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culture - Page 57

  • Le curé Meslier sur le net

    Jean Meslier, curé d'Etrépigny, est le plus atypique des prêtres ardennais et même bien au-delà. Il rédige un mémoire tout au long de sa vie, dans lequel il dénonce la religion, le pouvoir royal et annonce les idées révolutionnaires sous les règnes de Louis XIV et de Louis XV.

    Les amis de Meslier viennent de mettre en ligne un site, le texte ci-dessous en est extrait.

     

     

    Un philanthrope et un personnage atypique Jean MESLIER !

    MeslierPage250NBTR.gifCuré durant quarante ans dans le petit village ardennais d’Étrépigny, aux confins du royaume de France et de trois diocèses, à une époque de grandes souffrances dans les campagnes et de turbulences religieuses sous les règnes de Louis XIV et Louis XV, ce modeste curé de campagne, qui n’avait tout au long de son sacerdoce pratiquement pas fait parler de lui, laisse à sa mort quatre exemplaires au moins d’un volumineux traité philosophique : un Mémoire manuscrit (plus de 1.200 pages lorsqu’on l’imprimera) dans lequel :

    -il pourfend toutes les religions et en particulier le catholicisme,

    -il condamne sans appel l’Église pour ses erreurs et son soutien à la monarchie de droit divin,

    -il développe en précurseur une conception philosophique matérialiste,

    -il s’affirme comme le premier théoricien de l’athéisme,

    -il fustige le pouvoir royal et féodal opprimant le peuple,

    -il développe une conception politique communiste et égalitaire,

    -il défend des idées féministes

    -il prône, au contraire des penseurs utopistes, la révolution populaire, et même le tyrannicide.

    C’est un véritable brûlot que les autorités royales et ecclésiastiques vont alors découvrir et essayer de373096_235149479885393_1238318479_n.jpg mettre sous l’éteignoir. Il y restera deux siècles et demi après avoir circulé clandestinement au XVIIIe siècle. Voltaire en publiera une toute petite partie…en la déformant selon ses besoins pour transformer en déiste l’athée qu’était Meslier. Des révolutionnaires ont voulu lui ériger une statue après 1789 mais le projet ne sera pas suivi d’effets. Son nom figure par contre sur la stèle de Moscou honorant la mémoire de dix-neuf « précurseurs du socialisme ».

    Soixante-dix ans avant la Révolution française, ce petit curé de campagne dépasse la thèse cartésienne de l’existence distincte de la matière et de la pensée. Il élabore une conception de matérialisme intégral, un athéisme populaire, une organisation communautaire et égalitaire à construire au travers de la révolution des masses laborieuses.

    Il est le premier critique social à considérer la religion comme le produit et la preuve de l’oppression et de l’exploitation. Le premier à voir dans la propriété privée la cause de l’inégalité et de la domination. Le premier à comprendre que toute la richesse vient du travail. Il est aussi le premier athée à sortir l’athéisme de sa gangue élitiste, à le revendiquer comme pensée libératrice des masses.

    Tout au long de ses démonstrations, son Mémoire innove aussi en prenant le contre-pied des conceptions de son temps sur la condition animale. Profondément humaniste, il est un précurseur du féminisme : sans être libertin, il prône une conception novatrice de la sexualité, du mariage, du divorce et de l’éducation des enfants.

    Novateur en bien d’autres domaines, il est par exemple le premier à élaborer une conception moderne de la critique historique des textes. Les découvertes scientifiques ultérieures et l’histoire internationale des peuples lui ont donné raison.

    Aujourd’hui, dans un monde où les inégalités sociales et économiques existent toujours de façon criante et où l'obscurantisme religieux renaît sous diverses formes, la pensée de Meslier est plus que jamais d'actualité.

    C’est ce grand penseur, injustement oublié pendant près de trois siècles, et tous les aspects de sa pensée que nous voulons promouvoir au travers de ce site de lAssociation des amis de Jean Meslier.

     

  • Hommage à Moebius

    Moebius, créateur de BD, vient de disparaître. Greenpeace lui rend hommage en publiant un dessin qu'il avait réalisé pour l'association de défense de la Terre.

     

     

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  • Megaupload : Liberté d'internet ou site marchand ?


    La fermeture du site Megaupload par la justice américaine a été ressentie comme une censure grave par de nombreux utilisateurs.


    Pourtant ce site n'apparaît pas comme un défenseur clair des principes fondateurs d'internet (l'échange libre en particulier), et son principal fondateur en était aussi un important actionnaire.

    Voici ce qu'en dit Laurent Chemla dans "Politis" (extraits de l'article)

     

    "Megaupload est une hérésie d’un point de vue économique comme idéologique. Internet est à l’opposer du minitel, où une entreprise diffusait de l’information vers le public, avec une distinction entre celui qui a le droit de diffuser et celui qui ne peut que recevoir. Sur internet, tout le monde est autant auteur que consommateur. C’est le principe du « peer to peer ».

    D’un point de vue économique, le « peer to peer » ne coûte pas de bande passante, car chacun émet quelques données depuis son ordinateur. Le peu que chacun émet permet à tout le monde de recevoir beaucoup.

    Le principe de Megaupload, au contraire, est de centraliser le contenu sur un même lieu. Cela oblige à rajouter des gros tubes vers ce centre. Il faut construire de grosses autoroutes que l’opérateur doit rentabiliser en faisant payer indirectement à ses clients.

    Une logique de création de monopole se développe, à l’opposé du principe d’internet. Tout ce qui est centralisateur sur internet n’existe que pour créer des business. Il n’y a aucune autre raison. D’ailleurs Megaupload n’a jamais été, à ma connaissance, un défenseur d’un internet libre et non marchand. Ils sont dans une démarche économique tout à fait capitaliste."


    internet, megaupload,


    Sopa et Pipa repoussées

    Ce cas particulier a malgré tout permis de se rendre compte des pouvoirs que pourraient prendre la justice et l'administration dans le pays de la liberté. Des lois bien plus sévères et restrictives qu'Hadopi étaient en préparation aux Etats-Unis. Une mobilisation générale a eu lieu, à laquelle  Wikipedia, Google et Facebook ont participé. Et les projets de loi ont été retirés, au moins provisoirement.

    "France 24" écrit :

    Le succès de l'opération montre que le Web est devenu une arme efficace aux mains des géants de la Silicon Valley lorsqu’il s’agit de rivaliser avec les grands groupes de pressions traditionnels, habitués aux couloirs du pouvoir à Washington. “Le fait que les acteurs de l’Internet réussissent à s’opposer à l’un des plus puissants lobby des États-Unis est vraiment une première”, assure au New York Times Tim Wu, l’auteur de “L’ascension et le déclin des empires de l’information”.

    Ces groupes emblématiques du Web et de l’économie numérique estiment que pour lutter contre le téléchargement illégal d’œuvres protégées par des droits d’auteur, Sopa et Pipa instaurent une législation “liberticide”. Elles donneraient, selon eux, aux représentants des majors du cinéma et du disque un pouvoir quasi-discrétionnaire pour décider si un site enfreint la loi américaine sur la protection des droits d’auteur.

  • Cine ATTAC à Charleville

    Mardi 24 Janvier 2012 à 20 h 00

    au Métropolis de Charleville-Mézières

    Attac08 présente “ILLEGAL” en collaboration avec la CIMADE et avec le soutien de la Ligue des Droits de l'Homme 08

    A l’issue de la projection, un débat sera proposé avec Antoine Decourcelle et Annette Hureaux de la CIMADE


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    L’argument : Tania et Ivan, son fils de 14 ans, sont russes et vivent clandestinement en Belgique depuis huit ans. Sans cesse sur le qui-vive, Tania redoute les contrôles de police jusqu’au jour où elle est arrêtée. La mère et le fils sont séparés. Tania est placée dans un centre de rétention. Elle fera tout pour retrouver son fils mais n’échappera pas pour autant aux menaces d’expulsion.

     

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  • Un peu de poésie dans ce monde de brutes

    Consolation à M. Du Périer sur la mort de sa fille



    ( Pour J. B.  afin que le nom  de Malherbe continue à évoquer  de doux sonnets, et non le risque de se faire assommer)



    Ta douleur, du Périer, sera donc éternelle,
    Le malheur de ta fille au tombeau descendue
    Par un commun trépas,
    Est-ce quelque dédale, où ta raison perdue
    Ne se retrouve pas ?

    Je sais de quels appas son enfance était pleine,
    Et n'ai pas entrepris,
    Injurieux ami, de soulager ta peineimages?q=tbn:ANd9GcRtWOlYndGzyftZpbwCQz9MRy4Tbbhnh1HxWoy08KP8iSqSCIvkrQ
    Avecque son mépris.

    Mais elle était du monde, où les plus belles choses
    Ont le pire destin ;
    Et rose elle a vécu ce que vivent les roses,
    L'espace d'un matin.

     

    François de MALHERBE   (1555-1628)

  • Vouziers : l'Hôtel de Ville patrimoine du 20ème siècle.

    Samedi prochain, une plaque sera apposée sur le bâtiment, marquant cette reconnaissance

    Voici un texte qui rappelle l'histoire de l'hôtel de ville actuel de Vouziers, et les motivations du choix de son architecture.



    L’hôtel de ville a reçu du Ministère de la culture et de la communication le label « Patrimoine du XXème siècle ». La plaque qui marque cette distinction sera découverte le samedi 22 octobre à 16heures.

    Le patrimoine du XXe siècle protégé au titre des monuments historiques
    en Champagne-Ardenne

    Jamais un siècle n'aura autant construit (avec l’accroissement démographique et plaque 20ème siècle.JPGl'évolution générale du niveau de vie), mais également autant détruit…, que le XXe siècle.
    Et si quelques édifices se sont vu reconnaître très rapidement une valeur patrimoniale, la grande majorité souffre d’un manque de reconnaissance (pas assez anciens pour avoir de la valeur, trop hétérogènes, pas assez nobles (usage commercial, industriel…)) et reste très menacée.
    Or, le patrimoine du XXe siècle "présente des caractéristiques et des usages propres qui, conjugués à l’absence du recul temporel généralement nécessaire aux choix de protection, rendent aussi urgentes que délicates la définition et la mise en œuvre de mesures de préservation adaptées.
    Aujourd’hui encore, un faible pourcentage de réalisations architecturales de ce siècle, plutôt de la première moitié, figure parmi les édifices protégés au titre des Monuments Historiques. En Champagne-Ardenne, en 2011, 32 édifices, ou éléments de l’architecture du XXe siècle, sont protégés (dont 8 classés).

     

    Petite histoire de l’hôtel de Ville de Vouziers 

    La première pierre de l’édifice a été posée en août 1923. La mairie précédente construite 5047864920_062e020f3c.jpgen 1808, sur les plans de l’ingénieur Deschamps au bas de la place, était un bâtiment modeste à un étage. Il fut détruit et incendié par un obus allemand le 7 octobre 1918.La coopérative de reconstruction de Vouziers fit appel à un cabinet d’architectes parisiens pour élaborer les plans de la nouvelle mairie. Victor Lesage qui présidait alors « La Restauration régionale » une association d’architectes parisiens engagés dans la reconstruction et Charles Miltgen avec qui il faisait équipe ont donc signé ces plans. Ces architectes qui privilégiaient la reconstruction de bâtiments symboliques ou/et de villages entiers sont les auteurs de réalisations architecturales majeures. On leur doit en particulier la conception de la station balnéaire de la Vicomté à Dinard, ville où repose Albert Caquot, ce grand ingénieur et constructeur du XXème siècle natif de Vouziers, la maison de la Mutualité à Paris entre Notre Dame et Panthéon(1928/29), le magasin Gouffé(1907) toujours à Paris ainsi que de nombreux immeubles dans le centre du Paris historique, plusieurs monuments aux morts.

    A Vouziers, Lesage et Miltgen sont les architectes de l’école de jeune fille symbole de l’amitié franco-tchécoslovaque, inaugurée le 25mai 1930 qui deviendra cours complémentaire, collège et enfin lycée Masaryk, du monument aux morts construit entre les deux escaliers conduisant au 1er niveau de l’hôtel de ville qui sera inauguré le 2 octobre 1927. Sa « Femme ailée »symbole de la Victoire, œuvre du sculpteur Firmin Michelet, exprime l’aspiration à la Paix.

    La construction de l’hôtel de ville va demander plus de deux ans. Les bureaux ouvriront le 1er janvier 1926. Il faut dire que le bâtiment fait d’un assemblage harmonieux de briques rouges et de pierres blanches est imposant .Le rez–de-chaussée abritait à l’origine les pompes du service incendie et le matériel de l’harmonie municipale.

     

    L’Hôtel de ville : affirmation de la République laïque

    Jusqu’au début du XIXème siècle la vie communale s’est organisée autour de l’église Saint Maurille. C’est devant elle que se trouvait la place des foires et marchés avec sa halle, c’est son horloge qui distribuait le temps, c’est à sa proximité que la vie économique et commerciale fleurissait. Ensuite et progressivement, le cœur de la ville s’est déplacé et4946074062_cffe625bd1.jpg organisé autour de la mairie, de sa place centrale, de ses halles. La société républicaine s’est éloignée de la religion et la loi du 5 décembre 1905 a consacré la séparation de l’église et de l’Etat. L’Hôtel de ville est le symbole de cette évolution. Son allure d’église « républicaine » avec son campanile culminant à 17 mètres concurrence la silhouette de l’église. Le bâtiment domine la vaste place, agora citoyenne. Ses trois porches reprennent la forme du portail de l’église. De plus petite taille ils s’imposent pourtant en haut de l’élégant escalier à double révolution qui y conduit. Les armes de la ville s’affichent sur cette belle façade au fronton triangulaire. A l’initiative de Bernard Pierret, maire et de son conseil municipal, la devise de la République « Liberté, égalité, fraternité » y est inscrite en lettres d’or depuis 1995. L’horloge et son carillon rythment le temps. Les matériaux aux couleurs contrastées confèrent à l’ensemble un caractère chaleureux.

    La labellisation « Patrimoine du XXème siècle » constitue donc une juste reconnaissance de la qualité architecturale de l’hôtel de ville, de son caractère novateur et représentatif de la reconstruction après la grande guerre de 1914-18, du talent de ses concepteurs et bâtisseurs.

  • Le curé Meslier au théatre de Charleville

    Spectacle inédit  qui sera présenté à Charleville-Mézières (08) le vendredi 30/09, à 20h30.

     

     

     

    Lien vers une présentation video

     

     

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    LE CHANT GUERRIER D’UN CURÉ ATHÉE
    Habituellement, je n’aime pas beaucoup les curés. Ou alors, il faut que, comme Dom Pérignon, ils se soient illustrés dans un autre domaine que celui de l’idéal ascétique… Avec Jean Meslier, la chose se complique, car ce curé athée, révolutionnaire, communaliste, anarchiste avant l’heure, proudhonien presque si l’on me passe l’anachronisme, anticlérical, internationaliste, matérialiste, hédoniste, partageux comme on disait dans le peuple de gauche du grand siècle socialiste, le XIXe, a fourni un matériel conceptuel impressionnant à tous ceux qui tiennent pour sublime la devise “Ni Dieu, ni Maître”.


    “Le Testament du curé Meslier” tricote des longueurs et des éclairs magnifiques, des tunnels démonstratifs et des aphorismes intempestifs, d’infinis pliages de démonstrations et des fusées géniales, des répétitions et des pensées inédites. On n’y trouve ni néologisme, ni pensée obscure, ni démonstration emberlificotée : à le lire, on l’entend, on perçoit le rythme de sa colère, la vitesse de ses violences, la brutalité de sa suffocation morale. C’est un prêche enflammé, un monologue sans fin, une philippique incandescente, un discours fleuve. Meslier, pressé par le temps, craint la mort et veut se débarrasser de ce qui le taraude et le fait souffrir : curé athée, prêtre incroyant, pasteur mécréant, il vit dans sa chair cette contradiction comme une douleur, une plaie, un fléau.


    Pourquoi ne pas quitter l’habit de curé? L’imprécateur qui met le feu au monde craint de peiner ses parents et veut vivre tranquille! Il sait aussi qu’apostat, le bûcher ne serait pas bien loin… Il écrit pour vivre, survivre…


    Michel Onfray