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Non à la ferme de 7000 porcs, oui à une agriculture de territoire

L'enquête publique concernant la demande d'exploiter un élevage de 7000 porcs à Leffincourt se poursuit.

Les personnes désirant consulter le dossier d’enquête et souhaitant consigner des observations sur le registre d’enquête, devront se rendre au service Urbanisme de la ville de Vouziers. L'entrée se fait au rez-de chaussée du côté droit de la Mairie, le commissaire enquêteur ne sera pas présent à Vouziers, seules des observations écrites sont possibles

Les documents de l’enquête sont à la disposition du public jusqu'au mardi 22 décembre, de 8h00 à 12h00 et de 14h00 à 17h00.

Vous trouverez ci-dessous la position du groupe "EE Les Verts" de Charleville, avec des arguments qui recoupent ceux que nous avons donnés dans notre note du 8 décembre.

 

Une ferme usine de 7180 porcs est en projet à Leffincourt, dans les Ardennes couplée à une unité de méthanisation. Ce projet, comme celui des mille vaches en Picardie, marque une évolution très inquiétante de notre agriculture en ce qu’il incarne une dérive industrielle néfaste pour l’environnement et destructrice d’emplois dans nos campagnes.

Nous pensons, nous écologistes, que notre modèle agricole doit évoluer au contraire vers une agriculture de territoire, qui fournit localement une nourriture saine aux habitants de la région et un revenu décent à des paysans nombreux ; ce qui passe par plus de qualité, plus d’autonomie et la satisfaction de besoins locaux dans un cercle vertueux qui approvisionne nos abattoirs, à rebours de ces fermes-usines dont le projet est avant tout financier et dans lesquelles des animaux qui ne sortent jamais sont gavés d’antibiotiques, devenus de simples sous- produit du lisier qu’ils génèrent.

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Un exemple d'élevage industriel

Commentaires

  • Je relis le dernier paragraphe juste au dessus de la photo:
    "Agriculture de territoire" Qu'est-ce que c'est?
    "Qui fournit une nourriture saine aux habitants". C'est dans l'intérêt de l'éleveur.
    "Des paysans nombreux". Attention : cela conduit à des petites fermes et donc à des petits revenus.
    "Qualité, autonomie, satisfaction des besoins locaux". C'est toujours dans leur intérêt.
    "Animaux gavés d'antibiotiques". Dit comme cela, c'est inquiétant. Mais si le protocole sanitaire prévu est respecté, ces excès ne peuvent pas exister. Il est obligatoire de prévoir des contrôles réalisés par les services vétérinaires de l' Etat.
    "Porcs, sous-produits de leur lisier". En Champagne, la paille est abondante. L'habitat de ces animaux et particulièrement des truies, doit être aménagé confortablement avec cette litière (la photo est effectivement révoltante).

    J'ai émis des réserves nombreuses dans le cahier du commissaire-enquêteur.
    Je ne condamne cependant pas la notion de grandes tailles des exploitations.
    Je redis, qu'à mon sens, la recherche zootechnique doit orienter ses travaux vers l'application de techniques d'élevage inoffensives pour l'environnement naturel.

    Je ne condamne pas les Pierre Rabhi, les Marc Dufumier, que j'ai lu ou entendu lors de conférences.

    Mais ça n'avance pas, à mon avis, parce qu' on reste dans la posture des petites fermes de jadis avec l'excès d'agitation verbale et en refusant de voir que la production agricole se fait à plus de 95% par les exploitations d'aujourd'hui et que c'est sur elles que l'effort écologique doit se porter si l'on veut gagner, notamment, la bataille de la biodiversité dans l'ambiance de la COP21.

    Daniel

  • Et toujours ce faux alibi du marché.
    Si le marché de la viande porcine était si serein, cela se saurait! Pourquoi faut-il des aides financières de l'Etat français donc des contribuables et de l'Europe ( la PAC) pour le maintenir à flots. Nous savons que les coopératives agricoles , en particulier, sont des entités capitalistes, qui jouent avec les spéculations financières. L'idée qu'un projet est bon s'il est fiable financièrement est acceptable du point de vue de l'investisseur mais pas de celui du citoyen que je suis. Or c'est mon avis que l'enquête publique recueille et c'est pourquoi j'exprime un avis négatif. Ce projet ne s'inscrit pas dans une évolution inéluctable de l'agriculture vers une production réduite de viande. Que les financiers y soient indifférents, c'est dommage mais pas surprenant! Le capitalisme, y compris agricole, est plus opportuniste que lucide.

  • Quand le porc-et la vache du riche-affament le Monde.

    Daniel me surprend quand il aborde la question de l'élevage de porcs de Leffincourt en semblant ignorer la nature de cette activité qui est de produire de la viande, encore plus de viande, ce qui aujourd'hui est qualifié d'absurdité par la quasi totalité des spécialistes agricoles et environnementaux. Daniel se soucie à juste titre de la nourriture des hommes. Il sait que les élevages d'animaux pour produire de la viande consomme environ 60% des céréales. Ces céréales passent sous le nez des humains. Les protéines végétales sont ainsi détournées de l'alimentation des hommes or nous savons que les animaux sont de bien mauvais transformateurs d'énergie. Par exemple, il faut fournir 4 calories à un porcs pour en récupérer 1 seule, 11 à une vache pour le même résultat. Si on consacrait la majorité des terres arables à des cultures servant directement à l'alimentation humaine on augmenterait de 50% la quantité de calories produites. Savez vous que l'Europe utilise 7 fois sa superficie agricole en terres dans les pays en voie de développement pour produire de quoi nourrir son bétail. Donc, si l'on a le souci de préserver la planète et en même temps de nourrir l'humanité, il faut changer fortement notre régime alimentaire( et donc en amont , notre agriculture), fondé sur une forte consommation de viande, cela n'est pas viable, c'est une absurdité! Un projet comme celui des 7000 porcs de Leffincourt s'inscrit dans le temps à l'inverse de cette tendance souhaitable et vitale.

  • Quand une entreprise veut produire, c'est qu'elle a des débouchés. Si le GAEC ROSE ET VERT ne produit pas ces porcs d'autres s'en chargeront.

    Quant aux protéines végétales "qui passent sous le nez des humains" car elles sont consommées par des animaux, c'est vrai, C'est un problème moral. De plus, l'indice de transformation de ces céréales en viande varie selon l'espèce. Les chiffres avancés par Michel sont exacts. Le meilleur indice est obtenu chez le poisson d'élevage. En effet, un kilog produit de chair de poisson exige beaucoup moins de céréales que ce qu'exige la viande de porc ou, pis, de bovin.
    C'est la raison pour laquelle le problème d'encourager l'homme à consommer directement davantage de céréales et sensiblement moins de viande est devenu une réelle question vitale pour l'avenir et Michel a raison de le rappeler.

    Malheureusement, cette évolution n'est pas prête d'aboutir car combien de dizaines d'années faudra-t-il pour bousculer les traditions culinaires et diététiques françaises ? Il y faut une pédagogie à haute dose et des encouragements pécuniaires notables.

    Le GAEC ROSE ET VERT peut légitimement et tranquillement investir et gérer son projet porcin. Il aura assez d'années pour en tirer ses revenus et celui des salariés embauchés et ce jusqu'à leur retraite.

    Ma position ci-dessus n'entache nullement l'exigence écologique pendant tout le temps de fonctionnement de ce grand élevage en projet.

    Daniel

  • Je fais parti de ceux qui travaillent dans l'industrie. Pour mon cas particulier, je suis dans un groupe mondial et nous sommes 250 personnes sur notre site de production. Je suis fière de notre produit, nous fabriquons des radiateurs. La production, la qualité, les investissements, la rentabilité, la recherche de productivité etc je peux vous en parler pendant des heures. Et je le redis je suis fière de mon produit et de plus l'entreprise paye des impôts moi aussi et ces impôts sont destinés à la fonction publique, la médecine, la sécurité, l'éducation nationale... tout ça me convient.

    Ici nous parlons de la condition de vie des animaux et de la qualité et uniformité de notre nourriture. Effectivement, la PAC donc nos impôts encourage ce système et ce capitalisme aberrant, en tant que citoyen personnellement je ne veux pas de ça c'est clair.

    Mr Doyen réfléchissez bien à vos propos et vous savez vous avez le droit de changer de position. Plus globalement, il me semblerait normal que tout le monde y réfléchisse, s'informe et pourquoi pas se positionne. A ce jour (sic) je n'ai pas d'enfant et là je me retrouve dans la position de défendre les enfants actuels et à venir. L'enjeu sociétal est énorme, que les consciences se réveillent !

  • Soyons réalistes. Je constate que la production agricole en culture biologique concerne un très faible nombre des différents critères retenus, nombre d'agriculteurs, importance des surfaces, nombre de consommateurs et chez ceux-ci le pourcentage d'aliments biologiques par rapport aux aliments réellement consommés.
    Résultats : quasiment rien, 2 à 5%.
    Je trouve normal de rechercher comment toucher écologiquement les 95 à 98% de ces critères là dans l'agriculture traditionnelle et industrielle. La société globalement a le droit à plus de sécurité en terme de vie sur notre bonne Terre. C'est tout ce que je souhaite.
    Je ne m'oppose pas aux recherches que font beaucoup de monde en faveur de la protection de l'environnement naturel ni, notamment de la majorité des commentaires ci-dessus mais c'est vrai que je ne partage pas certaines nuances émises ici.
    Daniel

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