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nucleaire - Page 14

  • Marche de Bure à Chooz

    Nous vous avons informés de la marche qui doit relier Bure à Chooz . Voici la carte du trajet et des étapes prévues .

    Une étape sera donc organisée à Vouziers le 21 avril prochain, avant de rejoindre Le Chesne .

    Vous pouvez participer à une ou plusieurs étapes de cette marche contre le nucléaire. Voir le site de Bure

     

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  • marche de Bure à Chooz

    Venez marcher un jour, deux jours ou plus !

    Cette marche est organisée par les associations Sortir du nucléaire 08 et CDR 55 (collectif meusien contre l’enfouissement des déchets bure-stop-g.gifradioactifs). Elle partira le lundi 13 avril 2009 de Bure dans l’extrême sud meusien, lieu pressenti pour un enfouissement éternel de déchets atomiques à 500m sous terre, et se terminera le dimanche 26 avril 2009 à Chooz à l’extrême nord des Ardennes, lieu emblématique puisqu’on y trouve 2 centrales nucléaires , Chooz A en cours de démantèlement et Chooz B en activité.

    Elle traversera les régions Lorraine et Champagne Ardenne, où de nombreuses communes ont été approchées ces derniers mois pour accepter, contre accompagnement financier et promesses d’emplois, l’implantation d’un centre d’enfouissement de déchets nucléaires appelés FAVL. Il faut savoir qu’il existe aujourd’hui dans la Marne à Moronvilliers (à l’est de Reims) une base militaire où le C.E.A.(Commissariat à l’Energie Atomique) pratique des essais utilisant de l’uranium et dans l’Aube, deux stockages en surface de déchets atomiques, Soulaines et Morvilliers (tout près de Brienne le Château).

    Cette marche a pour but de mettre en lumière les aberrations du nucléaire, énergie développée sur des leurres : leurre d’une électricité bon marché, leurre d’une indépendance énergétique, leurre d’une maîtrise technologique, leurre d’une industrie créatrice d’emplois et enfin leurre d’une solution à l’effet de serre. Alors que la réalité est tout autre : mode d’énergie imposée sans démocratie, importation d’électricité lors des « pics » de consommation (été comme hiver), technologie coûteuse et fragile (les accidents du Tricastin de l’été 2008 l’ont prouvé), contamination chooz-centrale-nucleaire-08.jpgdes régions entières par des déchets sciemment oubliés, production de déchets ingérables qui vont finir au fond de la terre, contamination lente et irréversible de l’air, de la terre et de l’eau, ...

    Cette marche permettra d’aller à la rencontre des habitants et élus des villages et villes traversés et d’apporter une autre information.

    Tous les détails des étapes de la marche (entre 10 et 20 km par jour), l’organisation et l’hébergement sur www.burestop.org

  • Enfouissement des déchets : des réactions

    L'Andra a sollicité de nombreuses communes pour créer un site d'enfouissement de déchets nucléaires  de faibles activités et de longue vie .

    Dans les Ardennes, à notre connaissance, aucune commune ne s'est portée candidate .nucleaire-enfouissement-yucca.jpg

    Par contre, dans la Marne et dans la Meuse plusieurs communes ont répondu positivement à la proposition de l'agence chatgée des déchets nucléaires .

    L'appel à candidature de l'Andra présentait de gros défauts : c'est l'agence elle-même qui présentait les arguments, sans qu'un avis contradictoire soit donné aux élus et à la population . On se doute que les conditions d'un choix objectif n'étaient pas remplies . Les habitants de ces communes ont le plus souvent été tenus à l'écart, comme si une décision d'une telle importance pouvait se faire sans eux .

    Les autorités de l'état ont parfois appuyé le dossier, mais elles ont oublié la dimension intercommunale d'un tel choix . Les communauté de communes n'ont pas été consultées, alors qu'elles ont la compétence de l'aménagement du territoire : si un site d'enfouissement se crée, les communes voisines en subiront également les conséquences .

    Les conditions de cette consultations des communes entraînent maintenant des réactions :

    Dans la Marne un collectif de communes, voisines de sites potentiels, a réagi . Voici un extrait du journal de la Marne :


    183901-246482.jpgUn collectif d'une dizaine de petites communes de l'Argonnais (Marne) hostiles à l'implantation d'un site d'enfouissement de déchets nucléaires chez elles seront reçues vendredi au ministère du développement durable, a indiqué jeudi leur représentant.Le ministère a confirmé la tenue de cette rencontre.
    Ces localités, qui représentent au total quelque 1.500 habitants, s'inquiètent tout particulièrement de la candidature des trois communes voisines désireuses d'accueillir le site d'enfouissement, a expliqué Nicolas Lerouge, maire de Braux St-Rémy et représentant du Collectif d'élus argonnais.
    Selon lui, les communes de St-Ménehould, Mafricourt et Massige se sont portées volontaires; toutes appartiennent à la même communauté de communes que la sienne.

     

    Toujours dans la Marne, des habitants s'inquiètent du choix de leurs élus, et demandent des explications :

     



    110 personnes ont assisté à la réunion publique contre l'enfouissement de déchets nucléaires à Blesme, Scrupt ou Maurupt.

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    «On a élu des gens à la mairie mais, même seulement pour être volontaire à l'accueil de déchets nucléaires, j'aurais voulu être consultée ! » La salve nourrie d'applaudissements qui a accueilli les propos d'une participante suffisait à dépeindre l'atmosphère de la salle des fêtes de Blesme. Une bonne centaine de personnes avaient fait le déplacement pour la réunion publique organisée par le Collectif contre l'enfouissement des déchets radioactifs, le Cedra, et l'Association des élus meusiens et haut-marnais opposés à l'enfouissement des déchets radioactifs, l'AEMHM, à l'initiative de quelques habitants. A l'ordre du jour, évidemment, la candidature de Blesme, Maurupt-le-Montois et Scrupt à l'accueil d'un site de stockage de déchets radioactifs de faible activité à vie longue.
    « On a de gros doutes, moi je suis prête à déménager si cette implantation se confirme », a lancé Mme Simon, à l'origine avec son époux d'une première lettre ouverte il y a une quinzaine de jours, au terme de l'exposé des représentants du Cedra et de l'AEMHM. « J'ai 69 ans et j'espérais que quelqu'un se lèverait à ma place, mais il n'y a eu personne. Alors maintenant que nous sommes tous réunis, que fait-on ? » Le maire de Blesme, Claude Doyen, présent dans la salle, a alors été interpellé par plusieurs de ses concitoyens de façon très claire : « Allez-vous, oui ou non, revenir sur votre position et revoter ? » Réponse de l'intéressé : « J'ai accepté la réunion de ce soir et j'ai voté la délibération de candidature en croyant bien faire. Maintenant, au terme de cette réunion, j'aimerais entendre un autre son de cloche pour me faire une opinion. Et de toute façon, on consultera la population si notre candidature est retenue"

     

     

  • le nucléaire a de chauds partisans

    Benoît Huré est un chaud partisan de l'implantation d'une deuxième centrale nucléaire à Chooz .

    Nous avons dénoncé dans une note du 20 janvier la pollution que constitue le réchauffement des eaux de la Meuse par le fonctionnement de la centrale existante . Avec 2 centrales, le problème serait pire . Le débit de la Meuse (photo : la vallée de la Meuse)s'est déjà montré insuffisant pour évacuer le surplus de DamesMeuseHN360x240.jpgchaleur, obligeant à un arrêt de la centrale .

    Une "solution" technique est envisagée : elle viendrait d'un bassin de rétention, qui permettrait de relarguer de l'eau en période de sécheresse .

    F. Potron a parlé de ce bassin dans son commentaire du 24 janvier, puisqu'il est envisagé de situer ce lac artificiel dans le secteur Beaumont en Argonne, Vaux en Dieulet, Sommauthe . "L'Union"(notre toujours vert confrère) évoque la question dans un article de ce jour .

     

    Benoît Huré est un grand responsable politique: il est sénateur

    Quand il envisage un projet, il tient compte de toutes les conséquences qu'il entraînera . Pourtant concernant le bassin de rétention(lié à l'EPR qu'il réclame pour Chooz) , il déclare : « C'est une réponse technique, mais elle n'est pas à l'ordre du jour ».

    L'EPR serait à l'ordre du jour, mais pas les aménagements qu'il nécessite ??

     

    197.jpgBenoît Huré est un grand démocrate : il est membre de l'UMP .

    Ce n'est pas le genre à prendre les Ardennais pour des idiots . Pourtant, concernant un aménagement qui n'est pas à l'ordre du jour, il sait déjà dans quel secteur il pourrait se situer, il sait que son coût est inférieur à un aménagement de bord de mer, il sait que le conseil général pourrait participer au financement .

     

    Benoît Huré est un grand Ardennais: il est président du Conseil Général

    Pourtant il oublie de prendre l'avis des habitants du secteur (Beaumont en Argonne, photo ci-dessus): aujourd'hui il serait trop tôt pour en parler, demain il sera trop tard !

    Les habitants de l'Argonne ardennaise souhaitent ils voir plusieurs milliers d'hectares de bois et de terres agricoles sous les eaux ? Tout cela pour une centrale nucléaire de plus, alors que la première centrale n'a en rien empêchée le département de délaisser leur secteur .

    Cette question est assez révélatrice du point de vue de nos décideurs sur le sud-est ardennais ; une vague réserve (d'eau ou d'indiens) qui pourrait être utile pour soutenir un projet extérieur à son territoire ( et tout à fait nuisible par ailleurs )

     

     

  • coup de froid sur l'électricité

    La vague de froid de ce mois de janvier met en relief la fragilité de la production d'électricité, et l'incohérence des centrales nucléaires : celles-ci ne sont pas adaptées à des pics de consommation . Après avoir poussé les Français à s'équiper tout électrique, EdF recommande de baisser sa 2205561.jpgconsommation et craint des délestages, en particulier en Bretagne .

    Voici l'analyse de Greenpeace :

    « Il est scandaleux d’entendre EDF appeler les citoyens à réduire leur consommation alors qu’EDF et l’État français ont mis en place un système où surproduction d’électricité et dispositifs d’économies d’énergie insuffisants obligent les citoyens à gaspiller l’électricité, condamne Frédéric Marillier, de Greenpeace France. Il est aberrant de venir culpabiliser les consommateurs, otages d’un système énergétique inefficace, cher et polluant, à un moment où ils ont légitimement besoin d’énergie ! »(...)

    froid.jpg"Investir dans le nucléaire accentuerait ces phénomènes de pics et de recours aux énergies fossiles, avec comme résultat à terme une augmentation des émissions de CO2 dans l’électricité française, affirme Frédéric Marillier. La France doit renoncer à son projet de 2e EPR et investir les 4 milliards nécessaires à sa construction dans des dispositifs d’économies d’énergie (isolation de l’habitat) et dans le développement des renouvelables, seules solutions permettant de faire face à la fois aux enjeux de consommation, d’indépendance énergétique, de lutte contre les changements climatiques et de défense du pouvoir d’achat des consommateurs."

  • nucléaire : les centrales ne suffisent pas

    Vague de froid : la France atomique sauvée par...

     

    l’Allemagne antinucléaire !

     

    L’option nucléaire face au réchauffement climatique n’est pas seulement dangereuse, elle est aussi parfaitement inefficace

    http://www.sortirdunucleaire.org/

    A partir de ce samedi, une forte vague de froid est annoncée sur la France, avec des températures négatives sur une grande partie du territoire. A cette occasion, l’absurdité de l’option nucléaire française va une fois de plus être démontrée : en effet, bien qu’engagée dans un plan de sortie du nucléaire, c’est l’Allemagne qui va approvisionner une bonne partie des chauffages électriques de l’Hexagone.

    L’explication est simple : pour "justifier" leur politique nucléaire, EDF et l’Etat français ont procédé à l’installation de millions de chauffages électriques. Or, chaque fois que la température baisse, la consommation due aux convecteurs électriques est telle que, malgré 58 réacteurs, le parc nucléaire français est largement dépassé : ce sont alors des centrales thermiques (gaz, fuel, charbon), françaises et étrangères, principalement allemandes, qui sont mises en service pour chauffer la "France électrique".

    Le fait est que les centrales nucléaires ne sont pas du tout adaptées aux variations de puissance, elles fournissent une puissance constante... quelle que soit la demande en électricité.

    Comme EDF continue de promouvoir le chauffage électrique, on note le recours de plus en plus important à des centrales thermiques.

    D’ailleurs, dans son Rapport d’information n° 357 de juin 2007, le Sénat constate que "la France, pour assurer sa sécurité d’approvisionnement, doit consolider ses moyens de pointe. En effet, le parc de production dispose de surcapacités en base autorisant des exportations d’électricité mais semble insuffisant pour assurer la pointe".

    Résultat, comme l’ont récemment reconnu le RTE (Réseau de Transport de l’Electricité) et l’Ademe (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie), l’utilisation du chauffage électrique entraine de fortes émissions de co2 qui, même si elles ont lieu en Allemagne, devraient être attribuées à la France et même au nucléaire français.

    Ces données disqualifient de fait la réponse "de bon sens" qui nous est parfois faite, c’est à dire... augmenter le nombre de réacteurs nucléaires : cela ne répondrait en rien au problème de la consommation de pointe. De toute façon, il serait techniquement dangereux et financièrement suicidaire pour EDF d’utiliser des réacteurs nucléaires seulement pour couvrir les pointes de consommation, et de les laisser à l’arrêt le reste du temps. Voilà la France bien handicapée, face à de fortes chutes de température, avec ses 58 réacteurs nucléaires incapables d’alimenter des millions de chauffages électriques.

    De fait, depuis 5 ans, c’est l’Allemagne qui est exportatrice nette d’électricité vers la France (*), et non l’inverse comme le prétendent ceux qui, par ignorance ou mauvaise foi, clament que l’Allemagne sortirait du nucléaire... en important l’électricité nucléaire française. Certes, la question de la lutte contre le réchauffement climatique reste entière, mais il est important de comprendre que la "solution" nucléaire n’est pas seulement dangereuse, elle est aussi totalement inefficace et aggrave même la situation.

    Une fois de plus, le Réseau "Sortir du nucléaire" rappelle que la seule option d’avenir consiste à économiser l’énergie et développer massivement les énergies renouvelables. C’est seulement ainsi qu’il sera possible de sauver la planète du réchauffement climatique... et du péril atomique.

    NB : Voir la campagne en cours "Ni nucléaire, ni effet de serre" (http://ninucleaire-nieffetdeserre.org)

     

    Lien permanent vers ce communiqué :

    http://www.sortirdunucleaire.org/ac...

  • Energie nucléaire, la prochaine crise ?

    Un article du site lesechos.fr sur les chiffres du nucléaire :

     

    Quand la bulle nucléaire éclatera !

    La préparation par le gouvernement de la Programmation pluriannuelle des investissements de production d'électricité (PPI), qui doit être présentée au Parlement début 2009, s'est effectuée dans un contexte très particulier. Se conjuguent, ou s'opposent, la flambée des prix des combustibles fossiles, avec un pétrole à 150 dollars le baril, l'élaboration de la loi post-Grenelle de l'environnement et un président de la carte_centrale_nucleaire_france.jpgRépublique militant inlassablement pour une relance massive de l'énergie nucléaire.

    Et puis patatras, coup sur coup, le prix du pétrole chute et EDF révèle officiellement, ce que tous les experts savaient déjà, que le coût prévisionnel de l'électricité du réacteur nucléaire EPR en construction à Flamanville ne sera pas de 43 euros par MWh comme initialement affirmé en 2006 pour emporter la décision, mais de 55 euros, une augmentation de 28 %.

    C'est dans ce contexte qu'il faut examiner la PPI, qui fixe, pour les années qui viennent, les investissements à réaliser en France dans le domaine de la production et du transport de l'électricité.

    De façon désormais classique, l'exercice s'est effectué sur la base des prévisions d'évolution de la demande d'électricité élaborées par RTE, qui gère le réseau de transport de l'électricité, et de l'analyse prévisionnelle des coûts futurs des divers moyens de production par la Direction de l'énergie et du climat (DGEC), ces « coûts de référence de la production d'électricité », qui font l'objet d'une révision tous les trois ou quatre ans. Il se devait aussi de prendre en compte les directives européennes et les conséquences du Grenelle de l'environnement à l'horizon 2020.

    La révision de la PPI, actuellement en cours, devrait être finalisée dès janvier prochain. On dispose cependant déjà des scénarios qui serviront de base aux arbitrages finaux. La synthèse de l'exercice « coûts de référence » est par contre disponible.

    balayeur_nucleaire1.jpgPremière surprise de taille : sous le prétexte que les coûts de production de l'électricité sont « des informations commercialement sensibles dans des marchés concurrentiels tendus » on ne trouve plus, dans les « coûts de référence », d'indication sur les coûts en euros par MWh des différentes filières de production, mais seulement des valeurs indicielles comparatives de ces coûts par rapport à une énergie de référence, comme par hasard le nucléaire, de valeur arbitraire 1. On apprend par exemple que le coût de l'électricité gaz en fonctionnement continu sera 1,25 fois supérieur à celui de l'électricité nucléaire fonctionnant sur la même durée. Aucun moyen de reconstituer cette référence de coût du nucléaire puisque les valeurs de ses différentes composantes, investissement, frais de fonctionnement, coûts de retraitement, etc., sont toutes secrètes. Tout au plus nous dit-on que le coût de l'uranium choisi est de 52 dollars la livre, mais pour souligner qu'il est négligeable dans le coût total, et que le taux de disponibilité retenu des nouvelles centrales est de 91 %, chiffre en contradiction totale avec ceux qu'on observe sur le parc actuel, qui voit son taux d'emploi stagner un peu en dessous de 80 %.

    Affiche_nucl_mars07.web.jpgC'est une régression majeure par rapport au rapport de 2003 qu'on finit presque par regretter car, au moins, les différents coûts y étaient donnés, même s'ils étaient contestables et contestés puisque certains d'entre eux étaient de 25 % inférieurs à ceux de l'enquête approfondie « Charpin, Dessus, Pellat » effectuée trois ans plus tôt à la demande du Premier ministre. Le ministère s'était déjà, à l'époque, abrité derrière le secret pour éviter tout débat. Aujourd'hui, on passe donc la vitesse supérieure puisque le coût du nucléaire, non discutable et inconnu, devient la norme de référence.

    Cette impression surréaliste est renforcée à la lecture des scénarios présentés par la DGEC à l'appui du PPI. A partir des prévisions de consommation électrique d'ici à 2020 établies en 2007 par RTE, l'exercice consiste à modéliser les différentes contraintes introduites par le Grenelle de l'environnement, en termes d'économies d'énergie, de réduction d'émissions de gaz à effet de serre et de pénétration des énergies renouvelables à l'horizon 2020. Mais avec de surcroît un dogme de base, sans justification, comme pour tout dogme qui se respecte : le parc nucléaire se doit d'être renouvelé à l'identique en 2020.

    On découvre alors qu'en 2020, on dispose de 140 TWh d'électricité nucléaire de trop, l'équivalent de la production d'une bonne douzaine d'EPR nucleaire-coute-cher.jpganalogues à celui de Flamanville. De quoi certes faire plaisir à Areva, mais dont il faudra bien écouler la production. Qu'à cela ne tienne, nous dit-on, il suffira d'exporter plus de deux fois plus d'électricité à nos voisins qu'aujourd'hui ! Mais avec quelles lignes à très haute tension, et surtout à quel prix ?

    Quand on sait que depuis plusieurs dizaines d'années les coûts prévisionnels du nucléaire affichés par le ministère de l'Industrie ont été systématiquement construits sur des hypothèses techniques délibérément optimistes qui se sont toujours trouvées prises en défaut et sur des coûts unitaires d'investissement ou de fonctionnement qui ont toujours été dépassés de plusieurs dizaines de pour-cent, on prend brutalement conscience de la bulle d'irréalité à laquelle la France risque de se trouver confrontée.

    Ni+nucl%C3%A9aire,+ni+effet+de+serre.jpgQuand elle découvrira, trop tard, que le dogme nucléaire s'est substitué à la rationalité économique, il faudra tenter d'écouler sur le marché européen une électricité de base bien plus chère que celle que nous exportons aujourd'hui grâce à des installations de production largement amorties. Et si, comme tente le président Sarkozy d'en convaincre nos voisins italiens, allemands ou anglais, ceux-ci se lancent aussi dans l'aventure, toutes les conditions seront réunies pour l'éclatement d'une bulle nucléaire qui viendra s'ajouter aux conséquences de la crise économique et sociale actuelle.

    Il n'est pas trop tard pour reprendre l'exercice PPI sur des bases plus réalistes. Mais pour cela, il faudrait faire sortir le nucléaire du statut quasi religieux et secret qu'il connaît chez les décideurs de notre pays.

     

    Article de Benjamin Dessus qui est spécialiste de l'énergie nucléaire, président de Global Chance.
    Global Chance est une association de scientifiques et d'experts indépendants dans le domaine de l'énergie et de l'environnement qui publie deux fois par an Les Cahiers de Global Chance. Dernier numéro disponible :« Nucléaire , la grande illusion » n° 26.

     

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