Grèce : un nouveau plan qui ne résoud pas le problème (26/07/2011)

Les Européens viennent de conclure un second plan de sauvetage de la Grèce.

 

Plus de 100 milliard de d'euros sont prévus pour empêcher l'effondrement du pays et de la zone euro.

Mais la réaction des agences de notation est négative. Ces "juges de paix" du système libéral baisse àisi6ycss.gif nouveau la note de la Grèce qui se trouve à deux pas du zéro pointé. Par ce geste, les agences veulent signifier que des pertes sont à prévoir pour les détenteurs de la dette grecque, et que la situation de fond n'est pas résolue. Le site "moneyweek.fr" écrit :

Trop d’incertitudes pèsent donc encore sur les modalités du plan et la participation du secteur privé.

Au delà de l’aspect technique, le deuxième plan d’aide ne résout en rien le problème de solvabilité de la Grèce. Son niveau de dette n’est plus supportable pour son économie. Comme l’explique L’Agefi Hebdo de la semaine dernière, même en réduisant le déficit budgétaire à 2,6% en 2014 (objectif ambitieux) et en renouant avec la croissance, la dette publique ne fera que se stabiliser autour de 160% du PIB.

A ce rythme, Athènes ne retrouvera son ratio d’endettement d’avant-crise qu’à partir de 2030. En outre, la charge de la dette va exploser pour représenter rapidement 20% des recettes fiscales du pays, ce qui n’est pas tenable.

(...)Ce ne sera donc pas suffisant. Il est très probable que la dette grecque soit encore au-dessus de 100% de PIB pendant encore plusieurs décennies.

Solidaires jusqu’à quand ?
Enfin, pendant combien de temps la solidarité entre Etats membres de la Zone euro tiendra-t-elle ? Pour la France, le nouveau plan d’aide va se traduire par une hausse de 15 milliards d’euros de la dette française d’ici à 2014. Cela risque de compromettre l’objectif de faire reculer le taux d’endettement du pays à partir de 2013. Nous serons alors juste après une élection présidentielle…

 

En France, Nicolas Sarkozy veut profiter de la signature du plan pour appeler à l'Union Sacrée. Comme il y a union de tous les pays pour aider la Grèce, il devrait y avoir union des parlementaires pour aider la France à s'en sortir.

La ficelle est un peu grosse à moins d'un an des élections présidentielles. Il n'existe pas qu'une seule façon d'analyser la crise, et de trouver les moyens de la surmonter. Sarkozy protège toujours ses électeurs potentiels, il vient de rassurer les restaurateurs sur le maintien de la TVA à 5,5%. Il déclare:

Le président appelle les parlementaires à "se rassembler" au-delà "des intérêts partisans". "En France, dans les mois qui viennent, nous avons besoin aussi de nous rassembler sur ces questions essentielles, au-delà des intérêts partisans", poursuit le président Sarkozy.

"La représentation nationale que vous incarnez jouera, j'en suis sûr, un rôle majeur pour assurer le sens de notre responsabilité commune face à l'Histoire", ajoute-t-il alors que la question d'une convocation du Congrès pour inscrire dans la Constitution des règles de retour à l'équilibre budgétaire devrait être débattue à la rentrée."

 

sarkozygrossetetems8.jpgCe sont des propos qui visent à gêner le PS et qui tentent de lui donner une stature de grand de ce monde. Cette image qu'il veut donner vient un peu tard, après ces années de décisions où les choix ont toujours pencher vers la préservation des avantages des plus riches.

Il ne fait pas de doute que Nicolas Sarkozy continuera à essayer d'utiliser les crises ( euros, Afghanistan,..)pour promouvoir l'Union Nationale, c'est à dire tous derrière le Président. Cela peut fonctionner à la marge pour un certain nombre d'électeurs, mais d'ici qu'il arrive à convaincre une majorité, il y a encore loin : tous ceux qui vivent les conséquences de ses choix politiques n'oublient pas ce qu'il a fait.

21:40 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : sarkozy, grèce, euro, union sacrée | |  Facebook | |  Imprimer |