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censure

  • Une attaque sans précédent contre la liberté de la presse

    Nous, sociétés de journalistes, associations de défense du droit à l’information, organisations et collectifs de journalistes, médias, dénonçons avec force la décision du tribunal judiciaire de Paris de faire injonction à Mediapart de ne pas publier de nouvelles révélations sur les pratiques politiques du maire de Saint-Étienne, après celles du chantage à la sextape. Cette censure préalable, décidée sans débat contradictoire, est une grave et flagrante attaque contre la liberté de la presse.

    Comment une telle décision a-t-elle pu être rendue, en dehors de toute contradiction, alors qu’il existe pourtant des procédures d’urgence, qui auraient permis à Mediapart de se défendre ?

    Depuis la loi du 29 juillet 1881 qui a instauré en France le droit d’information et la liberté d’expression, jamais une telle procédure, à notre connaissance, n’avait été utilisée pour censurer préalablement un média.

    Dans un contexte où un industriel a récemment détourné le droit de la presse pour poursuivre un média devant les tribunaux de commerce, où des hommes d’affaires multiplient les procédures bâillons et où de nombreux journalistes se voient refuser l’accès à des données d’intérêt public au nom du “secret des affaires”, cet acte liberticide nous inquiète profondément quant à la situation de la liberté de la presse en France.

    Nous sommes solidaires de nos consœurs et confrères de Mediapart et nous nous tenons à leurs côtés.

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  • « Patrick Drahi ne nous fera pas taire ! »

    Pilier de la République, la loi de 1881 sur la liberté de la presse proclame en son article 1 : « L’imprimerie et la librairie sont libres ». C’est ce principe fondamental que le tribunal de commerce de Nanterre vient de violer, saisi en référé par le groupe Altice, basé au Luxembourg et propriété du milliardaire Patrick Drahi.

    Dans une décision rendue le 6 octobre 2022, le tribunal de commerce de Nanterre condamne le média indépendant d’investigation Reflets.info, spécialisé dans les enquêtes sur le numérique, les données open source et les leaks, à verser 4.500 euros au groupe de Patrick Drahi. Surtout, il lui « ordonne de ne pas publier sur le site de son journal en ligne de nouvelles informations » sur Altice (lire ici l’ordonnance de référé).

    Un tribunal de commerce installe ainsi une censure a priori d’articles même pas publiés ! Dit autrement, il s’agit d’une interdiction professionnelle. C’est un effarant retour à l’Ancien Régime qui ne peut que rappeler le rétablissement de l’autorisation préalable de publication par le roi Charles X en juillet 1830. Cela provoquera la révolution des « Trois glorieuses » et sa chute…

    Le groupe Altice a poursuivi Reflets.info pour une série d’articles réalisés à partir d’informations issues d’une fuite de plusieurs centaines de milliers de documents internes au groupe et mis en ligne sur le web au mois d’août. On y découvre, entre autres, le train de vie somptuaire de Patrick Drahi et de sa famille, dont l’usage immodéré de jets privés (le détail est à lire ici). Altice estime qu’il s’agit d’une violation du secret des affaires quand nos collègues précisent qu’il ne s’agit là que d’informations d’intérêt général.

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  • Sine, Charlie Hebdo : pourquoi tant de bruit ?

    quete.jpgLa phrase de Sine qui a provoqué la réaction de Val (directeur de Charlie-Hebdo) ne méritait certainement pas tout le bruit  qu'elle a suscité .mosquee2.gif

    Si les écrits de tout le monde devait être épluchés avec une telle minutie, concernant l'antisémitisme, l'homophobie, le racisme, la xénophobie, le sexisme et j'en passe, les comités de censure auraient du travail pour quelques siècles . La liberté de la presse et de la pensée sont inséparables d'excès, et la justice doit pouvoir se saisir des plus graves . Que des bien-pensants s'auto-proclament juges constitue une dérive qui peut vite se retrouver liberticide . Est-ce moins dangereux que de laisser percer des possibles sous-entendus ?

    Voici quelques liens vers des commentaires qui nous semblent bien éclairer la question .

    Edwy Plenel dans mediapart 

    Jean-Marie Laclavetine 

    Gérard Filoche 

    Avec tout cela, et les liens contenus dans ces articles eux-mêmes, on peut espérer que vous êtes capables de vous faire une opinion . 

    «Il n’y a pas de milieu entre la servitude et la licence de la presse… Pour recueillir les biens inestimables qu’assure la liberté de la presse, il faut savoir se soumettre aux maux inévitables qu’elle fait naître» (Tocqueville, cité par E Plenel) .