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precarite

  • À La Réunion, un après-cyclone douloureux pour les plus précaires

    Reportage de Par Franck Cellier, Philippe Nanpon et Jéromine Santo-Gammaire de Parallèle Sud, publié par Reporterre (extraits).

    Alors que l’alerte rouge n’était pas encore levée mardi 16 janvier au matin — elle ne l’a été qu’à midi — le soleil réapparaissait timidement. Le cyclone Belal s’éloignait de La Réunion. « Les dégâts sont limités, grâce à l’anticipation et à la sécurisation devant un phénomène qui s’annonçait comme un monstre cyclonique », dit Emmanuel Séraphin, maire de Saint-Paul, la commune la plus étendue de l’île. Il a supervisé les travaux de déblaiement à la Saline où un glissement de terrain a bloqué la route départementale.

    Sur l’île, son soulagement est largement partagé. Après avoir survolé le territoire en hélicoptère et s’être concerté avec ses services, le préfet Jérôme Filippini, a exprimé son impression qu’il n’y aurait que « quelques cas limités » de personnes ayant perdu leur maison. Un mort durant le passage du cyclone, sans domicile fixe, est tout de même à déplorer. La cellule de crise sur la thématique des « solidarités » va également rester active pour répondre aux urgences sociales avec une vigilance particulière sur les risques accrus de violences intra-familiales.

    Un peu plus de 600 personnes se sont rendues dans 161 centres d’hébergement ouverts pour l’occasion. De nombreux autres habitants de logements précaires se sont réfugiés chez des proches. Parmi eux, Jade, une habitante qui a ressenti une forte anxiété à l’annonce de l’alerte violette, avec l’interdiction de sortie des secouristes : « Est-ce que je reste dans ma petite case en tôle ou je descends chez maman-papa dans la case en dur ? » Et ses amis de lui conseiller la sécurité en lui faisant remarquer qu’elle avait de la chance de disposer d’une solution de repli.

    Les populations les plus pauvres de l’île vivent souvent dans des cases fragiles, une vulnérabilité que le cyclone est venu brutalement rappeler. De nombreux appels inquiets, venant de personnes qui craignaient d’être piégées, ont ainsi afflué dans les mairies et sur les radios.

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  • Communiqué commun concernant les arrêtés municipaux anti-précaires

    Si aujourd’hui la politique communale conduite dans certains points du territoire tend à écarter les personnes sans-domicile – pratiquant ou non la mendicité – des quartiers centraux les plus fréquentés, cette volonté est renforcée à l’approche de la période estivale, comme à celle de forts afflux touristiques, afin de préserver la tranquillité des touristes, des commerçants et l’image d’une ville. 

    En effet, de nombreux maires usent de leurs pouvoirs de police pour prendre des arrêtés qui ne sanctionnent plus seulement le trouble à l’ordre public, mais les comportements que peuvent adopter les personnes en situation de précarité sociale et économique dans l’espace public : l’occupation prolongée du domaine public, la sollicitation des passants, la station assise ou allongée, la consommation d’alcool, la présence de chiens, pour ne citer que les plus courants.

    Malgré la multiplication de recours juridiques ces dernières années pour faire annuler ces mesures, et les victoires judiciaires pour condamner les villes en question, le phénomène ne faiblit pas.

    Ces arrêtés sont le fruit de politiques fondées sur des stéréotypes qui tendent à exclure la pauvreté, sans la résorber, du siège social que constitue la rue.

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  • Plan de relance : les plus précaires, une fois de plus ignorés !

    Communiqué du collectif "alerte", dont voici un extrait de sa présentation sur son site.

    (...)ALERTE a pour objectif l’éradication de la pauvreté - prioritairement de la grande pauvreté - et de l’exclusion. Il s’appuie sur un objectif de reconnaissance des droits fondamentaux, dans le respect de l’égale dignité de tous les êtres humains, en promouvant l’accès de tous aux droits de tous. Pour ALERTE, la lutte contre la pauvreté et l’exclusion doit être une réelle priorité nationale, globale et durable.

    Le collectif plaide également pour la participation systématique des personnes concernées dans l’élaboration des politiques publiques. (...)

     

    Le gouvernement, à travers le plan de relance économique qu’il vient de présenter, n’a une nouvelle fois pas pris la mesure de la réalité vécue par 9 millions de nos concitoyens, dont 3 millions d’enfants. En effet, moins de 1 % des 100 milliards débloqués dans le cadre de ce plan est dédié aux plus précaires.  Les associations de lutte contre l’exclusion s’étonnent que, malgré la promesse de Jean Castex de proposer des « dispositions extrêmement ambitieuses pour les Français », le gouvernement ait une nouvelle fois fait l’impasse sur les plus pauvres, pourtant premières victimes de la crise sanitaire. Le collectif ALERTE rappelle donc de nouveau l’urgence de développer des politiques ambitieuses afin d’éradiquer structurellement la pauvreté dans notre pays.

    Perte d’emplois et de revenus, réduction de l’activité, augmentation des charges pendant le confinement, endettement, impayés de loyer, réduction drastique du reste à vivre qui pousse de plus en plus de gens vers les lieux de distribution alimentaire, rupture scolaire, surmortalité : les personnes en situation de précarité sont les premières à subir les effets de la crise alors que leur conditions de vie étaient déjà critiques auparavant, comme l’a souligné à de nombreuses reprises le collectif ALERTE. Nous sommes aujourd’hui face à une aggravation, un basculement et un ancrage d’une frange de la population dans la grande précarité. Alors que la paupérisation des 15-30 ans s’accélère, le plan de relance ne comporte aucune mesure qui leur garantisse un emploi stable et un revenu décent. Il faut agir maintenant !

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  • Loppsi 2 : refusons l'expulsion des habitants de fortune

     

    Extraits de la tribune parue dans "Le Monde"

     

    Au moment où repasse à l'Assemblée nationale la Loppsi 2 (loi d'orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure) qui dans son article 42 Ter rend quasi-automatique l'expulsion des habitants de fortune nous pouvons malheureusement en prévoir les conséquences. Les équipes d'ATD Quart Monde sont en relation avec des familles qui, après avoir été expulsées de HLM pour insuffisance ou irrégularité de revenus, ont réussi à trouver, après plusieurs années, une certaine stabilité de résidence malgré un habitat précaire.

    mal-lo10.jpgOr, à la suite de ce qu'il est convenu d'appeler le "virage sécuritaire", consécutif au discours du président de la République à Grenoble, le 30 juillet 2010, elles se trouvent aujourd'hui jetées sur les routes sans aucune perspective de solution.

    Le mouvement ATD Quart Monde, comme d'autres associations, responsables politiques et courants spirituels de différentes sensibilités, a condamné publiquement les postures de stigmatisation d'individus et de groupes – comme les Roms et les gens du voyage –, qui sont directement contraires à nos valeurs et à l'expérience de vie des plus pauvres.

     

    (...)

    La tentative de choisir des boucs émissaires parmi les populations les plus fragiles est une manière archaïque de créer l'unité. Elle s'accompagne d'une augmentation du sentiment d'insécurité pour tous. Elle ajoute à la violence. Ces discours stigmatisants conduisent à une forme de discrimination non dite qui fait que des citoyens ordinaires en viennent à rejeter les enfants les plus démunis de leurs écoles, à refuser de soigner un porteur de carte CMU (couverture maladie universelle) ou d'embaucher un jeune au seul vu de son adresse, ou encore à s'opposer à la construction de logements sociaux ou d'aires d'accueil dans leur quartier.

    (..)

     

    Pierre-Yves Madignier, président d'ATD Quart Monde, et Marie-France Zimmer, militante d'ATD Quart Monde

  • Mal logement : cela ne s'arrange pas.

     La fondation "Abbé Pierre" s'intéresse en particulier aux personnes mal logées.

     

    Le constat est assez dramatique : la situation ne connaît pas d'amélioration, à l'inverse on constate que la précarité touche de nouvelles couches de la société. Les personnes concernées ne se résument pas au picto_carton_rouge_2.jpgclassique SDF vivant en marge, des familles pauvres et même appartenant aux couches moyennes peuvent basculer dans des situations dramatiques.

     

     

    La revue "Politis" écrit :

    Environ 3,6 millions de personnes non ou très mal logées, 5 millions en situation d’extrême fragilité et 900 000 habitations manquantes dans un pays où le droit au logement est inscrit dans la loi. Voilà, en substance, les conclusions du dernier rapport de la Fondation Abbé Pierre, sorti aujourd’hui 1er février. Pour l’organisation, « la crise a créé de nouvelles fragilités et a élargi le champs de ceux qui se retrouvent confrontés à des problèmes de logements. »