
Dessin du Canard Enchaîné
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Dessin du Canard Enchaîné

Dessin du Canard Enchaîné
La date de l'armistice de 1918 s'est imposée petit à petit comme celle de la commémoration de la "grande guerre" et de l'hommage aux millions de victimes de ces années terribles.
A Vouziers, depuis de longues années, les combattants tchécoslovaques qui ont libéré Chestres Vandy
et Terron sont associés à l'hommage lors des cérémonies officielles. Pour garder le sens de cette journée auprès des plus jeunes, des enfants des écoles participent activement au déroulement des rassemblements.
Cette année, Nicolas Sarkozy a décidé que le 11 novembre prendrait une autre signification. Il a voulu que désormais il soit rendu hommage à "tous les soldats morts au combat" pour la France et en particulier à ceux décédés depuis un an au cours d'opérations extérieures.
Il prend prétexte de la disparition du dernier combattant de cette guerre pour effectuer ce changement. On peut remarquer que les cérémonies rendaient en particulier hommage aux victimes (voir l'appel des morts, le soldat inconnu à l'Arc de Triomphe), et donc à des personnes disparues depuis des décennies, sans que le sens de leur sacrifice soit perdu.
Toutes les guerres ne se ressemblent pas. Il semble difficile de réunir le militaire de carrière mort en Afghanistan, l'appelé disparu en Algérie , le résistant du maquis des Manises ou d'ailleurs, et le poilu sacrifié en 1916. Leur principal point commun serait d'être "mort pour la France", mais que de différences dans le contexte historique et les choix ou non choix de ces hommes.
Sarkozy déclare vouloir éviter la fossilisation, il va créer une banalisation dans une journée où tous les soldats morts auraient la même image, en fait plus d'image du tout.
Ce choix repose également sur des considérations politiques et économiques.
A quelques mois des élections, Nicolas Sarkozy souhaite que l'on n'oublie pas qu'il est chef des armées, et que c'est lui qui a conduit les troupes en Libye, en Côte d'Ivoire ou en Afghanistan.
Il ne peut créer un nouveau jour férié pour s'auto-féliciter, cela serait difficile en ces temps de crises. Alors il accroche cette cérémonie à celle du 11 novembre, en attendant d'en faire le jour unique de commémoration en France. Le 8 mai serait préservé tant que des combattants sont encore en vie, mais souvenons nous de Giscard qui voulait déjà supprimer le 8 mai comme jour férié.
Mêler ainsi tous les combats entraine une confusion voulue. Puisqu'ils sont tous "Morts pour la France", ne cherchons pas plus loin. Cela évite de se poser des questions essentielles : pourquoi sont-ils morts, quel sens a leur sacrifice, quelles conséquences en tire-t-on pour aujourd'hui et demain ?

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En fin politicien notre président a lancé le débat sur la règle d'or, qui devait mettre mal à l'aise les socialistes.
L'opposition a clairement indiqué qu'elle ne voterait pas une telle mesure, et il semble que Nicolas Sarkozy ne soit plus très favorable à la réunion du congrès (Sénat plus Chambre des Députés) pour l'adoption de cette modification de la constitution. La récente défaite au Sénat devrait le rendre encore plus prudent.
Cette règle d'or devait interdire de faire voter le budget de l'état en déficit. C'est pourtant ce que fait le gouvernement depuis des années, il ne respecte même pas les critères du traité de Maastricht. Celui-ci interdit un déficit supérieur à 3 % du budget, chiffre dépassé de manière régulière, malgré les remarques régulières des instances de Bruxelles.
Sarkozy et son gouvernement ont donc été incapables de maintenir un déficit sous les 3 %, même avant la crise, et ils veulent imposer la rigidité à 0% pour ceux qui vont leur succéder.
Les derniers chiffres montrent que les déficits s'aggravent et que la France continue à s'endetter. Le magazine Challenge note "La dette publique de la France s'est encore accrue de 46,4 milliards d'euros au deuxième trimestre par rapport à la fin mars pour s'établir à 1.692,7 milliards, soit environ 86,2% du produit intérieur brut (PIB)"
Il ajoute :"L'augmentation de la dette publique observée au deuxième trimestre de cette année résulte de la forte poussée de l'endettement de l'Etat, qui a crû de 52,6 milliards d'euros alors que les organismes divers d'administration centrale (Ademe, CEA, Météo France, CNRS,...) mais aussi les administrations publiques locales et de sécurité sociale se sont désendettées."
Le mauvais élève est donc bien l'état, bien mal placé pour donner des leçons.

Comment sera-t-il possible de s'en sortir ? D'après le tableau ci-dessus, on a le choix entre l'inflation ou une bonne guerre. Pourquoi pas les deux tant qu'on y est.

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Charleville-Mézières, décembre 2006. Nicolas Sarkozy lance en pleine campagne présidentielle : « Je veux que d’ici à deux ans, plus personne ne soit obligé de dormir sur le trottoir. Parce que le droit à l’hébergement, c’est une obligation humaine ».
Paris, juillet 2011. Des centaines de familles sont contraintes de trouver refuge dans les services d’urgence des hôpitaux déjà débordés. Xavier Emmanuelli, fondateur du Samu social, jette l’éponge après 18 ans de service.
Le constat est amer. Le nombre de mal-logés, de sans-abris ne fait qu’augmenter. Seule une volonté politique déterminée permet de vaincre la misère sociale. La France a-t-elle baissé les bras ? Que répondre aux trois millions et demi de mal-logés ? Au plus de 100.000 personnes qui vivent « dans la rue » ou passent de foyers en chambres d’hôtel ?
Monsieur le Président, où sont vos promesses ? Associations, travailleurs sociaux, médecins, bénévoles ou simples citoyens, ne peuvent plus faire face. A des besoins grandissants, on répond par des budgets, déjà étriqués, amputés en 2011 de 41 millions d’euros. Vous préconisez des solutions pérennes. Mais où sont-elles ? Votre ministre du Logement affirme vouloir diminuer le nombre de places d’hôtels pour les remplacer par « des places de logements ». Comment croire que cette nouvelle promesse ne restera pas, une fois de plus, lettre morte ? Donnez-nous des garanties ! Appliquez enfin le droit au logement opposable (DALO). Prenez des mesures pour mobiliser les bureaux et appartements laissés vacants à la faveur de la spéculation immobilière. Arrêtez de fermer des places d’hébergement d’urgence. Empêchez les expulsions sans solution de relogement. Sortons de cette logique purement financière. Cessons d’abandonner ainsi à la violence de la rue des milliers d’hommes et de femmes. N’attendez pas l’échéance présidentielle, monsieur Sarkozy, tenez enfin vos promesses.
Ce texte est soutenu par :
Emmaüs France, La Fondation Abbé Pierre, L’Uniopss, Emmaüs Solidarité, Advocacy France, France Terre D’Asile, Jean-Baptiste Eyraud (porte-parole du DAL), la Fnars, le Secours Catholique, l’Association des Cités du Secours Catholique, le Collectif Les Morts de la Rue, Bernard Devert (président de la Fédération Habitat et Humanisme), Sylvain Cuzent (DG Centre d’action sociale protestant), Les Enfants de Don Quichotte, Mouvement ATD Quart Monde, La Fédération d’Aide à la Santé Mentale Croix-Marine, Jean-Marie Faucher (DG ARAPEJ Ile de France), le CHRS Fondation Mérice, la Ligue des droits de l’Homme, le Collectif Jeudi Noir, Médecins du Monde, Maud Bigot (Coordination nationale des professionnels de l’urgence sociale).
Les premiers signataires :
Fadela Amara, Martine Aubry, Jean-Marc Ayrault, Josiane Balasko, Patrick Bloche, Pascale Boistard, Alain Bocquet, Richard Bohringer, Carole Bouquet, Jean-Paul Carceles, Nathalie Corre, Emmanuelle Cosse, Bertrand Delanoë, Harlem Désir, Cécile Duflot, Rémi Féraud, Christophe Girard, Anne Hidalgo, François Hollande, Myriam El Khomri, Pierre Laurent, Augustin Legrand, Corinne Lepage, Arnaud Montebourg, Thierry Repentin, Ségolène Royal, Dominique Sopo, Manuel Valls, Dominique Versini, Dominique Voynet, …
2 août 2011