Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Nucléaire : quand l'IRSN évalue le coût d'un accident en France

L'IRSN ( l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire) vient de présenter en novembre 2012 au congrès  Eurosafe à Bruxelles une communication sur le coût prévisible d'un accident nucléaire.

Deux variantes sont présentées, pour un accident sévère et pour un accident majeur (type Fukushima ou Tchernobyl). Les présentation du colloque se sont faites en anglais (logique, pour un institut français qui intervient dans un pays francophone) nous vous donnons la traduction faite par l'ACRO :


        L’accident sévère étudié consiste en une fusion d’un cœur de réacteur et de rejetstchernobyl-383x4571.jpg radioactifs qui ne sont pas considérés comme « massifs ». Le nombre de personnes forcées à évacuer dans le scénario étudié ne serait que de l’ordre de 3 500. Coût estimé : 120 milliards d’euros. 47% de ce coût seraient dus à l’impact sur l’industrie touristique et agro-alimentaire dont l’image serait détériorée.

A titre de comparaison, une catastrophe comme celle d’AZF ou la marée noire de l’Erika, a coûté de l’ordre de 2 milliards d’euros.

 

·        L’accident majeur étudié consiste aussi en la fusion d’un seul cœur de réacteur, mais associée à des rejets massifs cette fois-ci, entraînant l’évacuation de 100 000 personnes. 160 000 ont été déplacées par la catastrophe nucléaire de Fukushima.

La facture pour le pays s’élèverait à 430 milliards d’euros cette fois-ci. C’est plus de 20% du PIB d’une année ou plus de 10 ans de croissance économique. C’est plus que le budget de l’Etat français. L’étude IRSN met les conséquences d’une telle catastrophe au même niveau qu’un conflit régional, sans préciser ce qu’elle entend par là.

 

L’IRSN souligne qu’il y a de grosses incertitudes à propos de ces coûts, mais que l’estimation n’est pas conservative et a plutôt tendance à sous-estimer la réalité. Elle ne concerne, de plus, que la France alors que plusieurs pays européens pourraient être affectés par des rejets radioactifs massifs.

On peut tirer au moins deux conclusions de cette étude :

La première est que l'hypothèse d'un accident nucléaire majeur est devenue tellement crédible aux yeux des responsables eux-mêmes qu'il leur semble nécessaire d'en évaluer le coût.

La deuxième est que ce coût mesuré est considérable du point de vue économique, et qu'il faudrait également chiffrer le coût en ce qui concerne les dégats humains.

Même si le risque d'un accident nucléaire majeur est faible, il n'est pas nul. Et il augmente en fonction du nombre de centrales et de la durée de leur exploitation. Peut-on prendre ce risque si les conséquences sont à ce point considérables ?

 

1506723_3_d00b_la-centrale-nucleaire-de-tchernobyl-apres.jpg

La centrale de Tchernobyl après l'explosion.

Les commentaires sont fermés.