Communiqué LDH
L’annonce par le gouvernement de son avant-projet de loi sur la réforme des retraites suscite émotions et inquiétudes. La Ligue des droits de l’Homme constate qu’une fois encore, les « réformes » annoncées n’ont été précédées d’aucune négociation et que la stratégie de battage médiatique est substituée au débat républicain afin de laisser à penser que tout serait, d’ores et déjà, joué.
La LDH appelle les citoyens à manifester massivement le 24 juin aux cotés des organisations syndicales
L’ultimatum posé aux organisations syndicales ainsi que l’intransigeance affichée sur le recul de l’âge légal de départ en retraite concourent, eux aussi, à alimenter un sentiment de « déjà joué ». La méthode, aussi brutale que manipulatrice, donne le ton du contenu. Les réformes annoncées préparent un recul social d’une extrême gravité. Le recul de l’ge légal à 62 ans et l’âge de la retraite à taux plein à 67 ans produirait une baisse des pensions, aggraverait les inégalités, notamment face à l’espérance de vie. Les femmes compteraient une fois de plus parmi les principales victimes de ce nouveau dispositif. Les jeunes enfin seraient pénalisés dès la sortie des études par l’allongement du temps de travail de leurs aînés. A cela s’ajoute le fait que la pénibilité comme phénomène global est niée ; seuls seraient pris en compte des cas d’usure individuelle immédiate et patente. Inégale en son contenu, cette « réforme » est également injuste en son financement. En effet, celui-ci reposerait pour l’essentiel sur une ponction prélevée sur les salaires.
Loin de « sauver le système de retraite par répartition », comme le proclame le gouvernement, ce projet vise à offrir le marché des retraites aux assureurs, à rassurer les marchés financiers demandeurs de réduction des budgets publics et sociaux partout en Europe. Il n’assure pas la pérennité du système et ne répond pas aux vrais périls qui tiennent à la précarisation du travail et de l’emploi.
La Ligue des droits de l’Homme réaffirme son attachement au principe fondamental de retraite par répartition, et à l’âge légal de départ à 60 ans. Parce que les exigences d’égalité et de solidarité sont parties intégrantes de la conception indivisible des droits de l’Homme qui engage la République française, elle considère que ni les propositions actuelles, ni la méthode utilisée ne satisfont à ces exigences.
Elle se félicite des convergences syndicales qui s’affirment dans ce nouveau contexte ; parce qu’elle considère que rien n’est joué, elle appelle les citoyens à manifester massivement le 24 juin aux cotés des organisations syndicales pour signifier leur attachement à une retraite digne dans une société de solidarité, de justice et d’égalité des droits.
Le 27 mai a été une grande journée de mobilisation tant au niveau national que local ....
Six confédérations syndicales - CGT, CFDT, Unsa, Solidaires, FSU et CFTC - appellent à se mobiliser le 27 mai pour la défense des salaires, de l'emploi et des retraites, alors que le gouvernement doit présenter son projet de réforme d'ici la fin juin. Force ouvrière a décidé de son côté d'organiser une journée d'action le 15 juin sur la thème de la défense des retraites.
Le jeudi 29 avril 2010, Dr. Carmaux est informée par un appel téléphonique à 19h30 que le C2 Sud va être fermé pour une durée de 15 jours. Le chef de service, Dr. Henry n’a pas été prévenu, la direction a peut-être attendu qu'il parte en congé... Le vendredi, les cadres supérieurs et la directrice des soins préviennent l’équipe et la cadre de la fermeture du service qui durera 15 jours et du redéploiement des infirmier(e)s et aides soignant(e)s dans les unités B4 Sud (-6 équivalents temps plein) et D3 Nord (-5 équivalents temps plein) à partir du lundi 3 mai 2010. L'équipe a du réorganiser le service afin que les 45 patients qui bénéficient de l’hospitalisation séquentielle soient maintenus 15 jours à domicile avec le soutien de l’équipe du centre médico-psychologique pour organiser des visites à domicile la semaine et le week-end. Il n’y a plus aucun lit sur l’hôpital, la situation est telle qu’on hospitalise des patients sur des lits de patients placés en isolement. Les patients vont mal, leur projet de soins a été brusquement interrompu, remplacé par une prise en charge de pis-aller !Au passage, on fait peser sur le personnel la responsabilité du devenir des patients, on les culpabilise.
Malgré ce bilan désastreux, le gouvernement veut aller encore plus loin en supprimant l’âge légal de départ à la retraite à 60 ans en le portant à 62, voire 65 ou 67 ans, comme le demande le Medef, et en remettant en cause le calcul sur les six derniers mois d’activité des retraites du secteur public. Jumelées avec un nouvel allongement de la durée de cotisation pour obtenir une retraite à taux plein, ces mesures condamneraient à la pauvreté la plupart des futurs retraités, surtout les femmes et tous ceux et celles qui ont connu et connaîtront des périodes de chômage et de précarité importantes. Ce sont les salarié-es les plus jeunes qui subiraient les effets cumulés de ces orientations au moment de partir à la retraite.
besoins sociaux liés à l’augmentation de leur part dans la population par un accroissement des prélèvements sur la richesse produite. Les déficits des caisses de retraite sont essentiellement dus au refus obstiné de le faire. Pourtant, le besoin supplémentaire de financement nécessaire aux retraites est réalisable puisqu’il a été chiffré en 2007 par le COR entre 1 et 2 points de PIB jusqu’en 2050, à comparer avec la chute de la part de la masse salariale de 8 points au cours des dernières décennies et avec l’explosion correspondante des dividendes, qui sont passés de 3,2 % du PIB en 1982 à 8,5 % en 2007. Il est donc juste d’augmenter la part des salaires et des pensions dans la richesse produite en s’attaquant aux profits. Le financement des retraites est possible à condition d’en finir avec l’actuel partage éhonté de la richesse au bénéfice des revenus financiers. C’est ce partage qui constitue le tabou à faire sauter, et non l’âge de départ. Il s’agit là d’un choix politique de justice et de solidarité.
Le nombre de chômeurs en février a encore augmenté, restant à un taux qui est très élevé et qui correspond à des situations personnelles dramatiques. Pour les personnes en chômage de longue durée , le taux a progressé de 30% en un an. Et l'on sait que les problème des "fin de droits" n'est pas réglé, beaucoup risquant de basculer vers le RSA ou pire.