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  • Israël : Enquête sur des attaques menées contre des écoles à Gaza

    Communiqué de Human Rights Watch

    (Jérusalem, le 11 septembre 2014) - Trois attaques menées par les forces israéliennes contre des écoles dans la bande de Gaza où des personnes déplacées avaient cherché refuge ont fait de nombreuses victimes civiles et endommagé ces bâtiments en violation des lois de la guerre, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Human Rights Watch a mené la première enquête approfondie sur les violations occasionnées par ces trois attaques, qui ont eu lieu le 24 juillet, le 30 juillet et le 3 août, et qui ont tué 45 personnes, dont 17 enfants.

    « L’armée israélienne a mené des attaques contre trois écoles clairement identifiables – ou à proximité de celles-ci – tout en sachant que des centaines de personnes y avaient cherché refuge, tuant ou blessant de nombreux civils », a observé Fred Abrahams, conseiller spécial auprès de Human Rights Watch. « Israël n'a fourni aucune explication convaincante pour ces attaques menées contre des écoles où des gens cherchaient à se protéger, ni pour le carnage provoqué. »

    Dans deux des trois incidents sur lesquels Human Rights Watch a enquêté – survenus à Beit Hanoun et à Jabaliya – les frappes n’ont apparemment pas visé une cible militaire ou ont été menées sans discernement, et donc de manière illégale. La troisième attaque, survenue à Rafah, a été menée de manière disproportionnée voire sans discernement, et donc était aussi illégale. Les attaques illégales menées intentionnellement - c'est-à-dire de manière délibérée ou imprudente - constituent des crimes de guerre.

    (...)

    voir la suite de l'article par ce lien.

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    Deux hommes examinent les décombres d’une salle de classe d’une école pour filles, à Jabalya, dans la bande de Gaza. Au moins 10 munitions israéliennes ont frappé l'école, où plus de 3 200 personnes s’étaient réfugiées, et ses alentours le 30 juillet 2014. Cette attaque a tué 20 personnes.

  • Israël refuse à Amnesty International et HRW l’accès à Gaza

    Communiqué d'Amnesty International

    Les autorités israéliennes refusent à Amnesty International tout accès à Gaza en courant à des ruses bureaucratiques, en le faisant dépendre de critères totalement déraisonnables et ce alors même que le décompte des morts ne cesse d'augmenter.

    Israël doit autoriser sans délai l’accès à Gaza d’Amnesty International, de Human Rights Watch et des autres organisations internationales de défense des droits humains pour qu’elles puissent enquêter sur les allégations de graves violations au droit international humanitaire de la part de toutes les parties au conflit, ont déclaré le mercredi 20 août 2014 Amnesty International et Human Rights Watch.

    Les victimes et le grand public ont le droit de savoir ce qui s’est passé au cours des hostilités, ce qui impose aux autorités israéliennes de conférer à leurs actions une transparence totale et de ne pas entraver les recherches indépendantes et impartiales sur les violations présumées.

    AMNESTY INTERNATIONAL EMPÊCHÉ D'ENQUÊTER

    Depuis le 8 juillet 2014, début de l'opération militaire menée par Israël à Gaza sous le nom de code de Bordure protectrice, les autorités israéliennes ont repoussé les nombreuses démarches faites par Amnesty International et Human Rights Watch pour entrer à Gaza par le point de passage d'Erez, contrôlé par Israël. Les deux groupes ont également cherché à obtenir un accès de la part des autorités égyptiennes, qui ne l'ont pas accordé à ce jour.

    Depuis le 7 juillet, le Secrétariat international d'Amnesty International a adressé à trois reprises à l'administration civile israélienne (qui dépend du ministère de la Défense) une demande d'autorisation d'entrée à Gaza par le point de passage d'Erez. À chaque fois, l'administration civile a répondu qu'elle ne pouvait pas traiter cette demande et que le point de passage d'Erez était fermé. Des journalistes, des membres du personnel des Nations unies, des travailleurs humanitaires et d'autres personnes munies de permis ont pu franchir ce point de passage dans les deux sens au cours de cette période.

    Amnesty International a sollicité sur cette question l'assistance du ministère israélien des Affaires étrangères, et différents gouvernements tiers ont soulevé la question auprès de leurs homologues israéliens au nom d'Amnesty International, mais aucun de ces efforts n'a été fructueux. 

    Human Rights Watch a vu l'administration civile répondre de façon similaire à sa demande d'autorisation d'entrée à Gaza depuis l'escalade récente des hostilités. 

    VIOLATIONS DU DROIT INTERNATIONAL PAR TOUTES LES PARTIES AU CONFLIT

    Au cours des hostilités récentes, les forces armées israéliennes ont soumis la bande de Gaza à des bombardements aériens, maritimes et terrestres intensifs qui ont eu de graves conséquences sur la population civile de ce territoire.

    Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (ONU), 1999 Palestiniens ont été tués, dont 1434 civils parmi lesquels 467 enfants et 244 femmes. Des milliers de restes explosifs de guerre sont dispersés dans toute la bande de Gaza. Les personnes déplacées se comptent par centaines de milliers. Soixante-sept Israéliens ont été tués, dont trois civils.

    Les groupes armés palestiniens ont procédé sans aucune discrimination au tir de milliers de roquettes sur des agglomérations israéliennes ; ils auraient entreposé des roquettes dans des bâtiments vides à usage scolaire ; et ils semblent ne pas avoir pris toutes les précautions possibles pour empêcher les dommages causés aux civils, violant ainsi le droit international. Quelques membres du personnel d'Amnesty International et de Human Rights Watch sont présents à Gaza, mais ils n'ont pas pu vérifier un grand nombre des violations signalées parce que les autorités israéliennes ont refusé tout accès aux chercheurs.

    Le gouvernement israélien doit autoriser la vérification indépendante de toutes les allégations de crimes de guerre et d'autres violations, afin que les victimes puissent obtenir justice. Une surveillance active exercée sur le terrain par des défenseurs des droits humains peut également permettre d'éviter que de nouvelles atteintes aux droits soient commises par les différentes forces en présence. Le refus d'accorder l'accès aux organisations internationales de défense des droits humains peut faire croire à une indifférence à l'égard du droit de rechercher, de recevoir et de diffuser les informations. 

    Les autorités israéliennes ont laissé entrer Human Rights Watch à Gaza par le point de passage d'Erez en 2006, et Amnesty International à l'été 2012, pour la dernière fois.

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  • Trop, c’est trop ! Il faut des pressions sur Israël

    « Trop, c’est trop ! », c’était le cri lancé en décembre 2001 par Madeleine Rebérioux, Pierre Vidal-Naquet, Stéphane Hessel et d’autres lorsque des coups dramatiques étaient portés contre Yasser Arafat et l’Autorité palestinienne à Ramallah. C’est ce cri que nous répétons aujourd’hui face à cette nouvelle offensive militaire qui ne mène à rien. Pas plus que les précédentes opérations de l’armée israélienne à Gaza, ou que l’invasion du Liban à laquelle avait réagi un texte de ce même collectif intitulé « Assez ! », paru le 27 juillet 2006, le dernier que Pierre Vidal-Naquet a signé quelques jours avant sa mort. Il disait l’essentiel : « À l’opposé de la logique guerrière, nous pensons que des victoires militaires ne garantissent pas l’avenir d’Israël. Seuls un dialogue ouvert et la recherche patiente d’une cohabitation avec un véritable Etat palestinien permettraient aux Israéliens d’obtenir la paix avec leurs voisins arabes. »

    Un mois après l’entrée de l’armée israélienne à Gaza, le bilan humain est très lourd – plus de 2 000 morts palestiniens, dont 85% de civils, sans compter les milliers de blessés et les centaines de milliers de sans-abris, ainsi que 67 morts israéliens dont trois civils – et, surtout, il n’y a pas de vainqueur et il ne peut y avoir de vainqueur.

    Les autorités israéliennes pensaient pouvoir contrôler l’ensemble de la bande de Gaza et obliger les groupes armés à y cesser le combat, elles ont constaté, au vu de la résistance qu’elles y ont rencontrée, que ce serait au prix de pertes décuplées dans leurs rangs et de la transformation de tout ce territoire en un champ de ruines, avec plusieurs milliers de victimes civiles. L’opinion israélienne, elle-même, qui soutenait cette guerre à plus de 90% estime très majoritairement qu’au bout d’un mois, elle n’a pas conduit à une victoire. De fait, quand une guérilla s’enfouit sous terre pour combattre, elle montre à la fois qu’elle dispose du soutien d’une grande majorité de la population et que ses soldats sont prêts à creuser leur propre tombe plutôt que se soumettre. Chacun sait qu’il n’existe pas de solutions militaires et que seule une solution politique est possible.

    Mais la société israélienne ne veut pas, aujourd’hui, rechercher une solution fondée sur deux Etats et le retrait des territoires palestiniens occupés en 1967, qui puisse assurer à long terme à Israël un avenir pacifique. L’hystérie guerrière aux accents parfois franchement racistes qui a déferlé pendant ce mois d’opérations militaires à Gaza s’est accompagnée d’une répression encore jamais vue contre les pacifistes israéliens et de violences contre les Palestiniens, y compris ceux de nationalité israélienne, elle a aggravé l’aveuglement nationaliste dominant. Un aveuglement qui a conduit le gouvernement israélien à suspendre sa participation à des négociations laissant entrevoir une trêve durable et à reprendre les bombardements sur Gaza.

    Une solution ne peut venir que d’une démarche résolue de la communauté internationale et des sanctions contre l’Etat d’Israël et ses institutions pour l’amener à respecter enfin le droit international et les légitimes aspirations des Palestiniens à vivre eux aussi en paix au sein de frontières sûres et reconnues.

    Or, quarante-sept ans après la guerre des Six jours, la colonisation de la Cisjordanie se poursuit et les habitants de Gaza sont toujours enfermés dans un ghetto qui vaut occupation. L’émotion légitime que cette situation provoque dans notre pays comme partout dans le monde ne doit certes pas être détournée par une extrême minorité qui dévoie le soutien aux droits du peuple palestinien en un antisémitisme toujours aussi insupportable et qui doit être réprimé. Mais rien ne justifie que certaines organisations communautaires juives marquent du sceau infamant de l’antisémitisme ceux et celles qui revendiquent haut et fort un Etat pour la Palestine. Il n’est pas plus acceptable que ces mêmes organisations se fassent les porte-paroles des intérêts israéliens en tentant de criminaliser toute tentative citoyenne, notamment au travers d’un boycott des produits israéliens, de s’opposer à une politique meurtrière pour les Palestiniens et suicidaire pour les Israéliens.

    Comme le gouvernement, nous n’acceptons pas que le conflit israélo-palestinien soit importé en France. Mais nous refusons que le droit de s’exprimer soit rendu tributaire de telle ou telle solidarité. C’est alors la capacité de débattre démocratiquement qui est mise en cause, ouvrant la voie aux assignations à résidence et aux affrontements communautaires. Nul n’est légitimé à se faire le porte-parole de l’une des parties au conflit.

    Face à cette nouvelle guerre meurtrière, face aux atteintes à la liberté d’expression nous ne pouvons nous taire. Nous demandons : que les Nations unies imposent, sous peine de sanctions, le retrait durable des troupes israéliennes de Gaza, l’envoi d’une force d’interposition et de protection du peuple palestinien et la fin du blocus aérien, maritime et terrestre de ce territoire ; que l’Union européenne suspende son accord d’association avec Israël, comme le prévoit son article 2 ; que la France cesse immédiatement toute coopération militaire avec Israël et mette un embargo total sur les armes et transferts de technologie pouvant déboucher sur un usage militaire à destination d’Israël ; que la Palestine soit, enfin, reconnue comme un membre à part entière de l’ONU ; que le Conseil de sécurité saisisse la Cour pénale internationale pour que les responsables de tous les crimes de guerre aient à rendre compte devant la justice ; que l’on impose aux produits israéliens issus des colonies un traçage particulier pour les distinguer des autres et que l’on cesse de poursuivre ceux et celles qui tentent de faire respecter la législation ou manifestent leur solidarité avec le peuple palestinien. Nous appelons à un engagement plus déterminé encore de l’opinion démocratique française pour imposer le droit international, soutenir les aspirations trop longtemps écrasées du peuple palestinien, imposer l’arrêt de la colonisation et le renoncement au projet de « Grand Israël », faire comprendre enfin à la société israélienne qu’elle se dirige dans une impasse suicidaire et qu’elle doit regarder la réalité en face.

     

    Premiers signataires : Etienne Balibar, philosophe ; Anne Brunswic, journaliste et écrivain ; Alice Cherki, psychanalyste ; Jocelyne Dakhlia, historienne et anthropologue ; Sonia Dayan-Herzbrun, sociologue et philosophe ; Jean-Pierre Dubois, juriste ; Karim Lahidji, président de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme ; Pascal Lederer, président  de Une autre voix juive ;  Catherine Lévy, sociologue ;  Jean-Marc Lévy-Leblond, physicien et essayiste ; Gilles Manceron, historien ; Véronique Nahoum-Grappe, anthropologue ; Pierre Nicodème, mathématicien-informaticien ; Abraham Ségal, documentariste ; Pierre Tartakowsky, président de la Ligue des droits de l’Homme ; Jacques Testart, biologiste ; Michel Tubiana, président du Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme.

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  • Gaza : manifestation le samedi 9 août à Paris

    Communiqué du Collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens

    Après un mois d’intervention militaire dans la bande de Gaza, le bilan des pertes humaines est considérable : plus de 1800 victimes dont 400 enfants. La situation humanitaire est très préoccupante : l’eau potable manque, les fournitures médicales sont épuisées, de nombreuses infrastructures sont détruites tandis que 250 000 Palestiniens de Gaza sont aujourd’hui déplacés. En Cisjordanie occupée la répression s’est accentuée.

    Une trêve est à l’œuvre, permettant de mettre un terme temporaire au massacre des Palestiniens de Gaza, le troisième en 6 ans. Mais l’arrêt des bombardements pour essentiel ne saurait suffire, le droit doit s’appliquer : le blocus de Gaza doit être levé, les prisonniers doivent être libérés.

    Le gouvernement français a pris dès le début de l’intervention armée israélienne une position scandaleuse totalement alignée sur la politique colonialiste, agressive et criminelle du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Celle-ci s’est accompagnée d’entraves inacceptables au droit de manifester et d’une volonté de criminaliser la solidarité avec le peuple palestinien. Suite à la mobilisation populaire massive, le gouvernement n’ose plus afficher aussi ouvertement son parti pris pro-israélien. Mais ses déclarations restent vides si elles ne s’accompagnent pas d’actes concrets permettant de faire appliquer le droit dans la région.

    Et pour faire appliquer le droit, des sanctions immédiates doivent être mises en œuvre. Il faut cesser immédiatement toute coopération militaire avec Israël, mettre un embargo total sur les armes à destination d’Israël. Dans le même temps, il faut agir pour la suspension de l’accord d’association entre l’Union Européenne et Israël, sur la base de son article 2. Il faut aussi s’en prendre directement à la colonisation en interdisant l’entrée des produits des colonies sur le sol français et en interdisant toute relation d’affaires en rapport avec la colonisation.

    La mobilisation citoyenne se poursuit pour que le gouvernement français agisse en ce sens. Notre solidarité avec la lutte du peuple palestinien ne faiblira pas.

     

    Manifestation le samedi 9 août 2014, à 15h00, à Paris, Place Denfert-Rochereau

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  • "Nous sommes tous des Gazaouis" : la colère des Palestiniens en Cisjordanie

    Communiqué d'Amnesty International

    "Nous sommes tous des Gazaouis" : cela fait longtemps que les Cisjordaniens ont fait leur cette affirmation, révélant ainsi que les souffrances et les pertes endurées à cause de décennies d’occupation militaire israélienne sont partagées par les Palestiniens de Cisjordanie comme de Gaza.

    Un peu partout à Ramallah, dans les territoires palestiniens occupés, sont suspendus des panneaux et des banderoles où l’on peut voir des images d’effusion de sang et de destruction accompagnées du texte : « Nous sommes tous des Gazaouis ».

    Un grand nombre de ces affiches, qui sont aussi placardées dans d’autres villes cisjordaniennes, sont financées par les institutions de l’Autorité palestinienne. À Ramallah, les autorités municipales ont aussi organisé récemment un rassemblement, où des gens portaient des cercueils vides enveloppés dans des drapeaux palestiniens pou représenter le nombre croissant de victimes à Gaza depuis le début de l’offensive militaire israélienne dans ce territoire, le 8 juillet. En tête du cortège marchait le gouverneur local et d’autres représentants municipaux.

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    LA SOLIDARITÉ MALGRÉ LA RÉPRESSION

    La solidarité affichée par la Cisjordanie envers Gaza semble plus forte qu’elle ne l’a jamais été ces sept dernières années. Lors des opérations militaires menées par Israël à Gaza en 2008/2009 et 2012, une manifestation de soutien ne rassemblait peut-être que quelques dizaines de personnes, voire moins, dans un petit nombre de villes et villages. Aujourd’hui, ce sont des centaines de personnes qui manifestent quasiment tous les jours un peu partout en Cisjordanie.
    Le 24 juillet, on a assisté à la plus grande manifestation qu’ait connue le territoire depuis des années : plusieurs milliers de personnes de Ramallah ont marché en direction de Jérusalem pour protester contre les attaques israéliennes à Gaza. Les forces israéliennes ont fait usage d’une force excessive à l’encontre des manifestants lorsque ceux-ci sont arrivés au poste de contrôle militaire de Qalandia. Au moins l’un d’entre eux a été tué, et de nombreux autres ont été gravement blessés par des tirs à balles réelles.
    Le lendemain, plusieurs villes cisjordaniennes ont été le théâtre de manifestations et de heurts. Cinq autres personnes, dont un enfant, ont été tuées par les forces israéliennes. Parmi les victimes figurait Hashem Abu Maria (47 ans), qui travaillait pour la section Palestine de l’organisation Défense des enfants international. Il a été touché à la poitrine par une balle réelle tirée par un soldat israélien lors d’une manifestation organisée dans le village de Beit Ummar, le 25 juillet.
    L’emplacement des manifestations et mouvements contestataires tenus depuis le début du mois de juillet est cartographié chaque jour par un groupe de militants palestiniens. Une rapide analyse des cartes produites permet de se rendre immédiatement compte que la dernière offensive militaire en date menée par Israël à Gaza a provoqué une réaction particulièrement forte des Cisjordaniens. Cependant, même si cette réaction a peut-être gagné en puissance grâce aux efforts déployés récemment pour réconcilier les parties palestiniennes rivales, elle n’est absolument pas la conséquence des politiques et pratiques de l’Autorité palestinienne.

    Ici, le mouvement de contestation a lentement pris de l’ampleur au fil des années, sans jamais fléchir en dépit de la violente répression israélienne. Il n’a pas non plus été découragé par les attaques menées par l’Autorité palestinienne contre la liberté d’expression et de réunion. Même si les autorités affichent officiellement leur soutien à Gaza, les forces de sécurité de l’Autorité palestinienne ont contrecarré des manifestations – recourant parfois à une force excessive – dans des zones placées sous leur contrôle, s’en prenant tout particulièrement à ceux qui tentaient de rallier des postes de contrôle, des structures militaires ou des colonies d’Israël.

    LA RAGE ACCUMULÉE PAR DES DIZAINES D'ANNÉES D'OCCUPATION

    Ce mouvement de contestation fait suite à des années de manifestations de différents groupes et communautés contre l’occupation militaire israélienne et l’implantation de colonies illégales en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est. Il est aujourd’hui animé par une rage attisée par des dizaines d’années passées sous cette occupation.

    Quelques jours avant qu’Israël ne détruise des quartiers entiers de Gaza, trois hommes soupçonnés mur060712.jpgd’avoir attaqué des Israéliens en Cisjordanie ont vu leurs maisons démolies. Lorsque je me suis rendu dans l’une de ces maisons, aujourd’hui inhabitables, à Hébron, un proche des trois hommes m’a confié : « J’ai honte de parler de ma terreur ou de la démolition de ma maison lorsque je vois Israël bombarder des familles entières alors qu’elles se trouvent encore chez elles, à Gaza. Je ne m’inquiète pas pour ma maison démolie, je m’inquiète pour mon peuple à Gaza. »

    Les Palestiniens de Cisjordanie et ceux de Gaza partagent les mêmes inquiétudes, les mêmes souffrances et la même colère. Ces familles d’Hébron sont les victimes d’une sanction collective, en violation du droit international. C’est aussi une sanction collective qui a été infligée aux milliers de familles de Gaza pendant les sept années de bouclages illégaux et de blocus du territoire imposés par Israël.

    DÉMOLITIONS, COLONIES ILLÉGALES, BOMBARDEMENT : LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE DOIT RÉAGIR

    « Nous sommes tous des Gazaouis » : cela fait longtemps que les Cisjordaniens ont fait leur cette affirmation, révélant ainsi que les souffrances et les pertes endurées à cause de décennies d’occupation militaire israélienne sont partagées par les Palestiniens de Cisjordanie comme de Gaza. Ils sont victimes chaque jour de toute une série de violations des droits humains et du droit international humanitaire, depuis des démolitions de maisons, des colonies illégales et des homicides illégaux jusqu’au siège dévastateur de Gaza en passant par les bombardements d’habitations civiles.


    Il est temps pour la communauté internationale de réagir.
    La responsabilité en revient tout particulièrement aux États-Unis et à l’Union européenne, qui ont une influence sur Israël. Il faut immédiatement suspendre tous les transferts d’armes à destination d’Israël et soutenir un embargo sur toutes les armes livrées à l’ensemble des parties au conflit pour faire savoir clairement que la communauté internationale n’encouragera pas l’homicide illégal de civils, ni d’autres graves violations.
    Il est tout aussi important de prendre des mesures concrètes pour mettre fin au blocus militaire de Gaza par Israël et de veiller à ce que l’obligation de rendre des comptes et le respect du droit international soient les priorités absolues de toutes les parties. L’Autorité palestinienne a elle aussi un rôle à jouer pour faire en sorte que les auteurs de graves atteintes aux droits humains aient à répondre de leurs actes : elle doit adhérer au Statut de Rome et devenir ainsi membre de la Cour pénale internationale.

  • Offensive terrestre israélienne : stop aux crimes de guerre

     Communiqué d'Amnesty International le 21/07/2014

    L'offensive terrestre lancée par Israël dans la bande de Gaza, qui a commencé dans la nuit de jeudi 17 juillet après 10 jours d'attaques menées par les forces israéliennes et des groupes palestiniens armés, souligne la nécessité pour la communauté internationale d'agir de toute urgence afin de protéger les civils, à Gaza comme en Israël, de nouveaux crimes de guerre commis par les deux camps.

     

    Lors des attaques aériennes incessantes d'Israël sur Gaza, les forces israéliennes ont fait preuve d'un mépris flagrant pour les vies et les biens civils, qui doivent être protégés en vertu du droit international humanitaire.

    CHÂTIMENT COLLECTIF ET CRIMES DE GUERRE A GAZA

    Selon le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), 375 Palestiniens ont déjà été tués au 20 juillet à 15 heures ; au moins 270 sont des victimes civils, notamment 83 enfants et 36 femmes.  Le dimanche 20 juillet a été la journée la plus sanglante depuis le lancement de l’offensive israélienne. Selon certaines sources, plus de 140 palestiniens auraient été tués dimanche portant le nombre de tués à plus de 500. Deux civils israélien ont été tués et 18 militaires.

    Prendre des civils pour cible et mener des attaques directes contre des biens civils est injustifiable. Les deux camps, qui ont à de multiples reprises porté atteinte au droit international en toute impunité, doivent être amenés à rendre des comptes, et le premier pas dans cette direction est une enquête internationale diligentée par les Nations unies.

    Plus de 1 780 logements ont par ailleurs été complètement détruits ou rendus inhabitables par les attaques israéliennes, et 10 600 résidents de Gaza se retrouvent sans domicile. Des biens civils israéliens ont également été endommagés par des roquettes tirées à l'aveugle depuis Gaza.

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    LES CIVILS SONT LES PREMIER TOUCHÉS

    Huit membres d'une même famille ont été tués tôt le matin du 10 juillet lors d'une frappe aérienne sur le domicile de Mahmoud Lutfi al Hajj, dans le camp de réfugiés de Khan Younis (bande de Gaza). Plus de 20 voisins ont également été blessés lors de cette attaque, qui n'a été précédée d'aucune mise en garde particulière.

    Prendre délibérément pour cible un logement civil est un crime de guerre, et la gigantesque ampleur de la destruction de logements civils, où se trouvaient dans certains cas des familles entières, fait apparaître un schéma inquiétant de violations répétées des lois de la guerre. Les autorités israéliennes n'ont fourni aucune information en relation avec des cas spécifiques afin de justifier ces attaques. Si elles ne sont pas en mesure de le faire, ces attaques constitueront des crimes de guerre et s'apparenteront à des châtiments collectifs.

    LES INFRASTRUCTURES VITALES DE GAZA AU BORD DE L'EFFONDREMENT

    Des frappes et des bombardements aériens israéliens ont par ailleurs causé de terribles dégâts au niveau des infrastructures des secteurs de l'eau et de l'assainissement à travers la bande de Gaza. Trois employés ont été tués alors qu'ils essayaient d'effectuer des réparations cruciales ; les hostilités incessantes ont rendu ce type de travail trop dangereux dans de nombreuses zones. 

    Les infrastructures de la bande de Gaza sont au bord de l'effondrement et les conséquences d'une privation durable d'eau propre pourraient être catastrophiques. Les dégâts infligés aux équipements d'évacuation et de pompage, et les risques de contamination des réserves d'eau en ayant résulté sont à l'origine d'une situation d'urgence sanitaire.

    Au moins 22 900 civils ont été déplacés et un grand nombre d'entre eux ont trouvé refuge dans 24 écoles administrées par l'UNRWA à travers Gaza.

    LE HAMAS ET LES GROUPES ARMÉS PALESTINIENS COMMETTENT DES CRIMES DE GUERRE

    Le Hamas et les groupes armés palestiniens eux aussi font fi du droit international et mettent les civils en danger. Le 16 juillet, l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) a découvert une vingtaine de roquettes dissimulées dans une école inoccupée de la bande de Gaza. 

    Les groupes armés palestiniens de la bande de Gaza ne doivent pas entreposer de munitions dans des zones résidentielles ni lancer d'attaques depuis celles-ci. L'aile militaire du Hamas et d'autres groupes armés palestiniens de Gaza, qui ont tiré plus de 1 500 roquettes à l'aveugle en Israël, doivent immédiatement mettre fin à ces crimes de guerre.

    Agissez pour les civils, premières victimes du conflit à Gaza. Participez à notre pétition photographique.    PARTICIPEZ

  • Le droit d’exprimer ses opinions pacifiquement, une responsabilité des pouvoirs publics

    Le tribunal administratif de Paris, saisi par les organisateurs, a confirmé l'interdiction de la manifestation en faveur des droits du peuple palestinien.

    Le "risque de trouble de l'ordre public" invoqué est une notion très subjective, puisqu'elle tend à préjuger d'une situation à venir. Dans de nombreux pays, dont Israël, se déroulent des manifestations de protestation contre l'intervention à Gaza . D'après Libération, François Hollande a déclaré : «Il ne peut pas y avoir d’importation du conflit en France, il ne peut pas y avoir des manifestations qui se font face et des risques pour l’ordre public».

    Il vient d'assurer le premier ministre israélien de sa solidarité dans un communiqué repris par "L'Express" : François Hollande a eu ce soir un entretien téléphonique avec le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou. Selon un communiqué de l'Elysée, "il lui a exprimé la solidarité de la France face aux tirs de roquettes en provenance de Gaza". Il contribue ainsi à "importer le conflit", en désignant un camp qui serait l’agresseur et l'autre une simple victime. L'expérience a démontré à plusieurs reprises que les expéditions punitives d'Israel ne règlent en rien le problème du conflit avec les Palestiniens, mais qu'elles contribuent plutôt à attiser les haines.

    Le processus de paix qui était au point mort n'est pas prêt de se remettre en marche, mais qui souhaite vraiment la paix dans la région ?

    Voici ci dessous un communiqué de la LDH au sujet de l'interdiction de la manifestation, communiqué publié avant l'arrêt du Tribunal Administratif.

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    Communiqué LDH

    La décision du ministère de l’Intérieur d’interdire une manifestation en faveur des droits du peuple palestinien au motif « de ne pas importer le conflit israélo-palestinien en France », après avoir autorisé la précédente, constitue une entrave manifeste à une liberté constitutionnelle, et un déni de la réalité.

    Exiger la reconnaissance du droit du peuple palestinien à un Etat souverain aux frontières, aussi sûres et reconnues que celles de l’Etat d’Israël, ce n’est pas importer un conflit, c’est inscrire la politique française dans les principes qu’elle prétend défendre.

    Au moment où la liste des victimes civiles – même si le rappel de la prohibition absolue de tels actes envers toutes les populations civiles s’impose – s’allonge de manière effrayante, il ne sert à rien de tenter d’étouffer le sentiment de révolte que provoque l’intervention militaire israélienne contre la population de Gaza, sauf à vouloir un peu plus accréditer que le gouvernement a fait le choix partisan d’un camp.

    La LDH entend rappeler avec force que le conflit israélo-palestinien ne peut conduire à assigner à résidence communautaire telle ou telle partie de la population. A ce titre, s’en prendre à des lieux de culte et aux croyants est inadmissible et doit être sanctionné.

    En même temps, à en croire les comptes rendus de presse, les faits en cause ont fait l’objet d’un traitement judiciaire partial, en ne rendant pas compte du rôle de la Ligue de défense juive dans leur déroulement. La LDH a déjà eu l’occasion de s’étonner du traitement de faveur dont bénéficie cette organisation qui n’a jamais caché qu’elle se comporte, à l’encontre de la loi, en milice supplétive de certains partis politiques israéliens membres du gouvernement de M. Netanyahou.

    C’est sur les pouvoirs publics que pèse, avant tout, la responsabilité de faire respecter le droit de chacun à exprimer ses opinions pacifiquement et dans le cadre des lois de la République. La paix civile comme le libre débat démocratique ne peuvent être préservés que si les pouvoirs publics ont une attitude claire et impartiale.

    Paris, le 18 juillet 2014