Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

fermeture collège

  • Un opposant aux fermetures en grève de la faim

    Suite à la lettre ouverte au Ministre de l'Education Nationale que nous avons publiée hier, un membre du collectif, Emmanuel Jacquemin a décidé d'entamer une grève de la faim à partir de ce jour.

    Voici sa déclaration publique faite devant la mairie de Le Chesne ce matin.

    Le Chesne écoles 06..2013 018.jpg

    Mes premiers mots et mes premières pensées sont pour Madame Dromzee, Proviseure du lycée de Bazeilles, à qui je dois des excuses publiques et à qui je dois demander pardon pour les mots blessants que j’ai été amené, dans l’emportement de notre combat, à lui adresser. Car notre mouvement pacifique pour la sauvegarde de nos écoles, est avant tout inspiré par des valeurs : de solidarité, d’équité, mais aussi de respect des personnes et des principes démocratiques.

     

    C’est précisément au nom de ces valeurs mêmes, que nous sommes conduits aujourd’hui à dénoncer, après plusieurs mois de lutte, un dysfonctionnement grave et sans précédent du dialogue démocratique sur la question scolaire dans notre département.

     

    Depuis plus d’un an désormais, les autorités du Rectorat de l’Académie de Reims, représentées dans notre département par M. Patrice Dutot, Directeur Académique des Services de l’Education Nationale, se sont engagées, en toute méconnaissance des réalités géographiques et au nom d’une logique comptable aveugle aux spécificités de nos territoires, dans la mise en œuvre à marche forcée d’un véritable processus de désertification scolaire de ce département, compromettant, sous couvert d’optimisation des moyens, l’égalité d’accès de nos jeunes à une éducation de qualité : fermeture des séries générales du lycée de Bazeilles, mutualisation/transfert de la filière littéraire du lycée de Givet, mettant en péril à court terme l’avenir de cet établissement, remise en question arbitraire des collèges multisites de Buzancy-Grandpré et Le Chesne, etc… Autant de projets mortifères pour l’avenir de nos territoires et de leur jeunesse, auxquels parents d’élèves, enseignants, élus et citoyens, rassemblés dans un mouvement large et convergent, se sont opposés sans relâche.

    A cette protestation pacifique, argumentée et souvent porteuse de propositions alternatives délibérément ignorées, les autorités du Rectorat de l’Académie de Reims n’ont répondu que par l’instauration d’un dialogue en trompe l’œil, dissimulant à grand peine leur complète surdité aux objections les plus rationnelles. Cette posture arrogante, confinant parfois au mépris et à la provocation, fut aggravée par l’emploi, de la part de M. le Directeur Académique des Services de l'Education Nationale des Ardennes, de méthodes par-dessus tout inacceptables venant de représentants d’une institution censée œuvrer à la transmission des plus hautes valeurs de la République. Ainsi l'utilisation du lien de subordination pour faire pression sur des citoyens élus de base, sur des partenaires de l'Education Nationale, sur des enseignants parents d'élèves, sur des enseignants, portant gravement atteinte aux principes les plus élémentaires du dialogue démocratique, a achevé de ruiner, à nos yeux, la crédibilité de cet interlocuteur.

     

    C’est pourquoi, mus par le seul souci de l’avenir de nos jeunes et de notre territoire,Le Chesne écoles 06..2013 006.jpg et acculés par une posture d’intransigeance de ses représentants dans notre région qui conduit à l’impasse, nous avons été conduits à interpeler Monsieur le Ministre de l’Education Nationale, afin d’obtenir la suspension des projets de fermeture précités et la restauration, par la levée de toutes les menaces ou mesures discrétionnaires susmentionnées contre les personnes, des conditions d’un véritable dialogue respectueux des citoyens et de leurs droits. L’absence de réponse du Ministère à ce jour, m’a conduit à prendre la décision exceptionnellement grave d’entamer à compter d’aujourd’hui une grève de la faim, avec le soutien des usagers, élus et enseignants rassemblés dans le collectif 08 « Sauvegardons nos écoles ». Monsieur le Ministre, à l’heure où vont rouvrir à l’Assemblée Nationale les débats parlementaires sur une loi de refondation de l’école que vous avez voulue refondation de la République par l’école, pourrez-vous tolérer que perdure plus longtemps, dans un département en souffrance, une situation qui fait injure aux valeurs de cette République autant qu’au choix réaffirmé par le Président de la République de refaire de l’éducation de notre jeunesse une priorité de la nation ?

  • Collèges : âge tendre et langue de bois.

    Dans notre note du 07 février, nous avons soulevé le problème des moyens à mettre à disposition des collèges pour permettre la poursuite du fonctionnement des sites existants.

    Nous nous sommes dès ce moment inquiété de la dotation qui devait être fournie par le recteur pour les collèges multisites. Nous avions écrit dans cet article :"Pour fonctionner à la rentrée, les sites ont besoin de moyens suffisants. Et le recteur ne s'est à aucun moment engagé à les fournir. Les conseils d'administration vont devoir répartir les dotations du recteur pour organiser la rentrée 2013/2014. Sans moyens suffisants, il n'est pas possible que les deux sites soient maintenus".

    La dotation horaire est le nerf de la guerre, puisqu'elle donne les nombres d'heures d'enseignement allouées aux établissements. Il en découle un nombre de professeurs et un nombre de classes possibles par collèges.

    Depuis 2001, cette dotation horaire est "globalisée" ce qui revient à pénaliser les multisites. Dans une question écrite, André Chassaigne, député communiste du Puy de Dôme interrogeait le ministre sur les difficultés à venir.

    Il écrivait "l'attribution d'une dotation horaire globalisée unique entraînerait automatiquement des dotations horaires en forte baisse, puisque calculées sur une prise en compte globalisée des effectifs par division. Il l'interroge sur les préconisations qu'il pourrait donner pour lever cette inquiétude en garantissant une prise en compte spécifique de la dotation horaire de chaque site."

    age-tendre-et-tetes-de-bois.jpgLa réponse du ministère vaut son pesant de cacahouètes en matière de langue de bois:

    "L'inspecteur d'académie, directeur des services départementaux de l'éducation nationale, propose une organisation, qui, si les effectifs d'élèves le permettent, peut comporter le maintien sur chaque site de tous les niveaux de formation. Il répartit en conséquence les dotations horaires globalisées, dans le cadre de sa responsabilité départementale dans la gestion des moyens des collèges. Les autorités académiques peuvent également envisager, à l'instar de l'organisation des sections d'enseignement général et professionnel adapté et des sections d'enseignement professionnel, la possibilité administrative de maintenir pour chaque site son code propre du Répertoire national des établissements (RNE) pour permettre notamment aux élus au conseil d'administration d'avoir une vision facilitée de la structuration de la dotation horaire allouée au collège multisites, et à l'administration d'optimiser la gestion des personnels, notamment en matière de mouvement et de compléments de service."

    Suite aux nombeuses protestations qui ont suivi les projets de fermeture de Buzancy et du Chesne, le Recteur a reculé en mettant en place des commissions de réflexion et en accordant un sursis aux deux sites. C'est du moins ce que tout le monde a entendu lors de la réunion du 05 février.

    Personne n'a entendu lors de cette réunion que le Recteur mettrait les moyens nécessaires à cette organisation. En appliquant mécaniquement la dotation horaire globalisé, le Recteur sait parfaitement ce qu'il fait : il rend impossible le maintien du fonctionnement des multisites , sur la base de ce qui existait jusqu'alors.

    Le conseil d'administration du collège Vouziers- Le Chesne était réuni hier, et il a été mis devant cette impossibilité de fonctionnement. Le CA a refusé de voter cette dotation et sa répartition, mais il n'a pas le pouvoir de l'augmenter.

    Les parents d'élèves avaient été au courant de ce problème, et avaient alerté notamment le député.

    Celui-ci a interpellé le Recteur en ces termes :

    ardennes,recteur,buzancy,fermeture collège,dasen,le chesne"En ce qui concerne les collèges, lors de la réunion du mardi 5 février dernier, en présence de Monsieur le Préfet des Ardennes, a été défini un processus de travail avec votre engagement du maintien des sites du Chesne et de Buzancy à la rentrée 2013.

    Vous avez d'ailleurs convenu qu'aucune évaluation de ces collèges multisites n'avait été effectuée.

    Or hier soir, Monsieur le Directeur Académique est allé rencontrer les parents d'élèves du Chesne. Il leur a expliqué que la dotation horaire qu'il accordera pour la rentrée 2013 ne permettra pas la poursuite du fonctionnement des deux sites, en contradiction avec les engagements pris jeudi.

    Que se passe-t-il ?"

    On peut tirer plusieurs conclusions de tout cela :

     - La disparition des multisites est programmée depuis plusieurs annnées, la dotation horaire globalisée organisant légalement cette disparition (au fait, qui a voté ce texte ?)

     - Le Recteur et le DASEN mettent en place localement cette orientation, on ne peut leur en vouloir, c'est leur fonction.

    - Le repli tactique du 5 février ne change rien à la volonté de fermer les sites, et tous les moyens seront bons pour y arriver (ruse, gain de temps, division des opposants, ...).

    Tant qu'une volonté claire et forte ne se sera pas manifestée au niveau ministériel, les représentants du ministre dans les territoires ne modifieront pas leur point de vue.

    Leur analyse aussi bien que leur but sont clairs: pour eux il faut fermer les "petits" collèges.

  • Paroles de Recteur : la bourse ou la vie .

    La fermeture des collèges ruraux de Buzancy et  du Chesne aurait dû se passer sans trop de réactions, c'est du moins ce que devait penser le Dasen il y a quelques mois.

    Fort du soutien du Président du Conseil Général, espérant en une lassitude des populations locales, jouant sur les divisions existantes, il croyait avoir trouvé une fenêtre de tir idéale pour mener à bien ces fermetures programmées depuis des années. Les événements ne lui ont pas donné raison, et les réactions ont largement dépassé les prévisions des experts.

    La mobilisation très forte a donc abouti à la réunion du 5 février à Charleville où le Recteur a repris la main. Il y a bien un recul tactique puisque le communiqué du Recteur affirme : "On ne touche pas aux 4 sites à la rentrée 2013" mais il ajoute dans la même phrase "et on ne s’interdit pas de faire évoluer l’organisation des multi-sites, pour cette même rentrée, si les groupes de travail mis en place montrent qu’il y a un intérêt pour la réussite des élèves". Notons que le comité de pilotage des 3  groupes de travail sera mis en place par le Dasen (neutralité garantie !).

    Dans ce communiqué, on lit plus loin :"L’objectif de cette rencontre ? Rétablir le dialogue entre les élusphilippe_pierre_cabourdin_large.jpg locaux et les autorités académiques concernant les projets de regroupement des collèges multi-sites Buzancy-Grandpré et Vouziers-Le Chesne." Il est donc évident que pour le recteur la réflexion doit porter sur le regroupement des multi-sites, en langage clair la fermeture d'un des sites. (Comment regrouper deux unités, si ce n'est en une seule ?).

    Le recteur a également pris la parole au 12/13, le journal régional de FR3 le 06 février dernier. (Voir le site de FR3).

    Il y affirme qu'il n'a pas changé d'avis, puisqu'il n'a jamais été question de fermer un collège. Pour lui, il s'agit uniquement de sites, preuve de sa vision administrative des choses, de son mépris ou de sa méconnaissance des réalités du terrain. Pense-t-il que les élèves  de Buzancy ou du Chesne vont dans un site ou dans collège ? Qui croit-il persuader en laissant croire qu'une fois le "site" fermé, il restera un collège dans ces cantons ?

    Il continue à trahir sa pensée en dénigrant les collèges actuels (taille de Buzancy, résultats et coût de Vouziers- Le Chesne).

    Voila pour la parole officielle, mais il y probablement pire dans le non-dit.

    recteur,collèges ruraux,fermeture collègePour fonctionner à la rentrée, les sites ont besoin de moyens suffisants. Et le recteur ne s'est à aucun moment engagé à les fournir. Les conseils d'administration vont devoir répartir les dotations du recteur pour organiser la rentrée 2013/2014. Sans moyens suffisants, il n'est pas possible que les deux sites soient maintenus. Le Recteur espère-t-il voir les CA saborder un site faute de dotation horaire suffisante, et faire ainsi la preuve de la justesse de son point de vue ?

    Au moyen-âge, les détrousseurs de grand-chemin laissaient à leurs victimes un choix difficile "la bourse ou la vie ?". Le recteur a laissé en vie les sites des collèges de l'Argonne, sous la pression des événements. Va-t-il essayer de remporter la bataille en fermant les cordons de la bourse? Les propositions qui seront faites au prochains CA des collèges donneront la réponse à cette question.

    recteur,collèges ruraux,fermeture collège

    Collège rural d'Argonne

  • Collèges ruraux : la mobilisation a payé, le recteur recule.

    Après des semaines de lutte, la tension était montée à son paroxysme ces derniers jours.

    Le succès incontestable de la manifestation de Buzancy samedi dernier a constitué le point d'orgue des actions menées par les défenseurs des collèges de Le Chesne et de Buzancy. Le niveau de mobilisation atteint, l'écho rencontré par ce combat localement et bien au-delà ont donné à la lutte une autre dimension. Le Dasen avait jusque là pris les choses de haut, regardé ces ruraux avec mépris et imposé ses directives prises à l'aune de ses propres certitudes.

    L'histoire a donc pris une dimension départementale, voire nationale. Certains commençaient à marcher sur des oeufs. L'intransigeance montrée par le Dasen ne permettait plus d'espérer un dialogue constructif entre lui et ses opposants. A ce stade, il devenait urgent de siffler un temps mort, de prendre une respiration, de "laisser du temps au temps".

    Une réunion élargie

    Ce mardi matin, une réunion réunissait à Charleville le Préfet, le Recteur, le Dasen et une très largele chesne,buzancy,collèges ruraux,dasen,fermeture collège palette d'élus locaux et nationaux. Après la manifestation de Buzancy, les opposants à la fermeture avaient réussi à faire admettre que le maximum de monde puisse être présent.

    Il y avait donc beaucoup de maires du secteur (plus de 30), le Président de la 2C2A, 4 conseillers généraux, le sénateur, le député, pour faire face aux autorités représentant l'Etat.  Le Dasen n'avait plus la part belle, d'autant que la présence du Recteur (son supérieur hiérachique) lui enlevait toute autorité. D'ailleurs c'est le Recteur qui a été au centre des discussions avec les élus du secteur.

    Ceux-ci ont mis la pression pour avoir une réponse simple : les sites menacés fermeront-ils à la rentrée 2013 ? En demandant une large concertation (qui aurait dû être mise en place au préalable), ils ont obligé le Recteur à admettre qu'elle était indispensable. Et pour organiser un vrai diagnostic du territoire, prendre l'avis de chacun et faire des propositions consensuelles, il fallait laisser le temps nécessaire.

    Finalement le Recteur a admis que les Conseils d'Administration des collèges ne pouvaient se prononcer maintenant. Il a déclaré publiquement qu'aucun site ne serait fermé à la rentrée 2013.

    Une victoire tactique, et un succès à confirmer.

    le chesne,buzancy,collèges ruraux,dasen,fermeture collègeDu côté des opposants on est bien entendu très heureux et soulagé de ce dénouement. Le couperet à une fois de plus failli tomber, mais le bourreau a du reporter sa tâche.

    Malgré tout rien n'est acquis, si ce n'est ce report. Il va falloir être vigilant dans la mise en place des commissions, travailler d'arrache-pied pour préparer les arguments. C'est un combat aussi difficile que celui qui  vient de se dérouler, car il va se situer sur le terrain de l'adversaire. Question manifestation et mobilisation, le Dasen jouait petit bras, fuyant les rencontres délicates. Sur les dossiers, les chiffres et les projections d'avenir, le Dasen ou son successeur pourront compter sur toute leur administration.

    Ce travail de commission devrait s'étaler sur plusieurs mois, et il ne faudra rien lâcher. In fine, chacun aura ses arguments et c'est une décision politique qui sera prise. Quelle sera l'ambiance politique localement et nationalement après les élections municipales de 2014 ? La réponse à cette question est probablement  la clef de la décision finale.

     

  • Buzancy : mobilisation réussie contre la fermeture des collèges

    Les opposants à la fermeture des collèges ruraux avaient décidé de faire de ce samedi une grande journée de manifestation.

    Ils ont gagné leur pari, et montré au Dasen (le représentant du ministère dans le département) que la partie était loin d'être terminée.

    Plusieurs centaines de personnes se sont concentrées sur Buzancy, venant principalement du canton mais aussi du canton voisin de Le Chesne. Pour celui-ci, la menace de fermeture du site local du collège est identique.

    La question du collège dépasse largement le cadre de l'Education Nationale, c'est pourquoi le thème de survie du monde rural a été beaucoup abordé. Ce qui explique également que la mobilisation ait touchée bien au-delà des parents d'élèves et des enseignants. C'est toute une population qui s'est sentie injustement attaquée par la décision du Dasen. Le peu de concertation (c'est un euphémisme) dont a fait usage M. Dutot, le Directeur en question, a augmenté la colère des habitants concernés.

    Les maires des communes qui dépendent de ces collèges ont menacé de présenter leur démission collective si le projet devait aboutir.

    Une entrevue avec le président du Conseil Général (qui a la compétence pour les collèges) et avec le supérieur hiérarchique du Dasen, le recteur de l'académie de Reims a été demandée. Un tel recours semble indispensable, le dialogue avec le Dasen paraissant impossible au stade actuel de l'évolution de la situation.

    Voici des images de cette manifestation (clichés de notre journaliste-photographe, droits réservés pour un usage commercial).

    Buzancy  b.JPG

    Le cercueil en tête de cortège.

    Buzancy  h.JPG

    La jeunesse également mobilisée.

    Buzancy c.JPG

    Devant la Mairie de Buzancy.

    Buzancy d.JPG

    Des banderoles nombreuses et une manifestation combative.

    Buzancy e.JPG

    C'est pas de l'amour, c'est de la rage!

    Buzancy f.JPG

    Les jeunes ruraux solidaires.

    Buzancy g.JPG

    La prise de parole du maire de Bar, à ses côtés le maire de Buzancy.

     

     

  • Paroles de Dasen : des voeux à la réalité

    A l'occasion de la cérémonie des voeux de la nouvelle année, le DASEN (Directeur Académique des Services de l'Education Nationale) a prononcé un beau discours.

    Il a en particulier déclaré : "L’échange et le dialogue sont les fondements qui nous permettront, à l’aube de cette nouvelle année, de rassurer et de mettre en œuvre, avec l’appui de nos nombreux partenaires, les innovations nécessaires pour assurer à chaque élève un parcours personnalisé qui le mènera sur la voie de sonBuzancy.jpg accomplissement d’élève et de citoyen. "

    Ce qui ne l'empêche pas de faire exactement le contraire dans la gestion de son territoire de compétence, c'est à dire le département des Ardennes.

    Il a décidé que certains collèges devaient fermer dès la rentrée prochaine, Le Chesne et Grandpré. Cette décision a été prise sans "l'échange et le dialogue" dont se prévaut M. Dutot. A moins qu'il ne considère que de répéter à plusieurs reprises son argumentaire devant différentes assemblées puisse être assimilé à un dialogue et à un échange.

    Au-delà de la forme, sa décision ne prend pas en compte la dimension structurante d'un collège dans un canton rural. On peut avoir toutes les batailles de chiffres que l'on veut sur les résultats scolaires, sur les dotations horaires, sur les temps de transport , etc ...

    250px-08_Arrondissement_de_Vouziers.pngMais une chose est certaine, la fermeture d'un collège signe souvent la disparition du dernier équipement structurant d'un canton. Dans un territoire très fragile comme l'Argonne, les conséquences à moyen et long terme peuvent être majeures. Le DASEN parle d'adapter les équipements à la démographie. Dans sa bouche, cela veut dire que la baisse de population justifie les fermetures. Il est nécessaire de porter un regard plus large sur notre Argonne, de faire une analyse globale des problèmes locaux. Il devient alors certain que le raisonnement s'inverse : la faiblesse (démographique, économique, structurelle,..) de l'Argonne nécessite le maintien d'équipements de base ( enseignement, santé, commerces,...).

    Pour le DASEN, les échéances approchent, et il s'exprime d'une manière qui laisse entendre que les choses sont tranchées. Ce n'est pourtant pas le cas, et les opposants montent en puissance.

    Récemment la section de Vouziers du PS s'est exprimée : "Face à la menace des fermetures de collèges de Le Chesne, Buzancy et Grandpré la Section du Parti Socialiste de Vouziers apporte son soutien à tous ceux qui s'opposent à l'éventuel projet de fermeture de ces sites. 

    (..)Nous ne pouvons adhérer à cette logique qui a pour conséquence de creuser encore davantage les inégalités entre les villes et les campagnes en favorisant la mise en concurrence des territoires entre eux. Plus que jamais en ces temps de crise, nous devons défendre un esprit de solidarité et affirmer notre opposition à la mise à mort de territoires affaiblis par une vision purement technocratique et court-termiste."


    Le groupe Europe Ecologie les Verts demande le soutien de C. Duflot, dans une lettre adressée à sa ministre de l'égalité des territoires : "Nous vous sollicitons pour vous inviter à déclarer officiellement que ces fermetures d’établissements ou de sites scolaires (...). Nous souhaiterions donc qu’il en soit ainsi et qu’un engagement écrit soit pris pour respecter dans tous les cas de figures la volonté des acteurs locaux et l’existence de ces établissements ou sites scolaires.

    Dans l’attente d’une réponse de votre part et d’un soutien officiel et publique sur ces questions avant 1er février prochain, nous restons à votre entière disposition pour répondre à toutes vos questions."

    Les opposants ne se contentent pas d'écrire, ils agissent aussi. Un groupe "Facebook" a été créé.

    Les élus locaux et les parents d'élèves se mobilisent. Les parents d'élèvent de Buzancy viennent de relancer leur association. Ils viennent de publier un appel :

     

    Association des parents  des écoles de Buzancy

     

    IMPORTANT

    CONTRAIREMENT AUX AFFIRMATIONS DU DASEN

    RIEN N’EST DECIDE !

    AFIN DE LUI PROUVER NOTRE DETERMINATION,

    NOUS NOUS RETROUVERONS

     

    LE MERCREDI 23 JANVIER 2013

    14H30 SOUS SES FENETRES

    (Inspection académique de Charleville)

     

    Un départ de la place deBuzancy

     en bus (gratuit) et covoiturage

    est prévu à 13h30

     

    PARENTS, ELEVES, HABITANTS ET ELUS,

    MOBILISEZ-VOUS  POUR :

     

    NOS ENFANTS !

    NOTRE QUALITE DE VIE !!

    NOTRE CANTON !!!

     

    PROUVONS-LEUR QUE NOUS SOMMES ENCORE

    MAITRES ET ACTEURS DE NOS DECISIONS.

     

    NE NOUS LAISSONS RIEN IMPOSER !

     

    Comme on le voit, la décision que souhaite prendre le DASEN est importante pour l'avenir des cantons ruraux. La mobilisation prend forme, l'affrontement sera frontal tant les positions sont opposées. Au final, c'est une décision politique qui sera prise. Les soutiens  du DASEN au ministère le lâcheront-ils ? Les opposants feront-ils assez de bruit pour se faire entendre en haut lieu ? Le dénouement se rapproche et chacun affûte sa stratégie.

  • Fermeture des collèges ruraux : les élus de Vouziers réagissent

    L'intention des autorités de l'Education Nationale de fermer des collèges ruraux ne fait pas de doute.

    En 2005, une première tentative soutenue par le président du Conseil Général avait échoué : le plan logo%20college.jpgglobal qui était présenté avait réuni contre lui de nombreux parents, des enseignants et des élus locaux. De nombreux Conseillers Généraux avaient fini par rejoindre cette position de maintien des collèges ruraux, laissant B. Huré isolé.

    En 2012, c'est le Dasen, (directeur académique des services de l'éducation nationale) qui relance la question. Selon le site officiel du ministère," Les DA-SEN  sont chargés d'animer et de mettre en œuvre dans le département la politique éducative du ministre chargé de l'éducation en liaison avec les recteurs d'académie".

    Comme le signalait F.Cappelle lors du débat au dernier conseil de communauté, il faudrait clarifier les choses entre les volontés du Dasen dans les Ardennes, et l'affirmation du Président de la République de faire de l'Education une priorité absolue.

    Lors du dernier Conseil municipal, on avait été surpris de ne pas voir de position affichée de la part des élus de Vouziers. Dans un communiqué que les services du Maire de Vouziers nous ont fait parvenir, cet oubli est rattrapé. Nous publions ci-dessous la totalité de ce texte :

    Les élus du Conseil Municipal de Vouziers souhaitent faire connaître publiquement leur soutien  au mouvement de défense qui s’organise pour le maintien du site du Collège dans la commune de Le Chesne ainsi que ceux de Grandpré et Buzancy.

    Nos territoires ont déjà souffert de regroupements qui étaient annoncés comme « une amélioration ou  un renforcement » du service public (GHSA, maternité, Tribunal…)  et qui se sont traduits dans les faits par un éloignement de l’accès à ces services publics accentuant des inégalités d’accès et contribuant à une dégradation de l’offre.

    Les collèges ruraux offrent des conditions d’encadrement, d’accueil et d’environnement où les problèmes sociétaux ne se concentrent pas autant.  Ils contribuent à un maillage essentiel du territoire. Si les moyens de télécommunications permettent aux enfants une fantastique ouverture sur le monde, la richesse de la proximité humaine offerte par nos territoires, sa bienveillance et sa singularité n’ont pas de prix et méritent d’être défendues.

     C_college.jpgOn peut remarquer que ce communiqué est beaucoup moins virulent que le texte publié par les élus du canton de Buzancy : Ces derniers mettent leur démission en menace si le Dasen s'obstine.

    Ce sont les élus du Conseil Municipal de Vouziers qui s'expriment, mais la position est-elle celle des élus majoritaires ou celle commune avec les élus d'opposition : en l'absence de signatures et de vote public, la question est ouverte.

    On peut également se demander si, le problème des collèges débordant largement les frontières du canton, une réaction commune de tous les élus concernés n'aurait eu pas plus de poids. Mais il faut tenir compte de l'attitude du conseil de communauté de la 2C2A qui n'a pas pris position lors de sa dernière séance de 2012.