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nucleaire - Page 15

  • Energie nucléaire, la prochaine crise ?

    Un article du site lesechos.fr sur les chiffres du nucléaire :

     

    Quand la bulle nucléaire éclatera !

    La préparation par le gouvernement de la Programmation pluriannuelle des investissements de production d'électricité (PPI), qui doit être présentée au Parlement début 2009, s'est effectuée dans un contexte très particulier. Se conjuguent, ou s'opposent, la flambée des prix des combustibles fossiles, avec un pétrole à 150 dollars le baril, l'élaboration de la loi post-Grenelle de l'environnement et un président de la carte_centrale_nucleaire_france.jpgRépublique militant inlassablement pour une relance massive de l'énergie nucléaire.

    Et puis patatras, coup sur coup, le prix du pétrole chute et EDF révèle officiellement, ce que tous les experts savaient déjà, que le coût prévisionnel de l'électricité du réacteur nucléaire EPR en construction à Flamanville ne sera pas de 43 euros par MWh comme initialement affirmé en 2006 pour emporter la décision, mais de 55 euros, une augmentation de 28 %.

    C'est dans ce contexte qu'il faut examiner la PPI, qui fixe, pour les années qui viennent, les investissements à réaliser en France dans le domaine de la production et du transport de l'électricité.

    De façon désormais classique, l'exercice s'est effectué sur la base des prévisions d'évolution de la demande d'électricité élaborées par RTE, qui gère le réseau de transport de l'électricité, et de l'analyse prévisionnelle des coûts futurs des divers moyens de production par la Direction de l'énergie et du climat (DGEC), ces « coûts de référence de la production d'électricité », qui font l'objet d'une révision tous les trois ou quatre ans. Il se devait aussi de prendre en compte les directives européennes et les conséquences du Grenelle de l'environnement à l'horizon 2020.

    La révision de la PPI, actuellement en cours, devrait être finalisée dès janvier prochain. On dispose cependant déjà des scénarios qui serviront de base aux arbitrages finaux. La synthèse de l'exercice « coûts de référence » est par contre disponible.

    balayeur_nucleaire1.jpgPremière surprise de taille : sous le prétexte que les coûts de production de l'électricité sont « des informations commercialement sensibles dans des marchés concurrentiels tendus » on ne trouve plus, dans les « coûts de référence », d'indication sur les coûts en euros par MWh des différentes filières de production, mais seulement des valeurs indicielles comparatives de ces coûts par rapport à une énergie de référence, comme par hasard le nucléaire, de valeur arbitraire 1. On apprend par exemple que le coût de l'électricité gaz en fonctionnement continu sera 1,25 fois supérieur à celui de l'électricité nucléaire fonctionnant sur la même durée. Aucun moyen de reconstituer cette référence de coût du nucléaire puisque les valeurs de ses différentes composantes, investissement, frais de fonctionnement, coûts de retraitement, etc., sont toutes secrètes. Tout au plus nous dit-on que le coût de l'uranium choisi est de 52 dollars la livre, mais pour souligner qu'il est négligeable dans le coût total, et que le taux de disponibilité retenu des nouvelles centrales est de 91 %, chiffre en contradiction totale avec ceux qu'on observe sur le parc actuel, qui voit son taux d'emploi stagner un peu en dessous de 80 %.

    Affiche_nucl_mars07.web.jpgC'est une régression majeure par rapport au rapport de 2003 qu'on finit presque par regretter car, au moins, les différents coûts y étaient donnés, même s'ils étaient contestables et contestés puisque certains d'entre eux étaient de 25 % inférieurs à ceux de l'enquête approfondie « Charpin, Dessus, Pellat » effectuée trois ans plus tôt à la demande du Premier ministre. Le ministère s'était déjà, à l'époque, abrité derrière le secret pour éviter tout débat. Aujourd'hui, on passe donc la vitesse supérieure puisque le coût du nucléaire, non discutable et inconnu, devient la norme de référence.

    Cette impression surréaliste est renforcée à la lecture des scénarios présentés par la DGEC à l'appui du PPI. A partir des prévisions de consommation électrique d'ici à 2020 établies en 2007 par RTE, l'exercice consiste à modéliser les différentes contraintes introduites par le Grenelle de l'environnement, en termes d'économies d'énergie, de réduction d'émissions de gaz à effet de serre et de pénétration des énergies renouvelables à l'horizon 2020. Mais avec de surcroît un dogme de base, sans justification, comme pour tout dogme qui se respecte : le parc nucléaire se doit d'être renouvelé à l'identique en 2020.

    On découvre alors qu'en 2020, on dispose de 140 TWh d'électricité nucléaire de trop, l'équivalent de la production d'une bonne douzaine d'EPR nucleaire-coute-cher.jpganalogues à celui de Flamanville. De quoi certes faire plaisir à Areva, mais dont il faudra bien écouler la production. Qu'à cela ne tienne, nous dit-on, il suffira d'exporter plus de deux fois plus d'électricité à nos voisins qu'aujourd'hui ! Mais avec quelles lignes à très haute tension, et surtout à quel prix ?

    Quand on sait que depuis plusieurs dizaines d'années les coûts prévisionnels du nucléaire affichés par le ministère de l'Industrie ont été systématiquement construits sur des hypothèses techniques délibérément optimistes qui se sont toujours trouvées prises en défaut et sur des coûts unitaires d'investissement ou de fonctionnement qui ont toujours été dépassés de plusieurs dizaines de pour-cent, on prend brutalement conscience de la bulle d'irréalité à laquelle la France risque de se trouver confrontée.

    Ni+nucl%C3%A9aire,+ni+effet+de+serre.jpgQuand elle découvrira, trop tard, que le dogme nucléaire s'est substitué à la rationalité économique, il faudra tenter d'écouler sur le marché européen une électricité de base bien plus chère que celle que nous exportons aujourd'hui grâce à des installations de production largement amorties. Et si, comme tente le président Sarkozy d'en convaincre nos voisins italiens, allemands ou anglais, ceux-ci se lancent aussi dans l'aventure, toutes les conditions seront réunies pour l'éclatement d'une bulle nucléaire qui viendra s'ajouter aux conséquences de la crise économique et sociale actuelle.

    Il n'est pas trop tard pour reprendre l'exercice PPI sur des bases plus réalistes. Mais pour cela, il faudrait faire sortir le nucléaire du statut quasi religieux et secret qu'il connaît chez les décideurs de notre pays.

     

    Article de Benjamin Dessus qui est spécialiste de l'énergie nucléaire, président de Global Chance.
    Global Chance est une association de scientifiques et d'experts indépendants dans le domaine de l'énergie et de l'environnement qui publie deux fois par an Les Cahiers de Global Chance. Dernier numéro disponible :« Nucléaire , la grande illusion » n° 26.

     

    Lien permanent Catégories : écologie Imprimer 0 commentaire Pin it!
  • nucléaire :un peu tard

    Hervé Morin, ministre de la défense, annonce que les victimes d'irradiations lors des essais nucléaires français allait pouvoir être indemnisé . Enfin peut-on dire, puisque les premièrs essais remontent à 1960, et que jusqu'à maintenant l'état bloquait totalement ce dossier . Il est certain que 40 ans après, certaines victimes sont décédées : trop tard pour elles .

    Les conditions mises par l'état pour éventuellement indemniser des victimes font réagir les associations qui se battent pour cette cause depuis de essais-nucleaires.jpglongues années (source Europe 1 )

    Jusqu'en 2001, c'était une chape de plomb", raconte Michel Verger. Le président de l'Association des vétérans des essais nucléaires s’est donc dit satisfait de l’annonce mercredi par le ministre de la Défense de la présentation, d’ici début 2009, d’un projet de loi pour indemniser les victimes des essais nucléaires menés par la France en Polynésie et au Sahara algérien. Même s’il ne s’agit là que d’un premier pas.

    Selon Hervé Morin, quelque 100.000 personnes, des civils et des militaires, ont participé aux 210 essais nucléaires conduits par la France de 1960 à 1996. Pour le ministre de la Défense toutefois, seules "quelques dizaines ou quelques centaines" pourraient être concernées par les indemnisations. Pour cela, il faudrait souffrir d'une pathologie "radio-induites" (leucémie, cancer broncho-pulmonaire...) et avoir été exposé aux radiations au-delà d'un certain seuil.

    9.jpgDes critères qui inquiètent les associations qui réclament depuis de longues années la création d'un fonds d'indemnisation, sur le modèle de celui créé pour les victimes de l'amiante. Selon l'Association des vétérans des essais nucléaires, 35% des vétérans sont atteints de cancers, soit le double de la population française. Et de rappeler que depuis 2002, 18 propositions de lois de parlementaires de la majorité et de l'opposition pour une éventuelle indemnisation sont restées lettre morte.

     

    Il semble de plus que les populations locales qui n'étaient pas employées par l'armée ne seraient pas concernées par le projet d'indemnisation : une différence de traitement scandaleuse si elle se confirme .

  • ni nucléaire, ni effet de serre

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    La 14ème Conférence des Nations Unies sur les Changements Climatiques a lieu du 1er au 12 décembre 2008 à Poznan, en Pologne. A cette terre-nuc.jpgoccasion, le Réseau "Sortir du nucléaire" et ses associations invitent les citoyens à exprimer leur inquiétude face au dérèglement climatique, mais aussi leur rejet du nucléaire, abusivement présenté comme une option favorable au climat. 

C’est ainsi que le Réseau "Sortir du nucléaire", qui anime avec le soutien de nombreux partenaires [*] une campagne nationale intitulée "Ni nucléaire, ni effet de serre" (http://ninucleaire-nieffetdeserre.org ), organise samedi 29 novembre une grande journée d’actions décentralisées sur ce thème, dans toute lavide.gifvide.gif France et au-delà.

    Pour illustrer la montée des eaux due au réchauffement climatique, les manifestants porteront des masques, tubas, palmes, bouées, etc. Et pour rappeler le péril nucléaire, les attributs habituels des actions antinucléaires : drapeaux, banderoles, fûts "de déchets radioactifs", combinaisons blanches...

    doc-campagne-2008-g.jpgLe Réseau "Sortir du nucléaire" rappelle que, s’il fait courir à la planète des risques immenses, le nucléaire ne couvre néanmoins que 2,5% de la consommation mondiale d’énergie : sa contribution à la lutte contre le réchauffement climatique est donc quasiment nulle. Et, contrairement à ce que prétendent les industriels de l’atome, cette part très faible va encore se réduire car les nouveaux réacteurs, qui pourraient hélas être construits ici ou là, seront moins nombreux que ceux qui vont fermer dans les années à venir.

    Il ne faut pas non plus oublier que, s’il faut lutter contre le changement climatique, c’est pour sauver la planète : il est donc parfaitement absurde de prétendre viser cet objectif en utilisant le nucléaire... qui est lui-même une calamité planétaire : risques d’accident, déchets radioactifs, contaminations diverses (mines d’uranium, rejets des installations nucléaires, etc), prolifération...

    D’ailleurs, c’est le réchauffement climatique qui s’attaque au nucléaire et non l’inverse : lors des canicules et sécheresses, il faut arrêter les réacteurs situés en bord de rivière. Et la montée des eaux, due au réchauffement climatique, va tôt ou tard causer des problèmes insolubles pour les installations nucléaires situées en bord de mer.

    terre_reveil3-7aca9.pngHeureusement, il se trouve que ce sont les mêmes mesures qui permettent de lutter contre le changement climatique et de sortir du nucléaire : réduction de la consommation d’énergie (à commencer par celle des pays riches), efficacité énergétique (consommer moins pour le même confort) et développement massif des énergies renouvelables. C’est cette voie qu’il faut suivre et que les citoyens doivent donc imposer à leurs élus.

    [*] Action consommation, Agir pour l’environnement, Alternative libertaire, Avigolfe, Biocoop, CAP21, Chiche !, Confédération paysanne, Cyberacteurs, Enercoop, Fac Verte, Greenpeace, Les Amis de la terre, Les Verts, LCR / NPA, Mouvement pour une Alternative Non-violente, Nature et progrès, Objectif 21, Réseau Action Climat et Réseau "Sortir du nucléaire"

  • Sainte-Menehould candidate à la candidature

    Nous vous avions informé que pour l'accueil d'un centre d'enfouissement de déchets nucléaires, une commune de la Marne avait posé sa candidature . Il semble bien se confirmer que cette commune soit la seule du département, il s'agit de Sainte-Ménehould . Lors du conseil municipal du 13 novembre dernier, les élus ont pris une délibération dans ce sens par 17 voix contre 7 . Le maire a déclaré qu'il ne s'agissait pas le5e99uf.jpgd'accepter d'emblée, mais de s'informer pour réfléchir . Ce vote constitue cependant un premier pas vers une acceptation, la position favorable du maire  à cette installation étant connue .

    Pourtant l'agence chargée de se dossier est bien obligé de reconnaître que :
    Selon les responsables de l'Andra, un site de stockage comme celui-là n'est nullement exposé à un quelconque risque d'explosion (et donc que du radioactif se promène à l'air libre !).
    Le vrai souci, comme l'ont expliqué assez franchement les spécialistes de l'Andra aux élus argonnais, c'est ce que ces déchets deviendront dans 300 ans ou plus. Car après quelques siècles, les couches censées les couper du reste du monde finiront forcément par perdre de leur imperméabilité. La science aura-t-elle suffisamment progressé d'ici là pour régler cette question ? Personne ne peut le dire. Le secrétaire général de l'Andra, assez honnête, a déclaré : « Comment voulez-vous que nous prenions des engagements au-delà d'une certaine durée ? A quoi ressemblera la société des hommes dans un millier d'années ? Nul ne le sait ». Le directeur du laboratoire de Bure enchérit : « Cinq ou six générations après nous, on sait où l'on va. Ensuite, c'est sûr que c'est moins clair…
    (source "L'Union")

     

    logoAndra1.jpgOn va donc enfouir des déchets à très longue vie, en sachant qu'au-delà de 300 ans, personne ne peut dire ce qu'ils vont devenir . Quelle sera la société à cette époque, nous l'ignorons . Mais ils auront de millions de m3 de déchets dans des fûts oxydés, plusieurs centaines de mètres sous terre . La science aura-t-elle assez progressée pour résoudre ce casse-tête ? Les responsables de l'Andra ne le savent pas, mais comme ils ne seront plus là  pour gérer le problème, peu importe .

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    Spécialité du pied de cochon, ou du tour de cochon (à nos descendants)
  • nucleaires : les écolos allemands continuent

    Les militants écologiques allemands continuent leur lutte contre le transport des déchets nucléaires . Comme souvent, leur lutte est massive et ALeqM5gtQ1wqI_RRHRuZ_cHQbviiU6TfZQ?size=mpacifiste, mais pleine de détemination . En retardant le convoi de déchets et en obligeant la police à un déploiement massif, ils obtiennent un retentissement important dans les media ;: les problème du nucléaire en Allemagne est plus que toujours d'actualité . Voici un point de vue (suisse ) sur cette mobilisation (tsrinfo.ch) :

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    0,,3778529_4,00.jpgLa police allemande a délogé lundi dans le calme environ 1000 antinucléaires postés devant l'entrée du centre de déchets nucléaires de Gorleben. Les manifestants voulaient empêcher l'entrée sur le site de 123 tonnes de déchets radioactifs venus de France. Environ 16'000 policiers ont été déployés sur tout le territoire allemand, dont 10'000 dans la région de Gorleben. Samedi, un convoi ferré transportant ces déchets avait été bloqué pendant 12 heures par des manifestants. Dimanche, à Gorleben encore, 12'000 protestataires avaient manifesté de manière plus brutale,causant de lourds dégâts matériels.

     

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  • télé-réalité ?

    886709.jpg?1225942408INELUCTABLE

    Un sujet au coeur de l'actualité, abordé pour la première fois dans un film fiction.

    Lors d'un test de sécurité, un grave incident se produit à la centrale nucléaire de Cateneau.

    Un film inspiré des incidents survenus ces derniers temps dans des centrales nucléaires françaises2260228,templateId=scaled,property=imageData,v=1,CmPart=com.arte-tv.www.jpg
    et des conclusions d'un rapport de l'IRSN, l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire.

    --> Un film fiction à voir sur ARTE, ce vendredi 7 novembre 2008 à 21 h.
    Rediffusion le samedi 15 novembre à 15 h 55.

    --> Visionnez la bande annonce ici :
    http://www.truveo.com/INELUCTABLE-sur-ARTE/id/2165536334

    --> Le début de l'histoire :
    35cc406a4a.jpgUne délégation indienne, dirigée par Kuldip Badhwar, se rend en France pour concrétiser l'achat de quatre réacteurs nucléaires nouvelle génération. Le représentant indien est accueilli à la centrale de Cateneau par Blandine Maurizet, chargée par le ministère de l'Industrie d'organiser la visite du site. Kuldip Badhwar exige des garanties sur la sûreté des installations et demande un test d'arrêt d'urgence du réacteur. Le ministère, sûr de sa technologie, donne son accord. Mais la manoeuvre, qui ne devait être qu'une simple opération de routine, vire au cauchemar...

    --> Découvrez la présentation complète de ce film sur le site d'ARTE :
    http://www.arte.tv/fr/accueil/contenus-divers/Nav-Ineluctable/2266462.html

    --> Merci de rediffuser largement cette information

    --
    Philippe Brousse
    Directeur du Réseau "Sortir du nucléaire"
    http://www.sortirdunucleaire.fr

  • grenelle : la peau de chagrin

    Le Grenelle de l'environnement devait être le début d'un changement fondamental en faveur de l'environnement . Après le passage à l'assemblée nationale, il risque de rester plus grand chose de l'esprit du Grenelle initial . Ainsi un amendement a été voté (dit amendement Ollier, du nom de son auteur ), favorisant le chauffage électrique et donc les centrales nucléaires . "Sortir du nucléaire" nous rappelle que le chauffage.JPGdébat sur le nucléaire avait été refusé lors des réunions du Grenelle de l'environnement :




    Tout exprimant sa colère, le Réseau "Sortir du nucléaire" fait savoir qu'il n'est ni surpris ni "déçu" par l'adoption de l'amendement Ollier, lequel va favoriser le nucléaire au détriment de l'environnement. En effet, connaissant les positions ultra-pronucléaires de M. Sarkozy, il était totalement illusoire de croire que le Grenelle pouvait aboutir à autre chose qu'à des décisions favorisant l'atome.

    C'est d'ailleurs pour cela que M. Sarkozy avait exclu du Grenelle toute discussion sur le nucléaire, décision unilatérale qui n'aurait jamais dû être acceptée par Nicolas Hulot et les autres participants. Le Réseau "Sortir du nucléaire " avait, lui, dénoncé ce coup de force et refusé de participer à des "débats" ainsi biaisés.

    Aujourd'hui, le "piège nucléaire" que constitue le Grenelle se referme. L'amendement Ollier
    (notre photo)va démultiplier le chauffage électrique sous ollier.gifprétexte de lutter contre les émissions de co2, "grâce" au nucléaire. Or, il faut savoir que le chauffage électrique n'est pas seulement responsable de la production de déchets radioactifs (et des autres risques dus au nucléaire), mais il démultiplie aussi les émissions de CO2.

    Certes la première version de l'amendement Ollier était plus explicite ("réhaussé à raison inverse des émissions") mais, dans la nouvelle version, le terme "modulé" va permettre une très forte "adaptation" du seuil de 50 kWh/m²/an, permettant de valoriser l'utilisation du chauffage électrique, et donc de légitimer le nucléaire.

    Or, comme l'ont dernièrement révélé un document de RTE (le Réseau de Transport de l’Electricité) et une étude de l'Ademe (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie), l'électricité produite par EDF n'est pas seulement responsable des tares de l'atome (risques, déchets, etc), elle est aussi est fortement productrice de CO2, et ce, justement, en particulier à cause du chauffage électrique.

    L'explication est simple : dès qu'il fait froid, des millions de chauffages électriques démarrent en même temps et la consommation d'électricité est alors telle que les réacteurs nucléaires français, qui sont pourtant au nombre record de 58, sont très insuffisants. Du coup, ce sont des centrales thermiques (gaz, fuel, charbon), en France et surtout en Allemagne, qui fonctionnent et dégagent d'immenses quantités de CO2… pour approvisionner les chauffages électriques français.

    filiere-nucleaireCe phénomène se reproduirait inévitablement si les batteries d'un parc de voitures électriques étaient rechargées en se branchant sur le secteur : des millions d'automobilistes rechargeraient simultanément leurs batteries le soir, en rentrant du travail, générant de fortes pointes de consommation et, selon le phénomène décrit ci-dessus, démultipliant les émissions de CO2.

    Il est donc avéré que le nucléaire ne protège la France ni sur le plan environnemental, ni sur le plan économique. Au contraire, le nucléaire apporte ses problèmes (illustrés par les affaires du Tricastin) et ses coûts qui vont s'avérer gigantesques avec les déchets radioactifs et le démantèlement des installations. Le Grenelle est un piège qui va enfermer la France dans les problèmes insolubles du nucléaire.

     

    Source : sortirdunucleaire.org