétrograde , référence chère aux skinheads de l’extrême droite, admirateurs d’Adolphe Hitler, connus pour leurs agressions physiques contre les immigrés, les hippies, les homosexuels, les juifs, les musulmans, les communistes, la croix celtique écourtée, symbole de ralliement de ceux là mais aussi , chez nous, du mouvement Occident à  Ordre Nouveau, d’ Unité radicale aux mouvements identitaires.

     

    Mais le plus alarmant ne nait pas d’un inventaire des organisations racistes, homophobes, antisémites, islamophobes mais du constat que leurs idéologies immondes sont partagées toujours davantage et de façon de moins en moins insidieuse par beaucoup de personnes. L’élection récente d’une jeune fille à la peau  brune au titre de miss France déclenche sur les réseaux sociaux un flux d’insultes racistes d’une extrême violence, chacune d’elle constituant  un délit. Des enfants accompagnés de leurs parents insultent Christiane Taubira. L’indignation est peu partagée. La victime déclare d’ailleurs qu’il vaut racisme,antisémitisme,xénophobie,vouziers,ldh,dora levimieux ne pas  trop en parler. C’est ce que disent aussi, en général, les témoins d’expressions d’intolérance. On ne dit rien, à quoi ça servirait ? Devant cette réelle  résignation  il est un devoir de réagir publiquement et de clamer haut et fort, notre indignation. Mais il est un autre devoir c’est de tenter de comprendre. La misère matérielle ajoutée à une pauvreté culturelle, le sentiment d’être abandonné par la société au point de s’y sentir oublié, humilié même, conduit à considérer la réussite, l’existence même de l’autre avec lequel on ne peut s’identifier parce qu’il est différent, comme une provocation insupportable. L’absence de reconnaissance  de ces détresses, la multiplication de  ces désespérances conduisent  à  chercher des boucs émissaires et à les trouver parmi ceux auxquels on ne peut s’identifier, ceux desquels on se sent étranger. Elles incitent aussi à espérer en un pouvoir radical voire barbare qui puisse éradiquer de la société ces briseurs d’espoirs, ces voleurs d’avenir. La main qui ne leur est plus tendue, ils la tendent vers le ciel, ils la plient en quenelle sur leurs avant-bras. Au signe de leur reconnaissance, de leur écoute qu’ils attendent en vain de notre société ils préfèrent la croix celtique ou gammée, signe de leur appartenance à une communauté qui répond à leurs fausses espérances. Par leurs mots, leurs cris, leurs bulletins de vote, ils crachent au visage de notre république leur déshumanité.

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    Il faut sans aucun doute refuser toutes les formes d’intolérance mais il paraît nécessaire, si l’on vise l’efficacité, à ne pas rejeter les intolérants. Les chemins de l’écoute, du dialogue, de l’explication sont difficiles et pourtant ils semblent incontournables. L’Histoire nous apprend que rejeter l’insupportable ne suffit pas à l’éradiquer. A l’occasion de ce rassemblement, nous pourrions peut-être, prendre et partager cette  double résolution : nous ne laisserons rien passer en matière de racisme, d’antisémitisme, d’islamophobie, d’homophobie et de toute expression niant le droit à la différence mais en même temps nous tenterons d’expliquer et de convaincre celles et ceux qui en sont les porteurs et les diffuseurs qu’ils se trompent et qu’ils ont leur place dans la république libre, égale et fraternelle que nous aimons.

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  • Vouziers : près de 200 personnes pour bannir le racisme et l'antisémitisme

    Cet après-midi, à l'appel de la section de Vouziers de la Ligue des droits de l'Homme, une manifestation a rassemblé de nombreuses personnes de la ville et au-delà.

    Le point de départ se situait devant le skate-parc de Vouziers, celui dont les installations avaient été recouvertes de tags antisémites et racistes et de sigles nazi et d'extrême-droite. La violence des inscriptions, appelant clairement au meurtre, et la référence à des valeurs nauséabondes ne pouvaient rester sans réponse. Le sujet avait déjà été abordé au dernier conseil municipal, au cours duquel le Maire avait qualifié ces faits "d'inacceptables et de déplorables". Ce jour ce sont les citoyens qui se sont mobilisés pour montrer publiquement qu'ils n'acceptaient pas et ne toléreraient jamais le retour de cette haine destructrice.

    Après un mot des responsables de la section vouzinoise de la LDH, la parole a été donné à un jeune pour bien mettre en évidence que cette idéologie n'était pas partagé par toute la jeunesse, loin de là.

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    Il a rappelé son parcours personnel lors de  de sa prise de parole et a insisté sur les valeurs qui sont les siennes :

    "Quelles que soient nos sensibilités nous réagissons ici pour dire non à la haine, au racisme, la xénophobie, l'homophobie et toutes formes de violences envers les minorités."(...)

    "Non, les jeunes vouzinois ne sont pas racistes, non, ils ne sont pas xénophobes, non, ils ne sont pas fascistes, et ce n'est pas cette minorité imbécile qui va nous dicter notre pensée ! Il faut, ensemble, tous les jours, faire en sorte que cela ne se reproduise plus." (...)

    "Aujourd'hui, nous devons réagir, aussi je vous remercie d'être venus si nombreux aujourd'hui, associations, politiques, citoyens, défendons ensemble les valeurs de la République !

    LA HAINE NE VAINCRA PAS !"


    Ensuite le cortège qui comprenait près de 200 personnes s'est mis en marche et à traversé le quartier Paul Drouot et celui de la rue Verte.
    Les manifestants ont ainsi rejoint l'école Dora Levi, lieu hautement symbolique des horreurs de la barbarie nazie qui s'est abattue sur notre pays et notre ville il y a 70 ans.
    Là, c'est Michel Coistia qui a pris la parole avec un discours très fort et très émouvant que nous reproduisons dans la note  qui suit celle-ci (d'un point de vue chronologique, mais qui la précède dans l'ordre de lecture des notes) .

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  • Rassemblement citoyen pour bannir la haine

    Nous vous avons informés des inscriptions antisémites  et xénophobes retrouvées au skate-parc de Vouziers et des suites de ces événements.

    En réaction , la section vouzinoises de la Ligue des Droits de l'Homme , avec des habitants de notre ville choqués par ces faits particulièrement graves, a décidé d'organiser un rassemblement au skate parc de Vouziers, près du collège.

    Les organisateurs souhaitent qu'aucune mention de parti ou de groupe politique n’apparaisse lors de ce rassemblement citoyen.

    Nous reproduisons ci-dessous leur  appel à manifester pour la défense des valeurs républicaines.

     

    Face aux démagogues, aux racistes, et à ceux qui font preuve de compréhension à leur égard, la Ligue des droits de l’Homme le réaffirme solennellement : la République n’a d’avenir qu’égale, solidaire et fraternelle.

    Les inscriptions antisémites et xénophobes qui ont recouvert les installations du skate-parc de Vouziers s’inscrivent dans une trop longue liste d’événements détestables. Même dans le sud Ardennes ces  expressions de haine deviennent monnaie courante : on se souvient des propos racistes de la candidate du Front National de Rethel, de la stigmatisation des Roms et des Gens du voyage, et de toutes ces paroles qui entretiennent  ce climat au quotidien.

    Les inscriptions retrouvées au skate-parc montrent qu’un degré supplémentaire a été franchi, par la référence claire au nazisme et par l’appel direct à tuer. L’exclusion et l’intolérance sont évidemment des impasses qui reposent sur un mensonge, mais elles sont aussi et surtout, une invitation à la violence.

    Les faits graves qui se sont déroulés  vendredi dans l’enceinte du collège de Vouziers en sont la preuve : la limite qui sépare les paroles des actes est vite  franchie. Au-delà des femmes, des hommes et des populations prises pour cibles, c’est le débat démocratique qu’on vise, et en plaçant ses valeurs hors jeu c’est la République qu’on veut atteindre.

    N’oublions pas qu’il y a soixante-dix ans la même croix gammée ornait les drapeaux de l’occupant  nazi.

    N’oublions pas qu’à Vouziers aussi la sinistre idéologie raciste et antisémite a été appliquée.

    N’oublions pas toutes les victimes de la barbarie nazi mortes en déportation dont les noms sont inscrits sur notre monument aux morts.

    N’oublions pas que  l’école Dora Levi située dans ce quartier  porte le nom de cette écolière vouzinoise de 14 ans déportée à Buchenwald.

     

    La section de Vouziers de la Ligue des Droits de l'Homme appelle à un rassemblement citoyen le samedi 21 décembre au skate-parc de Vouziers (près du collège) à 15 h afin de réaffirmer avec force les valeurs de la République telle que nous l’aimons : libre, égale et fraternelle


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    Sur le monument aux morts de Vouziers

    Photo L'An Vert (D.R.)