10 000 agriculteurs ont prévu de manifester aujourd’hui dans Paris pour protester contre la baisse de leur revenu. En ligne de mire, les mesures environnementales et l’avenir de la PAC. Réaction de FNE.
Un modèle agricole en faillite
L’agriculture française traverse une crise sans précédent. Certains syndicats agricoles, mais aussi le Gouvernement, accusent l’environnement de nuire à la compétitivité de l’agriculture. Pour FNE, c’est l’agriculture productiviste qui est aujourd’hui en faillite !
Pour Jean-Claude Bévillard, responsable agricole à FNE : « Pour produire 100 euros de blé, lait, viande, une exploitation agricole moyenne a dépensé environ 60 euros d’engrais, pesticides, carburant, aliments pour le bétail,… C’est cette dépendance insoutenable aux intrants qui rend notre agriculture aussi fragile. »
L’environnement, un atout pour l’économie agricole
Bruno Le Maire, Ministre de l’agriculture, se montre prêt à lever le pied sur certaines mesures environnementales, comme l’objectif d’atteindre 5% de l’espace agricole laissé à la nature (haies, bosquets, mares) d’ici à 2012 : « Je ne suis pas certain qu’il faille aller aussi loin. » a-t-il déclaré ce matin sur France Inter.
FNE rappelle que la protection de l’eau, des sols, de la biodiversité est une condition de base de la production agricole. Opposer agriculture et environnement revient tout simplement à condamner notre agriculture. L’environnement ne doit pas être la variable d'ajustement en période de crise : ce n'est ni acceptable ni efficace.
Marie-Catherine Schulz, chargée de mission agriculture à FNE, explique : « Pour reprendre l’exemple des zones de nature (haies, bandes enherbées) : celles-ci améliorent l’auto-régulation des espaces agricoles face aux ravageurs. Loin d’être un caprice d’écologistes, elles représentent un atout pour la production agricole, surtout dans l’objectif de réduire les besoins en pesticides. »
Pour une PAC plus légitime
Les subventions représentent aujourd’hui 90% du revenu des exploitations agricoles (source : Inra). Cette situation ne peut plus durer.
Pour Jean-Claude Bévillard, responsable agricole à FNE : « Justifier le maintien de la PAC, qui représente 40% du budget de l’Europe, par le soutien au revenu d’une catégorie de la population n’est pas socialement acceptable. C’est une nouvelle PAC qu’il faut inventer, une PAC qui rémunère la prestation d’intérêt général de l’agriculture : nourrir les hommes tout en préservant l’eau, l’air, le sol, la biodiversité. »
L'AN VERT de Vouziers : écologie et solidarité. - Page 816
-
Agriculteurs en colère : et si l’environnement était une solution ?
-
Libertés, droits : il y a vraiment urgence
Communiqué de la LDH
La LDH appelle à participer aux manifestations du 1er mai aux côtés des organisations syndicales.
Il y a trois ans, la LDH n’était pas de ceux qui voyaient dans le triomphe de Nicolas Sarkozy l’annonce d’une nouvelle ère de prospérité pour tous. La rupture ne pouvait être qu’un slogan de campagne propre à mobiliser son propre camp : réussite personnelle, insécurité zéro, travail libéré, éradication de la délinquance, bouclier fiscal, chasse aux clandestins de toutes les normes… Le tableau était tracé. Une posture martiale aux accents de réussite individuelle semblait avoir forgé un héraut.
Trois ans après, la réalité apparaît dans tous ses éclats : c’est une contre-réforme qui se met en place. En prétendant libérer l’initiative individuelle de tous, Nicolas Sarkozy restera celui qui a permis un transfert de richesses massif vers les plus riches. Aujourd’hui, les plus pauvres sont encore plus pauvres et les plus riches sont encore plus riches. Tout l’arsenal est mis en œuvre : déréglementation du travail, démultiplication des moyens des opérateurs sur les marchés financiers, limitation de la protection sociale, réduction des services publics… Oui, pour les droits, il y a urgence ! En affirmant assurer la sécurité de tous, c’est la mise en cause de toutes les libertés qui s’est développée, l’augmentation fantastique des gardes à vue, l’aggravation systématique des peines, le recours de plus en plus large à l’emprisonnement, la diminution organisée de tous les pouvoirs indépendants de contrôle… Oui, pour les libertés, il y a urgence ! Et pour demain se profilent une révision générale des retraites qui va aggraver les inégalités, une énième réforme des lois sur le séjour des étrangers qui va criminaliser un peu plus les migrants eux-mêmes et les militants qui les soutiennent, et une réforme des procédures pénales qui se gardera bien d’assurer l’indépendance de la justice… Mais c’est la crise, dit-on… Comme si tout le monde en supportait la même part ! C’est oublier que si elle est systémique, la vulnérabilité est différentielle, et que ce sont les plus fragiles qui en paient le prix le plus lourd, au péril de leur travail, de leur famille, de leur vie parfois. Oui ! Pour maintenir les libertés : oui ! Pour lutter contre les inégalités, c’est l’urgence !
En ce 1er mai 2010, la LDH, ses militantes et ses militants, ses sections manifesteront aux côtés des organisations syndicales qui ont décidé de cette action commune : CGT, CFDT, FSU, Unsa et Union syndicale Solidaires. A cette occasion, la LDH rappelle qu’elle lance un appel public aux citoyens : le moment est venu de tracer entre nous, entre toutes les forces associatives, syndicales, politiques, un « pacte d’initiative » contre les régressions politiques et sociales. Un pacte qui montrera que ce qui nous unit est plus fort que ce qui nous divise. Un pacte qui définira le socle des droits fondamentaux, indivisibles, inaliénables et universels. Un pacte qui affirmera que le temps est venu de dépasser les batailles éphémères et ponctuelles pour (re)construire une société de solidarité.
Paris, le 26 avril 2010. -
Les Ardennes en difficulté
Les départements subissent une crise financière majeure, qui est la conséquence de l'augmentation de leurs dépenses (aide sociale en particulier) et d'une baisse de leurs revenus.
Le gouvernement a demandé un rapport à Pierre Jamet, directeur général des services du département du Rhône, sur ces difficultés.
Le rapporteur confirme la situation difficile des départements, par un effet "ciseaux" (augmentation des dépenses, baisse des recettes).
Selon les départements, le bilan est différent : le rapporteur cite une dizaine de cas plus délicats.
Parmi ceux-ci, on trouve les Ardennes : voici le paragraphe qui leur est consacré:
1-2.2.1.4 Département des Ardennes
Les Ardennes ont un des plus bas revenu médian par unité de consommation (15 141 € en 2007), à peine au-dessus de celui de la Creuse, avec un taux de ménages imposés de 47,2% seulement et un taux de chômage élevé et en forte augmentation, à 12,6% en 2009, car il est victime de la désindustrialisation. En revanche, sa population âgée de plus de 75 ans est relativement faible (9% seulement en 2009).
Néanmoins, son niveau de dépenses/habitant est supérieur de plus de 10% à la moyenne. Il en est ainsi en particulier des dépenses sociales qui sont 9% plus élevées (491 €/h en 2009) ; ces dépenses sont concentrées sur le RMI, ce que l'on comprend bien, mais également sur l'APA, ce qui reste à analyser, malgré les faibles revenus des bénéficiaires.
Ses recettes par habitants sont également supérieures à la moyenne, avec notamment un produit fiscal plus élevé du fait d'une forte pression fiscale et des dotations plus fortes liées aux mécanismes péréquateurs existants. Au final, on constate une dégradation progressive assez marquée de la situation financière de ce département dont l'autofinancement a diminué d'un tiers en trois ans, la dette s'est accrue de 60% à 588 €/h et la capacité de remboursement, encore satisfaisante en 2007 (2,4 ans), s'est dégradée en conséquence.
Comme souvent en pareil cas, l'on constate un niveau de dépenses d'investissement plus de 40% plus élevé à 367 €/h en 2007, sans baisse significative depuis. Or près de 35% de ces crédits ont été consacrés à des subventions d'équipement et moins de 25% à des immobilisations. Il faut prendre en compte des investissements contraints, tels les financements autoroutiers et des engagements par une ligne ferroviaire à grande vitesse.On a sans surprise la confirmation que le département est pauvre, et que ses habitants souffrent plus qu'ailleurs du chômage et qu'ils ont des revenus particulièrement bas en moyenne.
Par contre le produit fiscal est élevé, à cause d'une forte pression fiscale : merci à Mr Huré et à ses collègues de l'UMP. (photo ci-contre, le président du conseil général sous les ors du Sénat )
Les Ardennes perdent en capacité d'autofinancement (qui représente la possibilité d'investir), et la dette a augmenté de 60% en 3 ans.
Pour ceux qui connaissent un peu les finances publiques, la situation est grave : le département a besoin d'argent, il est déjà fort endetté et les impôts sont à un taux qu'il est difficile d'augmenter. Où trouver le financement ? Continuer à emprunter mène à terme à la catastrophe, faire payer plus les Ardennais serait inacceptable. Il est possible des diminuer les dépenses, mais pas de réduire le coût de la crise sociale et économique.
Le rapporteur préconise une aide ciblée de l'Etat, on ne voit pas de solution autre pour les Ardennes.
-
Des projets pour Vouziers
Jeudi soir, le collectif de soutien de la maternité de Rethel est venu à la rencontre des Vouzinois.
Les membres du collectif sont dans une démarche positive, c'est à dire qu'ils souhaitent préserver, mais aussi améliorer et développer l'activité de la maternité de Rethel.
La direction de l'hôpital avait d'ailleurs demandé il y a quelques mois de réfléchir sur les moyens de faire mieux fonctionner le service, avant de changer totalement de stratégie en décidant l'arrêt des accouchements sur place.
Le collectif a déjà tenu une réunion à Rethel, et pour notre secteur, l'information est passée par la distribution de tracts et une séance de signature de pétition.
Une grosse vingtaine de personnes étaient présentes, chiffre assez faible qui montre bien que les Vouzinois(e)s ne sont pas impliqués au même niveau que les Rethélois(e)s dans cette campagne de défense de la maternité. Il faut dire que le GHSA qui regroupe Vouziers et Rethel reste une structure mal connue, et que pour les Vouzinois(e)s, "leur" hôpital n'est pas concerné, puisque la maternité est fermée depuis 16 ans.
Lors de la réunion, il a été rappelé que les maternités fonctionnaient en France sous forme de réseaux. Celle de Rethel est de niveau 1, et assure les accouchements qui ne présentent pas de risque particulier (la grande majorité). Si un problème se pose le relais est pris par la maternité du CHU de Reims. Dans ces conditions, tous les critères de sécurité sont respectés, d'ailleurs il n'y a pas plus de problème dans les petites maternités (Rethel inclus) que dans les grandes.
Par contre, les intervenantes (ci-contre Cathy Beurrier, sage-femme à Rethel), ont insisté sur le caractère individuel et chaleureux de l'accueil dans leur service. C'est entre autres sur ce point qu'elles souhaitent développer un projet de maintien et de développement de l'activité à Rethel.
Pour le Vouzinois, elles proposent une présence plus continue, avec une permanence de sage-femme ou de gynécologue tous les jours. C'est ainsi que le service sera vraiment proche des Vouzinoises.
Le collectif a donc un projet réaliste, qui ne vise pas à multiplier par 2 les accouchements sur place, mais à développer une offre de qualité qui s'appuie sur la taille humaine de la structure et sur la prise en charge individualisée, à l'opposé des "usines à naître", d'où l'on ressort au bout de trois jours.
Les membres du collectifs ont bien conscience qu'il va falloir imposer un tel projet à des instances qui n'en veulent pas pour le moment. Il est donc prévu des rencontres avec des responsables élus ou administratifs et des actions "spectaculaires" pour ne pas faire oublier leur combat.
Vous vous les joindre et les rejoindre par l'intermédiaire de leur site (cliquer ici)
-
Anniversaire de Tchernobyl
Afin de rappeler la promessse de fermeture des centrales nucléaires, à deux jours de l'anniversaire de l'accident de Tchernobyl, les anti-nucléaires allemands se sont mobilisés en masse.
Plus de 100.000 opposants à l'énergie nucléaire ont formé samedi une chaîne humaine d'environ 120 kilomètres dans le nord de l'Allemagne. La chaîne a été formée entre les centrales de Brunsbuettel et Kruemmel, à deux jours du 24e anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl (Ukraine). Ce mouvement de protestation est baptisé "réaction en chaîne arrêter l'énergie nucléaire" et regroupe plusieurs associations, syndicats et partis. Le groupement dénonce aussi le projet du gouvernement d'Angela Merkel de repousser la fermeture de 17 centrales, qui était prévue au plus tard en 2020.
-
Libre de polluer
Hier, le Premier Ministre s’est fait l’avocat de la voiture et a dénoncé un « acharnement » contre l'automobile au nom de la défense de l'environnement. France Nature Environnement condamne vivement cette vision étriquée des transports.
Jeudi, face aux professionnels de l’automobile, François Fillon a lancé une attaque en règle contre les défenseurs de l’environnement, alors qu’il se voyait remettre le prix de "l'homme de l'année" par le Journal de l'automobile. "Derrière l'acharnement de certains contre l'automobile, il y a au fond le rêve d'une société qui, au prétexte des dangers réels qui menacent l'individu nient sa liberté", a déclaré le Premier ministre
Un dérapage incontrôlé
Il est hors de question de « nier la liberté de l’individu ». « Si tant est que la liberté de chacun dépende de son mode de transport, le Premier Ministre fait une mauvaise interprétation du combat des écologistes et de tous ceux qui les soutiennent », rétorque Michel Dubromel, responsable du réseau transports et mobilités durables de FNE.
Il poursuit : « Pour FNE, le transport collectif n’empêche pas la liberté de mouvement, mais permet au contraire la liberté de choisir son mode de transport, la liberté de ne pas être coincé dans les bouchons, la liberté de moins polluer, la liberté de ne pas être dépendant des cours du pétrole. »
La voiture n’est pas que plaisir
Comme le dit François Fillon lui-même, peut-être sans le vouloir, l’automobile est « UNE solution » et pas LA solution. Les transports en commun sont une véritable alternative au transport individuel. Les associations de protection de l’environnement soutiennent aussi une utilisation pertinente et adaptée de l’automobile - la desserte des sites isolés, le co-voiturage et l’auto-partage - et il ne s’agit pas de « s’acharner contre l’automobile », comme le prétend le Premier Ministre.
Un tel discours traduit sa méconnaissance du dossier. « Parler ainsi de l’automobile, c'est oublier que l’utilisation de la voiture individuelle est un vrai problème, avec comme conséquence une saturation du trafic, et donc un coût lié aux retards, une détérioration de la qualité de vie des usagers et des riverains », précise Céline Mesquida, chargée de mission transports à FNE.
Un discours à contre-sens du dialogue environnemental
Le Premier Ministre est celui de tous les Français, garant de l’unité nationale. En évoquant « deux conceptions de l’avenir qui s’affrontent », François Fillon ne fait que diviser. Il oppose la filière automobile, une filière industrielle et économique, et les tenants d’un « retour en arrière », c'est-à-dire les défenseurs de la cause environnementale.
Alors que le gouvernement a pris un engagement pour « un changement drastique dans la politique des transports » (intitulé du chapitre transports dans les engagements du Grenelle), le chef de l’Etat ne peut pas continuer à faire l’apologie de la voiture individuelle sauf à renier les engagements précédents.
France Nature Environnement souhaite que le gouvernement mette en pratique ses engagements politiques et qu’il soutienne concrètement et financièrement le développement des modes de transports alternatifs à la voiture individuelle. -
Le curé Meslier à Etrépigny
Ce samedi se déroulera à Etrepigny une journée consacrée au curé Meslier.
Celui-ci a exercé son sacerdoce dans cette commune au 18ème siècle. Il est né à Mazerny en 1667, et a été curé à Etrépigny jusqu'en 1729
C'est Serge Deruette, un universitaire belge qui est à l'origine de ce projet, qui tend à faire connaître l'oeuvre du curé Meslier, un ardennais bien peu connu de la population.
Voici une présentation du personnage, dans un résumé de l'ouvrage que lui a consacré Serge Deruette:
JEAN MESLIER s'éteint alors que le siècle des Lumières débute à peine.
Curé de village, il laisse à la postérité un Mémoire de ses pensées et sentiments.
Non un recueil de paroles propres à édifier les «bons chrétiens ». Mais... une bombe !
Car son Mémoire, c'est
- la première critique systématique du christianisme et de toutes les religions;
- la première théorie complète d'athéisme et de matérialisme philosophique ;
- la première pensée à la fois communiste et révolutionnaire.
Longtemps étouffée, la voix de ce curé athée et révolutionnaire renaît aujourd'hui de l'oubli.
Le présent ouvrage nous introduit à son oeuvre, à sa portée et à sa signification.
Il laisse pour cela largement la parole à Meslier lui-même.
Ce sera donc sur les terres mêmes où il a vécu et écrit son oeuvre que ce penseur révolutionnaire au sens plein du terme sera évoqué.