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ldh - Page 52

  • Front national, l’imposture sociale

    Extrait de la lettre électronique de la LDH

     

    La « dédiabolisation » engagée par Marine Le Pen s’accompagne d’une défense des « petits », des « obscurs » et d’un monde du travail respirant bon l’effort, la virilité et la sueur. Un pseudo social et une authentique imposture.

    Il ne faut s’attacher que légèrement aux programmes du FN, tant leurs propositions, leur cohérence, sont opportunistes. Tout y voisine avec son contraire, l’essentiel étant de plaire au plus grand nombre. Ainsi quelques mois après avoir fustigé les organisations syndicales et traité d’émeutiers les manifestants qui contestaient la réforme gouvernementale des retraites, Marine Le Pen défend avec véhémence les retraites, l’emploi, le pouvoir d’achat et proteste contre le chômage, la détresse sociale. Elle met en avant une panacée protectionniste avec taxation aux frontières, la taxation des stock-options et la restauration des frontières face à la mondialisation. La défense du travail est donc toujours alignée sur une grille de lecture xénophobe. L’ennemi - immigré profiteur, musulman intégriste, américain impérialiste, eurocrate- a toujours une figure d’étranger.

    Sous un nouveau discours, l’obsession demeure essentiellement nationaliste. Loin de vouloir – comme le souhaitent les alter mondialistes - une autre conduite de la mondialisation, le Front reste fidèle à l’antienne d’un produire français, avec des Français, dans des entreprises françaises. Le propos n’est pas de construire une France plus solidaire mais de défendre une vision qui combine à la fois libéralisme économique et autoritarisme étatique, telle qu’évoquée par Jean-Richard Sulze, économiste et conseiller régional FN dans le Nord-Pas-de-Calais : « liberté du commerce et de l’industrie à l’intérieur du pays, garantie par un Etat gendarme, qui lui-même sera plus protecteur vis-à-vis de l’extérieur » (revue Challenges). Cette vision régalienne forte vieille caractéristique des mouvements fascisants, s’accommode d’un discours de défense des services publics, pourtant traditionnellement fntravail.jpgdénoncés, comme d’ailleurs les fonctionnaires, comme budgétivores. Elle instrumentalise de même la République et la laïcité, au service de campagnes « anti musulmanes ». Un amalgame de xénophobie, d’immigration, d’insécurité et d’islamisme qui permet à Marine Le Pen de déclarer en février 2011, que « l’élection présidentielle de 2012 sera un vote de civilisation plus qu’un simple choix politique ». Cette conversion récente au républicanisme permet de fait, avec le « patriotisme économique », d’évacuer les contradictions de classe au profit d’un « ni droite ni gauche », pour se recentrer sur la Nation agressée par une « civilisation ennemie »…

    Au plan économique, cette obsession xénophobe se traduit par trois thématiques : sortie de l’euro, protectionnisme accru, préférence nationale. Autant dire que la cause profonde des difficultés économiques, la dévalorisation constante du travail au profit des détenteurs de capitaux, est purement évacuée. Précarité, bas salaires, inégalités de tous ordres sont donc attribués à des facteurs exogènes dont il suffirait de se débarrasser pour renouer avec un marché national véritable âge d’or. Ces propositions ne feraient qu’en alourdir le poids sur les épaules des travailleurs. La sortie de l’euro au bénéfice d’un franc dévalué afin de regagner des marges économiques ? Une telle « dévaluation compétitive », supposée améliorer la « compétitivité-prix » des produits français entrainerait en fait une cascade d’effets pervers. Le premier étant de dévaluer la valeur de la force de travail. Il faut se souvenir que les dévaluations successives des années antérieures à l’introduction de l’euro n’ont jamais empêché le chômage d’augmenter et les employeurs de fermer telle ou telle entreprise. Elle conduirait ensuite automatiquement à une hausse des prix, obérant surtout le pouvoir d’achat des salariés, des privés d’emploi et des retraités. Une dévaluation de 20 à 25% signifie une baisse d’au moins autant du pouvoir d’achat. Enfin, le poids de la dette publique, dont les deux tiers sont détenus par les « non- résidents », c’est-à-dire par des sociétés et des individus installés juridiquement à l’étranger en serait fortement alourdi.

    Idem pour un protectionnisme accru. La mise en place de contingents d’importation et le rétablissement de droits de douane entrainerait quasi automatiquement des représailles de la part des partenaires économiques de la France. Or, les exportations comptent pour environ un quart de la production nationale. Inversement, un quart de ce que l’on consomme en France provient de l’étranger, soit pour la consommation directe des ménages, soit sous forme de matières premières et de produits intermédiaires utilisés par les entreprises. L’instauration de quotas d’importation conduirait vraisemblablement les autres pays à riposter, enclenchant un processus de pertes d’activité et de hausse des prix corrélatives à l’instauration des droits de douane.

    La « préférence nationale », enfin, constituerait une véritable catastrophe économique, sociale et démocratique. Pour le Front National, la politique d’immigration française équivaut à 40 milliards d’euros par an. Il suffirait donc de renvoyer les étrangers chez eux et de dépenser cet argent « utilement ». Indépendamment de la dimension totalement inhumaine et quasi infaisable d’une telle opération, elle est aberrante au plan économique. L’apport de l’immigration est indispensable au fonctionnement de l’économie française. Ces travailleurs ne se substituent pas aux travailleurs français ; leur « disparition » entrainerait un surcroît de tensions sur le marché de l’emploi et alimenterait le travail au noir, et donc l’immigration illégale. A quoi il faut rappeler que les travailleurs immigrés apportent plus aux caisses de l’Etat et de la Sécurité sociale qu’ils en reçoivent. Enfin, cette « chasse à l’étranger » l’histoire l’a démontré, vise toujours davantage les plus faibles, qu’ils soient ou non nationaux. Lorsqu’on vit de son travail, on finit toujours par se retrouver l’étranger de quelqu’un.

  • Le Conseil constitutionnel : une prime au harcèlement sexuel

    Communiqué LDH
    Sept hommes et deux femmes, composant le Conseil constitutionnel, viennent d’annuler les dispositions du Code pénal réprimant le harcèlement sexuel. Le délit de harcèlement sexuel énoncé par l’article 222-33 du Code Pénal n’aurait pas été suffisamment défini pour satisfaire aux règles d’incrimination en droit pénal.

    On aurait souhaité que le Conseil constitutionnel fasse preuve de la même exigence en d’autres domaines, harcelementsex.jpgcomme la définition de l’association de malfaiteurs, l’incrimination de crimes ou délits en bande organisée, etc.

    Aux yeux du Conseil constitutionnel, il semble donc que la rigueur d’interprétation de la définition des crimes et délits varie selon leur objet.

    La LDH souhaite, d’une part qu’une telle rigueur d’interprétation prévale dans tous les cas et, d’autre part, que le législateur intervienne le plus rapidement possible afin de rétablir ce texte dans une nouvelle rédaction. Cette disposition avait, en effet, permis de révéler le sort de nombreuses femmes, victimes souvent silencieuses de pratiques et d’agissements présentés comme normaux alors qu’ils ne sont que l’expression d’une violence faite aux femmes.

    Paris, le 4 mai 2012

  • Battre le candidat des droites

    Communiqué LDH

    La Ligue des droits de l’Homme se félicite du haut niveau de participation au premier tour de l’élection présidentielle.

    Elle y voit la volonté du peuple français de restituer à la politique son rôle primordial, sans céder aux injonctions de se plier aux intérêts économiques.

     

    La LDH constate l’ampleur du désaveu qui frappe le Président sortant. Ce qui a été sanctionné, c’est un quinquennat au service des puissants, caractérisé par des choix aggravant les injustices sociales, légitimant la xénophobie d’Etat, multipliant les atteintes aux droits et aux libertés, enfermant les citoyens dans une société de surveillance et dans une démocratie limitée. En s’en prenant à tout-va à diverses catégories de la population, parce qu’au chômage, selon leur origine, et même selon leur religion, en désignant des boucs émissaires et en attisant les peurs et les haines, Nicolas Sarkozy a légitimé les idées du Front national, qui s’en trouve plus fort que jamais.

     

    Parce que notre pays ne peut continuer à se livrer, à lui-même, une guerre civile froide, parce que sa défaite est une étape nécessaire, il faut, le 6 mai 2012, barrer la route à Nicolas Sarkozy.

     

    Mais, infliger une défaite au candidat sortant ne suffira pas à répondre aux angoisses et aux espoirs que traduit le premier tour des élections présidentielles. Ce sera au nouveau président de la RépubliquePlacide--Sarkozy.jpg d’impulser une autre politique qui, dépassant l’alternance institutionnelle, ouvre la voie à une réelle alternative politique.

     

    Rétablir un fonctionnement démocratique des institutions en supprimant le cumul des mandats, en assurant l’indépendance de la justice et en élisant les membres du Conseil constitutionnel, ainsi que les autres Autorités indépendantes, à une majorité des deux tiers du Parlement.

     

    Bannir la xénophobie d’Etat en régularisant les sans-papiers qui étudient, vivent et travaillent ici, en ouvrant enfin un réel débat sur l’immigration, en accordant aux étrangers non européens le droit de vote et d’éligibilité aux élections locales, et faire reculer le racisme en cessant de stigmatiser des catégories entières de population en raison de leur origine ou de leur religion.

     

    Restituer aux citoyens leurs libertés en réformant profondément la justice pénale, en abolissant les lois d’exception, en rétablissant la justice des mineurs dans toute son exceptionnalité, en limitant les fichiers et leur usage à des fins proportionnées, contrôlables et à la finalité établie.

     

    Reconstruire des services publics qui soient à la disposition de tous et auxquels tous doivent avoir accès, lancer un plan d’action pour l’hébergement d’urgence et le logement social, construire une justice fiscale et sociale qui assure la progressivité de l’impôt et la redistribution des richesses.

     

    Construire une autre Europe, aux institutions démocratiques, dégagée du dogme de la concurrence, et ouverte sur le monde.

     

    La LDH, au cours des mois à venir, portera ces revendications comme autant de conditions nécessaires pour que notre société cesse de produire de l’injustice et de l’exclusion, pour que se construise l’espoir d’une société plus solidaire et plus libre.

  • Notre avenir est l’affaire de toutes et de tous !

    Appel de la LDH
    L’élection présidentielle a lieu ces 22 avril et 6 mai ; elle sera suivie des élections législatives les 10 et 17 juin. La Ligue des droits de l’Homme appelle les citoyennes et les citoyens à s’approprier ces élections et à voter.

    La Ligue des droits de l’Homme, qui combat depuis 1898 pour les droits politiques et sociaux de tous, Français et étrangers, n’a pas pour tradition de s’exprimer sur le vote avant le premier tour de la présidentielle.

    Aujourd’hui, elle le fait avec gravité, en pleine conscience de ses responsabilités, sur la base des valeurs républicaines qu’elle défend et avec la diversité des choix et sensibilités politiques qui la caractérisent.

    En juin 2005, face à une loi arbitraire réservant un sort inhumain aux étrangers, la Ligue des droits de l’Homme alertait sur les risques que cette politique faisait peser sur notre démocratie et sur la République. Dans une démarche exceptionnelle, elle lançait un « appel à l’insurrection des consciences ».

    En mai 2007, sous l’impulsion directe de Nicolas Sarkozy, ex-ministre de l’Intérieur devenu président de la République, son gouvernement adoptait une série de mesures liberticides, asphyxiant la démocratie, construisant une société de méfiance, de surveillance et d’exclusion, bafouant la justice ainsi que la dignité et les valeurs de la République. Au point qu’en 2009, la Ligue des droits de l’Homme lançait un véritable cri d’alarme sous forme d’une campagne de mobilisation citoyenne, proclamant « Urgence pour les droits, urgence pour les libertés ! ».

    En cinq ans, l’action du président de la République − à nouveau candidat − s’est partagée entre le sarkozy-je-ne-vous-decevrai-pas.jpgmauvais et le pire : stigmatisations des populations fragilisées par les crises, agressions contre les organisations syndicales, exaltation de la xénophobie portée par le funeste débat sur « l’identité nationale », refus obstiné de mettre en débat les choix d’austérité, de débattre de l’emploi, des droits sociaux, régulièrement donnés comme les sujets principaux de préoccupation, avant la sécurité et l’immigration, pourtant cyniquement mis en avant pour tenter de rallier des voix sur l’unique base de la peur.

    La Ligue des droits de l’Homme considère que poursuivre dans cette voie constituerait une menace des plus graves pour la République. C’est pourquoi, elle appelle les électrices et électeurs à refuser que soit poursuivie − et a fortiori aggravée − la régression des droits et des libertés, la xénophobie d’Etat et l’autoritarisme, la mise en cause de l’égalité des citoyens.

    Elle les appelle à exprimer dans les urnes leur volonté de retrouver le vrai visage de la République, et à rester mobilisés au-delà des élections.

  • Gens du voyage : Pour la LDH, le respect réciproque passe par un dialogue véritable

    La LDH de Vouziers réagit à l’article de l’UNION du 4 avril 2012 intitulé « le ras le bol du maire »

    « Face aux nuisances provoquées par les gens du voyage » tel est le sous titre – ou plutôt le sur titre qui annonce l’article. Ainsi, le ton est donné d’emblée, pour le Maire les problèmes n’existent que d’un seul côté. Mais comme si cela ne suffisait pas, deux grandes photos illustrent ces « nuisances » et le « sans gêne » des gens du voyage alors qu’une petite vue des caravanes sur la plate forme du carrefour de Sainte-Marie, tout en bas de la page, montre –ou plutôt ne montre pas- les conditions déplorables dans lesquelles elles stationnent. Parce qu’elles y stationnent, contrairement à ce qui est dit dans l’article.

    Seulement voilà, les « gens du voyage » ne veulent pas forcément du choix qui leur est imposé. Quand on a une habitation aussi mobile, pourquoi devoir se coller à des voisins avec qui on n’a pas d’affinités ? Cela, tout le monde le savait avant même les premières ébauches du schéma départemental sur l’accueil des gens du voyage. Et si on en est arrivé aujourd’hui à cette situation insupportable pour tous, c’est justement parce que, de la part des représentants de l’Etat comme des élus, la Loi Besson du 5 juillet 2000 n’est toujours pas appliquée douze ans après et ne le sera qu’en deçà du nécessaire et en dépit du bon sens et du respect de la dignité humaine (l’excellent dossier de l’UNION du 22 janvier 2011 intitulé « Gens du voyage : le zéro pointé des Ardennes » témoignait de l’hypocrisie des représentants de l’Etat et des élus et annonçait ce gâchis).

    Il ne s’agit pas de poser un regard angélique ni de nier la réalité. Mais qu’on arrête de stigmatiser toute une catégorie de population ! Lors d’un rassemblement de la Ligue des Droits de l’Homme derrière la Mairie de Vouziers, alors que nous proposions une pétition sur les droits, un passant nous fit remarquer en apposant sa signature, que bien qu’il ne se sente pas concerné, il faisait lui aussi partie des gens du voyage. C’était un forain présent sur la fête patronale. D’autres, plus ou moins contraints, se sédentarisent et vivent en appartement ou en maison. Ceux-là non plus ne squattent pas les trottoirs.

    Quant aux détritus abandonnés, ils sont loin d’être l’apanage des gens du voyage : il suffit de regarder le bord des routes et les décharges sauvages dans les creux de vallons…sans parler des incivilités et autres atteintes à la loi, les exemples ne manquent pas.

    Imagine-t-on de recevoir, même une seule journée, des touristes dans un camping, des festivaliers à un concert sans aménagements de base ? (Eau, toilettes, évacuation des ordures,…) Ce serait intolérable et à la source de problèmes d’hygiène et de salubrité publiques. Et il serait possible de laisser vivre des dizaines d’années des familles avec enfants et personnes âgées sans ce minimum de services.

    Les difficultés de cohabitation sont inévitables entre deux communautés dont les modes de vie sont éloignés. Elles ne se règleront qu’avec une écoute des différentes parties, et la mise en place de solutions qui tiennent compte de chacun.

    Si des actes illégaux sont commis, ils doivent recevoir une réponse identique quel qu’en soit l’auteur présumé. La police et la justice doivent donner l’exemple, sans stigmatisation et sans refus de prendre en charge les difficultés constatées.

    Nous pouvons entendre le désarroi du maire de Vouziers. Mais si l’aménagement de l’aire d’accueil n’est pas une obligation pour sa ville, il serait préférable, au lieu d’attiser les rancœurs, qu’il exerce une influence positive sur les élus de la communauté de communes dont il fait partie : la compétence « gens du voyage » doit y être exercée dans un souci de paix sociale et de respect de la dignité humaine.

     

    La section vouzinoise de la LDH

     

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    Le stationnement des "gens du voyage" à Vouziers (Photo d'archive)

    Cliché l'An Vert, droits réservés

  • Mali : non au coup d’Etat ! Pour le retour à la légalité constitutionnelle

    Communiqué LDH
    La LDH, Ligue française des droits de l’Homme et du citoyen, exprime sa plus vive préoccupation face au coup d’Etat militaire perpétré le mercredi 21 mars au soir à Bamako, capitale du Mali.

    Ce coup d’Etat intervient alors que le Mali est engagé dans le processus de préparation des élections topelement.jpgprésidentielle et législatives et qu’il est d’autre part confronté, depuis plus de deux mois, dans le Nord, à une situation de guerre qui a conduit plus de 200 000 personnes à fuir leur domicile et à se réfugier, pour une partie d’entre elles, dans les pays voisins. Le coup d’Etat que vient de connaître ce pays, alourdit les difficultés des populations et porte un coup aux progrès réalisés depuis 1992 pour construire un Mali démocratique ; il risque de fragiliser gravement le processus démocratique en construction en Afrique de l’Ouest.

    La LDH apporte son entier soutien à son organisation sœur l’Association malienne des droits de l’Homme (AMDH), et demande avec elle la restitution du pouvoir aux autorités civiles, la garantie de l’intégrité physique de toutes les personnes et la libération immédiate de celles qui ont été interpellées dans l’illégalité. La LDH avec la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH), l’Union interafricaine des droits de l’Homme (UIDH) et l’AMDH, exige le retour à l’Etat de droit et à la légalité constitutionnelle.

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  • Logement : une politique à coucher dehors

    Communiqué LDH

    La Ligue des droits de l’Homme appelle à participer aux manifestations du 10 mars pour une autre politique publique du logement au rebours de ce qui s’est fait pendant des années, une politique à coucher dehors au sens propre pour tant de gens.

    La crise du logement frappe des millions de personnes en raison du prix des loyers, du manque de logements sociaux, et d’une orientation vers les profits du marché immobilier et non pour la demande sociale. La Cour européenne des droits de l’Homme le disait déjà en 1986 (Arrêt James du 21 février) : « le logement [est] un besoin primordial dont on ne saurait abandonner la satisfaction aux forces du marché ». 25 ans après, la sentence reste toujours valide. Se loger est pour chacun une nécessité vitale. Spéculer sur cette nécessité pour faire du logement une marchandise rentable est particulièrement scandaleux.

    La Ligue des droits de l’Homme dénonce donc le désengagement de l’Etat qui se traduit par l’absence de mesure de relance massive de la construction du logement social accessible aux ménages les plus modestes. Cette scandaleuse absence de volonté politique renvoie de fait le droit effectif au logement au rayon des moulinets de tribune.

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    Pourtant sans logement ou mal logés, elles et ils ne sont pas sans droits !

    La Ligue des droits de l’Homme demande un moratoire afin qu’à la date du 15 mars, qui marque la possibilité légale de pratiquer des expulsions locatives, aucune ne soit opérée sans relogement ou hébergement ; que des familles avec enfants, des sans-abris toujours plus nombreux, soient condamnés à vivre dans la rue, à errer d’habitats insalubres en abris de fortune à cause du manque de logements et d’hébergements en nombre suffisant est un scandale auquel il faut mettre fin.

    La LDH demande par ailleurs qu’il soit mis fin à un système des hébergements qui contraint les gens à errer quotidiennement d’un foyer d’hébergement à un autre, sans considération pour le lieu de travail ou celui de la scolarisation des enfants.

    Cette situation qui sévit depuis des années, constitue une atteinte intolérable à la dignité des personnes. Elle doit changer. Loger les habitants, tous les habitants, est une responsabilité première de l’Etat républicain ; elle relève d’une volonté engageant la puissance publique dans une perspective globale associant les politiques de la ville, de l’urbanisme, du foncier, de l’habitat, et de l’aménagement du territoire. Un habitat digne pour chacun, garanti par la solidarité du corps social, est une condition indispensable à l’accès à une citoyenneté effective.

    C’est pourquoi, La Ligue des droits de l’Homme appelle à manifester le 10 mars, partout en France pour une autre politique du logement qui répondent aux besoins des sans-logis et des mal-logés.

    A l’appel de la Plateforme logement des mouvements sociaux (25 associations et syndicats), avec le soutien d’ organisations politiques (EELV, Front de Gauche, NPA, PG), avec la participation de la Ligue des droits de l’Homme, des manifestations se dérouleront dans plus de vingt villes, samedi 10 mars (Amiens, Angers, Bordeaux, Clermont Ferrand, Forcalquier, La Rochelle, Lille, Lorient, Marseille, Mulhouse, Nancy, Nantes, Notre Dame des Landes, Paris, Poitiers, Rennes, Toulon, Tours …)