La fermeture des collèges ruraux de Buzancy et du Chesne aurait dû se passer sans trop de réactions, c'est du moins ce que devait penser le Dasen il y a quelques mois.
Fort du soutien du Président du Conseil Général, espérant en une lassitude des populations locales, jouant sur les divisions existantes, il croyait avoir trouvé une fenêtre de tir idéale pour mener à bien ces fermetures programmées depuis des années. Les événements ne lui ont pas donné raison, et les réactions ont largement dépassé les prévisions des experts.
La mobilisation très forte a donc abouti à la réunion du 5 février à Charleville où le Recteur a repris la main. Il y a bien un recul tactique puisque le communiqué du Recteur affirme : "On ne touche pas aux 4 sites à la rentrée 2013" mais il ajoute dans la même phrase "et on ne s’interdit pas de faire évoluer l’organisation des multi-sites, pour cette même rentrée, si les groupes de travail mis en place montrent qu’il y a un intérêt pour la réussite des élèves". Notons que le comité de pilotage des 3 groupes de travail sera mis en place par le Dasen (neutralité garantie !).
Dans ce communiqué, on lit plus loin :"L’objectif de cette rencontre ? Rétablir le dialogue entre les élus locaux et les autorités académiques concernant les projets de regroupement des collèges multi-sites Buzancy-Grandpré et Vouziers-Le Chesne." Il est donc évident que pour le recteur la réflexion doit porter sur le regroupement des multi-sites, en langage clair la fermeture d'un des sites. (Comment regrouper deux unités, si ce n'est en une seule ?).
Le recteur a également pris la parole au 12/13, le journal régional de FR3 le 06 février dernier. (Voir le site de FR3).
Il y affirme qu'il n'a pas changé d'avis, puisqu'il n'a jamais été question de fermer un collège. Pour lui, il s'agit uniquement de sites, preuve de sa vision administrative des choses, de son mépris ou de sa méconnaissance des réalités du terrain. Pense-t-il que les élèves de Buzancy ou du Chesne vont dans un site ou dans collège ? Qui croit-il persuader en laissant croire qu'une fois le "site" fermé, il restera un collège dans ces cantons ?
Il continue à trahir sa pensée en dénigrant les collèges actuels (taille de Buzancy, résultats et coût de Vouziers- Le Chesne).
Voila pour la parole officielle, mais il y probablement pire dans le non-dit.
Pour fonctionner à la rentrée, les sites ont besoin de moyens suffisants. Et le recteur ne s'est à aucun moment engagé à les fournir. Les conseils d'administration vont devoir répartir les dotations du recteur pour organiser la rentrée 2013/2014. Sans moyens suffisants, il n'est pas possible que les deux sites soient maintenus. Le Recteur espère-t-il voir les CA saborder un site faute de dotation horaire suffisante, et faire ainsi la preuve de la justesse de son point de vue ?
Au moyen-âge, les détrousseurs de grand-chemin laissaient à leurs victimes un choix difficile "la bourse ou la vie ?". Le recteur a laissé en vie les sites des collèges de l'Argonne, sous la pression des événements. Va-t-il essayer de remporter la bataille en fermant les cordons de la bourse? Les propositions qui seront faites au prochains CA des collèges donneront la réponse à cette question.
Collège rural d'Argonne
Commentaires
En effet le combat de la ruralité ne fait que commencer. Il va falloir s'armer de nos calculettes, de nos fichiers excel et de nos formules mathématiques pour prouver une bonne fois pour toute à ces technocrates que leurs chiffres leurs mentent! Et qu'au lieu de prétexter servir la République, ils la bafouent.
Nous fournirons donc les éléments statistiques et chiffrés aux élus responsables pour qu'ils les défendent !
La bataille va être longue commissaire commandant Cabourdin. Et puisque vous lisez ces quelques lignes, vous qui avez servi plus de 17 ans pour la grande muette, méditez ces quelques mots que vous devez connaître: «La victoire revient à celui qui tient le dernier quart d'heure.» C. von Clausewitz.