Communiqué de Greenpeace le 12 avril 2019
Élu avec le soutien du puissant lobby agroalimentaire, Jair Bolsonaro vient de fêter son 100e jour à la tête de l’État brésilien. L’environnement, lui, est en deuil. Depuis son arrivée au pouvoir, on ne compte plus les coups de boutoir que le nouveau président a portés à la politique environnementale de son pays. Si ce travail de sape porte préjudice avant tout à la population brésilienne, en particulier aux peuples autochtones, il a aussi des répercussions sur notre assiette et notre climat.
1. Neutralisation du ministère de l’Environnement
Avant même son élection, le nouveau président avait annoncé qu’il supprimerait le ministère de l’Environnement. Les nombreuses critiques l’ont contraint à renoncer à ce projet, mais il n’en a pas moins réussi à totalement démanteler le ministère. Tout d’abord, il a nommé à sa tête un avocat d’affaires, Ricardo Salles. Alors qu’il était secrétaire à l’environnement de l’État de São Paulo, il a été condamné pour fraude administrative au profit de compagnies minières, et a déclaré que le changement climatique est un problème « secondaire ».
Ensuite, le président Bolsonaro a adopté une flopée de mesures et de décrets visant à affaiblir le ministère de l’Environnement en le privant, à petit feu, de ses moyens d’action.
2. Liquidation des territoires autochtones
Il a privé la Fondation nationale de l’Indien (FUNAI) de sa responsabilité de délimiter les territoires indigènes, la transférant au ministère de l’Agriculture. Teresa Cristina, à la tête de ce ministère, a déclaré être « favorable au développement de l’agro-négoce sur les terres indigènes ». Selon la FUNAI, 115 territoires indigènes étaient en attente d’être démarqués au début de l’année.
Ces mesures mettent en péril la forêt amazonienne, où se situent la plupart des territoires indigènes, et aggravent la détresse des peuples autochtones et les violences qu’ils subissent.
Les terres indigènes, qui représentent 13 % du territoire brésilien, constituent un rempart contre la destruction de la forêt : seulement 2 % de la déforestation de la forêt tropicale a lieu à l’intérieur des territoires autochtones.
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Brésil : 100e jour de deuil pour l’environnement
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Comment protéger au moins 30% des océans d’ici 2030
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Manifeste : « Zéro pesticide sur toutes les zones non-agricoles ! »
L’usage des pesticides de synthèse nuit fortement à la biodiversité et à la santé humaine. Pour cette raison, la « loi Labbé » a interdit leur utilisation aux collectivités depuis 2017, et aux particuliers depuis le 1er janvier 2019. Pourtant, 69 herbicides et insecticides de synthèse sont encore autorisés en France sur environ 20 millions d’hectares de zones non-agricoles, dont la plupart accueillent du public (forêts, terrains de sport, parcs et jardin, etc.) Pour la biodiversité et la santé humaine, nous demandons l’arrêt de l’usage des pesticides de synthèse sur toutes les zones non-agricoles.
Les pesticides de synthèse : un danger pour la biodiversité et l’humanité
Prudemment appelés produits « phytosanitaires » de synthèse, ils sont généralement utilisés pour éradiquer des espèces animales, végétales ou fongiques. Toutefois, ils ne sont pas utilisés dans des environnements clos et peuvent donc avoir des effets négatifs sur d’autres organismes non-ciblés.
Aujourd’hui, nous savons que l’usage de pesticides néonicotinoïdes est une des causes principales du déclin dramatique des abeilles. Or, sans elles et sans leur action de pollinisation, ce sont plus d’1/3 de nos ressources alimentaires qui disparaissent. De même, l’usage du glyphosate, désherbant le plus utilisé en France, est corrélé à des troubles de la reproduction chez les mammifères et les oiseaux ainsi qu’à des lésions d’organes vitaux chez les amphibiens et les poissons.
Les êtres humains subissent des effets similaires. Ainsi, l’expertise collective menée par l’INSERM, montre, chez les riverains de zones d’épandages de pesticides, une plus grande occurrence de leucémies, tumeurs cérébrales, malformations congénitales, troubles neurocomportementaux et du développement.
Usage interdit aux collectivités et aux particuliers
Sur la base de ces constats, la « loi Labbé » interdit aux collectivités d’utiliser ou de faire utiliser des produits phytosanitaires pour l’entretien des espaces verts, forêts, promenades et voiries accessibles ou ouverts au public depuis 2017. Les jardiniers amateurs sont également concernés depuis le 1er janvier 2019, date à laquelle la vente en libre-service de ces produits a été interdite.
Toutefois, certains lieux publics tels que les cimetières et terrains de sport bénéficient de dérogations, et les jardiniers amateurs peuvent toujours avoir recours aux pesticides de synthèse à condition de les faire appliquer par un professionnel. En outre, de nombreuses zones non-agricoles ne sont pas concernées par cette loi.
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Marche du Siècle : rendez-vous réussi avec l’Histoire !
Communiqué d'Alternatiba le 16.03.2019
Ce samedi, plus de 350 000 personnes dans 220 villes de France se sont rassemblées pour dénoncer l’inaction du gouvernement français face à la crise climatique et son cynisme vis-à-vis de la crise sociale. Elles et ils étaient 107 000 à Paris, 30 000 à Lyon, 20 000 à Grenoble, 10 000 à Montpellier et Lille, 8000 à Rennes, 5000 à Toulouse et Strasbourg, 4500 à Rouen et Nancy, 3000 à Clermont Ferrand et à Limoges, 2500 à Orléans, 2000 à Aix en Provence et Valence, 1600 à Rodez, 1500 à Amiens, Mulhouse et Saint-Etienne. Cette journée a rassemblé pour la première fois citoyen·ne·s, militant·e·s climatiques, jeunes en grève, gilets jaunes, syndicats et mouvements anti-répression, toutes et tous réuni·e·s contre une même politique qui broie l’Humain et la planète au profit de quelques uns.
La colère monte
Ce moment historique répond à une colère historique. Depuis le mois de septembre 2018, jamais la contestation contre ce gouvernement n’a été aussi forte. Ce printemps climatique et social éclot après un automne et un hiver qui ont vu l’émergence de mouvements citoyens de masse pour le climat, pour la justice sociale avec les gilets jaunes, contre la répression policière et qui sont désormais rejoints par la jeunesse en grève partout dans le monde pour le climat. Autant de mouvements que l’on a cherché à diviser, mais qui répondent par l’unité.Car tous ces mouvements à la colère légitime se sont tous vus rétorquer la même fin de non-recevoir de notre gouvernement : aucun changement de cap ne sera opéré et, pour toute réaction, un Grand Débat pour tenter de faire diversion.
A Paris, 107 000 personnes se sont rassemblées derrière la banderole “la Marche du Siècle : pour le climat, pour la biodiversité, pour la justice sociale et contre la répression” pour une marche d’un format inédit, point de convergence de 3 départs (urgence climatique et sociale, biodiversité et mobilités douces). A 15h, les manifestant·e·s ont réalisé un #ActeCommun symbolique pour dénoncer toutes les formes de violence et de répression et marquer leur volonté de de faire front ensemble.
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Le 16 mars, la Confédération paysanne marchera pour la justice climatique et sociale
La Confédération paysanne appelle à rejoindre la Marche pour le Climat organisée ce 16 mars un peu partout en France. Véritables sentinelles du climat, nous, paysannes et paysans constatons et subissons la situation alarmante sur le terrain : raréfaction de l'eau, sécheresse accentuée, événements climatiques extrêmes, disparition de la biodiversité…
L'agriculture est au cœur de la question climatique. Pourtant, les politiques publiques continuent de favoriser des pratiques agricoles industrielles contraires aux enjeux environnementaux et sociétaux. Des pratiques toujours plus voraces en métaux rares, en énergies fossiles et pseudos renouvelables, qui accaparent les terres agricoles et la ressource en eau. Un système à bout de souffle qui va à l'encontre de l'autonomie des paysannes et paysans, entrave la transformation de notre modèle agricole et social et empêche le déploiement d'une alimentation de qualité accessible à toutes et tous. -
Grande America : combien faut-il de naufrages à l'Etat pour agir ?
Communiqué de FNE le 14 mars 2019
Le naufrage du Grande America au large des côtes de françaises est une sombre répétition du passé. Pour France Nature Environnement, ce tragique évènement sonne une nouvelle alerte pour l'État français. Il est capital que la France ait plus d'audace environnementale dans ses ambitions de politique maritime. Elle rédige justement actuellement cette politique au travers de ses documents stratégiques de façades - et ceux-ci se montrent bien trop timorés. France Nature Environnement porte plainte pour faire la lumière sur les responsabilités.
collision de deux navires aux abords de la Corse. Mardi 12 mars, c'est le navire Italien Grande America a sombré à 333 km à l'ouest de la Rochelle. Une nappe de fioul lourd d'une dizaine de kilomètres pollue l'océan. Ce fioul devrait très bientôt venir souiller les côtes françaises, notamment en Charente-Maritime et en Gironde. À cette pollution s'ajoute de fortes incertitudes sur les 365 conteneurs que transportaient le navire et notamment les 45 répertoriés comme contenant des matières dangereuses. Les 2 200 tonnes de fioul dans les soutes du navire se révèlent elles aussi particulièrement menaçantes pour l'écosystème marin. Face à ce terrible évènement, France Nature Environnement et ses associations membres envisagent de porter plainte pour que la lumière soit faite sur les responsabilités mais surtout, nous réitérons notre appel à l'État : il doit se montrer plus audacieux dans sa politique environnementale.
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Europacity : bonne nouvelle, la justice donne un sérieux coup de frein au projet
Communiqué de France Nature Environnement le 12.03.2019
Saisi par 10 associations dont France Nature Environnement, le tribunal administratif de Cergy-Pontoise vient d'annuler, ce mardi 12 mars, le plan local d'urbanisme de Gonesse (Val-d'Oise), modifié en 2017 pour accueillir le méga-complexe commercial d'Europacity. France Nature Environnement est ravie de voir les arguments des associations entendus par la justice. Notre fédération reste entièrement mobilisée pour mettre définitivement fin à cet absurde projet.
Par un jugement rendu ce 12 mars 2019, le tribunal administratif de Cergy-Pontoise vient d'annuler la révision du plan local d'urbanisme (PLU) de la ville de Gonesse. Cette révision, votée par le conseil municipal le 25 septembre 2017 malgré l'avis négatif du commissaire enquêteur, devait permettre l’urbanisation de 248 hectares de terres agricoles pour y construire notamment le méga-centre commercial d'Europacity, le centre d’affaires, et la gare.
Ce jugement est une excellente nouvelle pour les opposants à l’artificialisation du triangle de Gonesse, et au projet EuropaCity : la justice entend nos arguments et donne un sérieux coup de frein à ce projet inutile et climaticide, mais ne met malheureusement pas fin au projet. En effet, la ville a d'ores et déjà annoncé qu’elle ferait appel de cette décision et la société du Grand Paris reste autorisée à construire une gare en plein champs.