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écologie - Page 26

  • Coupes budgétaires de Bruno Le Maire : le climat et le pouvoir d’achat perdants

    Communiqué du Réseau Action Climat le 19.02.2024

    Hier, Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances, a annoncé 10 milliards d’euros d’économies supplémentaires sur l’année 2024. Parmi ces coupes, le dispositif Ma Prime Rénov’ perd un milliard d’euros, l’aide publique au développement près d'un milliard, et le fond vert pour les collectivités 400 millions.

    Des économies sur le dos des plus vulnérables

    En baissant le dispositif Ma Prime Rénov’, l’État va ralentir le rythme de la rénovation énergétique, pourtant déjà largement insuffisant, et impacter les ménages les plus pauvres qui auraient le plus à gagner des économies d’énergies.

    En supprimant 400 millions d’euros au Fonds Verts qui finance, par le biais des collectivités territoriales, la transition écologique des territoires (rénovation des écoles, renaturation, mobilités durables, etc.), l’État met en péril la capacité d’investissement local, pourtant l’un des leviers les plus efficaces pour la transition écologique. Contrairement aux annonces, ce choix budgétaire démontre bien que l’État n’est pas le seul à devoir “faire des efforts”. Comment demander d’une part aux collectivités d’investir toujours plus dans la transition écologique, tout en ne leur permettant pas d’avoir confiance dans les ressources accordées par l’Etat, qui une fois votées en décembre, peuvent être retirées en février ?

    La crise climatique est profondément injuste, les plus durement touchés sont les moins responsables et bien souvent les plus pauvres. Avec la baisse de 800 millions d’euros de l’aide au développement, encore une fois ce sont les plus vulnérables qui seront lésés. Comment la France compte atteindre sa promesse de consacrer 0.7 % de sa richesse nationale à l’aide internationale avec une telle baisse ?

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  • Déclaration en commémoration du 64e anniversaire du premier essai nucléaire français en Algérie

    Le 13 février 2024 marquera le 64e anniversaire de la première expérience nucléaire menée par la France en territoire algérien, plus précisément dans la région de Reggane, au sud-ouest de l’Algérie, baptisée "Gerboise bleue". Cette explosion nucléaire, d’une puissance estimée entre 60 et 70 kilotonnes (environ quatre fois la puissance de la bombe d’Hiroshima), a transformé l’Algérie en un champ d’essais nucléaires. L’explosion a été filmée et enregistrée et immédiatement transférée de Reggane à Paris, pour être diffusée au journal télévisé de 20 heures le même jour avec un discours de De Gaulle.

    Après cette explosion, 16 autres essais nucléaires ont eu lieu dans le désert algérien jusqu’en 1966, effectués par la France sur Reggane et In Ekker. Les effets catastrophiques de ces essais nucléaires persistent encore aujourd’hui pour les habitants et l’environnement dans la région Hammoudia.

    À la fin des essais, la population algérienne impactée par ces essais nucléaires s’élevait à au moins 42 000 personnes, dont nombre d’entre elles ont souffert de maladies liées à l’exposition aux radiations. De plus, des traces de poussière nucléaire ont été découvertes dans des régions éloignées telles que le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Soudan et y compris aujourd’hui encore en France lors de vents de sable.

    Après plus de 64 ans depuis ces essais, la France continue de traiter ces questions avec une grande confidentialité, en invoquant des secrets de défense nationale et de sécurité. Elle refuse toujours de divulguer les cartes précises qui révèleraient les emplacements des déchets nucléaires et qui permettraient d’identifier précisément les sites d’enfouissement de ces déchets. Cette situation suscite des inquiétudes quant à l’exposition aux radiations dans les zones où le nombre de cas de cancer, de naissances anormales et de malformations congénitales ne cesse d’augmenter, notamment dans les régions touchées par les essais nucléaires.

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  • Ecophyto : casser le thermomètre ne fera pas baisser la fièvre !

    Communiqué de FNE le 12.02.2024

    Ce lundi 12 février, France Nature Environnement et 6 autres organisations de la société civile (Fondation pour la Nature et l’Homme, Générations Futures, Humanité et Biodiversité, Réseau Environnement Santé, Ligue de Protection des Oiseaux et WWF France) ont claqué la porte du Comité d’orientation et de suivi du plan Ecophyto 2030.

    En cause : un véritable déni de démocratie, marqué notamment par la récente décision de revenir sur l’objectif de réduction des pesticides, prise par quelques-uns au détriment de la santé de tous. Les méthodes de travail traduisent également une concertation de façade, sans volonté de dialogue et d’écoute (convocation en dernière minute et sans document de travail, décisions unilatérales, refus de prendre en compte les propositions formulées, etc.)

    Le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau ayant refusé la parole aux organisations, celles-ci lui ont néanmoins remis leur déclaration commune avant de quitter la salle.

    Extraits de la déclaration, à voir sur le site de FNE :

    (...)

    Contrairement à ce que certains prétendent, la crise agricole n’est pas liée à Ecophyto. Le vrai problème des agriculteurs, ce n’est pas ce plan qui vise à réduire de 50% l’usage des pesticides mais bien l’absence d’une juste rémunération, les importations non soumises aux normes européennes, les effets du changement climatique etc. Faire d'Ecophyto un bouc-émissaire pour calmer la crise, c’est faire de la santé publique -à commencer par la santé des agriculteurs- et de la biodiversité, les victimes collatérales d’une crise qui est d’abord économique et sociale.
    Au-delà de nos ONG, de très nombreux chercheurs s'inquiètent, à juste titre, de ce retour en arrière dessiné par ces annonces. Nous les comprenons car de nombreuses publications scientifiques ont démontré l’importance de privilégier la préservation des ressources naturelles pour permettre la production agricole demain.

    (...)

    Pesticides et santé humaine

    Personne ne peut plus le nier, la santé est impactée par l’usage des pesticides. Or, le volet sanitaire promis dans le plan ECOPHYTO II + n’a jamais été mis en œuvre malgré les propositions d’indicateurs de santé proposés par certains d’entre nous. Il est pourtant indispensable de publier chaque année le nombre de maladies professionnelles des pesticides inscrites dans les tableaux de maladies professionnelles des régimes de sécurité sociale reconnues, incidence et prévalence , ainsi que celles reconnues par le fonds d’indemnisation des victimes des pesticides le FIVP dont les enfants issus de grossesse exposées professionnellement. Comment penser résoudre les effets sanitaires néfastes engendrés par les pesticides si aucun dispositif de surveillance et signalement efficace (de type Phytosignal) n’est proposé ?


    Pesticides et biodiversité

    ll est temps de considérer que la pollution chimique est l’un des principaux facteurs responsables du déclin de la biodiversité animale et végétale, au même niveau que le changement climatique. Comme en attestent les nombreuses données scientifiques, les pesticides contaminent durablement notre environnement, l’ensemble des milieux présentent des traces ou des résidus de produits ou de leurs métabolites. Qu’il s’agisse des sols, des eaux souterraines qui alimentent nos captages, des populations d’insectes ou d’oiseaux, le constat est sans appel : les pesticides causent un préjudice écologique sans précédent. Ce ne sont pas nos ONG qui le disent mais les publications scientifiques de nombreux instituts de renom (INRAe, CNRS, etc.)

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  • Lactalis : la Confédération paysanne combat sans relâche les prédateurs de la valeur du revenu paysan

    Le travail de la Confédération paysanne pour défendre un revenu digne pour tous les paysans et paysannes est un combat de longue haleine. L’annonce hier des perquisitions menées au sein du groupe Lactalis intervient après que la Confédération paysanne ait transmis en janvier 2019 au Parquet National Financier un signalement étayé concernant des soupçons d'évasion fiscale.

     Notre objectif est de faire cesser les pratiques de prédation de la valeur par Lactalis. Précédemment, la Confédération paysanne avait aussi déposé des plaintes pour extorsion de la valeur dans plusieurs départements laitiers. Nous avions aussi obtenu la publication des comptes de Lactalis.

    Les pratiques du numéro 1 mondial du lait se font au détriment de la rémunération paysanne et de l'ensemble de la société.lactalis%20autocollant.png Nous demandons donc une revalorisation immédiate du prix du lait à la hauteur des demandes des organisations de producteurs livrant à Lactalis.

    Alors que la Confédération paysanne Grand Est a mené une action devant la centrale d'achat Leclerc à Châlons-en-Champagne, nous poursuivons le rapport de forces pour obtenir une protection structurelle du revenu paysan via la couverture de l'intégralité de nos coûts de production, protection que la loi Egalim n'assure pas.

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  • Non à l'incinérateur à Givet !

    GIVET  RECYCLING : : LETTRE D'INFORMATIONS (extraits)

    Voilà ce que vous devez connaître de ce projet !
    En 2011, une usine de soi-disant valorisation de la biomasse concernant 167 000 tonnes de rebuts de papeteries a failli voir le jour à Givet. Cette fausse appellation cachait l’incinération de milliers de tonnes de plastiques d’où l’appellation d’usine à cancers.


    En janvier et février 2024, une enquête publique surprise concerne cette fois une usine de valorisation de 950 000 tonnes de déchets du bâtiment et des travaux publics. Là encore, on essaie de nous cacher les pollutions causées par le traitement de 350 000 t de déchets d'enrobés bitumineux et goudronneux qui seront chauffés à 600 °C, les vapeurs étant brûlées à 1 100 °C.
    Le dossier est là : https://participation.proxiterritoires.fr/givet-recycling/documents
    35 000 tonnes de déchets dangereux seront incinérées (pour mémoire, les déchets ménagers des Ardennes, c’est 60 000 tonnes).
    50 000 tonnes de terres polluées et de cendres de papeteries stockées en mélange sur site.
    Cela représente un trafic très important, évalué à 340 camions par jour (Aller et Retour), car le transport fluvial ou par voie ferrée n’a pas été retenu.
    Il faut savoir que les substances brûlées ne disparaissent pas comme par enchantement. Bien sûr il reste des cendres et des mâchefers, bien sûr les filtres retiennent différentes particules, mais l’essentiel de ce qui semble disparaître s’en va dans l’air. Sans oublier les diffus liés aux trafics et au process.

    Vigilance Givet et Nature et Avenir.
     Le 23 janvier 2024.

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  • Pour la Confédération paysanne la bataille pour le revenu paysan ne fait que commencer

    Communiqué de la Confédération Paysanne le 03.02.2024

    Nous dénonçons le choix du gouvernement de traiter différemment les mobilisations et les organisations syndicales. Les dirigeants de la FNSEA* ont obtenu du gouvernement des réponses liées à leurs intérêts personnels d'agri-managers spéculateurs. Ces derniers ont ainsi permis au gouvernement de s'exonérer de répondre à la question centrale de cette mobilisation : le revenu.

    Partout où elle s'est mobilisée, la Confédération paysanne a porté la défense du revenu pour tous les paysan·nes, et pas seulement pour une fraction déjà nantie, qui savent au quotidien que vivre de leur métier grâce à un revenu digne est urgemment nécessaire.

    Sur les blocages et les actions, où nous ont rejoint beaucoup de paysan·nes, souvent non syndiqué·es, nous avons constaté à quel point cette question du revenu était centrale pour toutes et tous. La levée forcée de nos blocages n'arrête donc rien. La preuve, aujourd'hui encore des actions ont lieu et vont continuer la semaine prochaine.

    Le combat ne fait que commencer et le rapport de force se construit dans la durée avec tous nos collègues pour qui ce combat est fondamental. Les dynamiques sont fortes sur le terrain et ouvrent un horizon pour l'avenir de l'agriculture et des paysan·nes. Pour la Confédération paysanne, il n'est pas question d'abandonner la lutte légitime et indispensable du revenu paysan.

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  • La biodiversité sacrifiée sur l’autel de la crise agricole

    Communiqué de la LPO du 2 février 2024

    Le Premier Ministre a annoncé plusieurs mesures d’urgence destinées à calmer la colère des agriculteurs français. Une partie d’entre elles ne vise qu’à affaiblir les réglementations environnementales en faveur de la préservation de la biodiversité, pourtant aucunement responsables de la détresse paysanne, en revenant sur les rares avancées écologiques dans le secteur agricole sous la pression de l’agro-industrie.

    En mai 2023, une étude du CNRS mettait en évidence la disparition des oiseaux des champs en Europe, qui ont perdu 60 % de leurs effectifs en à peine quarante ans, soit 800 millions d’oiseaux en moins. Au-delà des oiseaux, c’est en réalité toute la chaine du vivant qui s’est effondrée dans nos campagnes depuis la deuxième guerre mondiale, victime des pesticides, du remembrement et de la mécanisation à outrance, au nom de l’indépendance alimentaire. Or, dans un texte publié en juin 2023, plus de 3 000 scientifiques démontraient que notre souveraineté alimentaire est désormais surtout menacée par le changement climatique et l’effondrement de la biodiversité, essentielle pour la fertilité des sols et la pollinisation de nombreuses cultures.

    En poussant à l’agrandissement des exploitations, à la standardisation des pratiques et à la productivité à bas prix, le modèle agro-industriel dominant en Europe s’est avéré extrêmement néfaste pour la nature et le climat : énergies pour les machines et l’import/export, disparation des structures bocagères, produits phytosanitaires, épuisement des ressources en eau, massacre aveugle des animaux sauvages susceptibles d’être nuisibles aux rendements, etc.

    La LPO est solidaire des paysans qui revendiquent de produire une alimentation saine et de toucher des revenus dignes en préservant les écosystèmes et les paysages. Notre association est également favorable à un partage plus équitable entre les agriculteurs des aides de la Politique agricole commune (PAC), en favorisant l’utilisation de cet argent public pour accompagner la transition agroécologique. Enfin, la LPO souhaite que l’agriculture biologique soit davantage soutenue par une politique alimentaire ambitieuse et soutient la mise en place de mesures miroirs sur les produits d’importation afin de ne plus favoriser le moins-disant écologique. 

    Ceux qui aujourd’hui cherchent opportunément à opposer la protection de l’agriculture à celle de la nature sont les tenants d’un modèle ultra-libéral dont les profits sont confisqués par la grande distribution et les industriels sur le dos des agriculteurs, que les gouvernements successifs et la FNSEA ont guidé dans l'impasse actuelle avec l’aide de la PAC. Pour que les exploitants vivent justement de leur métier, il est nécessaire de faciliter leur engagement massif dans la transition écologique. Plusieurs mesures d’urgence annoncées par Gabriel Attal pour tenter de juguler rapidement la crise en cours vont à l’encontre d’un tel objectif :

    Frein sur la réduction des pesticides

    La mise en place d’une production agricole moins dépendante aux intrants chimiques est plus que jamais une urgence sanitaire et écologique. Les connaissances sur les effets délétères de ces molécules sur la santé humaine et l’environnement se renforcent chaque année, comme en attestent plusieurs expertises collectives récentes, notamment celles de l’Inserm et de l’INRAE/IFREMER.

    Malgré ces conséquences reconnues, la réaction nécessaire n’a pas eu lieu au niveau français ni à l’échelle européenne, En témoignent les échecs cuisants des précédents "plans Ecophyto" successifs en France, dont le Premier Ministre vient d’annoncer la mise à l’arrêt. Les ressources mobilisées ont certes été considérables, mais seule une partie des financements a effectivement été dirigée vers l’accompagnement des agriculteurs dans la réduction de l’usage des pesticides. En novembre 2023, le Parlement européen a prolongé de 10 ans l’autorisation du glyphosate avant de rejeter le projet de règlement sur l’usage durable des produits phytosanitaires.

    Pour l’année 2022, le NODU (pour « Nombre de Doses Unités »), l’indicateur de référence sur l’utilisation des pesticides, était de nouveau en augmentation de 3,5% par rapport à 2021 et les quantités de substances actives vendues étaient aussi reparties à la hausse, repassant au-dessus des 68 000 tonnes/an. En réponse, le Gouvernement souhaite maintenant changer d’indicateur…

    La LPO attend de l’exécutif qu’il réaffirme son ambition de réduire de moitié l'utilisation de produits phytopharmaceutiques à l'horizon 2030 par rapport à la période 2015-2017. Cette diminution est indispensable pour garantir à la fois la résilience des écosystèmes ruraux et protéger la santé des agriculteurs, des consommateurs et de la biodiversité. 

    Pourquoi tant de haies ?

    Gabriel Attal a déclaré qu’il comptait réduire de 14 à 1 les normes s’appliquant aux haies. S’il est vrai que la destruction de ces structures végétales essentielles à la biodiversité est très règlementée, le sujet ne concerne en réalité que l’agriculture intensive, responsable de la disparition de plus de 20 000 km de haies par an. Depuis 1950, près de 70% des haies ont ainsi disparu des bocages français. Causes de cette hémorragie : le regroupement des parcelles agricoles, la mécanisation de l’agriculture, l’expansion urbaine, le non entretien des haies existantes et le déclin de l’élevage extensif. 

    Habitats indispensables à la survie de nombreuses espèces sauvages, les haies limitent l’érosion des sols, participent au stockage du carbone, régulent la ressource en eau, fournissent de l’ombre pour le bétail, tout en ayant un effet coupe-vent. Annoncer la simplification de leur destruction est contraire à la Stratégie nationale biodiversité 2030 du Gouvernement, et contradictoire avec l’engagement pris lors du lancement du « Pacte en faveur de la haie » le 29 septembre 2023. Le Ministre de l’Agriculture avait alors annoncé un objectif de replantation inédit visant un gain net total de 50 000 km de haies d’ici 2030. Plus de 100 millions d'euros ont été budgété par l'Etat pour mener à bien cette action. Comment expliquer un tel changement de politique publique en quelques mois ?

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