Paroles de Dasen : des voeux à la réalité (20/01/2013)
A l'occasion de la cérémonie des voeux de la nouvelle année, le DASEN (Directeur Académique des Services de l'Education Nationale) a prononcé un beau discours.
Il a en particulier déclaré : "L’échange et le dialogue sont les fondements qui nous permettront, à l’aube de cette nouvelle année, de rassurer et de mettre en œuvre, avec l’appui de nos nombreux partenaires, les innovations nécessaires pour assurer à chaque élève un parcours personnalisé qui le mènera sur la voie de son accomplissement d’élève et de citoyen. "
Ce qui ne l'empêche pas de faire exactement le contraire dans la gestion de son territoire de compétence, c'est à dire le département des Ardennes.
Il a décidé que certains collèges devaient fermer dès la rentrée prochaine, Le Chesne et Grandpré. Cette décision a été prise sans "l'échange et le dialogue" dont se prévaut M. Dutot. A moins qu'il ne considère que de répéter à plusieurs reprises son argumentaire devant différentes assemblées puisse être assimilé à un dialogue et à un échange.
Au-delà de la forme, sa décision ne prend pas en compte la dimension structurante d'un collège dans un canton rural. On peut avoir toutes les batailles de chiffres que l'on veut sur les résultats scolaires, sur les dotations horaires, sur les temps de transport , etc ...
Mais une chose est certaine, la fermeture d'un collège signe souvent la disparition du dernier équipement structurant d'un canton. Dans un territoire très fragile comme l'Argonne, les conséquences à moyen et long terme peuvent être majeures. Le DASEN parle d'adapter les équipements à la démographie. Dans sa bouche, cela veut dire que la baisse de population justifie les fermetures. Il est nécessaire de porter un regard plus large sur notre Argonne, de faire une analyse globale des problèmes locaux. Il devient alors certain que le raisonnement s'inverse : la faiblesse (démographique, économique, structurelle,..) de l'Argonne nécessite le maintien d'équipements de base ( enseignement, santé, commerces,...).
Pour le DASEN, les échéances approchent, et il s'exprime d'une manière qui laisse entendre que les choses sont tranchées. Ce n'est pourtant pas le cas, et les opposants montent en puissance.
Récemment la section de Vouziers du PS s'est exprimée : "Face à la menace des fermetures de collèges de Le Chesne, Buzancy et Grandpré la Section du Parti Socialiste de Vouziers apporte son soutien à tous ceux qui s'opposent à l'éventuel projet de fermeture de ces sites.
(..)Nous ne pouvons adhérer à cette logique qui a pour conséquence de creuser encore davantage les inégalités entre les villes et les campagnes en favorisant la mise en concurrence des territoires entre eux. Plus que jamais en ces temps de crise, nous devons défendre un esprit de solidarité et affirmer notre opposition à la mise à mort de territoires affaiblis par une vision purement technocratique et court-termiste."
Le groupe Europe Ecologie les Verts demande le soutien de C. Duflot, dans une lettre adressée à sa ministre de l'égalité des territoires : "Nous vous sollicitons pour vous inviter à déclarer officiellement que ces fermetures d’établissements ou de sites scolaires (...). Nous souhaiterions donc qu’il en soit ainsi et qu’un engagement écrit soit pris pour respecter dans tous les cas de figures la volonté des acteurs locaux et l’existence de ces établissements ou sites scolaires.
Dans l’attente d’une réponse de votre part et d’un soutien officiel et publique sur ces questions avant 1er février prochain, nous restons à votre entière disposition pour répondre à toutes vos questions."
Les opposants ne se contentent pas d'écrire, ils agissent aussi. Un groupe "Facebook" a été créé.
Les élus locaux et les parents d'élèves se mobilisent. Les parents d'élèvent de Buzancy viennent de relancer leur association. Ils viennent de publier un appel :
Association des parents des écoles de Buzancy
IMPORTANT
CONTRAIREMENT AUX AFFIRMATIONS DU DASEN
RIEN N’EST DECIDE !
AFIN DE LUI PROUVER NOTRE DETERMINATION,
NOUS NOUS RETROUVERONS
LE MERCREDI 23 JANVIER 2013
14H30 SOUS SES FENETRES
(Inspection académique de Charleville)
Un départ de la place deBuzancy
en bus (gratuit) et covoiturage
est prévu à 13h30
PARENTS, ELEVES, HABITANTS ET ELUS,
MOBILISEZ-VOUS POUR :
NOS ENFANTS !
NOTRE QUALITE DE VIE !!
NOTRE CANTON !!!
PROUVONS-LEUR QUE NOUS SOMMES ENCORE
MAITRES ET ACTEURS DE NOS DECISIONS.
NE NOUS LAISSONS RIEN IMPOSER !
Comme on le voit, la décision que souhaite prendre le DASEN est importante pour l'avenir des cantons ruraux. La mobilisation prend forme, l'affrontement sera frontal tant les positions sont opposées. Au final, c'est une décision politique qui sera prise. Les soutiens du DASEN au ministère le lâcheront-ils ? Les opposants feront-ils assez de bruit pour se faire entendre en haut lieu ? Le dénouement se rapproche et chacun affûte sa stratégie.
22:04 | Lien permanent | Commentaires (23) | Tags : ardennes, dasen, collèges ruraux, fermeture collège | | Facebook | | Imprimer |
Commentaires
La journée d'un enfant.
J'invite le Dasen à suivre la journée d'un enfant soumis au ramassage scolaire et à imaginer, un instant, ce qu'elle sera après la fermeture du collège le plus proche du domicile de cet enfant.J'ai vécu cet expérience et je ne l'oublierai jamais. Je me souviens...Le jeune garçon de 11 ans, déjeunant à 6h30 du matin, mal réveillé.La toilette et aussitôt, le cartable sur le dos, pour rejoindre l'abri bus. Il fait noir et il fait froid. L'attente, le bus s'arrête. L'enfant monte, il fait froid aussi dans le bus dont les fenêtres sont embuées.Le jeune garçon, de la main,ouvre une petite fenêtre dans l'eau qui couvre le vitrage. Dehors la campagne est plongée dans la semi-obscurité.Une demi-heure déjà dans ce bus et l'arrivée au collège.Il y a encore du temps avant le début des cours donc l'attente,sous le préau ou en étude.Et la sonnerie....Pour le Dasen c'est surement le début de la journée scolaire d'un enfant mais pour le garçonnet, le mot début n'a pas le même sens."Il faut veiller au respect du rythme biologique de l'enfant!!!"Paroles, paroles...En fin d'après-midi, l'enfant vivra , lui, la fin de sa journée quand en rentrant à pied à la maison, il devra réouvrir son cartable pour les leçons et devoirs.Le Dasen sait-il,en dehors du calcul et de la gestion des moyens,en dehors d'une géographie idéale à ses yeux de la carte scolaire,le DASEN sait-il, ce qu'est la journée d'un enfant soumis au ramassage scolaire.Le Dasen sait-il qu'en aggravant la vie scolaire de cet enfant, il le punit durement?La question des collèges ce n'est pas que des papiers, Monsieur Le Directeur...
Écrit par : coistia | 20/01/2013
Le Dasen n'est qu'un fonctionnaire qui applique les directives de son ministre : ce ministre s'appelle Vincent Peillon , dans un gouvernement socialiste et vert dirigé par JM Ayrault , lui-même désigné par le président Hollande !!
Alors arrêtons de faire semblant d'accuser un fonctionnaire : c'est la politique d'austérité suivie par nos gouvernements successifs et dictée par l'Union européenne qui est à remettre en cause !! accuser un Dasen , c'est tromper les parents d'élèves !
Écrit par : van bervesseles | 21/01/2013
Selon Jean Charles, il ne fallait pas mettre en cause Maurice Papon, car il n'était qu'un fonctionnaire!
Bravo , Jean Charles, pour cette brillante analyse.Selon toi,seul F. Hollande et à la limite JM.Ayrault peuvent être considérés comme responsables. En matière de responsabilité dans les politiques déviationnistes conduites en URSS, ce discours était bien pratique car il rendait irresponsable tous ceux qui, à tous les échelons du Pays, l'ont cautionnée.Il est plus facile de désigner l'Union Européenne, entité abstraite,sans visages, et le sommet de l'Etat français comme coupables que de dénoncer la mise en oeuvre sur le terrain de ces politiques néfastes.Je n'accepte pas l'intention qui m'est prêtée de "tromper les parents d'élèves". Dire à ces parents qu'il faut dans les quinze jours renverser le gouvernement et changer l'Europe pour sauver le collège du Chesne et celui de Buzancy, n'est ce pas cette prétention qui veut démobiliser les acteurs de terrain?J'aurai, sans vraiment chercher, l'occasion de placer Jean-Charles face à ses contradictions.
Écrit par : coistia | 21/01/2013
Je pense que ce que voulait dire Jean-Charles Van Bervesseles, c'est que, s'il n'y avait pas la méchante Europe qui en veut évidemment à notre système éducatif et ce vilain François Hollande, pourfendeur notoire de fonctionnaires et de services publics, le collège du Chesne ne serait en aucun cas en danger. Et même mieux, si la France avait pour Président quelqu'un comme Jean-Luc Mélenchon (par exemple), on ouvrirait certainement deux nouveaux collèges à Sy et aux Alleux pour une meilleure répartition géographique. Comment faire de la petite politique avec tout et n'importe quoi ...
Écrit par : Frédéric Courvoisier-Clément | 21/01/2013
Comparer Papon au Dasen des Ardennes ou encore prétendre que Hollande fait une politique différente de Sarkozy en matière d'austérité ...voilà des arguments de fonds(??°) qui auront du mal à convaincre les populations !!
J'observe que c'est en abaissant le niveau politique des luttes sociales que l'on en est réduit à accuser un fonctionnaire ...au lieu et place de la politique européenne d'austérité !
Hier , Warsmann et Poletti votaient les suppressions de colléges avec la majorité UMP ...aujourd'hui , ils manifestent avec les parents d'élèves "autonomes" (sic) du collège de Le Chesne ??
Pour démobiliser les acteurs de terrain , la droite et le Ps les mobilisent contre des épouvantails de pacotille : cela n'aura qu'un temps , car les français n'ont pas voté à Gauche pour subir la même politique de régression sociale !
Écrit par : van bervesseles | 22/01/2013
C'est au niveau de la lutte de terrain qu'il faut se placer. Quand le directeur d'une usine d'une multinationale ou d'un fonds de pension américain licencie, les ouvriers n'ont pas d'autre choix que de mettre en cause la direction locale même si celle -ci est aux ordres du directoire du groupe. Le dasen est porteur d'une politique. A travers lui-sans le mettre en cause dans sa personne-on s'attaque à la politique qu'il conduit.Je suis d'accord pour dire qu'en l'occurence, pour nos collèges et lycées ardennais, le changement annoncé n'est pas très lisible.C'est pourquoi ile ne faut pas se résigner en subissant passivement.Il ne s'agit donc pas de démobiliser les energies et les lucidités mais bien le contraire.
Écrit par : coistia | 22/01/2013
Eh bien, vu de ma campagne, je suis d'accord avec Michel et Jean-Charles !
Le DASEN est bien responsable du climat délétère dans lequel se passe cette mise à mort de nos secteurs ruraux. Que les choses soient bien claires, cette personne à des méthodes d'un autre âge, les pressions en internes ne sont plus à dénoncer (elles ont même éclatées au grand jour dernièrement cf.L'Ardennais)...
Donc oui ce fonctionnaire à des méthodes autoritaires répréhensibles. Oui il s'agit d'un fonctionnaire zélé qui n'y va pas avec le dos de la cuillère et qui prend les ArdennaisEs pour des gogos...
Dès lors il n'est donc pas interdit de penser à d'autres fonctionnaires zélés, y compris ceux des évènements du 17 octobre 1961.
Si l'histoire pouvait nous être utile à quelque chose, ne serait-il pas pour en tirer des leçons et enfin éviter les erreurs du passer ? Sinon pourquoi l'enseigner alors ?
De l'autre côté, on ne peut que déplorer que le "Changement ce n'est pas pour maintenant" puisque la même politique, que l'UMP, de casse du service public est bien à l'oeuvre. Merci Peillon, Merci Hollande...
Pour résumer, une lutte se mène sur tous les fronts, quelque soit la fonction ou le titres des fossoyeurs qui sont à l'oeuvre, et quelque soit aussi la couleur des alliés du moment.
RESISTANCE !
Écrit par : Pierre Potron | 22/01/2013
Affirmer que le Gouvernement actuel applique la même politique que l'UMP avec pour seul argument que les collèges du Chesne et de Buzancy risquent d'être fermés, c'est ce que j'appelle, au minimum, un raisonnement lumineux.
Pour information, il y a plus de 3 millions de collégiens en France et à peine plus de 200 entre Le Chesne et Buzancy ... Remettons les choses à leur place, Vincent Peillon a probablement d'autres chats à fouetter et j'espère bien pour notre Pays que le dossier du Chesne, aussi important soit-il localement, ne l'occupe pas à plein temps.
Arrêtez de faire de la politique et de tout récupérer pour vous intéressez vraiment aux problèmes et surtout aux vrais moyens de les combattre. Ca fait moins parler de soi, mais c'est bien plus efficace.
Écrit par : Frédéric Courvoisier-Clément | 22/01/2013
Loin de moi l'idée de tout mettre dans le même pot. Je parlais précisément de la politique appliquée à nos collèges, le sujet de l'article.
Écrit par : Pierre Potron | 22/01/2013
Une réforme sans concertation
Ce qui est préoccupant-j'écris cela pour Frédéric- c'est que Vincent Peillon, par sa méthode s'est mis à dos, toutes les commissions consulatives de l'Education nationale, de l'enseignement supérieur. Bon nombre de collectivités vont demander des dérogations dans la mise en oeuvre de la réforme.Je pense qu'une réforme fondamentale-avec au centre l'enfant ou l'élève-est indispensable.Mais je pense aussi que la réforme passe par l'implication des acteurs.Bien évidemment la question des petits collèges, si pour nous , est d'importance, n'est que marginale au niveau nationale.Mais , même dans ce cas, le mépris des élus locaux,des acteurs de l'Education nationale, des parents d'élèves, est-il acceptable?Quant à parler de récupération? C'est un peu fort!Quand avons nous appelé à voter pour tel parti ou pour tel autre? Quand avons nous, en dehors de ce blog qui est fait pour cela,cherché à faire parler de nous?Faire de la politique, au sens noble du terme, c'est porter un regard, mener une analyse, sur la façon de régler les questions de la vie publique.Nous le faisions avant le 6 mai 2012, nous continuons à le faire depuis, et je pense que ce n'est pas prêt de changer!!!
Écrit par : coistia | 22/01/2013
Que de lecture!
Le devenir de nos collèges ruraux est traité comme fut traité la disparition des services de santé sur Vouziers , je trouve que la manière de faire se ressemble beaucoup.
Un mépris des usagers , de la population locale et des élus de terrain , sauf que depuis la couleur du gouvernement a changé ......oui la couleur à changer ce qui ne veux pas dire que le changement est là, la preuve ce fonctionnaire zélé qui semble ne rendre de compte à personne
Ce qui m'est insupportable ce sont les élus qui ont le culs entre deux chaises , qui hésitent , qui ne se prononcent pas , ou tardivement , ou timidement ou seulement quand il n'est plus possible de faire autrement , qui font une chose à Paris et le contraire sur le territoire , ou dans d'autres instances.
Sur ce problème là comme sur celui de la maison de retraite publique il devrait y avoir un large débat pour arriver à un consensus afin d'avoir un projet à cours , moyen et long terme qui soit le reflet des besoins de la population , il faut avoir une vue globale de notre territoire ce n'est plus possible que chacun pense a son pré carré sinon le résultat est assuré : le déclin
Car enfin il est possible d'avoir dans le vouzinois des équipements pouvant convenir à une population de 10 000 habitants ( c'est le représentant de l'état qui le dit ) mais dans certains domaines il faut se contenter du plus médiocre des services ...le service minimum
La fermeture de la maternité de Vouziers n'a pas conforté celle de Rethel
La fermeture des services actifs de Vouziers n'a en rien conforté Rethel
La fermeture des collèges ruraux ne confortera pas le lycée de Vouziers c'est presque certain
Écrit par : rejane | 23/01/2013
En attendant quand on regarde la taille moyenne des collèges de Corrèze :
http://www.correze.fr/fr/actions-sociales-et-familles/les-aides-aux-colleges/les-colleges-en-correze/index.html
On se dit que si ils appliquent la même logique que chez nous, ils vont en fermer une tripotée là-bas aussi ;)
Sinon pour rebondir sur l'argument fataliste du "il y a plus de 3 millions de collégiens en France et à peine plus de 200 entre Le Chesne et Buzancy", je trouve cela vraiment triste au niveau du raisonnement.
Cela me rappelle une expression fataliste que l'on retrouve dans les pays autoritaires, et qui en chinois donne: "mei banfa" - "沒辦法", et en anglais "TINA" - "there is no alternative" ce qui veut dire : "Il n'y a pas d'autre solution" ou "on n'a pas le choix", "on ne peut rien y faire".
Je ne vois pour ma part aucune justification au fatalisme, et aucune justification au fait qu'une élite ou qu'un dirigeant ne doive ou ne puisse pas se soucier de minorités ou de cas particulier.
Seuls les minorités actives sont à l'origine d'évolutions structurelles, de changements et de prisent de décisions. Elles doivent dans un système qui se veux démocratique convaincre les majorités.
Dans ce cas précis des fermetures de sites scolaires en milieu rural, les élites ont échoué à convaincre la masse locale souveraine.
C'est un test pour la démocratie, comme nous en avons tous les jours. Accepter la fatalité c'est renoncer à la démocratie, qu'on se le dise haut et fort ;)
Écrit par : Julien Potron | 23/01/2013
Une petite intrusion dans votre réunion de famille.
Pour aller dans votre sens, pour moi idéalement, un village = 1 école. On voit la jeunesse se promener dans les rues et les anciens les interpeller : "tiens c'est le gamin machin". Village animé, lien social...
Toutefois, une petite interrogation m’interpelle. La dépense publique s'élève à 56% du PIB, ce qui est un record de l'UE. On prend l'argent où ?
Écrit par : Fabien Lallemand | 23/01/2013
Bonjour Fabien,
La solution est dans les grands titres du jour puisque la fraude fiscale est estimée à 80 milliards.
Ensuite on pourrait également réduire le budget militaire. Mais globalement je t'orienterais bien vers le programme d'un parti qui m'est cher ;-)
Écrit par : Pierre Potron | 23/01/2013
Les "éléments de langage", les sophismes et la récupération politique m'intéressant décidément de moins en moins, je ne répondrais qu'à Michel en commençant par préciser que lorsque j'ai parlé de récupération, je ne pensais pas au contenu de l'An Vert, mais plutôt à certains auteurs de commentaires, utilisant comme chaque fois un sujet polémique pour critiquer les gens qui ne sont pas "assez de Gauche" à leur goût et espérer ainsi grappiller quelques électeurs.
Les méthodes du DASEN sont certes déplorables et les fermetures de collèges dans les cantons ruraux sont catastrophiques en termes d'aménagement du territoire et pour la vie des familles, mais où est le seuil acceptable ? Jusqu'à où peut-on aller dans le ratio élèves/enseignant ?
Il y a une réalité, le déclin démographique et le vieillissement accéléré de la population dans nos villages sont bel est bien là. Je ne suis pas assez compétent pour cela, mais au lieu de m'opposer pour m'opposer, j'aimerais savoir, par exemple, à partir de combien d'élèves un collège ne peut raisonnablement plus fonctionner correctement.
Pour finir, en parlant des "opposants", ce qui m'inquiète véritablement le plus, c'est de constater que nos décideurs locaux, et notamment les Conseillers généraux, n'ont aucun arguments sérieux et chiffrés à faire valoir, par exemple dans la Presse, et surtout rien à proposer au DASEN pour le convaincre que ces fermetures ne sont pas inéluctables. Aménagement des locaux, refonte des modes de transports, modification de la "carte scolaire", mutualisation d'équipements, etc, etc ... sont autant de leviers où ils pourraient faire des propositions, et pourtant rien ... Des pancartes et des discours ...
Écrit par : Frédéric Courvoisier-Clément | 23/01/2013
Faut il encore penser en ratio chiffrable élèves/établissement ou par un maillage géographique? Comme pour les services d'urgences, chaque usager doit se trouver à 15 min d'une aide médicale. Vous me direz que ce n'est pas le même cas de figure, etc. Mais il serait quand même bon de pouvoir se pencher sur la question.
Et pourquoi ce serait aux opposants à la carte scolaire de proposer une alternative vu qu'ils souhaitent maintenir les établissements? C'est le DASEN qui souhaite chambouler cette carte, les élus locaux, parents d'élèves, prof,... n'ont strictement pas demandé un changement de carte scolaire.Effectivement des aménagements peuvent être réalisé mais dans la VRAIE concertation.
Écrit par : POTIER Brice | 24/01/2013
Je partage la dernière analyse de Frédéric. Nos élus départementaux auraient du anticiper, depuis plusieurs années, l'évolution et le devenir de nos zones rurales et rechercher des solutions, les moins mauvaises, pour concilier la qualité de vie de la population avec les réalités démographiques.Je l'écrivais récemment:ici nous sommes toujours sur la défensive et nous ne sommes plus en capacité de nous mobiliser en faveur de propositions constructives.Dans des zones qui se dévitalisent, le statu quo est impensable.Se battre pour ne rien perdre n'est pas suffisant, il faut agir pour ajouter.Cherchez, cherchez bien dans les actions départementales, les projets qui concernent l'Argonne.Vous ne trouverez rien!Nous ne sommes pas loin de la maison de la dernière cartouche....cela devrait donner à réfléchir.
Écrit par : coistia | 24/01/2013
Ici comme ailleurs hélas, l'amalgame, les affirmations péremptoires, les sentences définitives, les phraséologies vite mâchées, mal digérées et rapidement vomies embrouillent l'esprit.
Les métaphores guerrières fleurissent. Pour beaucoup de commentateurs il semble que la politique soit la poursuite de l'activité guerrière par d'autres moyens.
Dans la question des collèges,le sujet c'est d'abord de refuser une décision unilatérale précipitée. Ce préalable ne doit pas être le but, mais le point de départ d'une réflexion collective argumentée et solide. Mais l'on sait qu'il est plus commode de vitupérer l'époque, les politiques d'hier et d'aujourd'hui, et les ratons laveurs, que de former, puis de mener ensemble patiemment et avec constance un projet cohérent, qui signifie discuter et choisir, mais aussi écouter et renoncer.
La détermination n'est pas l'entêtement, la lutte n'est pas la bagarre, la rébellion n'est pas la révolution.
S'il y a un temps pour s'opposer, il y aussi un temps pour construire. Jusqu'ici nous avons pu trouver l'énergie pour des combats mais jamais la tranquille et patiente assurance pour le travail en commun.
Battons nous donc ici et maintenant pour que l'on sursoit à la décision de regrouper les enseignements, mais n'oublions pas qu'il faudra demain ranger les armes et œuvrer en commun.
Il n’y a rien dans le monde qui n’ait son moment décisif et le chef d’œuvre de la bonne conduite est de connaître et de choisir ce moment
Écrit par : Hérodote | 25/01/2013
Hérodote , c'est un beau nom ....qui permet de conserver courageusement l'anonymat tout en faisant semblant de donner -ici et maintenant , des leçons de bonne conduite aux uns et aux autres !!
Hérodote n'est pas un héros !! est-il seulement de bon conseil ? j'en doute ;
Écrit par : jcvb | 25/01/2013
La personnification permanente de tout et de rien et le culte des hommes et des femmes providentiels exigent que les visages s'effacent derrière le sens des mots. L'arbre ne doit pas cacher la forêt.
Garder pour soi ce qui nous concerne et ne proposer qu'une réflexion c'est aussi permettre la "conversatio", la fréquentation sans le poids des préjugés.
Hérodote n'est pas un héros, c'est un historien et un géographe qui s’intéresse aux grecs comme aux barbares et qui souhaite que le temps n'abolisse point les travaux des hommes.
Le courage est une affaire de cœur, il sert trop souvent à nourrir les guerres. C'est principalement l'insulte et la haine qui réclament le grand jour. Je n'ai rien dit d'outrancier.
Écrit par : Hérodote | 26/01/2013
Salut Hérodote !
Tout à fait d'accord avec toi: "Il n’y a rien dans le monde qui n’ait son moment décisif et le chef d’œuvre de la bonne conduite est de connaître et de choisir ce moment"
On a déjà le planning ;)
A la revoyure et passes bien le bonjour à Mégabyse !
Ton Otanès :*
Écrit par : Julien Potron | 26/01/2013
Le sujet qui préoccupe est la fermeture des collèges du Chesnes et de Grandpré.
Après vingt commentaires, il est question des pensées d'un historien grec.
Cela rappelle le jeu qui consiste à raconter tout bas une histoire dans le creux d'une oreille d'une personne. Celle-ci la transmet à la personne suivante qui la transmet..., etc. La dernière doit restituer à haute voie l'histoire. Les teneurs de l'histoire racontée n'ont plus rien à voir avec celles du début.
Daniel
Écrit par : Doyen | 26/01/2013
Si l'anonymat permettait de lire plus souvent des propos aussi intéressants et mesurés que ceux d'Hérodote, je serais assez partisan de le rendre obligatoire. Malheureusement, une simple lecture des commentaires nauséabonds des articles du journal L'union sur son site Internet donne plutôt envie de l'interdire ...
Ceci dit, je pense que tout est dit dans le commentaire d'Hérodote. S'opposer, oui, mais à condition que ne soit pas un but en soi et que nous soyons également capable de proposer quelque chose.
Il serait également intéressant d'avoir une vision plus large en termes de territoires impactés et de regarder qui sont ceux qui, une fois de plus, misent sur le déclin des autres pour éviter le leur.
Le maillage ne se limite pas - et loin de là - aux cantons menacés par ces fermetures. Servons-nous des expériences passées. Où vont aujourd'hui les collégiens des cantons de Monthois et Machault ? En quelles proportions ? Quelle est la réelle capacité d'accueil de Vouziers ? Quelles est la situation et quels sont les projets sur Attigny et Tourteron ?
Écrit par : Frédéric Courvoisier-Clément | 27/01/2013