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israël - Page 10

  • Jérusalem : le terreau de la violence

    Communiqué LDH

    L’escalade meurtrière des violences commises à Jérusalem n’est que la conséquence annoncée de la situation que connaissent cette ville et l’ensemble des territoires occupés. L’assassinat de civils n’est, à l’évidence et quelles qu’en soient les raisons, jamais acceptable. La LDH les condamne et s’incline devant toutes ces victimes.

    Elle rappelle avec force que c’est sur le terreau du désespoir que naît la haine de l’Autre.

    La poursuite de la colonisation, le refus de reconnaître un Etat palestinien, le déni de vie que supporte le peuple palestinien depuis des décennies, les tergiversations de la communauté internationale d’imposer une solution conforme aux droits de chacun, voici ce qui fait le lit de la violence et ne fera que renforcer ceux qui refusent la paix.

    La LDH appelle le gouvernement français à reconnaître l’Etat palestinien et à saisir les pays membres de l’Union européenne, ainsi que le Conseil de sécurité de l’ONU, afin d’imposer une solution conforme au droit international.

     

    Paris, le 19 novembre 2014

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  • Conflit à Gaza : Israël visait des habitations civiles délibérément

    [05/11/2014] Larges extraits d'un article d'Amnesty Intenational

     Les forces israéliennes ont tué des dizaines de civils palestiniens dans des attaques menées contre des maisons abritant des familles lors de la dernière opération israélienne dans la bande de Gaza.

    Notre nouveau rapport décrit huit cas dans lesquels des habitations à Gaza ont été prises pour cible par les forces israéliennes, sans avertissement, causant la mort d'au moins 111 personnes dont au moins 104 civils, pendant l'opération Bordure protectrice en juillet et août 2014.  

    Le rapport montre que les forces israéliennes ont eu recours à des bombardements aériens pour détruire des habitations, tuant parfois des familles entières.

    UNE PRATIQUE COURANTE

    Les forces israéliennes ont violé les lois de la guerre en menant une série d'attaques contre des habitations civiles, faisant preuve d'une froide indifférence face au carnage qui en résultait.

    Notre rapport dénonce la pratique courante des attaques de maisons par les forces israéliennes, qui ont témoigné d'un mépris choquant pour les vies des civils palestiniens en ne les avertissant pas et en ne leur laissant aucune chance de s'enfuir.

    Le rapport contient de nombreux témoignages de survivants qui décrivent l'horreur d'avoir eu à creuser frénétiquement dans les décombres et la poussière de leurs maisons détruites, à la recherche des corps de leurs enfants et de leurs proches.

    LE DROIT INTERNATIONAL HUMANITAIRE VIOLÉ 

    Dans plusieurs des cas décrits dans ce rapport, nous avons pu identifier de possibles cibles militaires. Cependant, dans tous les cas, la dévastation en termes de vies civiles et de biens détruits était clairement disproportionnée par rapport aux gains militaires des attaques.

    Quand bien même un combattant eût été présent dans l'une de ces maisons, cela ne dispensait pas Israël de son obligation de prendre toutes les précautions possibles pour protéger la vie des civils pris dans les combats. Les attaques répétées et disproportionnées contre des habitations montrent que les tactiques militaires actuelles d'Israël sont inadaptées et en totale contradiction avec les principes du droit international humanitaire.

    Dans l'attaque la plus meurtrière évoquée dans le rapport, 36 membres de quatre familles, dont 18 enfants, ont été tués lors du bombardement du bâtiment al Dali, un immeuble de trois étages. Israël n'a pas indiqué pourquoi ce bâtiment avait été pris pour cible, mais Amnesty International a identifié la présence possible de cibles militaires à l'intérieur. 

    La deuxième attaque la plus meurtrière visait semble-t-il un membre des brigades al Qassam, la branche armée du Hamas, qui se trouvait devant la maison de la famille Abu Jame. Cette maison a été complètement détruite et 25 civils, dont 19 enfants, ont été tués. Quelles qu'aient été les cibles visées, ces deux attaques étaient manifestement disproportionnées et, en vertu du droit international, elles auraient dû être annulées ou reportées dès lors qu'il est apparu de manière évidente que ces bâtiments abritaient tant de civils. 

    DES CIVILS VISÉS EN TOUTE IMPUNITÉ

    Les autorités n'ont donné aucun argument justifiant ces attaques. Dans certains des cas évoqués dans le rapport, il n'est pas possible de trouver une cible militaire apparente. Les attaques étaient semble-t-il dirigées directement et délibérément sur des civils ou des biens de caractère civil, ce qui constitue un crime de guerre.

    Dans tous les cas sur lesquels notre organisation s’est penchée, aucun avertissement préalable n'a été donné aux habitants des maisons visées. Les prévenir aurait pourtant clairement permis d'éviter des pertes excessives parmi les civils. 

    Il est tragique de penser que ces décès de civils auraient pu être évités. Il est de la responsabilité des autorités israéliennes d'expliquer pourquoi elles ont délibérément choisi de raser des maisons entières pleines de civils, alors qu'elles avaient clairement l'obligation légale de limiter les dommages infligés aux civils et les moyens de le faire.

    (...)

    Dans l'attaque la plus meurtrière évoquée dans le rapport, 36 membres de quatre familles, dont 18 enfants, ont été tués lors du bombardement du bâtiment al Dali, un immeuble de trois étages. Israël n'a pas indiqué pourquoi ce bâtiment avait été pris pour cible, mais Amnesty International a identifié la présence possible de cibles militaires à l'intérieur. 

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    La deuxième attaque la plus meurtrière visait semble-t-il un membre des brigades al Qassam, la branche armée du Hamas, qui se trouvait devant la maison de la famille Abu Jame. Cette maison a été complètement détruite et 25 civils, dont 19 enfants, ont été tués. Quelles qu'aient été les cibles visées, ces deux attaques étaient manifestement disproportionnées et, en vertu du droit international, elles auraient dû être annulées ou reportées dès lors qu'il est apparu de manière évidente que ces bâtiments abritaient tant de civils. 

    IL EST TOUJOURS IMPOSSIBLE D'ACCÉDER A GAZA 

    Israël continue d'interdire aux organisations internationales de défense des droits humains, dont Amnesty International, de se rendre à Gaza, et l'organisation a dû mener ses recherches pour ce rapport à distance, avec le soutien de deux personnes travaillant sur le terrain à Gaza. Les autorités israéliennes ont aussi annoncé qu'elles ne coopéreraient pas avec la commission d'enquête mise en place par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies.

    Ce refus de permettre aux observateurs indépendants des droits humains de se rendre à Gaza donne l'impression que les autorités israéliennes cherchent à dissimuler des violations ou à échapper à la surveillance internationale. Pour prouver son engagement à l'égard des droits humains, Israël doit coopérer pleinement avec la commission d'enquête des Nations unies et autoriser immédiatement les organisations de défense des droits humains comme Amnesty International à se rendre à Gaza.

    LIRE / TÉLÉCHARGER  LE RAPPORT

  • Cine Attac le 30 septembre à Charleville

    Attac08 fait sa rentrée au cinéma le Mardi 30 Septembre à 20 h au cinéma Métropolis de Charleville-Mézières.

    RTEmagicC_p13_DVD_5camerasbrisees_02.jpg.jpgCette soirée de ciné-débat sera axée sur la Palestine. A cette occasion, sera projeté le film franco-israëlo-palestinien "5 caméras brisées", film qui a reçu de nombreuses récompenses.  Le film sera suivi d'un débat avec Eric Jurdant de l'Association Belgo-Palestinienne. Pour info, il a eu l'occasion de séjourner dans la ville où a été tourné le film.

     

    Emad, paysan, vit à Bil’in en Cisjordanie. Il y a cinq ans, au milieu du village, Israël a élevé un " mur de séparation" qui exproprie les 1700 habitants de la moitié de leurs terres, pour "protéger" la colonie juive de Modi’in Illit, prévue pour 150 000 résidents. Les villageois de Bil’in s’engagent dès lors dans une lutte non-violente pour obtenir le droit de rester propriétaires de leurs terres, et de co-exister pacifiquement avec les Israéliens. Dès le début de ce conflit, et pendant cinq ans, Emad filme les actions entreprises par les habitants de Bil’in. Avec sa caméra, achetée lors de la naissance de son quatrième enfant, il établit la chronique intime de la vie d’un village en ébullition, dressant le portrait des siens, famille et amis, tels qu’ils sont affectés par ce conflit sans fin.

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    Voir la bande annonce par ce lien

    La critique de Télérama du 20.02.2013

    Cinq ans durant, Emad Burnat, petit paysan de Cisjordanie, a filmé la lutte pacifique de son village contre l'édification d'un mur de séparation par les Israéliens. Censé protéger les colons de toute infiltration terroriste, ce mur spolie surtout Bil'in de la moitié de ses terres. Manifestations, mobilisation des délégations européenne et israélienne, riposte violente de Tsahal face à des gamins armés de pierres : la caméra capte ce qu'on n'a pas l'habitude de voir, qui se passe d'ordinaire en toute impunité, quand les journalistes sont partis. Diffusé en octobre dans un format resserré (52 mn) sur France 5, le film, dans sa version longue, est nommé aux Oscars 2013. Entrelacs de scènes collectives et intimes, cette chronique à la première personne nous propulse en quasi-immersion et donne à compren­dre la permanence du harcèlement, l'usure face à la répression, la banalité de l'arbitraire, la « construction » de la rage. C'est aussi une réflexion sur la trans­mission entre adultes et enfants parasitée par la brutalité, et un appel à briser le cercle vicieux. — Marie Cailletet

  • Israël : Enquête sur des attaques menées contre des écoles à Gaza

    Communiqué de Human Rights Watch

    (Jérusalem, le 11 septembre 2014) - Trois attaques menées par les forces israéliennes contre des écoles dans la bande de Gaza où des personnes déplacées avaient cherché refuge ont fait de nombreuses victimes civiles et endommagé ces bâtiments en violation des lois de la guerre, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Human Rights Watch a mené la première enquête approfondie sur les violations occasionnées par ces trois attaques, qui ont eu lieu le 24 juillet, le 30 juillet et le 3 août, et qui ont tué 45 personnes, dont 17 enfants.

    « L’armée israélienne a mené des attaques contre trois écoles clairement identifiables – ou à proximité de celles-ci – tout en sachant que des centaines de personnes y avaient cherché refuge, tuant ou blessant de nombreux civils », a observé Fred Abrahams, conseiller spécial auprès de Human Rights Watch. « Israël n'a fourni aucune explication convaincante pour ces attaques menées contre des écoles où des gens cherchaient à se protéger, ni pour le carnage provoqué. »

    Dans deux des trois incidents sur lesquels Human Rights Watch a enquêté – survenus à Beit Hanoun et à Jabaliya – les frappes n’ont apparemment pas visé une cible militaire ou ont été menées sans discernement, et donc de manière illégale. La troisième attaque, survenue à Rafah, a été menée de manière disproportionnée voire sans discernement, et donc était aussi illégale. Les attaques illégales menées intentionnellement - c'est-à-dire de manière délibérée ou imprudente - constituent des crimes de guerre.

    (...)

    voir la suite de l'article par ce lien.

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    Deux hommes examinent les décombres d’une salle de classe d’une école pour filles, à Jabalya, dans la bande de Gaza. Au moins 10 munitions israéliennes ont frappé l'école, où plus de 3 200 personnes s’étaient réfugiées, et ses alentours le 30 juillet 2014. Cette attaque a tué 20 personnes.

  • Trop, c’est trop ! Il faut des pressions sur Israël

    « Trop, c’est trop ! », c’était le cri lancé en décembre 2001 par Madeleine Rebérioux, Pierre Vidal-Naquet, Stéphane Hessel et d’autres lorsque des coups dramatiques étaient portés contre Yasser Arafat et l’Autorité palestinienne à Ramallah. C’est ce cri que nous répétons aujourd’hui face à cette nouvelle offensive militaire qui ne mène à rien. Pas plus que les précédentes opérations de l’armée israélienne à Gaza, ou que l’invasion du Liban à laquelle avait réagi un texte de ce même collectif intitulé « Assez ! », paru le 27 juillet 2006, le dernier que Pierre Vidal-Naquet a signé quelques jours avant sa mort. Il disait l’essentiel : « À l’opposé de la logique guerrière, nous pensons que des victoires militaires ne garantissent pas l’avenir d’Israël. Seuls un dialogue ouvert et la recherche patiente d’une cohabitation avec un véritable Etat palestinien permettraient aux Israéliens d’obtenir la paix avec leurs voisins arabes. »

    Un mois après l’entrée de l’armée israélienne à Gaza, le bilan humain est très lourd – plus de 2 000 morts palestiniens, dont 85% de civils, sans compter les milliers de blessés et les centaines de milliers de sans-abris, ainsi que 67 morts israéliens dont trois civils – et, surtout, il n’y a pas de vainqueur et il ne peut y avoir de vainqueur.

    Les autorités israéliennes pensaient pouvoir contrôler l’ensemble de la bande de Gaza et obliger les groupes armés à y cesser le combat, elles ont constaté, au vu de la résistance qu’elles y ont rencontrée, que ce serait au prix de pertes décuplées dans leurs rangs et de la transformation de tout ce territoire en un champ de ruines, avec plusieurs milliers de victimes civiles. L’opinion israélienne, elle-même, qui soutenait cette guerre à plus de 90% estime très majoritairement qu’au bout d’un mois, elle n’a pas conduit à une victoire. De fait, quand une guérilla s’enfouit sous terre pour combattre, elle montre à la fois qu’elle dispose du soutien d’une grande majorité de la population et que ses soldats sont prêts à creuser leur propre tombe plutôt que se soumettre. Chacun sait qu’il n’existe pas de solutions militaires et que seule une solution politique est possible.

    Mais la société israélienne ne veut pas, aujourd’hui, rechercher une solution fondée sur deux Etats et le retrait des territoires palestiniens occupés en 1967, qui puisse assurer à long terme à Israël un avenir pacifique. L’hystérie guerrière aux accents parfois franchement racistes qui a déferlé pendant ce mois d’opérations militaires à Gaza s’est accompagnée d’une répression encore jamais vue contre les pacifistes israéliens et de violences contre les Palestiniens, y compris ceux de nationalité israélienne, elle a aggravé l’aveuglement nationaliste dominant. Un aveuglement qui a conduit le gouvernement israélien à suspendre sa participation à des négociations laissant entrevoir une trêve durable et à reprendre les bombardements sur Gaza.

    Une solution ne peut venir que d’une démarche résolue de la communauté internationale et des sanctions contre l’Etat d’Israël et ses institutions pour l’amener à respecter enfin le droit international et les légitimes aspirations des Palestiniens à vivre eux aussi en paix au sein de frontières sûres et reconnues.

    Or, quarante-sept ans après la guerre des Six jours, la colonisation de la Cisjordanie se poursuit et les habitants de Gaza sont toujours enfermés dans un ghetto qui vaut occupation. L’émotion légitime que cette situation provoque dans notre pays comme partout dans le monde ne doit certes pas être détournée par une extrême minorité qui dévoie le soutien aux droits du peuple palestinien en un antisémitisme toujours aussi insupportable et qui doit être réprimé. Mais rien ne justifie que certaines organisations communautaires juives marquent du sceau infamant de l’antisémitisme ceux et celles qui revendiquent haut et fort un Etat pour la Palestine. Il n’est pas plus acceptable que ces mêmes organisations se fassent les porte-paroles des intérêts israéliens en tentant de criminaliser toute tentative citoyenne, notamment au travers d’un boycott des produits israéliens, de s’opposer à une politique meurtrière pour les Palestiniens et suicidaire pour les Israéliens.

    Comme le gouvernement, nous n’acceptons pas que le conflit israélo-palestinien soit importé en France. Mais nous refusons que le droit de s’exprimer soit rendu tributaire de telle ou telle solidarité. C’est alors la capacité de débattre démocratiquement qui est mise en cause, ouvrant la voie aux assignations à résidence et aux affrontements communautaires. Nul n’est légitimé à se faire le porte-parole de l’une des parties au conflit.

    Face à cette nouvelle guerre meurtrière, face aux atteintes à la liberté d’expression nous ne pouvons nous taire. Nous demandons : que les Nations unies imposent, sous peine de sanctions, le retrait durable des troupes israéliennes de Gaza, l’envoi d’une force d’interposition et de protection du peuple palestinien et la fin du blocus aérien, maritime et terrestre de ce territoire ; que l’Union européenne suspende son accord d’association avec Israël, comme le prévoit son article 2 ; que la France cesse immédiatement toute coopération militaire avec Israël et mette un embargo total sur les armes et transferts de technologie pouvant déboucher sur un usage militaire à destination d’Israël ; que la Palestine soit, enfin, reconnue comme un membre à part entière de l’ONU ; que le Conseil de sécurité saisisse la Cour pénale internationale pour que les responsables de tous les crimes de guerre aient à rendre compte devant la justice ; que l’on impose aux produits israéliens issus des colonies un traçage particulier pour les distinguer des autres et que l’on cesse de poursuivre ceux et celles qui tentent de faire respecter la législation ou manifestent leur solidarité avec le peuple palestinien. Nous appelons à un engagement plus déterminé encore de l’opinion démocratique française pour imposer le droit international, soutenir les aspirations trop longtemps écrasées du peuple palestinien, imposer l’arrêt de la colonisation et le renoncement au projet de « Grand Israël », faire comprendre enfin à la société israélienne qu’elle se dirige dans une impasse suicidaire et qu’elle doit regarder la réalité en face.

     

    Premiers signataires : Etienne Balibar, philosophe ; Anne Brunswic, journaliste et écrivain ; Alice Cherki, psychanalyste ; Jocelyne Dakhlia, historienne et anthropologue ; Sonia Dayan-Herzbrun, sociologue et philosophe ; Jean-Pierre Dubois, juriste ; Karim Lahidji, président de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme ; Pascal Lederer, président  de Une autre voix juive ;  Catherine Lévy, sociologue ;  Jean-Marc Lévy-Leblond, physicien et essayiste ; Gilles Manceron, historien ; Véronique Nahoum-Grappe, anthropologue ; Pierre Nicodème, mathématicien-informaticien ; Abraham Ségal, documentariste ; Pierre Tartakowsky, président de la Ligue des droits de l’Homme ; Jacques Testart, biologiste ; Michel Tubiana, président du Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme.

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  • Gaza : manifestation le samedi 9 août à Paris

    Communiqué du Collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens

    Après un mois d’intervention militaire dans la bande de Gaza, le bilan des pertes humaines est considérable : plus de 1800 victimes dont 400 enfants. La situation humanitaire est très préoccupante : l’eau potable manque, les fournitures médicales sont épuisées, de nombreuses infrastructures sont détruites tandis que 250 000 Palestiniens de Gaza sont aujourd’hui déplacés. En Cisjordanie occupée la répression s’est accentuée.

    Une trêve est à l’œuvre, permettant de mettre un terme temporaire au massacre des Palestiniens de Gaza, le troisième en 6 ans. Mais l’arrêt des bombardements pour essentiel ne saurait suffire, le droit doit s’appliquer : le blocus de Gaza doit être levé, les prisonniers doivent être libérés.

    Le gouvernement français a pris dès le début de l’intervention armée israélienne une position scandaleuse totalement alignée sur la politique colonialiste, agressive et criminelle du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Celle-ci s’est accompagnée d’entraves inacceptables au droit de manifester et d’une volonté de criminaliser la solidarité avec le peuple palestinien. Suite à la mobilisation populaire massive, le gouvernement n’ose plus afficher aussi ouvertement son parti pris pro-israélien. Mais ses déclarations restent vides si elles ne s’accompagnent pas d’actes concrets permettant de faire appliquer le droit dans la région.

    Et pour faire appliquer le droit, des sanctions immédiates doivent être mises en œuvre. Il faut cesser immédiatement toute coopération militaire avec Israël, mettre un embargo total sur les armes à destination d’Israël. Dans le même temps, il faut agir pour la suspension de l’accord d’association entre l’Union Européenne et Israël, sur la base de son article 2. Il faut aussi s’en prendre directement à la colonisation en interdisant l’entrée des produits des colonies sur le sol français et en interdisant toute relation d’affaires en rapport avec la colonisation.

    La mobilisation citoyenne se poursuit pour que le gouvernement français agisse en ce sens. Notre solidarité avec la lutte du peuple palestinien ne faiblira pas.

     

    Manifestation le samedi 9 août 2014, à 15h00, à Paris, Place Denfert-Rochereau

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  • "Nous sommes tous des Gazaouis" : la colère des Palestiniens en Cisjordanie

    Communiqué d'Amnesty International

    "Nous sommes tous des Gazaouis" : cela fait longtemps que les Cisjordaniens ont fait leur cette affirmation, révélant ainsi que les souffrances et les pertes endurées à cause de décennies d’occupation militaire israélienne sont partagées par les Palestiniens de Cisjordanie comme de Gaza.

    Un peu partout à Ramallah, dans les territoires palestiniens occupés, sont suspendus des panneaux et des banderoles où l’on peut voir des images d’effusion de sang et de destruction accompagnées du texte : « Nous sommes tous des Gazaouis ».

    Un grand nombre de ces affiches, qui sont aussi placardées dans d’autres villes cisjordaniennes, sont financées par les institutions de l’Autorité palestinienne. À Ramallah, les autorités municipales ont aussi organisé récemment un rassemblement, où des gens portaient des cercueils vides enveloppés dans des drapeaux palestiniens pou représenter le nombre croissant de victimes à Gaza depuis le début de l’offensive militaire israélienne dans ce territoire, le 8 juillet. En tête du cortège marchait le gouverneur local et d’autres représentants municipaux.

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    LA SOLIDARITÉ MALGRÉ LA RÉPRESSION

    La solidarité affichée par la Cisjordanie envers Gaza semble plus forte qu’elle ne l’a jamais été ces sept dernières années. Lors des opérations militaires menées par Israël à Gaza en 2008/2009 et 2012, une manifestation de soutien ne rassemblait peut-être que quelques dizaines de personnes, voire moins, dans un petit nombre de villes et villages. Aujourd’hui, ce sont des centaines de personnes qui manifestent quasiment tous les jours un peu partout en Cisjordanie.
    Le 24 juillet, on a assisté à la plus grande manifestation qu’ait connue le territoire depuis des années : plusieurs milliers de personnes de Ramallah ont marché en direction de Jérusalem pour protester contre les attaques israéliennes à Gaza. Les forces israéliennes ont fait usage d’une force excessive à l’encontre des manifestants lorsque ceux-ci sont arrivés au poste de contrôle militaire de Qalandia. Au moins l’un d’entre eux a été tué, et de nombreux autres ont été gravement blessés par des tirs à balles réelles.
    Le lendemain, plusieurs villes cisjordaniennes ont été le théâtre de manifestations et de heurts. Cinq autres personnes, dont un enfant, ont été tuées par les forces israéliennes. Parmi les victimes figurait Hashem Abu Maria (47 ans), qui travaillait pour la section Palestine de l’organisation Défense des enfants international. Il a été touché à la poitrine par une balle réelle tirée par un soldat israélien lors d’une manifestation organisée dans le village de Beit Ummar, le 25 juillet.
    L’emplacement des manifestations et mouvements contestataires tenus depuis le début du mois de juillet est cartographié chaque jour par un groupe de militants palestiniens. Une rapide analyse des cartes produites permet de se rendre immédiatement compte que la dernière offensive militaire en date menée par Israël à Gaza a provoqué une réaction particulièrement forte des Cisjordaniens. Cependant, même si cette réaction a peut-être gagné en puissance grâce aux efforts déployés récemment pour réconcilier les parties palestiniennes rivales, elle n’est absolument pas la conséquence des politiques et pratiques de l’Autorité palestinienne.

    Ici, le mouvement de contestation a lentement pris de l’ampleur au fil des années, sans jamais fléchir en dépit de la violente répression israélienne. Il n’a pas non plus été découragé par les attaques menées par l’Autorité palestinienne contre la liberté d’expression et de réunion. Même si les autorités affichent officiellement leur soutien à Gaza, les forces de sécurité de l’Autorité palestinienne ont contrecarré des manifestations – recourant parfois à une force excessive – dans des zones placées sous leur contrôle, s’en prenant tout particulièrement à ceux qui tentaient de rallier des postes de contrôle, des structures militaires ou des colonies d’Israël.

    LA RAGE ACCUMULÉE PAR DES DIZAINES D'ANNÉES D'OCCUPATION

    Ce mouvement de contestation fait suite à des années de manifestations de différents groupes et communautés contre l’occupation militaire israélienne et l’implantation de colonies illégales en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est. Il est aujourd’hui animé par une rage attisée par des dizaines d’années passées sous cette occupation.

    Quelques jours avant qu’Israël ne détruise des quartiers entiers de Gaza, trois hommes soupçonnés mur060712.jpgd’avoir attaqué des Israéliens en Cisjordanie ont vu leurs maisons démolies. Lorsque je me suis rendu dans l’une de ces maisons, aujourd’hui inhabitables, à Hébron, un proche des trois hommes m’a confié : « J’ai honte de parler de ma terreur ou de la démolition de ma maison lorsque je vois Israël bombarder des familles entières alors qu’elles se trouvent encore chez elles, à Gaza. Je ne m’inquiète pas pour ma maison démolie, je m’inquiète pour mon peuple à Gaza. »

    Les Palestiniens de Cisjordanie et ceux de Gaza partagent les mêmes inquiétudes, les mêmes souffrances et la même colère. Ces familles d’Hébron sont les victimes d’une sanction collective, en violation du droit international. C’est aussi une sanction collective qui a été infligée aux milliers de familles de Gaza pendant les sept années de bouclages illégaux et de blocus du territoire imposés par Israël.

    DÉMOLITIONS, COLONIES ILLÉGALES, BOMBARDEMENT : LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE DOIT RÉAGIR

    « Nous sommes tous des Gazaouis » : cela fait longtemps que les Cisjordaniens ont fait leur cette affirmation, révélant ainsi que les souffrances et les pertes endurées à cause de décennies d’occupation militaire israélienne sont partagées par les Palestiniens de Cisjordanie comme de Gaza. Ils sont victimes chaque jour de toute une série de violations des droits humains et du droit international humanitaire, depuis des démolitions de maisons, des colonies illégales et des homicides illégaux jusqu’au siège dévastateur de Gaza en passant par les bombardements d’habitations civiles.


    Il est temps pour la communauté internationale de réagir.
    La responsabilité en revient tout particulièrement aux États-Unis et à l’Union européenne, qui ont une influence sur Israël. Il faut immédiatement suspendre tous les transferts d’armes à destination d’Israël et soutenir un embargo sur toutes les armes livrées à l’ensemble des parties au conflit pour faire savoir clairement que la communauté internationale n’encouragera pas l’homicide illégal de civils, ni d’autres graves violations.
    Il est tout aussi important de prendre des mesures concrètes pour mettre fin au blocus militaire de Gaza par Israël et de veiller à ce que l’obligation de rendre des comptes et le respect du droit international soient les priorités absolues de toutes les parties. L’Autorité palestinienne a elle aussi un rôle à jouer pour faire en sorte que les auteurs de graves atteintes aux droits humains aient à répondre de leurs actes : elle doit adhérer au Statut de Rome et devenir ainsi membre de la Cour pénale internationale.