En quelques jours, plusieurs informations venant de points très éloignés sur la planète montrent que les dangers du nucléaire sont bien réels.
Fukuschima d'abord, dont on a certainement pas fini d'entendre parler. Voici ce que rapporte le journal canadien "La Presse" :
L'opérateur de la centrale accidentée de Fukushima a annoncé samedi avoir découvert des niveaux d'éléments radioactifs encore plus élevés que précédemment dans l'eau souterraine accumulée au pied des réacteurs, dans un nouveau puits creusé plus près de l'océan, et se dit incapable de juger si ladite eau s'écoule ou non en mer.
L'exploitant, Tokyo Electric Power (Tepco), a mesuré un niveau de 3000 becquerels par litre pour les éléments radioactifs produisant des rayons béta, comme le strontium 90, dans le liquide extrait vendredi dernier d'un nouveau point de prélèvement situé entre les réacteurs et la mer.
Ce niveau est plusieurs dizaines de fois supérieur à la dose limite admise pour de l'eau de mer.
Initialement, Tepco indiquait que l'eau s'était accumulée là où elle avait été prélevée la première fois, c'est-à-dire en un point plus éloigné de l'océan, et n'était pas allée plus loin.
Un renforcement des contrôles montre que tel n'est sans doute pas le cas, puisque le niveau relevé dans le nouveau puits est plus de deux fois supérieur au précédent prélèvement effectué plus en amont.
Par ailleurs, les conséquences précises de l'accident de Tchernobyl restent méconnues, même pour ce qui concerne la France. La Corse fait partie des départements qui ont été les plus touchés par le nuage radioactif. Une étude très récente montre des résultats inquiétants, qui devront être confirmés par d'autres enquêtes. La Collectivité territorial de Corse a demandé un rapport et a publié la synthèse des résultats sur son site . En voici la conclusion :
POINTS CLÉS DE LA MÉTHODOLOGIE
- Etudes prospectives historiques d’incidence sur les données de mortalité, des registres de tumeurs et des dossiers médicaux d’endocrinologie qui garantit un haut niveau de preuves
- Etudes avant/après l’épisode d’exposition au nuage radioactif
- Etudes sur territoires et une population définis (Corse, Sardaigne, Ligurie, Toscane)
- Analyse de l’évolution des taux d’incidence par pathologies thyroïdiennes sur une période cumulée d'au moins 14 ans
-Mesures directes des effets liés au facteurs de confusion suivant : l’amélioration des techniques diagnostiques pour l’étude sur les dossiers médicaux
POINTS CLÉS DES RÉSULTATS
- Elimination des effets dus aux facteurs de confusion
- Existence d’un sur-risque significatif chez les enfants associé à l’exposition au nuage de Tchernobyl pour les suivantes pathologies :
- Thyroïdites +62%
- Nodules bénins + 14%
- Nous avons observé également une augmentation de l’incidence des leucémies aiguës (lymphoblastiques et myéloïdes) chez les enfants exposés au nuage de Tchernobyl par rapport aux enfants non exposés, sans que toute fois cette augmentation résulte statistiquement significative.
- Pour les leucémies aiguës, les enfants nés en 1986 et les malformations congénitales : la dimension de l’échantillon n’est pas suffisante pour produire des résultats statistiquement significatifs
Enfin il faut rappeler que le nucléaire n'est pas utilisé que dans les centrales, mais qu'il fait partie des armes dont disposent les armées, et parmi celles-ci, l'armée française.
Les essais de la bombe, on se demande pourquoi, ont toujours eu lieu dans les colonies. D'abord dans le Sahara, au bon vieux temps de l'Algérie Française. Puis, après l'indépendance les essais se sont déroulés en Polynésie. Voici le compte-rendu tiré des "nouvelles caledoniennes"
C’est une petite bombe que vient de lâcher Moruroa e Tatou. L’association, qui regroupe les vétérans des sites d’expérimentations nucléaires en Polynésie française, a rendu public, lundi matin, des documents secret défense, récemment déclassifiés par les services de l’État.
Une synthèse de 2 050 pages qui démontrerait que l’ensemble des îles et atolls des cinq archipels a été impacté par des retombées radioactives, à la période des essais aériens, soit de 1966 à 1974. Et les retombées auraient de surcroît été bien plus nombreuses que ce qu’avaient annoncé jusqu’à ce jour les autorités. Au total, il y aurait eu 368 essais (contre environ 210 officiellement), dont 39 rien que sur l’île de Tahiti. L’un des documents déclassifiés, relatif au tir Centaure de 1974, évoque ainsi des retombées sur la principale île polynésienne, les 19 et 20 juillet, « dues au lessivage, par de fortes pluies, des couches de nuages qui ont survolé » Tahiti.