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abbe pierre

  • Le mal-logement au féminin

    Publié par la fondation abbé Pierre le 11.04.2023

    En plein centre de Lyon, « Passerelles buissonnières » et son équipe féminine salariée (une médecin, une juriste et une accueillante) concourent au mieux-être de plus d’une centaine de femmes exilées et isolées chaque année, en les accompagnant sur le long terme pour les aider à construire leur avenir : « Nous intervenons en binôme et avec le soutien de bénévoles qui animent les ateliers, pour favoriser le lien, l’échange ; pour libérer la parole. Depuis l’automne, nous voyons chaque jour plus de femmes à la rue frapper à notre porte, avec ou sans enfant. Nous avons ouvert un atelier de psychomotricité pour que le lien mère/enfant puisse être préservé, puisse s’épanouir » Cet hiver, alors que 275 enfants dormaient dehors, le maire de Lyon a demandé à l’État d’agir, l’hébergement des familles étant de son ressort. « Le problème s’est clairement aggravé, il n’y a pas assez de places en foyers pour ces femmes. La seule solution aujourd’hui, c’est l’hébergement citoyen, mais il n’est pas extensible et n’est pas toujours adapté », confie Marion Huissoud-Gachet, l’une des deux fondatrices de l’association.

    Une des premières femmes accompagnées par « Passerelles buissonnières » est Congolaise, cela fait 11 ans qu’elle vient à l’association. Errance, nuitées d’hôtels, séjours en foyer, hébergement chez des tiers, elle a connu toutes les formes de mal-logement et a été victime d’esclavage moderne. « Sa santé et celle de son fils se dégradaient peu à peu. Nous l’avons aidée à dire non, à refuser cette situation. » Kinésithérapeute dans son pays, elle a suivi une formation d’aide-soignante à Lyon et est aujourd’hui diplômée, mais toujours en attente de la régularisation de sa situation. « Tout le monde est perdant dans cette histoire : non seulement, on hypothèque la vie des gens, mais l’hébergement d’urgence coûte cher à la société, alors que cette femme peut travailler, qu’on la demande et qu’elle pourrait se loger à Lyon » note Marion. Rien que dans le département du Rhône, le coût de l’ensemble des dispositifs d’hébergement d’urgence dépassera les 100 millions d’euros en 2023… auxquels il faudra ajouter les coûts liés aux soins, dus à la dégradation de la santé des personnes mal logées. « Nous le voyons, le mal-logement tue à petit feu. »

    À Nice, une autre structure dédiée aux femmes et soutenue par la Fondation a ouvert ses portes fin octobre. Ouverte de 8 heures à 18 heures, du lundi au vendredi, c’est le seul accueil de jour de la ville dédié qui leur est destiné. Self défense, ostéopathie, relooking, cuisine… des ateliers collectifs sont organisés, en complément d’une aide personnalisée (santé, aide juridique et administrative, insertion…). En 3 mois, les deux salariées d’«Oasis » et leurs bénévoles ont accueilli 58 femmes, de 18 à 60 ans. « Outre des services de base (petit déjeuner, repas du midi ; vêtements, laverie…), l’objectif ici, c’est d’offrir un lieu de sécurité aux femmes, un lieu où elles n’ont plus à cacher leur féminité pour survivre et où elles retrouvent la force d’avancer. Beaucoup d’entre elles se sont retrouvées à la rue pour fuir la violence », précise Tanja Jakic, la fondatrice.

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  • La Fondation Abbé Pierre dénonce une reprise forte des expulsions sans solution en 2021

    Alors que débute la trêve hivernale des expulsions, le bilan des expulsions de l’année 2021 s’avère décevant et inquiétant. D’après le ministère du Logement, au 30 septembre, 6 600 ménages ont été expulsés de leur logement en 2021. Un chiffre qui devrait dépasser les 8 000 ménages à la fin du mois d’octobre (contre 16 700 en 2019 et environ 3 500 en 2020).

    La crise sanitaire avait conduit le gouvernement à prolonger la trêve hivernale des expulsions jusqu’au 31 mai dernier et à proposer certaines mesures visant à éviter une explosion des expulsions en cette année 2021. Si elle a salué ces mesures, la Fondation Abbe Pierre constate, à la veille de la nouvelle trêve hivernale, qu’elles n’ont pas été suffisantes.

    D’après le ministère du Logement, par exemple, les expulsions sèches, sans relogement ni hébergement, ont représenté 73 % des expulsions du mois de juin (puis 23 % en juillet et en août), au mépris de l’instruction interministérielle du 26 avril 2021. Cette dernière a été appliquée inégalement selon les territoires, comme si certains préfets agissaient selon leur bon vouloir, et s’est souvent traduite par la mise à disposition d’hébergements temporaires, le jour même de l’expulsion, sans anticipation ni pérennité.

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  • Triste record : 15 993 expulsions en 2018 (+2,9% en 1 an)

    Communiqué de la fondation Abbé Pierre

    La trêve hivernale intervient le 1er novembre dans un contexte dramatique concernant les expulsions locatives. En 2018, 15 993 ménages – soit plus de 36 000 personnes – ont été expulsés avec le concours de la force publique (contre 15 547 en 2017). C’est un record historique et une augmentation sans précédent de 41% depuis 10 ans et de 152% depuis 2001. Ces chiffres ne comptent pas les ménages, estimés entre 2 et 3 fois plus nombreux, qui sont partis en amont de l’arrivée des forces de l’ordre, contraints par la procédure.

    Seuls signes encourageants : la baisse des assignations au tribunal et des décisions de justice prononçant l’expulsion, remarquée depuis maintenant trois ans.
    En 2018, les assignations sont passées sous la barre des 155 500 (158 5000 en 2017) et les décisions sous celle des 120 000 (contre 124 500 en 2017).

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  • Plus de 30 000 personnes expulsées en 2017, combien cette année ?

    Publié le 28/03/2019 par la fondation Abbé Pierre

    En cette fin de trêve des expulsions locatives, la Fondation Abbé Pierre exige une action forte.

    À quelques heures de la reprise des expulsions locatives, la Fondation Abbé Pierre fait un triste constat. 15 547 ménages – soit plus de 30 000 personnes – ont été expulsés avec le concours de la force publique en 2017 : un record historique. Avec une augmentation de 46 % en 10 ans, ce sont au total près de 300 000 personnes qui ont été effectivement expulsées manu militari au cours de cette décennie. Ces chiffres ne prennent pas en compte les milliers de ménages qui, intimidés par les procédures, sont partis sans attendre les forces de l’ordre. À partir du 1er avril, tous les ménages sous le coup d’une décision judiciaire d’expulsion (126 000 décisions par an, soit près de 300 000 personnes) sont à nouveau menacés de perdre leur logement.

    Pour dénoncer cette situation inacceptable et présenter ses propositions, la Fondation a organisé ce matin une action coup de poing devant le ministère du Logement en déployant un paillason géant indiquant "Bienvenue dans la rue : la trêve hivernale menace 30 000 personnes d'expulsions à ceux qui le foulent."

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  • Mal logement : cela ne s'arrange pas.

     La fondation "Abbé Pierre" s'intéresse en particulier aux personnes mal logées.

     

    Le constat est assez dramatique : la situation ne connaît pas d'amélioration, à l'inverse on constate que la précarité touche de nouvelles couches de la société. Les personnes concernées ne se résument pas au picto_carton_rouge_2.jpgclassique SDF vivant en marge, des familles pauvres et même appartenant aux couches moyennes peuvent basculer dans des situations dramatiques.

     

     

    La revue "Politis" écrit :

    Environ 3,6 millions de personnes non ou très mal logées, 5 millions en situation d’extrême fragilité et 900 000 habitations manquantes dans un pays où le droit au logement est inscrit dans la loi. Voilà, en substance, les conclusions du dernier rapport de la Fondation Abbé Pierre, sorti aujourd’hui 1er février. Pour l’organisation, « la crise a créé de nouvelles fragilités et a élargi le champs de ceux qui se retrouvent confrontés à des problèmes de logements. »