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tchernobyl - Page 2

  • Accident nucléaire majeur : l'Etat a (enfin ?) un plan

    Le secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN) qui dépend du premier ministre vient publier un" plan national de réponse accident radiologique ou nucléaire majeur".

    Il existait bien divers plans en cas d'accident nucléaire, mais ils se limitaient à l'installation nucléaire 1406254_accid-nucl.jpgelle-même ou à une zone de 10 Km autour de cette unité. Les catastrophes de Tchernobyl et de Fukushima ont  malheureusement démontré que les conséquences d'un accident nucléaires allaient bien au-delà de cette limite de 10 Km, et qu'elles touchaient des territoires très vastes pour des durées très longues.

    Les auteurs du plan ont manifestement une orientation pro-nucléaire, ils qualifient de très improbables des accidents graves, alors qu'en quelques années on a connu Three Mile Island, Tchernobyl et Fukushima, sans compter les situations rattrapées d'extrême justesse, comme à la centrale du Blayais (Gironde), fin 1999 .

    Les autorités ne peuvent plus fermer les yeux, elles ont fait renforcer la sécurité sur les installations pour quelques milliards d'euros, et sortent maintenant ce plan. (lien vers le plan et sa synthèse)

    Cela fait un peu froid dans le dos de penser que l'on a vécu des dizaines d'années dans la dénégation d'un accident majeur. Pour mémoire, L'An Vert réclame depuis très longtemps des mesures de protection étendues, en particulier pour les Ardennes (voir nos articles de 2007, de 2009, de 2010, de 2011 et de 2012. Certains articles anciens ont perdu leur illustration initiale, mais gardent leur pertinence de "lanceur d'alerte"... dans le désert! ).

    Pour fin 2014, ce plan devrait être décliné au niveau départemental. Les Vouzinois auront alors à ce moment connaissance des consignes à suivre en cas d'accident majeur à Chooz ou ailleurs (iode ou pas iode, quand et comment s'en procurer, se réfugier à quel endroit , se protéger de quelle manière,...).

    Comme dit la conclusion de la synthèse" ce plan doit être connu du plus grand nombre afin d'optimiser son efficacité dans le cas où il serait déclenché". Rassurons les services de l'Etat dans le département, ils peuvent déjà compter sur nous pour la diffusion des informations. Mais nous accepterons volontiers un petit coup de main de leur part.

    plan_national_de_reponse_accident_nucleaire.jpg

  • Accidents de centrale ou essais militaires : les particules nucleaires retombent toujours

    En quelques jours, plusieurs informations venant de points très éloignés sur la planète montrent que les dangers du nucléaire sont bien réels.

    Fukuschima d'abord, dont on a certainement pas fini d'entendre parler. Voici ce que rapporte le journal canadien "La Presse" :

    L'opérateur de la centrale accidentée de Fukushima a annoncé samedi avoir découvert des niveaux 710570-travailleur-passe-devant-reservoirs-eau.jpg d'éléments radioactifs encore plus élevés que précédemment dans l'eau souterraine accumulée au pied des réacteurs, dans un nouveau puits creusé plus près de l'océan, et se dit incapable de juger si ladite eau s'écoule ou non en mer.

    L'exploitant, Tokyo Electric Power (Tepco), a mesuré un niveau de 3000 becquerels par litre pour les éléments radioactifs produisant des rayons béta, comme le strontium 90, dans le liquide extrait vendredi dernier d'un nouveau point de prélèvement situé entre les réacteurs et la mer.

    Ce niveau est plusieurs dizaines de fois supérieur à la dose limite admise pour de l'eau de mer.

    Initialement, Tepco indiquait que l'eau s'était accumulée là où elle avait été prélevée la première fois, c'est-à-dire en un point plus éloigné de l'océan, et n'était pas allée plus loin.

    Un renforcement des contrôles montre que tel n'est sans doute pas le cas, puisque le niveau relevé dans le nouveau puits est plus de deux fois supérieur au précédent prélèvement effectué plus en amont.

    Par ailleurs, les conséquences précises de l'accident de Tchernobyl restent méconnues, même pour ce qui concerne la France. La Corse fait partie des départements qui ont été les plus touchés par le nuage radioactif. Une étude très récente montre des résultats inquiétants, qui devront être confirmés par d'autres enquêtes. La Collectivité territorial de Corse a demandé un rapport et a publié la synthèse des résultats sur son site . En voici la conclusion :

    POINTS CLÉS DE LA MÉTHODOLOGIE


    - Etudes prospectives historiques d’incidence sur les données de mortalité, des registres de tumeurs et des dossiers médicaux d’endocrinologie qui garantit un haut niveau de preuves
    - Etudes avant/après l’épisode d’exposition au nuage radioactif
    - Etudes sur territoires et une population définis (Corse, Sardaigne, Ligurie, Toscane)
    - Analyse de l’évolution des taux d’incidence par pathologies thyroïdiennes sur une période cumulée d'au moins 14 ans
    -Mesures directes des effets liés au facteurs de confusion suivant : l’amélioration des techniques diagnostiques pour l’étude sur les dossiers médicaux


    POINTS CLÉS DES RÉSULTATS

    - Elimination des effets dus aux facteurs de confusion
    - Existence d’un sur-risque significatif chez les enfants associé à l’exposition au nuage de Tchernobyl pour les suivantes pathologies :
    - Thyroïdites +62%
    - Nodules bénins + 14%
    - Nous avons observé également une augmentation de l’incidence des leucémies aiguës (lymphoblastiques et myéloïdes) chez les enfants exposés au nuage de Tchernobyl par rapport aux enfants non exposés, sans que toute fois cette augmentation résulte statistiquement significative.
    - Pour les leucémies aiguës, les enfants nés en 1986 et les malformations congénitales : la dimension de l’échantillon n’est pas suffisante pour produire des résultats statistiquement significatifs

     

    Enfin il faut rappeler que le nucléaire n'est pas utilisé que dans les centrales, mais qu'il fait partie des armes dont disposent les armées, et parmi celles-ci, l'armée française.

    essais_nuc_mururoa.jpgLes essais de la bombe, on se demande pourquoi, ont toujours eu lieu dans les colonies. D'abord dans le Sahara, au bon vieux temps de l'Algérie Française. Puis, après l'indépendance les essais se sont déroulés en Polynésie. Voici le compte-rendu tiré des "nouvelles caledoniennes"

    C’est une petite bombe que vient de lâcher Moruroa e Tatou. L’association, qui regroupe les vétérans des sites d’expérimentations nucléaires en Polynésie française, a rendu public, lundi matin, des documents secret défense, récemment déclassifiés par les services de l’État.

    Une synthèse de 2 050 pages qui démontrerait que l’ensemble des îles et atolls des cinq archipels a été impacté par des retombées radioactives, à la période des essais aériens, soit de 1966 à 1974. Et les retombées auraient de surcroît été bien plus nombreuses que ce qu’avaient annoncé jusqu’à ce jour les autorités. Au total, il y aurait eu 368 essais (contre environ 210 officiellement), dont 39 rien que sur l’île de Tahiti. L’un des documents déclassifiés, relatif au tir Centaure de 1974, évoque ainsi des retombées sur la principale île polynésienne, les 19 et 20 juillet, « dues au lessivage, par de fortes pluies, des couches de nuages qui ont survolé » Tahiti.

  • Tchernobyl : un toit s'effondre sous le poids de la neige.

    Aussi impensable que cela paraisse, il a suffit d'un épisode neigeux pour faire s'écrouler le toit d'un bâtiment de la centrale de Tchernobyl.

    On ne peut pourtant pas considérer que la neige constitue un phénomène rare pendant l'hiver ukrainien. Et le site devrait bénéficier d'une surveillance attentive, puisqu'un "super sarcophage" y est en construction.

    Voici la réaction du réseau "sortir du nucléaire" qui tire le bilan de plus de 25 ans d'informations et de désinformations.

    Le 12 février 2013, 600 m2 de toit du bâtiment abritant les turbines du réacteur n°4 de Tchernobyl se sont effondrés sous le poids de la neige. Cet événement constitue un signe inquiétant de la vulnérabilité des constructions. Le sarcophage lui-même n’a pas été touché, mais rien n’indique qu’il ne risque pas lui-même de s’affaisser prochainement. Les ouvriers qui travaillent à la construction d’une nouvelle arche censée surplomber le réacteur ont été évacués.

    Cet effondrement nous rappelle cruellement que les constructions que nous mettons en place pour contenir la catastrophe ont une durée de vie bien inférieure à celle des restes de combustible fondu encore contenus dans les ruines du réacteur.

    Presque vingt-sept ans après, la catastrophe de Tchernobyl dure toujours...

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    26 avril 1986 : le début de la catastrophe (article d’avril 2012)

     

    Le 26 avril 1986, le réacteur n°4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl (Ukraine), réputée « si sûre qu’elle aurait pu être construite sur la Place Rouge », explose en projetant dans l’atmosphère des quantités considérables de radioéléments. La première vague d’évacuation ne commencera que le lendemain ; une zone d’exclusion de 30 km de rayon sera ensuite définie. Pendant des mois, pompiers puis « liquidateurs » - de 600 000 à 900 000 personnes, essentiellement des jeunes appelés recrutés sur tous le territoire de l’URSS - se relaient dans des conditions sanitaires catastrophiques pour éteindre l’incendie, puis pour tenter à tout prix d’étouffer la fusion du cœur du réacteur. Comme celui-ci menace de s’enfoncer dans le sol, un tunnel de 167 mètres de long est creusé sous le réacteur pour y construire une dalle de béton. Une deuxième explosion catastrophique aura été évitée, mais au prix de l’irradiation de centaines de milliers de personnes.

    Les radionucléides mortifères projetés par l’explosion ont touché principalement le Bélarus, l’Ukraine et l’Ouest de la Russie, mais se sont également dispersés sur une grande partie de l’Europe. Des concentrations élevées se déposent notamment en Autriche, en Suède et en Finlande. La France n’est pas épargnée : les Alpes, la Corse et l’Alsace seront les régions les plus touchées.

    Très vite, l’appareil de désinformation officiel se met en place en Ukraine, mais aussi en Europe. En France, le Professeur Pellerin, directeur du Service Central de Protection contre les Rayonnements Ionisants, intervient à de nombreuses reprises pour minimiser la menace sanitaire. Aucune distribution de pastilles d’iode n’aura lieu, et – contrairement à ce qui s’est passé chez nos voisins européens - aucune consigne concernant les aliments contaminés ne sera donnée. Le même Pierre Pellerin fera partie du petit cénacle d’experts internationaux qui s’accorderont sur le nombre de morts de Tchernobyl à communiquer officiellement . Pièce maîtresse de la désinformation en France et à l’international, il a bénéficié d’un non-lieu lors du procès des malades de la thyroïde en septembre 2011, malgré un dossier lourd de preuves constitué suite aux perquisitions de la juge Bertella-Geoffroy à son domicile et dans plusieurs ministères .

     

    L’Ukraine entre tourisme radioactif et chantier pharaonique

    26 ans après l’explosion, pour les autorités ukrainiennes, la catastrophe est terminée. Deux nouveaux réacteurs nucléaires sont en commande. La zone d’exclusion de Tchernobyl est ouverte aux touristes en quête de sensations fortes [3], que les autorités espèrent voir déferler à l’occasion de la prochaine Coupe du Monde de football. Le 23 avril 2012, le Premier Ministre Mykola Azarov a même déclaré que le niveau de radioactivité avait considérablement baissé ces dernières années dans la zone d’exclusion, et qu’il était temps de « revitaliser » la région et donner un coup de jeune aux villages abandonnés.

    Pourtant, le réacteur éventré n’a pas fini de menacer l’Ukraine : le sarcophage de béton construit à la va-vite au-dessus de ses ruines se fissure déjà. Le 26 avril 2012, doit débuter la construction d’une arche métallique géante de 29 000 tonnes, 105 mètres de haut et 260 mètres de long, conçue pour durer 100 ans. Ce chantier pharaonique, mené par un consortium formé de Vinci et Bouygues, coûtera 1,54 milliards d’euros. L’Ukraine ne pouvant y contribuer qu’à hauteur de 8%, le reste a été financé par l’Union Européenne et le reste de la communauté internationale.

    La vie durablement contaminée

    Surtout, la catastrophe sanitaire n’a pas fini de sévir. Parmi les 600 000 à 900 000 liquidateurs, un grand nombre sont décédés ou tombés rapidement malades des suites de leur irradiation. Plus de deux millions de personnes vivent toujours dans des zones contaminées en Ukraine, 1,1 million au Bélarus et 1,5 en Russie. Certains radioéléments projetés en masse lors de l’explosion sont toujours présents dans les sols et entrent dans la chaîne alimentaire. C’est le cas du Césium 137 et du Strontium 90, qui n’ont perdu que la moitié de leur activité depuis 1986 et dont les effets nocifs ne prendront fin que d’ici trois siècles. En particulier, l’accumulation du Césium 137 dans l’organisme va de pair avec une augmentation spectaculaire du taux de cancers et de pathologies cardiovasculaires, en particulier chez les enfants. Elle provoque également des changements hormonaux responsables d’une infertilité croissante, ainsi que l’augmentation des malformations pour les enfants.

    La désinformation est toujours à l’œuvre concernant les impacts réels de Tchernobyl. Devant l’élévation du taux de malformations congénitales (passé entre 2000 et 2009 de 3,5 pour 1000 à 5,5 pour 1000), la réponse du ministère de la Santé du Bélarus a été de fermer l’unique Institut de recherche sur les maladies héréditaires et congénitales . En 2005, le « Forum Tchernobyl », réuni à Vienne sous l’égide de l’AIEA, a conclu que seuls 4000 décès pouvaient être attribués à Tchernobyl. L’augmentation des pathologies et la dégradation de l’état de santé des populations y sont notamment mises sur le compte du stress (la « radiophobie »), de l’alcoolisme et de la détérioration des conditions économiques et sociales dans les régions concernées. Pourtant, les recherches menées par des scientifiques indépendants mettent au jour des chiffres autrement plus élevés. Selon une étude du Pr. Yuri Bandajevski, publiée par l’Académie de Médecine de New-York en 2011, la catastrophe et ses suites seraient responsables de 985 000 morts

    Tchernobyl, futur de Fukushima

    Vingt-cinq ans après le début de la catastrophe de Tchernobyl, un nouvel accident majeur a eu lieu au Japon. La situation à la centrale de Fukushima n’est toujours pas stabilisée, et il est difficile de prédire son évolution. Mais on peut constater avec tristesse que la mécanique de déni et de désinformation s’est à nouveau mise en marche ; ainsi, pour Shunishi Yamashita (responsable des études épidémiologiques qui concerneront la population de Fukushima), la radiation ne touche pas les gens heureux, mais seulement les faibles d’esprit !

    Que ce soit un an ou 26 ans après, ces catastrophes que l’on cherche à cacher et reléguer dans le passé sont cruellement actuelles, et le resteront pendant des siècles. Pour empêcher qu’elles se reproduisent, une seule solution : sortir du nucléaire, et vite !

  • sécurité nucléaire : jusqu’à maintenant, le facteur chance a été favorable

     Article de Global Change

    « Rouge ! cria le croupier » (Dostoïevsky, Le Joueur).

    "Les jeux de l’atome et du hasard" de Jean-Pierre Pharabod et Jean-Paul Schapira, publié en 1988 par Calmann-Levy, est le meilleur livre français que je connaisse sur la description et l’analyse des grands accidents nucléaires, avant celui de Fukushima.

    Déjà les auteurs posaient la question suivante en sous-titre : « de tels accidents peuvent-ils survenir en France » ? Ils écrivaient dans leur introduction : « l’analyse de la succession des incidents qui jalonnent notre histoire nucléaire semble indiquer que nous avons eu de la chance – peut-être beaucoup de chance ».

    Three Mile Island (TMI) : « s’il n’y a pas eu fusion totale et « syndrome chinois » (1), c’est essentiellement grâce au chef de quart de TMI-1 (2) venu, deux heures après le début de l’accident, assister ses collègues en difficulté, et qui a compris (en soulevant une étiquette qui masquait un voyant) que la vanne de décharge du pressuriseur ne s’était pas refermée... on peut dire sans trop s’avancer qu’en Pennsylvanie, le 28 mars 1979 au matin, on a eu de la chance... ».
    Et de citer le rapport de l’IPSN (aujourd’hui IRSN) relatif à l’accident survenu sur le réacteur français Bugey 5 le 14 avril 1984 : « L’incident est d’une gravité, en ce qui concerne les sources électriques de puissance de la tranche, encore jamais rencontrée jusqu’ici sur les réacteurs français à eau pressurisée... Une défaillance supplémentaire sur cette voie (refus de démarrage du diesel, refus de couplage sur le tableau LHB (3), etc.) aurait donc conduit à une perte complète des alimentations électriques de puissance, situation hors dimensionnement ».

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    Après avoir rappelé que la filière RBMK des réacteurs de Tchernobyl, développée en URSS depuis le début des années 1950, était « une filière rodée, performante et jugée très sûre », les auteurs présentent et analysent de la même façon la catastrophe du 26 avril 1986. Le cœur étant détruit, la masse radioactive risquerait de contaminer la nappe phréatique : « Une équipe de mineurs, que l’on fait venir spécialement, entreprend finalement la construction sous le réacteur d’un tunnel, véritable cocon que l’on remplit de béton pour l’isoler de la nappe phréatique ».
    Dans son ouvrage récent « Maîtriser le nucléaire – Sortir du nucléaire après Fukushima », le professeur Jean-Louis Basdevant cite le professeur biélorusse Vassili Nesterenko : « Mon opinion est que nous avons frisé à Tchernobyl une explosion nucléaire. Si elle avait eu lieu, l’Europe serait devenue inhabitable ». Et Basdevant de conclure : « C’est pour cela que l’on peut avancer que si l’accident de Tchernobyl n’a pas été dramatiquement plus grave, c’est grâce au courage de quelques-uns, mais surtout grâce à la chance ».

    L’accident de Fukushima, qui est loin d’être terminé, est lui aussi causé par la perte totale du refroidissement des réacteurs. C’est, au même titre que Tchernobyl, une catastrophe dont les effets se feront sentir longtemps et loin. Mais les habitants de Tokyo ont eu de la chance car, lors de l’explosion et de l’envoi massif de matières radioactives dans l’atmosphère, le vent soufflait vers l’ouest et l’océan Pacifique. S’il avait soufflé vers le sud, le « Japon était coupé en deux » (4) et il aurait fallu évacuer Tokyo. Jusqu’ici la chance, il n’y a pas d’autre mot, a permis que la piscine remplie de combustibles irradiés très radioactifs du réacteur 4, endommagée et située en hauteur, ne soit pas détruite par une secousse sismique ou un typhon.

    Et la France ? Pharabod et Schapira concluaient le chapitre sur Tchernobyl par un avertissement : « Il faudra bien, nous semble-t-il, revoir les décisions (et la politique qui les sous-tend) qui ont conduit à implanter un nombre de plus en plus grand de centrales nucléaires sur l’ensemble de l’Europe et tout particulièrement en France, notamment près de zones à très fortes densités de population ».

    Centrale du Blayais, 27 décembre 1999 : tempête et inondation, perte du réseau, dix heures pour récupérer le refroidissement normal du réacteur n°1. Le GSIEN écrit : « La crainte du bogue de l’an 2000 a heureusement aidé : les équipes avaient été entraînées et ont travaillé comme des chefs » (Monique Sené), et la marée était loin du niveau maximal (Bella Belbéoch). On a failli évacuer Bordeaux...

    Qu’il s’agisse de l’occurrence d’un accident grave ou de l’ampleur de ses conséquences qui le transforme en catastrophe, le hasard apparaît toujours dans l’accumulation de défaillances ou d’agressions dans ces systèmes complexes que sont la machine elle-même et son environnement, humain et naturel.

    Lorsque l’on sait que, pour les réacteurs nucléaires équipant toutes les centrales nucléaires françaises, les accidents graves n’ont pas été considérés lors de leur conception (5), on peut se convaincre de la nécessité et de l’urgence « d’aider la chance » en fermant le plus rapidement possible les réacteurs nucléaires (qui arrivent pour la plupart à la fin de la durée de fonctionnement initialement prévue) sur la base d’une analyse de risques multicritère, tenant compte notamment de la densité de la population environnante.

    Bernard Laponche
    Polytechnicien, Docteur ès Sciences en physique des réacteurs nucléaires, expert en politiques deBernard_Laponche.jpg l’énergie et de maîtrise de l’énergie, membre de l’association Global Chance.

    Notes :
    (1) Percement de la cuve et du béton du radier par le combustible fondu (corium) qui s’enfonce dans la terre.
    (2) Le réacteur accidenté est TMI-2.
    (3) Un des deux tableaux d’alimentation électrique de la centrale.
    (4) Témoignage d’un représentant de l’IRSN.
    (5) R&D relative aux accidents graves dans les réacteurs à eau pressurisée : bilan et perspectives, La Documentation française, janvier 2007. Rapport rédigé conjointement par l’IRSN et le CEA (Commissariat à l’énergie atomique).

  • Chernobyl day : du 26 au 29 avril, des actions partout en France pour sortir du nucléaire

    Entre le 26 et 29 avril prochain, des dizaines d’actions pour la sortie du nucléaire auront lieu dans toute la France, à l'appel du Réseau "Sortir du nucléaire". Quatre jours pour un seul objectif : en commémorant les deux catastrophes nucléaires de Tchernobyl et Fukushima, rappeler les dangers du nucléaire et la nécessité d’en sortir au plus vite.

    Le 26 avril, juste entre les deux tours de l’élection présidentielle, la catastrophe de Tchernobyl entrera dans sa 27ème année. Il y a quelques jours, le réacteur n°2 de la centrale de Penly en Seine-Maritime a connu un incendie et une fuite très inquiétants...(1) Pourtant, le nucléaire et la problématiquebanderole-fukushima2-ff28d.png énergétique sont les grands absents de la campagne présidentielle.

    En mars dernier, 60 000 personnes se sont donné la main pour former une immense chaîne humaine entre Lyon et Avignon. Mais la chape de plomb du lobby nucléaire continue de peser sur les médias et sur la campagne. En commémorant l’anniversaire de la afficheA4-vignette.jpgcatastrophe de Tchernobyl, qui intervient quelques semaines seulement après celui de Fukushima, le Réseau "Sortir du nucléaire" n’a qu’un objectif : rappeler à tous, et notamment aux deux derniers candidats en lice pour les Présidentielles, les dangers du nucléaire et la nécessité d’en sortir au plus vite. Tchernobyl, Fukushima, plus jamais ça !

    À cette occasion, des actions auront lieu partout dans le monde. En France, du jeudi 26 au dimanche 29 avril, le Réseau "Sortir du nucléaire" coordonne des journées d’action sur l’ensemble du territoire. Plus de 75 évènements sont d’ores et déjà prévus en France, mais des dizaines sont encore en cours de programmation. Nous vous invitons à les consulter sur notre site : www.chernobyl-day.org/actions et comptons sur votre relai durant ces quatre jours de mobilisation antinucléaire !

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  • Anniversaire de Tchernobyl

    Afin de rappeler la promessse de fermeture des centrales nucléaires, à deux jours de l'anniversaire de l'accident de Tchernobyl, les anti-nucléaires allemands se sont mobilisés en masse.

     

    899750.jpgPlus de 100.000 opposants à l'énergie nucléaire ont formé samedi une chaîne humaine d'environ 120 kilomètres dans le nord de l'Allemagne. La chaîne a été formée entre les centrales de Brunsbuettel et Kruemmel, à deux jours du 24e anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl (Ukraine). Ce mouvement de protestation est baptisé "réaction en chaîne arrêter l'énergie nucléaire" et regroupe plusieurs associations, syndicats et partis. Le groupement dénonce aussi le projet du gouvernement d'Angela Merkel de repousser la fermeture de 17 centrales, qui était prévue au plus tard en 2020.

  • Remember

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