Nous vous avons parlé à plusieurs reprises de la possibilité de voir arriver une deuxième centrale nucléaire à Chooz . Les Ardennes étant sinistrées, les élus départementaux ont trouvé cette bonne ( ??) idée pour sauver notre secteur, un réacteur type EPR .
Deux sites semblaient en compétion, Chooz donc et Penly qui se situe au bord de la mer .
On laisse entendre maintenant qu'il pourrait y avoir 2 nouveaux réacteurs EPR, en plus de celui de Flamanville qui est en construction .
L'argument donné est affligeant : le gouvernement n'arriverait pas à choisir entre EDF et GDF Suez comme opérateurs . Alors pourquoi ne pas prendre les deux et faire une centrale de plus .
Voici l'information reprise par Europe1.fr:
EDF semblait le candidat le mieux placé jusqu’à présent, grâce à son expertise dans ce domaine même si le chantier EPR de Flamanville dans la Manche multiplie les retards. Mais GDF-Suez avait fait part de ses ambitions dans ce domaine. Avec les deux groupes lancés sur ce marché, la France pourrait ainsi conforter son leadership mondial dans le domaine du nucléaire. Deux centrales nucléaires entreraient également dans la politique de relance voulue par le gouvernement face à la crise.
Mais ce double projet est particulièrement coûteux : 10 milliards d’euros d’investissement supplémentaires. Deux questions se posent par ailleurs : ces deux chantiers sont-ils compatibles avec le Grenelle de l’environnement et les besoins énergétiques en France sont-ils suffisants pour les justifier ? Pour le réseau Sortir du nucléaire, la vague de froid vient de démontrer que la France manquait de production "de pointe" (énergie mobilisable lors des pics de consommation à 19H00 par exemple), alors que le nucléaire produit une énergie "de base", et non de pointe.
"L'annonce de nouveaux EPR bafouerait les engagements officiels pris lors du Débat public sur le premier EPR", conteste également Sortir du nucléaire, qui rappelle qu'il était explicitement écrit que le premier EPR devait permettre "d'acquérir une solide expérience de construction et d'exploitation de ces réacteurs de nouvelle génération et d'être prêt le moment venu pour le renouvellement des centrales".

L’annonce du retard, bien que démentie, arrive après une succession de mauvaises nouvelles sur le chantier EPR de Flamanville. Bouygues a annoncé plusieurs mois de retard dans le bétonnage de la dalle du réacteur selon l’édition des Échos du 27 octobre dernier. Dans la foulée, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a demandé à Areva, suite à des non-conformité dans le contrôle qualité « d’apporter la démonstration de la qualité des pièces du pressuriseur récemment fabriquées » qu’elle a sous-traité en Italie. Le pressurisseur est un composant imposant (14 mètres de long et 140 tonnes) et majeur du circuit de refroidissement du futur réacteur. Une mauvaise qualité mettrait en jeux la sûreté du réacteur. Enfin la semaine dernière, EDF a été contraint d’avouer devant la Commission locale d’information l’échec total des travaux de creusement du tunnel pour la future canalisation de rejet en mer. L’électricien a annoncé qu’il allait totalement de stratégie et de méthode de travaux, chose qui allait nécessiter une nouvelle enquête publique et provoquer plus d’un an de retard sur cette partie du chantier !
Nos responsables politiques font donc la course à l'EPR, ne tirant pas les leçons de l'implantation de la première centrale de Chooz : son arrivée n'a pas empêché la perte d'emplois pour les Ardennes, pas plus que la crise pour la pointe de Givet (voir Vireux, Cellatex à Givet et plus récemment Sopal toujours à Givet ou Godart à Fumay, entre autres ) .
accessibles aux Ardennais . C'est là que les aides de l'état doivent se porter, car ses secteurs sont ceux de notre avenir .
réacteur EPR (European Pressurized Reactor) en France après Flammanville. Annoncée par le président de la République en juillet, la construction d’un nouvel EPR met en concurrence au moins trois sites, Penly en Seine-Maritime, Chooz dans les Ardennes, Cadarache dans les Bouches-du-Rhône et même Flammanville.
République militant inlassablement pour une relance massive de l'énergie nucléaire.
Première surprise de taille : sous le prétexte que les coûts de production de l'électricité sont « des informations commercialement sensibles dans des marchés concurrentiels tendus » on ne trouve plus, dans les « coûts de référence », d'indication sur les coûts en euros par MWh des différentes filières de production, mais seulement des valeurs indicielles comparatives de ces coûts par rapport à une énergie de référence, comme par hasard le nucléaire, de valeur arbitraire 1. On apprend par exemple que le coût de l'électricité gaz en fonctionnement continu sera 1,25 fois supérieur à celui de l'électricité nucléaire fonctionnant sur la même durée. Aucun moyen de reconstituer cette référence de coût du nucléaire puisque les valeurs de ses différentes composantes, investissement, frais de fonctionnement, coûts de retraitement, etc., sont toutes secrètes. Tout au plus nous dit-on que le coût de l'uranium choisi est de 52 dollars la livre, mais pour souligner qu'il est négligeable dans le coût total, et que le taux de disponibilité retenu des nouvelles centrales est de 91 %, chiffre en contradiction totale avec ceux qu'on observe sur le parc actuel, qui voit son taux d'emploi stagner un peu en dessous de 80 %.
C'est une régression majeure par rapport au rapport de 2003 qu'on finit presque par regretter car, au moins, les différents coûts y étaient donnés, même s'ils étaient contestables et contestés puisque certains d'entre eux étaient de 25 % inférieurs à ceux de l'enquête approfondie « Charpin, Dessus, Pellat » effectuée trois ans plus tôt à la demande du Premier ministre. Le ministère s'était déjà, à l'époque, abrité derrière le secret pour éviter tout débat. Aujourd'hui, on passe donc la vitesse supérieure puisque le coût du nucléaire, non discutable et inconnu, devient la norme de référence.
analogues à celui de Flamanville. De quoi certes faire plaisir à Areva, mais dont il faudra bien écouler la production. Qu'à cela ne tienne, nous dit-on, il suffira d'exporter plus de deux fois plus d'électricité à nos voisins qu'aujourd'hui ! Mais avec quelles lignes à très haute tension, et surtout à quel prix ?
Quand elle découvrira, trop tard, que le dogme nucléaire s'est substitué à la rationalité économique, il faudra tenter d'écouler sur le marché européen une électricité de base bien plus chère que celle que nous exportons aujourd'hui grâce à des installations de production largement amorties. Et si, comme tente le président Sarkozy d'en convaincre nos voisins italiens, allemands ou anglais, ceux-ci se lancent aussi dans l'aventure, toutes les conditions seront réunies pour l'éclatement d'une bulle nucléaire qui viendra s'ajouter aux conséquences de la crise économique et sociale actuelle.
Plus grave, ces anomalies peuvent remettre en cause la fiabilité du bâtiment . Ce sont AREVA et Bouygues qui sont en charge des travaux, ce chantier servant d'image à donner pour nos futurs exportations de technologie (Chine ,...) .
« EDF se réjouit de l'annonce du projet d'un futur deuxième réacteur nucléaire de type EPR, en France. EDF est prêt à s'engager. » Le discours présidentiel de mercredi a poussé l'électricien à se positionner... Il n'y a pas si longtemps, pourtant, Suez et EDF, désormais concurrents sur ce créneau, étaient en désaccord sur le besoin de construire une nouvelle centrale.