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Monde agricole - Page 23

  • Quand le ministre de l'Agriculture enterre un rapport dérangeant sur les pesticides

    Publié le 23 mars 2022 par FNE

    France Nature Environnement a eu accès à un rapport encore confidentiel remis au ministre de l’Agriculture. Ce rapport dresse un diagnostic complet et un bilan très décevant des 14 dernières années d’actions politiques en matière de réduction de l’usage des pesticides. Il n’a jamais été rendu public et pourtant les auteurs font état de solutions réalistes et rapidement applicables. Trois scénarios sont proposés pour rendre enfin crédible l’action publique en matière de pesticides. A l’occasion de la Semaine pour les alternatives aux pesticides, nous rendons public ce rapport afin que les candidats à la présidentielle puissent se saisir du sujet et que le prochain quinquennat démarre sur de meilleures bases.  

    Un rapport dissimulé par le ministre de l’Agriculture pour masquer ses échecs  

    En juillet 2020, le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie missionne des experts du ministère de l’Agriculture, du ministère de l’Ecologie et d’Inspection Générale des Finances sur l’efficience des fonds publics dédiés à la réduction de l’usage des pesticides. En mars 2021, le rapport est remis mais non rendu public, alors que des recommandations pouvaient être appliquées dès 2021, en particulier celles visant la réorientation des subventions de la politique agricole européenne (9 Milliards d’euros pour l’agriculture française chaque année), politique qui se négociait alors. Après plusieurs demandes et saisine de la Commission d’accès aux documents administratifs, France Nature Environnement a pu se procurer ledit rapport.   

    “La machine Ecophyto est grippée, il faut davantage accompagner l’agriculture biologique”  

    Les recommandations du rapport (voir notre tableau synthétique ci-dessous) sont à mettre en parallèle avec les résultats de ces cinq dernières années. “Il est clair qu’après les grandes ambitions et actions intéressantes au début du quinquennat avec les Etats Généraux de l’Alimentation, la loi Alimentation, la mise à jour du plan Ecophyto, les efforts se sont rapidement essoufflés et les renoncements ont été nombreux avec la poursuite de l’utilisation des néonicotinoïdes et du glyphosate et l’échec de la diminution d’usage global des pesticides sensée tendre vers le –50% à 2025”, analyse Thibault Leroux, chargé de mission Agriculture à France Nature Environnement.  

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  • Irriguer oui, mais pour quoi faire ?

    La Confédération paysanne n’est, bien sûr, pas contre l’irrigation. Mais elle est contre l’accaparement de la ressource en eau par une minorité, fuite en avant d’un modèle à bout de souffle, au détriment de l’intérêt général. Pour elle, le changement de modèle agricole est la seule réponse à une bonne gestion quantitative et qualitative de l’eau dans nos territoires, aussi divers soient-ils. Dans un dossier de 9 pages publié dans son numéro de mars, Campagnes solidaires, le journal de la Confédération paysanne, analyse la situation et les besoins afin de proposer une irrigation compatible avec l'agriculture et les écosystèmes.

     

    Depuis une quinzaine d'années, la gestion de l'eau et le partage de la ressource sont sources de tensions dans les territoires (barrages de Sivens, « lac » de Caussade...). Les projets de « bassines » – réserves  d'eau géantes, sur 10 hectares en moyenne, entourées de hautes digues –  se multiplient dans différentes régions, en particulier dans l'Ouest. En Rhône-Alpes, on n'est pas épargnés par les projets de retenues, soit-disant au profit des agriculteurs, mais en réalité surtout dédiés à la neige de culture dans les montagnes de Savoie ou Haute-Savoie.

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  • Guerre en Ukraine et agriculture : lettre ouverte à Emmanuel Macron

    Alerte sur l’instrumentalisation de la guerre en Ukraine par les représentants d’une agriculture productiviste. 26 organisations environnementales, citoyennes et paysannes ont adressé une lettre ouverte à Emmanuel Macron, Président de la République à la tête de la présidence française de l’Union européenne (PFUE), et à Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation.

    Monsieur le Président de la République, Monsieur le Ministre de l’Agriculture,

    Vous représentez la France à un moment particulièrement dramatique pour l’Europe. Face à des choix décisifs qui engagent son avenir, nous, organisations environnementales, citoyennes et paysannes voulons vous faire part de notre inquiétude quant aux orientations qui se dessinent en matière d’agriculture et d’alimentation, et vous soumettre notre vision des enjeux et les propositions qui en découlent.

    Avant toute chose, nous tenons à exprimer toute notre solidarité envers les Ukrainiens et les Ukrainiennes, plongés dans l’effroi de la guerre, ainsi que tous les Russes qui s’y opposent au péril de leur vie. Si les pays européens sont potentiellement affectés par la perturbation des échanges de matières premières, c’est sans commune mesure avec ceux qui en sont le plus dépendants, notamment au Moyen-Orient et en Afrique. C’est la sécurité alimentaire mondiale qui est ainsi mise en danger.

    Face à cette situation, il n’aura fallu que quelques jours pour que les porte-étendards de l’agriculture industrielle s’engouffrent dans la brèche créée par la guerre pour tenter de réduire la portée de la stratégie “De la ferme à la fourchette, volet agricole du Green Deal, portée par la Commission européenne. Cette stratégie répond de manière responsable aux enjeux de l’agriculture et de l’alimentation face aux risques climatiques, environnementaux et sanitaires, en prévoyant notamment une réduction de 20% de l’usage des engrais et de 50% des pesticides d’ici 2030, ainsi que l’accroissement des surfaces nécessaires à la biodiversité. Dès le 28 février, la FNSEA a appelé à l’abandon de cette stratégie, la qualifiant de “décroissante”, et défendu une “libération de la production” pour pouvoir nourrir les peuples qui auront faim, en conséquence de la guerre en Ukraine. Or il faut casser un mythe : en dehors des contextes d’urgence humanitaire, la faim n’est pas une question de production mais de répartition. Un tiers des productions mondiales sont gaspillées. Si nous voulons réellement faire face à la question de l’insécurité alimentaire, ce n’est pas la course à la production qu’il faut amorcer.

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  • Stratégie Nationale pour la Biodiversité : lettre ouverte de 13 associations au Président

    Communiqué de FNE le 21.02.2022

    Dans une lettre ouverte au Président de la République, 13 organisations lui demandent de ne pas précipiter la publication de la 3e stratégie nationale pour la biodiversité, dont le projet actuel manque encore cruellement d’ambitions et de moyens.

    Le Code de l’environnement prévoit que la France organise et programme son action pour la préservation, la restauration et l’utilisation durable de la biodiversité. Pour cela, elle élabore depuis 2004 un document-cadre : la Stratégie nationale pour la biodiversité (SNB). La précédente stratégie s’est achevée en 2020 et la 3e stratégie aura cours jusqu’en 2030.

    Les réflexions sur la 3e stratégie ont été engagées en mars 2020 avant de reprendre, suite à la parenthèse forcée par la crise de la Covid-19, en janvier 2021 avec une consultation des territoires, puis des citoyens et enfin des parties prenantes. Sur cette base, le ministère de la Transition écologique a rédigé un projet de Stratégie. Ce projet est soumis en ce mois de février 2022 à l’avis de différentes instances consultatives nationales. Le gouvernement souhaite publier la 3e Stratégie très rapidement, sans attendre les conclusions de la COP15 sur la Biodiversité qui pourraient poser un nouveau cadre stratégique mondial pour la biodiversité.

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  • La Confédération paysanne plus que jamais déterminée à lutter contre les méga-bassines

    Le porte-parole de la Confédération paysanne, Nicolas Girod, a été auditionné ce matin à la gendarmerie de Salins-les-Bains dans le Jura. Il était entendu, en audition libre, comme mis en cause après une plainte pour vol aggravé suite au démontage de la pompe de la méga-bassine de Cram-Chaban lors de la mobilisation du 6 novembre contre les méga-bassines.

    Alors que le ministre de l'Agriculture a refusé le 10 novembre 2021 que nous lui remettions le morceau de pompe prélevé, ce dernier a été remis ce matin aux autorités.

    Cette pompe est un symbole à plusieurs titres :

    • Elle symbolise les mensonges du Ministre qui déclare que les méga-bassines, dont il soutient la construction, sont remplies avec de l'eau de pluie. Ce morceau de pompe démonté atteste du contraire car elles sont bien remplies en allant puiser dans les nappes phréatiques et les cours d'eau. Il ne s'agit donc absolument pas de récupérer seulement une eau « qui tombe » mais bien d'aller chercher l'eau dans ses espaces naturels de stockage.
    • Elle témoigne d'un accaparement massif de l'eau par une minorité d'exploitants au profit d'un modèle agricole prédateur des paysan.nes et du vivant. Or l'eau est un commun à répartir et protéger.
    • Elle incarne un modèle qui refuse de s'adapter au défi climatique et qui a recours à tous les artifices possibles pour ne pas se remettre en cause. Artifices aux effets destructeurs sur notre environnement, nos vies et nos territoires.

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  • Marché carbone : un Ministre de l’agriculture au service du secteur privé

    Communiqué de la Confédération Paysanne le  07.02.2022

    Dans la lutte contre le changement climatique, l'agriculture est aux avant-postes. Le travail avec la nature étant la clé, elle a la capacité d'avoir une influence néfaste ou positive. Si les orientations qui lui sont données et le soutien qui lui est accordé vont dans le bon sens, l'agriculture peut alors jouer un rôle majeur dans la lutte contre le changement climatique ; à la fois en réduisant ses émissions de gaz à effet de serre et en développant des pratiques qui permettent d'atténuer les effets des bouleversements climatiques.

    Pourtant, pour répondre aux enjeux climatiques de l'agriculture, le gouvernement français n'a d'autre mot à la bouche que le marché carbone et la compensation. Il en a fait « une des deux priorités de la Présidence Française de l'Union Européenne » et Julien Denormandie l'a mis au menu du conseil informel des ministres européens de l'agriculture qui s'ouvre aujourd'hui.

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  • Justice : L214 obtient la dissolution de la cellule Déméter

    Article publié par Reporterre le 01.02.2022

    Mardi 1er février, l’association de défense des animaux L214 a obtenu la dissolution de la cellule Déméter. Selon le tribunal administratif de Paris, « il est enjoint au ministre de l’Intérieur de faire cesser les activités de la cellule nationale de suivi des atteintes au monde agricole » dans un délai de deux mois, sous peine d’une astreinte de 10 000 euros par jour. L214 assurait que cette cellule portait « atteinte au droit à la liberté d’expression ». Le refus du ministère de « mettre fin aux activités de la cellule présente le caractère d’une décision susceptible de faire l’objet d’un recours pour excès de pouvoir », arguait-elle dans un recours.

    Créée fin 2019, la cellule de gendarmerie Déméter est censée lutter contre les vols de matériel dans les exploitations mais aussi contre les actes « de nature idéologique, qu’il s’agisse de simples actions symboliques de dénigrement du milieu agricole ou d’actions dures ayant des répercussions matérielles ou physiques », précisait le communiqué de presse. Le tout était matérialisé aschingpar une convention signée entre la gendarmerie nationale et les deux syndicats agricoles majoritaires, la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) et les Jeunes agriculteurs.

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