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grèce - Page 2

  • Sur l'île de Kos, les conditions inhumaines des migrants

    [04/09/2015] Communiqué d'Amnesty International

    Sur cette petite île grecque, à  côté des familles de touristes passant leurs vacances d’été et des familles locales qui préparent la rentrée des classes, le contraste avec les souffrances des enfants réfugiés est on ne peut plus frappant.

    DES NOUVEAUX NÉS ET DES ENFANTS FORCÉS DE PATIENTER EN PLEINE CHALEUR

    Nous avons trouvé des enfants n’ayant parfois pas plus d’une semaine parmi les foules forcées à attendre dans une chaleur étouffante, parfois pendant des jours, pour se faire enregistrer par les autorités locales. Nos chercheurs ont par ailleurs recueilli les propos de mineurs non accompagnés détenus dans des conditions déplorables auprès d’adultes.

    Les mineurs réfugiés que nous avons rencontrés à Kos ont fui des pays tels que la Syrie, l’Afghanistan et l’Irak, où ils ont connu la guerre et la persécution. Certains sont avec leur famille mais d’autres ont effectué le trajet seuls. Les conditions épouvantables que ces jeunes gens et d’autres mineurs sont désormais forcés d’endurer et l’indifférence du pouvoir face à leur situation sont choquantes.

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  • Les droits des grecs

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    Dessin de Aurel pour Le Monde

  • Une voie étroite

    Une analyse lucide de la situation en Grèce, signée de Pierre Khalfa du mouvement "Ensemble", une des composante du Front de Gauche.

    Le non des Grecs au référendum aurait pu être une chance immense pour l’Europe. Il aurait pu permettre que s’engage enfin un véritable débat sur la nature de la construction européenne. Evidemment, cette éventualité était insupportable pour les dirigeants européens. Ainsi dès l’annonce du référendum, l’étranglement financier du pays s’est encore aggravé et la fermeture des banques qui s’en est suivie est en train d’aboutir à sa paralysie économique alors que les difficultés de plus en plus grandes des banques grecques à se refinancer auprès de la BCE laissaient planer la menace de leur faillite.

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  • Migrants, Grèce : sombre temps pour l’Europe que nous voulons !

    Communiqué LDH

    La victoire des replis nationaux contre l’accueil des migrants fuyant guerre, misère et dictatures, l’imposition maintenue de l’austérité pour les pauvres et les classes moyennes en Grèce : voici les deux décisions prises par l’Europe ces derniers jours.

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  • La Grèce devrait mettre sur pied une commission d’audit de sa dette

    Article de Eric Walravens, paru le 29 janvier sur le site du CADTM

    La Grèce devrait mettre sur pied une commission d’audit de sa dette publique, avant de procéder à une annulation partielle, affirme Eric Toussaint, le président du Comité pour l’annulation de la dette du tiers monde (CADTM). Selon cet expert belge, consulté par Syriza au cours des derniers mois, le nouveau gouvernement est même tenu par les règles européennes de procéder à un tel audit.

    D’après M. Toussaint, une possible restructuration de la dette grecque dépendra beaucoup de l’attitude des instances européennes en réaction aux mesures que prendra le gouvernement emmené par Syriza. Le président du parti de gauche radicale, Alexis Tsipras, s’est en effet engagé sur des mesures anti-austérité très précises, notamment des exonérations d’impôt pour les bas revenus et une augmentation du salaire minimum. Or, une telle politique heurte frontalement la ligne imposée par les créanciers internationaux de la Grèce, réunis au sein de la troïka (Commission, BCE, FMI), en contrepartie de prêts destinés à empêcher un défaut de paiement. Faute d’accord, la Grèce pourra difficilement honorer une échéance d’environ 15 milliards d’euros prévue en juin prochain, note Eric Toussaint. Dans la partie d’échec politique qui s’amorce, "chacun cherchera sans doute à gagner du temps", souligne-t-il.

    Lui-même recommande à la Grèce de mettre sur pied une commission d’audit, comme l’a fait l’Équateur de Rafael Correa en 2007. Cette démarche a permis au pays d’Amérique latine de suspendre le paiement d’une partie importante de sa dette et de réinvestir les fonds dans les dépenses sociales, souligne l’expert belge, qui avait déjà été associé à ces travaux. Aujourd’hui, l’Équateur est revenu sur les marchés des capitaux, où il emprunte à des taux au moins aussi favorables que ses voisins. L’annulation de dette a constitué "un point de redémarrage".

    Dans le cas de la Grèce, le gouvernement est même tenu de procéder à un audit, poursuit Eric Toussaint. Il cite un article d’un règlement de 2013 (connu sous le nom de "two-pack"). Celui-ci stipule qu’"un État membre faisant l’objet d’un programme d’ajustement macroéconomique réalise un audit complet de ses finances publiques afin, notamment, d’évaluer les raisons qui ont entraîné l’accumulation de niveaux d’endettement excessifs ainsi que de déceler toute éventuelle irrégularité". Le gouvernement de Syriza devrait se saisir de cette possibilité, affirme M. Toussaint, qui observe toutefois que le parti ne s’est pas encore fait une religion en la matière.

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  • « Notre solution pour l’Europe » par Alexis Tsipras

    Ce week-end se déroulent des élections en Grèce, qui peuvent marquer un tournant fondamental pour ce pays. Syriza que l'on classe à "l’extrême gauche" est en mesure de se trouver en tête à l'issue de ce scrutin, et peut-être d'avoir la majorité absolue au parlement.

    Voici, repris du Monde Diplomatique, une tribune de présentation signée d' Alexis Tsipras, le leader de Syriza.

     

    Février 1953. La République fédérale d’Allemagne (RFA) croule sous les dettes et menace d’entraîner l’ensemble des pays européens dans la tourmente. Préoccupés par leur propre salut, ses créanciers — dont la Grèce — prennent acte d’un phénomène qui n’a surpris que les libéraux : la politique de « dévaluation interne », c’est-à-dire la réduction des salaires, n’assure pas le remboursement des sommes dues, au contraire.

    Réunis à Londres au cours d’un sommet exceptionnel, vingt et un pays décident de réévaluer leurs exigences à l’aune des capacités réelles de leur partenaire à faire face à ses obligations. Ils amputent de 60 % la dette nominale cumulée de la RFA et lui accordent un moratoire de cinq ans (1953-1958), ainsi qu’un délai de trente ans pour rembourser. Ils instaurent également une « clause de développement » autorisant le pays à ne pas consacrer au service de la dette plus d’un vingtième de ses revenus d’exportation. L’Europe vient de prendre le contre-pied du traité de Versailles (1919), jetant les fondations du développement de l’Allemagne de l’Ouest après la guerre.

    C’est précisément ce que la Coalition de la gauche radicale grecque (Syriza) propose aujourd’hui : procéder à rebours des petits traités de Versailles qu’imposent la chancelière allemande Angela Merkel et son ministre des finances Wolfgang Schäuble aux pays européens endettés, et nous inspirer de l’un des plus grands moments de clairvoyance qu’ait connus l’Europe d’après-guerre.

    Les programmes de « sauvetage » des pays d’Europe du Sud ont échoué, creusant des puits sans fond qu’on invite les contribuables à tenter de remplir. Parvenir à une solution globale, collective et définitive du problème de la dette n’a jamais été aussi urgent. Et l’on comprendrait mal qu’un tel objectif soit escamoté de façon à assurer la réélection de la chancelière allemande.

    Dans ces conditions, l’idée avancée par Syriza d’une conférence européenne sur la dette, sur le modèle de celle de Londres sur la dette allemande en 1953, représente, selon nous, la seule solution réaliste et bénéfique pour tous : une réponse globale à la crise du crédit et au constat de l’échec des politiques menées en Europe.

    Voici donc ce que nous demandons pour la Grèce :

    — une réduction significative de la valeur nominative de sa dette publique cumulée ;

    — un moratoire sur le service de la dette, afin que les sommes conservées soient affectées au redressement de l’économie ;

    — l’instauration d’une « clause de développement », afin que le remboursement de la dette ne tue pas dans l’œuf le redressement économique ;

    — la recapitalisation des banques, sans que les sommes en question soient comptabilisées dans la dette publique du pays.

    Ces mesures devront s’adosser à des réformes visant à une plus juste répartition des richesses. En finir avec la crise implique en effet de rompre avec le passé qui a permis de l’engendrer : œuvrer à la justice sociale, à l’égalité des droits, à la transparence politique et fiscale, bref à la démocratie. Un tel projet ne pourra être mis en œuvre que par un parti indépendant de l’oligarchie financière, cette poignée de chefs d’entreprise qui ont pris l’Etat en otage, d’armateurs solidaires entre eux et — jusqu’en 2013 — exemptés d’impôt, de patrons de presse et de banquiers touche-à-tout (et en faillite) qui portent la responsabilité de la crise et s’efforcent de maintenir le statu quo. Le rapport annuel 2012 de l’organisation non gouvernementale (ONG) Transparency International désigne la Grèce comme le pays le plus corrompu d’Europe.

    Cette proposition constitue à nos yeux la seule solution, à moins de se satisfaire du gonflement exponentiel de la dette publique en Europe, où elle dépasse déjà, en moyenne, 90 % du produit intérieur brut (PIB). C’est ce qui nous rend optimistes : notre projet ne pourra pas être rejeté, car la crise ronge déjà le noyau dur de la zone euro. La procrastination n’a d’autre conséquence que d’accroître le coût économique et social de la situation actuelle, non seulement pour la Grèce, mais également pour l’Allemagne et pour le reste des pays ayant adopté la monnaie unique.

    Pendant douze ans, la zone euro — inspirée des dogmes libéraux — a fonctionné comme une simple union monétaire, sans équivalent politique et social. Les déficits commerciaux des pays du Sud constituaient l’image renversée des excédents enregistrés au Nord. La monnaie unique a par ailleurs servi l’Allemagne, en « refroidissant » son économie après la coûteuse réunification de 1990.

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    Briser, enfin, la collusion entre milieux
    politiques et économiques

    Mais la crise de la dette a bouleversé cet équilibre. Berlin a réagi en exportant sa recette de l’austérité, ce qui a aggravé la polarisation sociale au sein des Etats du Sud et les tensions économiques au cœur de la zone euro. Apparaît désormais un axe Nord-créditeurs / Sud-débiteurs, nouvelle division du travail orchestrée par les pays les plus riches. Le Sud se spécialisera dans les produits et les services à forte demande de main-d’œuvre avec des salaires planchers ; le Nord, dans une course à la qualité et à l’innovation, avec, pour certains, des salaires plus élevés.

    La proposition de M. Hans-Peter Keitel, président de la Fédération allemande de l’industrie (BDI), dans un entretien accordé au site Internet du Spiegel, visant à transformer la Grèce en « zone économique spéciale »  révèle le véritable objectif du mémorandum . Les mesures prévues par ce texte, dont la portée s’étend au moins jusqu’en 2020, se soldent par un échec retentissant, que reconnaît désormais le Fonds monétaire international (FMI). Mais, pour ses concepteurs, l’accord a l’avantage d’imposer une tutelle économique à la Grèce, qu’il ramène au rang de colonie financière de la zone euro.

    Son annulation constitue donc le préalable à toute sortie de crise : c’est le médicament qui est mortel et non la dose, comme le suggèrent certains.

    Il faudra par ailleurs s’interroger sur les autres causes de la crise financière en Grèce. Celles qui conduisent au gaspillage de l’argent public n’ont pas changé : le coût de construction de routes au kilomètre le plus élevé d’Europe, par exemple ; ou encore la privatisation des autoroutes en guise de « prépaiement » de nouveaux axes… dont la construction a été interrompue.

    L’extension des inégalités ne saurait être réduite à un effet secondaire de la crise financière. Le système fiscal grec reflète la relation clientéliste qui unit les élites du pays. Telle une passoire, il est criblé d’exemptions et de passe-droits taillés sur mesure pour le cartel oligarchique. Le pacte informel qui, depuis la dictature, soude le patronat et l’hydre à deux têtes du bipartisme — Nouvelle Démocratie et Mouvement socialiste panhellénique (Pasok) — en scelle le maintien. C’est l’une des raisons pour lesquelles l’Etat renonce aujourd’hui à obtenir les ressources dont il a besoin par l’impôt, lui préférant la réduction continuelle des salaires et des retraites.

    Mais l’establishment — qui a survécu de justesse aux élections du 17 juin , en semant la peur quant à une éventuelle sortie de la Grèce de la zone euro — vit sous l’assistance respiratoire d’un second poumon artificiel : la corruption. La difficile tâche consistant à briser la collusion entre milieux politiques et économiques — une question qui ne concerne pas que la Grèce — constituera l’une des priorités d’un gouvernement populaire conduit par Syriza.

    Nous réclamons donc un moratoire sur le service de la dette pour changer la Grèce. Faute de quoi, toute nouvelle tentative d’assainissement financier fera de nous autant de Sisyphes condamnés à l’échec. A ceci près que, cette fois, le drame ne concerne plus seulement l’antique cité de Corinthe, mais l’Europe dans son ensemble.

    Alexis Tsipras

    Dirigeant de la Coalition de la gauche radicale grecque (Syriza)

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    Lors d'un meeting de Syriza

  • Restructuration de la dette grecque : qui sont les gagnants ?

    Communiqué de presse du Comité pour l'Annulation de la Dette du Tiers Monde

    Le CADTM dénonce la campagne de désinformation sur la dette grecque et le plan de sauvetage des créanciers privés

    Plus de 85% des créanciers privés (banques, assurances, fonds de pension…) ont accepté jeudi soir desiteon0-dc90f.gif participer à la restructuration de la dette grecque en effaçant 107 milliards d’euros. Sur le papier, ces créanciers renoncent ainsi à 53,5% de leurs créances. Mais contrairement aux apparences, le CADTM affirme que cette opération est surtout une bonne nouvelle pour les banques grecques et européennes (principalement françaises et allemandes), pas pour le peuple grec à qui on promet de nouvelles détériorations de ses conditions de vie.

    En effet, les créanciers et le gouvernement grec ont mis en place un montage complexe : les créanciers privés échangent leurs titres grecs contre de nouveaux d’une valeur (faciale) inférieure. Ainsi, pour une obligation échangée d’un montant initial de 100 euros, les créanciers vont recevoir un nouveau titre d’une valeur faciale de 46,5 euros. Loin de perdre à ce petit jeu, les créanciers privés troquent des titres qui se vendaient entre 15 et 30 euros sur le marché secondaire pour des titres bien plus sûrs.

    De surcroît, la Troïka octroie un nouveau prêt de 130 milliards à la condition que le montant soit utilisé pour payer la dette et soutenir les banques. Alors que tous les grands médias reprennent le refrain officiel selon lequel la dette grecque est réduite de 107 milliards d’euros, ils oublient d’intégrer les 130 milliards de nouveaux crédits octroyés par la Troïka qui viennent l’augmenter. En bout de course, les créanciers privés s’en sortent très bien et sont remplacés par des créanciers publics internationaux (BCE, Etats de la zone euro, FMI) qui vont exercer une pression constante sur les autorités grecques afin d’aggraver les mesures antisociales.

    De plus, alors qu’en cas de litige 85% des anciens titres dépendaient de la législation grecque, l’entièreté des nouveaux titres dépendra de la justice de Londres. L’objectif des créanciers est de limiter la possibilité de la Grèce de décréter un défaut de paiement ou une annulation.

    Pour le CADTM, ce nouveau plan est une supercherie car, sous prétexte de venir en aide à la Grèce, il sauve la mise aux créanciers privés qui portent pourtant une lourde responsabilité dans l’endettement de la nation hellène. Les banques ont utilisé une partie de l’argent public injecté afin de les sauver de la faillite en 2008-2009 pour spéculer sur la dette grecque et ont pu réaliser d’énormes profits avant de pousser la Grèce vers la grave crise qu’elle connaît.

    52694529.jpgSelon le CADTM, tous les prêts de la Troïka à la Grèce octroyés depuis mai 2010 sont odieux, ils sont frappés de nullité car ils constituent une violation permanente des droits économiques, sociaux, civils et politiques des citoyens grecs.

    Le CADTM tient une nouvelle fois à saluer le courage et la détermination du peuple grec qui lutte contre les politiques d’austérité inhumaines imposées par la Troïka. Le AAA des créanciers (Austérité Austérité Austérité) doit laisser la place au AAA des peuples : Audit Annulation Autre politique.

    Pour le CADTM, la solution passe nécessairement par la mise en place d’une politique radicalement différente. En Grèce comme dans les autres pays soumis à la Troïka, il faut mettre fin au remboursement de la dette et abandonner les mesures antisociales. Afin de lutter contre la campagne mensongère sur la crise grecque, il faut renforcer l’audit citoyen de la dette publique qui doit aboutir à la répudiation de la part illégitime ou odieuse. Le CADTM soutient pleinement la Campagne d’audit de la dette grecque et les comités d’audit qui se mettent en place dans plusieurs autres pays européens. Le CADTM appelle à multiplier les actions de solidarité avec le peuple grec et à constituer un large front social européen contre les politiques d’austérité.