Les Ardennes possèdent le triste privilège d'avoir été le seul département entièrement occupé par les Allemands pendant la durée de la Première Guerre mondiale.
Et cette occupation a été très dure, avec ses privations, ses réquisitions, ses humiliations, ses déportations de civils, et même ses crimes (viols notamment).
Ernest Singevin à Charleville et Yves Congar à Sedan avaient à peu de choses près le même âge, mais leur vision de l'occupation, qu'ils relatent dans leurs cahiers de souvenirs, est assez différente. Cela vient de leur éducation, mais aussi de la dureté relative de la situation vécue dans les deux villes. Il semble qu'à Charleville, où séjournait l’Empereur, les conditions de vie étaient meilleures qu'à Sedan. Comme dans beaucoup d'autres sites des Ardennes, il était très difficile pour les Sedanais de trouver leur nourriture au quotidien.

Lors d'une conférence donnée à la bibliothèque municipale de Vouziers, Jacques Lambert, auteur de nombreux ouvrages historiques, a commenté les journaux de ces deux jeunes Ardennais. Ils racontent au jour le jour leur vécu, et l'illustrent de dessins parfois naïfs mais toujours pertinents et parfois porteurs d'un trait de caricature contre "les boches".
Leur jeune âge leur permettait d'approcher de près les soldats allemands, avec un peu d'inconscience ou d'insouciance juvénile, mais avec également un sentiment patriotique très élevé. Un peu éloignées du front, les Ardennes étaient une base arrière pour les troupes allemandes. Le ravitaillement occupait une grande partie des habitants, les hôpitaux s'installaient dans de nombreux bâtiments civils et la prostitution prospérait en ville. Toute une vie insolite et foisonnante qui ne pouvait qu'intéresser nos deux écoliers dont les annotations nourrissent la réflexion des historiens d'aujourd'hui.

Avec son regard d'ancien enseignant et son expérience d'historien, Jacques Lambert a pu analyser les écrits de ces jeunes plongés en plein cœur de l'Histoire. Cette guerre qui devait durer quelques semaines s'étira interminablement sur 4 ans. Comment en sont sortis nos deux écoliers ? Certainement bien plus mûrs, mais qu'auront-ils vraiment appris. Cette Grande Guerre, la "der des ders" ne fut en fait qu'une transition entre celle de 1870 et celle de 39-45. Yves Congar et Ernest Singevin n'avaient pas fini de vivre au quotidien l'horreur d'un conflit mondial.



Lorraine et l'Alsace ne soulève pas de grandes polémiques, la disparition possible des départements et la réforme cantonale suscitent des réactions vives de la part de certains. En particulier Benoît Huré a été très virulent contre ces réformes. Il n'admet le nouveau découpage des cantons, il désapprouve tout autant le nouveau mode de désignation des élus départementaux. Il refuse également la disparition possible des départements, affirmant qu'il engagera des programmes d'investissements qui ne pourront pas être abandonnés, même si une nouvelle collectivité (la Région) prenait la relève du département. Son intervention a été largement applaudie par la salle qui semblait être tout à fait en phase avec ces propos.
Le Maire de Troyes, invité d'honneur, a également pris la parole et il a, entre autres questions, répondu à une interrogation sur le sens de sa candidature au poste de président des Maires de France. Il est également revenu sur la baisse des dotations de l'Etat en faveur des communes et des communautés de communes. Il a rappelé qu'il avait lui-même diminué ces dotations quand il était ministre du budget. Mais la baisse envisagée sur trois ans par le gouvernement actuel a paru vraiment trop importante à beaucoup, surtout elle a paru disproportionnée par rapport au poids financier des collectivités du bloc communal.









