25 janvier à 20H au métropolis à Charleville-Mézières.
L'animateur du débat sera Christian Celdran du comité scientifique d'ATTAC, et membre d'ATTAC08.

Entretien avec la réalisatrice :
D’où est venue l’idée de faire ce film ?
- "Dans mon précédent documentaire, Paroles de Bibs, un des ouvriers Michelin, Serge Ferry, se demandait pourquoi les actionnaires américains étaient sur la plage, à se reposer, alors que lui faisait les 3x8, et respirait des produits toxiques dans son atelier pour un salaire de misère. A travers cette colère légitime et au-delà de la question cruciale du rapport capital-travail, il s’interrogeait sur la responsabilité des actionnaires et des investisseurs. Je me suis dit que c’était un thème à creuser".
Alors vous êtes partie enquêter ?
- "J’ai voulu voir s’il existait aujourd’hui des institutions, des gens, qui essayaient de réfléchir à la schizophrénie dans laquelle nous fait vivre ce système financier ultra-libéral. Nous sommes nombreux à souhaiter un monde plus juste, un modèle de société qui respecte les femmes, les hommes ici et ailleurs. Nous sommes interpellés par les désastres écologiques. Alors il est légitime de s’interroger sur la circulation de l’argent et sur ce que cela produit".
Comme cette religieuse étonnante qui apparaît dans votre film…
- "J’ai fait la connaissance de Sœur Nicole Reille en 2003. Cette religieuse a créé en 1983 le premier fonds de placement éthique sur des critères non pas religieux mais sociaux en insistant sur le respect des salariés dans l’entreprise. elle avait donné une liste de vingt critères à la société qui gérait l’argent de sa congrégation : création d’emploi, participation à la valeur ajoutée, formation, possibilité d’expression au sein de l’entreprise, conditions de travail et sécurité, etc. C’était pour l’époque une approche « révolutionnaire » de la responsabilité des placements. La question qu’elle posait était : « mon argent peut-il croître à n’importe quel prix ? » Elle a été la première en France à penser très concrètement et pratiquement à des moyens d’agir sur le système financier, de façon responsable. Cette rencontre m’a encouragée à poursuivre mes recherches. cependant, je continuais à penser que ces affaires d’argent, d’investissement ne concernaient que les riches ou très riches, ceux qui ont des actions et un portefeuille à gérer…"
… le film commence par une proposition de placement qui vous a été faite sur un livret Développement durable.
- "En 2008, j’ai reçu un coup de fil de ma banquière me proposant de placer 3 000 euros de droits d’auteur que je venais de percevoir, sur un livret développement durable. Ma première réaction a été de dire : « Oui. si mon argent peut servir la planète ! » Mais le lendemain, je l’ai rappelée et je lui ai tout simplement demandé : « mais développement de quoi et durable pour qui ? » elle m’a dit : « Je ne sais pas, je me renseigne et je vous rappelle. » Je n’ai jamais eu de nouvelles. Là, j’ai repensé à Sœur Nicole, et je me suis dit que j’avais trouvé mon film. La responsabilité des placements, c’était aussi la mienne, la nôtre ! Alors j’ai repris ma caméra !"
Extraits de l'entretien paru dans cdurable.info
Les deux auteurs du livre sont sociologues et étudient depuis de longues années le fonctionnement et les codes de la fraction la plus aisée de la société française : sa vie, ses coutumes, sa reproduction, son influence. Leur dernier ouvrage montre la place qu'ils occupent au niveau politique, et comment Nicolas Sarkozy représente leurs intérêts au plus haut sommet de l'Etat.
et Monique Pinçon-Charlot continuent, très isolés, leur travail sur la haute société, qui nous avait valu, il y a une dizaine d'années, Dans les beaux quartiers (éd. Seuil). Sociologie de la bourgeoisie est une synthèse de ce travail, que les sociologues résument point par point: niveaux et modes de vie, logement, sociabilité, éducation, etc. Contrairement à certaines idées reçues, le capital économique (revenus et patrimoine) va de pair avec un capital culturel qui, dans ce cas, ne se limite pas au diplôme: "La diversité des champs culturels concernés et la familiarité qui marque le rapport avec cette culture font la différence avec les purs produits du système scolaire." Tout en haut de la pyramide sociale, on est à la fois riche et cultivé.







