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fessenheim - Page 2

  • En 2014, EDF a passé sous silence un "incident" grave à Fessenheim

    Communiqué de "Sortir du Nucléaire"

    En avril 2014, une succession d’"incidents" inquiétants, conduisant à la mise à l’arrêt de la centrale, s’est déroulée à Fessenheim dans un silence médiatique quasi total. Il a fallu attendre presque deux ans pour que cet événement révélateur de problème de sûreté criants sorte de l’ombre, la presse allemande s’en étant saisi.

    Une succession de dysfonctionnements inquiétants

    bc8c9aad4e4cbee6f229e663f7631a70.jpgLe 9 avril 2014, des agents chargés de remplir un réservoir l’ont laissé déborder. 3 m3 d’eau se sont alors déversés dans les étages inférieurs, aspergeant des armoires électriques et provoquant un court-circuit. Ce court-circuit a bloqué les systèmes de contrôle et obligé EDF à arrêter le réacteur en urgence. EDF n’a pas pu recourir aux mécanismes habituels, qui étaient apparemment indisponibles en raison des défauts électriques. Sans doute pour ne pas fragiliser la cuve, il n’a pas été envisagé de procéder à un arrêt brutal en laissant retomber automatiquement les barres de commande. EDF a donc été contraint d’arrêter le réacteur en injectant massivement dans l’eau de refroidissement du bore, substance qui a la capacité de freiner les réactions en chaîne.

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  • Pourquoi le 11 octobre 2015 est une date clé pour la transition énergétique ?

    Communiqué de Greenpeace

    Le 11 octobre 2015 est un moment clé du quinquennat de François Hollande. En effet, c’est à ce moment-là qu’on verra si le chef de l’Etat respecte les promesses du candidat (la fermeture de Fessenheim durant son mandat) et la lettre de la loi sur la transition énergétique, votée à l’été 2015, qui prévoit un plafonnement de la capacité nucléaire installée sur le sol français.

    Pourquoi ? Parce que c’est à cette date, sur laquelle le gouvernement communique bien peu, que la loi de transition énergétique impose à EDF pour déposer auprès du ministère de l’Environnement une demande « d’autorisation d’exploiter » pour l’EPR de Flamanville.

    Or ce dossier, pour être complet, doit aussi contenir une demande d’abrogation de l’autorisation d’exploiter deux réacteurs, pour que le plafond de puissance fixé par la loi de transition énergétique à 63,2GW soit respecté. Pour être dans les clous, EDF doit donc annoncer quels sont les réacteurs qu’il entend fermer.

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  • Le Japon ferme définitivement 5 réacteurs nucléaires

    Le Japon n'est pas la France, même si les deux pays ont été parmi les plus développés pour l'installation de centrales nucléaires.

    Mais le Japon a connu, et connaît encore, une catastrophe nucléaire avec Fukushima. Depuis la population et les responsables politiques ne voient plus du même œil la présence de centrales nucléaires sur leur sol. Toutes ont été fermées petit à petit après la catastrophe, et très peu ont pu réouvrir. Les plus anciennes ne fonctionneront plus jamais. Cette décision vient d'être prise en raison de la vulnérabilité des centrales anciennes, en cas de catastrophe naturelle

    Le lobby nucléaire français, dont Nicolas Sarkozy, se bat pour maintenir ouverte la centrale vieillissante de Fessenheim. Faudra-t-il un accident majeur pour leur faire prendre conscience des risques liés à exploitation de cette centrale ?

    Voici le compte-rendu du site lematin.ch sur cette actualité japonaise.

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  • Fessenheim peut et doit être fermée maintenant !

    Communiqué des associations alsaciennes suite à la visite de Nicolas Sarkozy à Fessenheim

    Le 12 mars 2015, presque 4 ans jours pour jour après l’accident de Fukushima, Nicolas Sarkozy s’est rendu à Fessenheim pour mettre en cause la décision de fermeture de la centrale et réaffirmer sa foi inébranlable dans le nucléaire. Réaction des associations alsaciennes.

    - Communiqué d’Alsace Nature, Comité pour la Sauvegarde de Fessenheim et de la plaine du Rhin, Les Citoyens Vigilants des environs de Fessenheim, Stop Fessenheim, Stop Transports Halte au Nucléaire.

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  • Fessenheim : la centrale à l'arrêt

    Il ne faut cependant pas se réjouir trop vite, cet arrêt n'est pas lié à une fermeture définitive de la plus vieille centrale nucléaire de France.

    Un  manque d’étanchéité sur une tuyauterie a obligé EDF  a stopper l'unité n°1 de Fessenheim hier. Si le nucléaire constitue par nature un mode de production d'électricité à risque, le fait de prolonger l'utilisation d'installations au-delà de leur durée de vie normale ne fait que majorer la possibilité de survenue d'incidents ou d'accidents.

    Le quotidien "L'Alsace" rapporte : "Hier soir, peu avant 19h, l'unité de production n°1 de la centrale nucléaire de Fessenheim a été mise à l'arrêt à la suite d'un défaut d'étanchéité constaté sur une tuyauterie située en aval du condenseur, dans la salle des machines (hors zone nucléaire)."

    L'unité de production numéro 2 étant en arrêt pour maintenance, c'est donc toute la production de Fessenheim qui a été stoppée provisoirement.

    Pour que la centrale soit arrêtée définitivement, il faudrait une volonté politique forte, ce qui ne semble pas évident actuellement.

    Pourtant Fessenheim ne se contente pas d"être la plus veille centrale nucléaire en activité, elle cumule d'autres inconvénients majeurs :

    Elle se situe en zone d'activité sismique notable.

    Sa conception n'a pas pris en compte des éléments jugés désormais indispensables (double enveloppe, radier étanche en cas de fuite du corium ( qui résulte de la fonte du cœur nucléaire d'une centrale).

    Elle est construite sur une des plus grande nappe d'eau potable d'Europe.

    Elle est à proximité de la Suisse et de l'Allemagne, et les autorités de ce pays viennent de rappeler leur position à ce sujet.

     

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  • Désobéir pour l’avenir

    Ce jeudi 4 septembre à 8h30 au tribunal de Colmar, s'est déroulé le procès de 54 activistes de Greenpeace, de 18 nationalités différentes.

    Ils étaient entrés le 18 mars 2011 dans la centrale de Fessenheim à 5h50 du matin, pour déployer une bannière sur le réacteur n°1 sur laquelle était écrit “Stop Risking Europe”.
    Un message adressé à Angela Merkel et à François Hollande, à la veille d’un sommet européen sur le cadre de politique énergétique à horizon 2030. Fessenheim, la plus vieille centrale française, est aussi le symbole des centrales vieillissantes européennes. Frontalière avec l’Allemagne, elle met en danger des centaines de milliers de citoyens européens. François Hollande a promis de fermer cette centrale mais le projet de loi sur la transition énergétique, présenté par l’exécutif début août, ne donne aucun gage quant à la fermeture de Fessenheim, ni quant à la réduction de la part du nucléaire.

    Ils sont français, allemands, italiens, suisses, espagnols, belges, autrichiens, hongrois, polonais, tchèques, slovènes, danois, norvégiens, suédois, hollandais, turcs, australiens, et israéliens.

    Ils étaient là car depuis des décennies, la population européenne cohabite avec des centrales nucléaires. La plupart d’entre elles ont été installées sans consultation des habitants. Aujourd’hui, ces centrales nucléaires ont vieilli. Trop vieilli. Construites pour durer 30 ans, certaines installations ont déjà dépassé les 40 années d’exploitation. Certains pays aimeraient même prolonger leur exploitation jusqu’à 60 ans. Cette politique d’extension de vie des centrales nous fait entrer dans une nouvelle ère de risques, plus importants que jamais.

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    Ils ont agi, et désobéi, pour l’avenir.

    Ce n’était pas légal. Mais c’était légitime. Car il est nécessaire d’agir pour que les responsables politiques écoutent et entendent.

    Le procureur a requis 3 à 4 mois de prison avec sursis pour tous les militants pour violation de domicile. Ainsi qu’une amende de 400 € à l’encontre des militants qui ont refusé le prélèvement ADN lors de leur garde à vue.

    Un verdict très rapide : c’est inédit, mais le verdict a été rendu dans la journée.

    Les 55 militant ont été reconnus coupables des faits de violation de domicile et condamnés à 2 mois de prison avec sursis. Ils sont relaxés concernant le chef d’accusation de dégradation. Pour trois d’entre eux, qui avaient refusé le prélèvement ADN, une amende de 300 euros par personne a été décidée par le juge. Pour les autres militants ayant refusé ce prélèvement, c’est la relaxe. En effet, la demande de prélèvement n’avait pas été effectuée en présence de l’avocat. L’ensemble des militants est condamné à verser 1000 euros solidairement à EDF pour frais juridiques.

    Énergies renouvelables, efficacité énergétique : voilà la voie que la France et toute l’Europe doivent prendre. Certains pays européens ont commencé à s’engager. Mais tant que le nucléaire ou le charbon serviront si massivement à produire de l’électricité en Europe, le développement des renouvelables restera bloqué !

    Le nucléaire est un verrou qui doit sauter !

  • La France nucléaire. L'art de gouverner une technologie contestée

    Dans les années 1970 et 1980, des luttes nombreuses avaient montré une forte opposition au nucléaire en France (Plogoff, Chooz, Superphénix à Creys-Malville,...).

    Pourtant les centrales nucléaires ont fini par "faire partie du paysage" dans un pays qui s'est presque laissé convaincre de l’innocuité du nucléaire.

    Et puis il y a eu Tchernobyl, Fukushima, mais toujours pas de revendication massive pour changer de politique énergétique. La présidence Hollande a débuté sur la promesse de fermer une centrale nucléaire, celle de Fessenheim. Le seul changement concret a consisté en des travaux de grande ampleur pour mettre cette installation aux normes ( construction d'un radier sous la centrale). Un livre récent tente d'expliquer ce décalage, et les stratégies déployées par les partisans du nucléaire pour "absorber les critiques". Voici une présentation du livre par son éditeur.

    Qu’avons-nous appris de Tchernobyl, puis de Fukushima ? Pourquoi est-il toujours tabou d’évoquer 9782021052701.jpgl’option d’une sortie du nucléaire en France, alors que nous ne sommes pas à l’abri ? pas plus que les Japonais ? d’un accident majeur ? Quel est donc l'art de faire vivre l'énergie nucléaire, cette fierté nationale, cette exception française ? Comment les Français, très sceptiques vis-à-vis de l'atome dans les années 1970, sont-ils parvenus à l'« aimer » ou, en tout cas, à l’accepter ? Qu'est devenu, au cours du temps, le mouvement antinucléaire d'il y a quarante ans, alors un des plus forts d’Europe ? Quel rôle l’État et les organismes nucléaires ont joué dans ces transformations ? De quelle façon la prise en charge institutionnelle des critiques a-t-elle orienté les conditions de citoyenneté à l'âge atomique ?

    Cet ouvrage analyse le succès de la nucléarisation de la France en dépit de fortes résistances citoyennes. Il décrypte les stratégies gouvernementales destinées à réprimer, contourner, devancer, coopter, canaliser, dépolitiser, absorber les critiques. De la dénonciation de l’« électrofascisme » au sabotage récent des débats « bidons », en passant par le « mensonge » de Tchernobyl, il met en évidence quarante ans de rapports de force entre l’atome et ses détracteurs, en considérant non seulement les moments forts du mouvement antinucléaire mais aussi la trajectoire, le repli et le renouveau des contestations.

     

    Sezin Topçu est historienne et sociologue des sciences, chargée de recherche au CNRS. Elle est membre du Centre d’études des mouvements sociaux -Institut Marcel-Mauss-  EHESS.