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  • Nucléaire : les (mauvaises) idées du gouvernement démystifiées

    Publié le 20 février 2023 par FNE.

    Le recours au livret A des français pour financer le nucléaire : une catastrophe économique annoncée

    Pourquoi c’est une mauvaise idée ?

    Le Ministère de la Transition Ecologique confirmait récemment dans la presse étudier le recours à une partie du livret A pour financer le nucléaire.

    • Historiquement, le livret A est investi dans les politiques de renouvellement urbain et la construction de logements sociaux. Le financement du programme nucléaire se ferait donc au détriment des politiques sociales !
    • Cette hypothèse traduit les difficultés de l’Etat à solutionner le coût exorbitant du nucléaire. EDF estime le coût de six nouveaux EPR à 51,7 milliards d’euros, sans compter les coûts liés au retard des chantiers, qui deviennent monnaie courante (Flamanville, Olkiluoto en Finlande, Taishan en Chine…). Trouver une telle somme, pour financer de nouveaux réacteurs dont on ne sait pas s’ils fonctionneront, est une aberration. Parce qu’il s’agirait d’un investissement trop peu rentable pour les investisseurs privés, l’Etat envisage donc d’utiliser l’épargne des Françaises et Français pour une énergie qu’ils n’ont pas choisi et au détriment du logement social. Une pierre de plus dans la confiscation du débat sur l’énergie.

    Nos propositions : promouvoir une réelle transition énergétique

    S’il est évident pour FNE que l’hypothèse du recours au Livret A doit être écartée, c’est en fait tout l’enjeu du financement des projets nucléaires qui doit être mis au centre des discussions.

    Face à cette catastrophe économique qui s’annonce, c’est le choix d’un mix énergétique composé à 100% d’énergies renouvelables en 2050 qui doit être fait. Plus sûres, moins chères, plus rapides à développer et facilement appropriables par les citoyens, les énergies renouvelables répondent aux enjeux climatiques et démocratiques.

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  • Sûreté nucléaire : la dissolution de l’IRSN inquiète

    Extraits de l'article de Reporterre du 16.02.2023

    Le gouvernement veut fusionner l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) avec l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Au risque de mettre en péril la sûreté nucléaire en France, dénoncent salariés et observateurs.

    L’annonce est tombée comme un coup de massue le 8 février, à Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine), au siège de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). « Le directeur général a réuni les délégués syndicaux en conférence à 9 h 15, pour annoncer la disparition prochaine de l’institut. Il n’y a eu aucun temps pour les questions, raconte à Reporterre François Jeffroy, délégué syndical CFDT à l’IRSN. À 9 h 30, il a parlé à tout le personnel. Le communiqué du ministère de la Transition énergétique est arrivé quelques heures plus tard. Personne ne s’y attendait. Quand j’ai demandé à mes collègues de l’intersyndicale ce qu’ils en pensaient, personne n’a répondu. Tous étaient assommés. » Puis, très vite, un sentiment de colère et d’injustice a émergé. « Qu’est-ce qu’on nous reproche ? Rien. Aucun argument précis pour justifier cette sanction ultime : vous disparaissez. »

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  • Encore deux ou trois accidents, et tout ira bien...

    En matière de sûreté nucléaire, on a entendu pendant des dizaines d'années un discours lénifiant qui pouvait se résumer en "ne craignez rien, on contrôle tout".

    Depuis les accidents de Tchernobyl et Fukushima, il est devenu très difficile d'affirmer qu'un accident nucléaire est fortement improbable. Les pro-nucléaires adaptent donc leur argumentation en affirmant qu'ils tirent toutes les conséquences des accidents passés pour prendre les mesures nécessaires.

    logoV2.gifAprès Fukushima, l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) a préconisé de renforcer la sécurité sur les centrales nucléaires en France. Des travaux très importants ont été rendus obligatoires, comme par exemple le renforcement du radier sous la centrale de Fessenheim. La vision optimiste est que l'on progresse dans le domaine de la sécurité, la vision réaliste est que l'on ne pourra jamais arriver au risque zéro.

    Dans son rapport publié ce jour , l'IRSN confirme la vulnérabilité des installations, utilisant des "technologies par nature faillibles" et pouvant être " affectées par des perturbations venues de leur environnement". Partant de ce postulat, même si le risque est faible, un accident est inévitable sur un grand nombre d'installations et sur une durée prolongée. Il s'agit d'une loi statistique, et d'un constat historique.

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    Photo de la centrale de Fukushima après l'accident

    Voici un extrait de l'avant-propos du rapport de l'IRSN, qui en dit long sur la confiance que l'on peut accorder aux installations nucléaires en général.

     

    "En matière de sûreté nucléaire, comme dans bien d’autres domaines faisant appel
    à des technologies complexes, le diable est souvent dans les détails,et un accident
    sérieux peut résulter d’un enchaînement malheureux d’évènements sans gravité
    particulière pris individuellement.
    Ces technologies sont par nature faillibles, et elles peuvent aussi être affectées
    par des perturbations venues de leur environnement. La sûreté des installations
    repose donc sur l’anticipation correcte des dispositions nécessaires pour faire
    en sorte que ces défaillances ou agressions externes restent sans conséquence
    majeure.
    Dispositions dont l’efficacité repose essentiellement sur la disponibilité effective
    des équipementsimportants pour la sûreté redondants ou de secours, sur la
    qualité des procédures de conduite, automatiques ou manuelles, et sur la
    compétence et l’entraînement des opérateurs.
    La qualité de la maintenance, l’exhaustivité des études des nombreux scénarios
    possibles d’incidents et de traitement de leurs conséquences possibles,
    l ’appréciation correcte des incertitudes et des marges disponibles, la recherche
    systématique des enseignements à tirer des incidents, même mineurs, qui surviennent
    réellement dans les centrales nucléaires et de leur gestion par les opérateurs, sont
    donc des paramètres essentiels pour la sûreté."
    (...)
  • Nucléaire : quand l'IRSN évalue le coût d'un accident en France

    L'IRSN ( l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire) vient de présenter en novembre 2012 au congrès  Eurosafe à Bruxelles une communication sur le coût prévisible d'un accident nucléaire.

    Deux variantes sont présentées, pour un accident sévère et pour un accident majeur (type Fukushima ou Tchernobyl). Les présentation du colloque se sont faites en anglais (logique, pour un institut français qui intervient dans un pays francophone) nous vous donnons la traduction faite par l'ACRO :


            L’accident sévère étudié consiste en une fusion d’un cœur de réacteur et de rejetstchernobyl-383x4571.jpg radioactifs qui ne sont pas considérés comme « massifs ». Le nombre de personnes forcées à évacuer dans le scénario étudié ne serait que de l’ordre de 3 500. Coût estimé : 120 milliards d’euros. 47% de ce coût seraient dus à l’impact sur l’industrie touristique et agro-alimentaire dont l’image serait détériorée.

    A titre de comparaison, une catastrophe comme celle d’AZF ou la marée noire de l’Erika, a coûté de l’ordre de 2 milliards d’euros.

     

    ·        L’accident majeur étudié consiste aussi en la fusion d’un seul cœur de réacteur, mais associée à des rejets massifs cette fois-ci, entraînant l’évacuation de 100 000 personnes. 160 000 ont été déplacées par la catastrophe nucléaire de Fukushima.

    La facture pour le pays s’élèverait à 430 milliards d’euros cette fois-ci. C’est plus de 20% du PIB d’une année ou plus de 10 ans de croissance économique. C’est plus que le budget de l’Etat français. L’étude IRSN met les conséquences d’une telle catastrophe au même niveau qu’un conflit régional, sans préciser ce qu’elle entend par là.

     

    L’IRSN souligne qu’il y a de grosses incertitudes à propos de ces coûts, mais que l’estimation n’est pas conservative et a plutôt tendance à sous-estimer la réalité. Elle ne concerne, de plus, que la France alors que plusieurs pays européens pourraient être affectés par des rejets radioactifs massifs.

    On peut tirer au moins deux conclusions de cette étude :

    La première est que l'hypothèse d'un accident nucléaire majeur est devenue tellement crédible aux yeux des responsables eux-mêmes qu'il leur semble nécessaire d'en évaluer le coût.

    La deuxième est que ce coût mesuré est considérable du point de vue économique, et qu'il faudrait également chiffrer le coût en ce qui concerne les dégats humains.

    Même si le risque d'un accident nucléaire majeur est faible, il n'est pas nul. Et il augmente en fonction du nombre de centrales et de la durée de leur exploitation. Peut-on prendre ce risque si les conséquences sont à ce point considérables ?

     

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    La centrale de Tchernobyl après l'explosion.