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antisémitisme

  • Halte aux semeurs de haine et de violence.

    Tribune de Patrick Baudouin, président de la LDH, publiée dans Médiapart le 27.03.2024

     

    Selon un rapport du service statistique du ministère de l’Intérieur publié le 20 mars 2024, les crimes ou délits commis en raison de l’ethnie, de la nation, d’une prétendue race ou de la religion ont augmenté en France de 32% en 2023 par rapport à 2022. Ce sont 15.000 infractions à caractère raciste, xénophobe ou antireligieux qui ont été répertoriées sur l’ensemble du territoire français, soit 8.600 crimes ou délits, ainsi que 6.400 contraventions – dont la hausse, de 4%, est plus faible. Le nombre de crimes et délits enregistrés au dernier trimestre 2023 a doublé par rapport à la même période de 2022, cette nette accélération étant due principalement au nombre d’actes antisémites enregistrés depuis les attaques du Hamas du 7 octobre 2023 et la riposte consécutive israélienne. Mais il en va de même d’un accroissement des actes anti-Arabes et antimusulmans. Quant aux étrangers originaires d’un pays africain, ils sont particulièrement touchés, représentant à eux seuls 11% des victimes de délits ou crimes à caractère raciste, alors qu’ils ne constituent que 4% de la population totale.

    Ce bilan résumé est d’autant plus alarmant qu’il ne traduit sans doute pas toute la réalité des infractions commises et de leur augmentation, alors même qu’il est noté que seules 4% des victimes portent plainte. La dégradation est manifeste depuis la montée en puissance des idées de l’extrême droite qui se traduit notamment par la libération d’une parole décomplexée, y compris de la part de responsables politiques. On se rappellera les propos tenus à l’Assemblée nationale nouvellement composée par un député Rassemblement national (RN), Grégoire de Fournas, interrompant un collègue noir, Carlos Martens Bilongo, d’une tonitruante injonction « qu’il retourne en Afrique ». C’est un autre parlementaire, Meyer Habib, député des Français établis hors de France, qui interviewé sur une radio qualifie de « cancer » la population palestinienne. C’est Salime Mdéré, vice-président du Conseil départemental de Mayotte, qui s’exprimant à la télévision sur les jeunes « gamins » immigrés n’hésite pas à dire qu’« il faut peut-être en tuer ». C’est Jocelyn Dessigny, député RN de l’Aisne, qui lors d’une cérémonie des vœux fait le lien entre les crimes commis « et l’augmentation de la population subsaharienne qui nous vient d’Île-de-France ». A l’encontre de ces trois derniers élus, la LDH a saisi la justice. Confrontée à une multiplication des propos et des actes à caractère discriminatoire, notre association est impliquée dans de nombreuses autres actions judiciaires, par exemple pour la distribution de tracts, tags, libelles incitant à la haine contre des centres d’accueil des étrangers ou contre des gens du voyage, contenant des propos néonazis, ou invitant, comme c’est le cas à Calvi, à mettre « les juifs dehors »

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  • Le dernier des juifs

    Le film projeté lors de la soirée ciné-rencontre du 12 mars avait pour sujet la vie d'une famille juive dans un quartier d'une ville de banlieue parisienne. Une mère et son grand fils sont les derniers représentants de la communauté juive locale. La mère, jouée par Agnès Jaoui, est en mauvaise santé, et elle souhaite partir de son logement et de cette ville.

    La synagogue est désertée et le fils, joué par Michael Zindel, semble peu respecter les prescriptions de sa religion : il achète un poulet chez l'épicier arabe quand l'épicerie casher ferme. Il entretient de bons rapports avec les jeunes du quartier. Il est pris comme représentant de la communauté juive par les élus municipaux qui tentent de montrer une bonne cohabitation entre les religions.

    La mère finit par décéder de sa maladie, et des voisines arabes apportent des plats de nourriture à son fils pour le réconforter.

    Celui-ci quitte alors l'appartement et la ville, pour une destination qui n'est pas précisée.

    Fabienne Messica, spécialiste des questions d’immigration au sein de la LDH, était présente à Vouziers pour animer le débat. En P1650354.JPGtant que sociologue, elle a étudié ces questions liées à l'immigration, et elle a également un parcours personnel qui lui a fait vivre des situations semblables à celles montrées dans le film.

    Pour elle, la question de l'antisémitisme dans les quartiers de banlieue n'est pas aussi simpliste que certains le voudraient.

    Il existe bien des actes antisémites, mais il existe aussi une communauté de vie, et même une solidarité qui peut s'exprimer à travers des actes individuels ou collectifs. De même, elle pense que la raison du départ de Juifs de certains quartiers ne peut se résumer à la question de l'antisémitisme.

    La petite salle des Tourelles était bien remplie pour cette soirée, et un débat s'est déroulé avec les personnes présentes.

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  • L’antisémitisme attisé par la guerre au Moyen-Orient

    Depuis maintenant un mois d’une nouvelle guerre tragique entre Israël et le Hamas, la communauté juive du monde entier fait face à une vague inédite d’antisémitisme, notamment aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Allemagne et en France. Au Brésil, deux hommes ont été arrêtés ce 8 novembre pour projet d’attaque contre la communauté juive de Rio.

    La Commission européenne s’en alarme dans un communiqué : « La recrudescence des incidents antisémites à travers l’Europe ces derniers jours atteint des niveaux exceptionnellement élevés, rappelant certaines des périodes les plus sombres de l’histoire ». Israël en vient même à dissuader ses ressortissants de voyager à l’étranger.

    En France, où plus de 1000 incidents à caractère antisémite ont été recensés en un mois, une marche contre l’antisémitisme aura lieu dimanche 12 novembre à Paris. La participation à cette « grande marche » du Rassemblement National, parti d’extrême-droite fondé par Jean-Marie Le Pen, notoirement négationniste, n’est pas sans susciter quelques remous…

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  • La LDH s’indigne des propos antisémites tenus par Mahmoud Abbas

    Communiqué LDH

    La LDH (Ligue des droits de l’Homme) défend les droits des Palestiniennes et des Palestiniens à vivre en paix, qui sont niés par la politique scandaleuse du gouvernement israélien d’extension continue de l’occupation de leurs territoires. Elle demande le respect du droit international et l’application des résolutions des Nations unies, ainsi que la reconnaissance d’un Etat palestinien à côté de l’Etat israélien.

    Elle n’en est que mieux fondée à dénoncer le caractère inadmissible des propos tenus, fin août, à Ramallah, lors d’une réunion de son parti, par le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, reprenant des clichés antisémites tels que « Hitler n’a pas tué les juifs parce que juifs… mais pour leur rôle d’usuriers ». Ces propos sont une insulte à la mémoire des millions de femmes, hommes et enfants exterminés pendant la Seconde Guerre mondiale.

    La LDH, constituée lors de l’affaire Dreyfus en combattant l’antisémitisme qui sévissait alors, condamne fermement ces propos intolérables qui nuisent gravement à la cause légitime du peuple palestinien.

    Paris, le 14 septembre 2023

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  • Pour combattre efficacement l’antisémitisme, rejetons tout amalgame !

    Tribune publiée sur Mediapart le 16.03.2021

    La droite et l’extrême droite israéliennes tentent de faire passer la critique de leur politique pour de l’antisémitisme, d’où l’opération lancée voici cinq ans autour de la définition IHRA. Le ministère israélien des Affaires stratégiques s’efforce depuis de la faire voter par les institutions, municipalités, parlements et gouvernements. 

    Contraire au droit international, la politique d’occupation, de colonisation et d’annexion de la Palestine est condamnée par la très grande majorité des États du monde et de l’opinion internationale. 

    C’est pourquoi la droite et l’extrême droite israéliennes tentent de faire passer la critique de leur politique pour de l’antisémitisme. D’où l’opération lancée voici cinq ans autour de la définition de celui-ci par l’Alliance internationale pour la mémoire de l’holocauste, connue sous son acronyme anglais : IHRA. Le ministère israélien des Affaires stratégiques s’efforce depuis de la faire voter par les institutions, municipalités, parlements et gouvernements.

    À première vue, la définition ne pose pas d’autre problème que son insigne médiocrité. Elle décrit l’antisémitisme comme « une certaine perception des Juifs, qui peut s’exprimer par une haine à leur égard » par le biais de « manifestations rhétoriques et physiques dirigées contre des individus juifs ou non et/ou leurs biens, des institutions communautaires et des lieux de culte ».

    Le piège réside dans les exemples avec lesquels l’IHRA « illustre » sa définition et qui, formellement, selon elle, n’en font pas partie. Lors de son adoption par l’Assemblée nationale, le promoteur de la résolution, le député Sylvain Maillard, a déclaré à la tribune que le vote ne porterait pas sur les exemples. Mais les piliers du réseau d’influence pro-israélien, à commencer par le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), ne jurent que par... ces exemples !

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  • L’antisémite Alain Bonnet dit « Soral » une nouvelle fois condamné à la prison ferme

    Communiqué commun

    En état de récidive légale, Alain Soral a été condamné ce jeudi 19 septembre par le Tribunal correctionnel de Bobigny à 24 mois de prison, dont 18 fermes et 6 mois de sursis pour provocation à la haine raciale et injure publique aggravée suite à la diffusion d’un rap antisémite sur son site Internet « Egalité et réconciliation ».

    Il est également condamné à 45.000 euros d’amende, à une mesure de publication judiciaire, à 210 heures de travaux d’intérêt général, et à accomplir un stage de citoyenneté. Par ailleurs, il ne pourra plus exercer sa fonction de directeur de la publication de son site Internet.

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  • Agir contre l’antisémitisme et tous les racismes

    Tribune publiée dans "Libération" le 19 mars.

    Ces dernières semaines, les faits nous reparlent de l’antisémitisme : une hausse de 74 % des actes contre les juifs en 2018 ; des croix gammées sur le portrait de Simone Veil ; des insultes évidemment antisémites à l’encontre d’Alain Finkielkraut ; deux cimetières juifs profanés… Il n’est plus possible de nier la réalité du retour de la haine antijuive. Elle se combine à l’existence d’un racisme structurel qui touche les Roms, ainsi que les populations issues de l’immigration postcoloniale qui subissent de multiples discriminations. De plus, le refus de l’accueil des migrant·e·s participe de ce climat général de xénophobie.

    Autour du mouvement des gilets jaunes, des expressions antisémites ont été remarquées, comme l’équation Macron = Rothschild = Sion, significative depuis deux siècles d’un antisémitisme à peine masqué, mais bien réel. Ces faits, s’ils sont inquiétants, demeurent isolés et ne remettent pas en cause les aspirations sociales et démocratiques de ce mouvement.

    La gauche de la gauche, peu suspecte d’antisémitisme, a pourtant mis du temps à prendre la mesure de sa montée et se montre fort divisée, comme en témoignent les divers appels lors de la journée du 19 février. D’autre part, une partie non négligeable de cette gauche ne prend en considération les faits antisémites que lorsqu’ils viennent de l’extrême droite. Or, le phénomène est beaucoup plus profond, présent dans diverses couches de la société française. Le complotisme s’y répand, avec ses risques de dérapages antisémites, à l’instar de ce que furent les Protocoles des Sages de Sion de sinistre mémoire.

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