La commémoration du 11 novembre a toujours été l'occasion d'une cérémonie importante à Vouziers. Le monument aux Morts de la ville rappelle aux regards des passants la liste des 120 disparus lors du premier conflit mondial. Mais, en ce jour anniversaire de la fin de la guerre, ces noms sont lus à haute voix, et ces patronymes, encore bien présents dans les familles vouzinoises, résonnent d'une manière particulière. Car cette guerre a représenté une horreur absolue, en particulier pour les combattants de l'avant. Si cette cérémonie a pour but de rendre hommage aux Morts, et au courage des "Poilus", elle ne peut oublier l’absurdité de ces combats entre deux peuples voisins qui ont sacrifié une partie de leur population sur l'autel du nationalisme, avant de pouvoir construire un avenir commun.
C'est aussi le sens de la présence des délégations tchèques et slovaques en terre vouzinoises. C'est l’héroïsme des volontaires tchécoslovaques dans les combats de Chestres, Terron et Vandy qui a permis l'émergence d'un Etat indépendant à la fin de la guerre. Le général Maly, attaché militaire de l'ambassade tchèque l'a souligné dans sa prise de parole en fin de cérémonie.
Mais le moment le plus émouvant restera la lecture de lettres de soldats par de jeunes Vouzinois. Pris dans la tourmente infernale, ces hommes restent lucides sur ce qu'ils vivent et s'interrogent souvent sur l'utilité de ces combats meurtriers.
Un échange bref et spontané avec des soldats ennemis brise les certitudes : ce sont des hommes comme nous qui se trouvent en face, et qui doivent supporter les mêmes souffrances.
100 ans après cette année 1915, la plus meurtrière de la guerre, il y a de quoi réfléchir aux conséquences du nationalisme exacerbé et de la haine de l'autre.
Voici des images de la cérémonie de Vouziers :
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