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Le dernier des juifs

Le film projeté lors de la soirée ciné-rencontre du 12 mars avait pour sujet la vie d'une famille juive dans un quartier d'une ville de banlieue parisienne. Une mère et son grand fils sont les derniers représentants de la communauté juive locale. La mère, jouée par Agnès Jaoui, est en mauvaise santé, et elle souhaite partir de son logement et de cette ville.

La synagogue est désertée et le fils, joué par Michael Zindel, semble peu respecter les prescriptions de sa religion : il achète un poulet chez l'épicier arabe quand l'épicerie casher ferme. Il entretient de bons rapports avec les jeunes du quartier. Il est pris comme représentant de la communauté juive par les élus municipaux qui tentent de montrer une bonne cohabitation entre les religions.

La mère finit par décéder de sa maladie, et des voisines arabes apportent des plats de nourriture à son fils pour le réconforter.

Celui-ci quitte alors l'appartement et la ville, pour une destination qui n'est pas précisée.

Fabienne Messica, spécialiste des questions d’immigration au sein de la LDH, était présente à Vouziers pour animer le débat. En P1650354.JPGtant que sociologue, elle a étudié ces questions liées à l'immigration, et elle a également un parcours personnel qui lui a fait vivre des situations semblables à celles montrées dans le film.

Pour elle, la question de l'antisémitisme dans les quartiers de banlieue n'est pas aussi simpliste que certains le voudraient.

Il existe bien des actes antisémites, mais il existe aussi une communauté de vie, et même une solidarité qui peut s'exprimer à travers des actes individuels ou collectifs. De même, elle pense que la raison du départ de Juifs de certains quartiers ne peut se résumer à la question de l'antisémitisme.

La petite salle des Tourelles était bien remplie pour cette soirée, et un débat s'est déroulé avec les personnes présentes.

Bien que sorti en 2023, on peut dire que ce film est déjà daté. Depuis, se sont déroulés les massacres du 7 octobre, et la riposte israélienne. Terrorisme de masse, crimes de guerre, crimes contre l'humanité, génocide, ... les termes les plus extrêmes ont été utilisés pour caractériser ces événements. Ce contexte d'hyperviolence, et la poursuite de la riposte israélienne (jugée excessive même par son allié américain) ont polarisé d'avantage les positions de chacun. Cela s'est un peu ressenti lors du débat, mais cette évolution est manifeste dans la société française.

Deux faits, parmi d'autres, témoignent de cette radicalisation :

-Lors de la manifestation du 8 mars dernier, des incidents violents se sont produits. Le préfet de police saisit la justice après les violences contre des femmes d'un collectif de la communauté juive. Des tensions ont éclaté dans le cortège parisien de la manifestation féministe entre militants propalestiniens et le Service de protection de la communauté juive. 

Aux slogans "Libérez les otages" ont répondu ceux de "Palestine vaincra" lancés par d'autres manifestants. Des invectives ont été échangées entre les deux groupes, elles ont brièvement dégénéré en bousculades et échanges de coups de poing entre membres du service d'ordre pro-Israël et pro-Palestine.

Les forces de l'ordre sont intervenues pour permettre le départ du cortège des militantes de "Nous vivrons".

-Nous relatons dans notre note datée du 12 mars la réaction d’Amnesty International à l'annulation d'une soirée programmée au théâtre du Châtelet. Pour Amnesty," l'objectif de cette soirée,  co-organisée avec le Théâtre du Châtelet, était de rassembler des personnalités artistiques d’horizons et univers différents, voire divergents, mais toutes unies par le souhait de proposer une performance artistique permettant d’évoquer le sort de toutes les populations civiles victimes du conflit en cours, qu’elles soient Israéliennes ou Palestiniennes.".

A.I. conclut ainsi son communiqué ; "La polémique autour de cet événement et de son annulation, bien loin des réalités insoutenables du terrain, illustre encore une fois tristement l’impossibilité d’un dialogue raisonnable et d’une empathie mutuelle sur la question israélo-palestinienne en France. Le constat est amer, mais nous continuerons de nous battre avec force et sincérité pour que ce dialogue existe, afin de venir en aide à toutes les victimes civiles, obtenir un cessez-le feu, la libération des otages et la justice pour toutes les victimes."  

Il semble évident qu'il y aura un avant et un après le 7 octobre dans les relations israélo-palestiniennes et plus généralement judéo-arabes. Un dialogue constructif, une relation apaisée sont-ils encore envisageables ? Probablement pas à court ou moyen terme, et rien ne nous assure que les jours à venir ne creuseront pas encore un fossé, jusqu'à le rendre totalement infranchissable.

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