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  • 55 milliards pour les centrales nucléaires

    Dans le domaine de l'énergie aussi, l'argent constitue le nerf de la guerre, et les sommes consacrées  à tel ou tel choix en disent long sur les priorités des politiques qui sont menées.

    EDF lance une opération "grand carénage" qui vise à une remise à niveau des centrales nucléaires, dans le but d'en prolonger la durée de vie. Ces travaux pourraient atteindre plus de 55 milliards d’investissements dans les dix années à venir selon le site énergie en questions(un site dépendant d'EDF). Il est clairement indiqué que " (les) opérations de grands carénages'(...) permettent de prolonger la durée de vie des centrales existantes jusqu’à 60 ans vont être lancées chaque année."

    Voila un choix pris de manière très démocratique (?!), en dehors de toute concertation  et de toute validation politique.

    Pour la centrale de Chooz, EDF a déjà lancé sa communication avec la chambre de commerce et d'industrie des Ardennes.

    Le site belge  lavenir.net écrit :"Localement, et sans pouvoir encore affiner ces sommes, il est prévu d’investir à Chooz 1,4 milliard d’euros pour ce «grand carénage », plus 700 millions destinés à la mise aux normes post-Fukushima. La facture dépassera donc les 2 milliards, mais doit permettre à Chooz de poursuivre son activité jusqu’en 2060, soit 20 années supplémentaires de bons et loyaux services. Par contre, compte tenu de la relative jeunesse de la centrale ardennaise, sa cure de jouvence n’interviendra que dans la dernière partie du programme national, soit pas avant 2020."

    Le site ajoute"Cette rénovation devrait, on s’en doute, générer une activité certaine de l’autre côté de la frontière (voir ci-dessous), d’autant qu’EDF a annoncé clairement la couleur: pas question durant le chantier de prévoir des mises à l’arrêt prolongées qui plomberaient la production électrique française. C’est un peu comme dans le commerce: pendant les travaux, la vente continue…"

    La  durée d'exploitation de la centrale de Chooz va-telle réellement être prolongée de 20 ans, ou s'agit-il pour EDF d'une tentative de forcer la main aux politiques ? Il est urgent que les élus responsables localement et nationalement se positionnent sur ce débat de fond.

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  • EPR au Royaume-Uni : le marketing d’EDF à plein régime

     

    Communiqué de Greenpeace

    Après des mois d’âpres négociations, le gouvernement britannique et EDF ont officialisé lundi 21 un accord sur le prix de vente de l’électricité fournie par les deux réacteurs EPR (European Pressurized Reactor) qu’EDF veut construire au Royaume-Uni, sur le site d’Hinkley Point

    Un accord présenté comme une “réussite”

    Les articles de presse ont été nombreux à signaler et à saluer cette information … Même l’Élysée a publié un communiqué dans lequel la France se félicitait de l’accord avec le Royaume-Uni. La communication d’EDF a donc tourné à plein régime, présentant cet accord comme bouclé. Alors qu’en réalité, EDF et le gouvernement Britannique se sont seulement entendu sur un prix de principe. Et c’est tout. Car la Commission européenne doit encore se prononcer sur la validité de l’accord, vis à vis du principe des limitations des subventions d’états à l’énergie.

    Cet accord est loin d’être une réalité !

    Le consortium avec les énergéticiens chinois est encore balbutiant : en effet, seul un MOU (Memorandum Of Understanding, le document spécifiant l’accord bilatéral) est aujourd’hui signé. Le contrat définitif lui, n’existe pas à ce jour.

    De surcroît, le tarif de l’électricité négocié est extrêmement élevé. Le gouvernement britannique promet au consortium exploitant les éventuels réacteurs un prix garanti de l’électricité. Or, on a appris hier que ce prix est établi à 92,5 livres le mégawattheure (soit 109 euros) et que cet accord sur le prix durera 35 ans à partir de la mise en service des réacteurs.
    92,5 livres, c’est deux fois le prix de l’électricité aujourd’hui en Grande-Bretagne! Pour comparer avec la France le prix du mégawattheure en France est de 49,50 €, selon le rapport de la Cour des Comptes de janvier 2012. Mais EDF se réjouit, dans sa communication, des 109 euros négociés en Grande-Bretagne !

    Avec cette annonce lancée avec force cocorico, le mythe de l’électricité moins chère du nucléaire prend un nouveau coup … Cet accord montre surtout que le nucléaire n’est plus compétitif et a besoin des aides d’états pour survivre.

    Des aides d’état que la Commission européenne va devoir évaluer… Car comme on peut le lire sur le site recensant la législation européenne : “Dans le contexte d’une libre concurrence au sein du marché intérieur, et notamment de l’ouverture des services publics au jeu concurrentiel, les États membres interviennent parfois par le biais de ressources publiques pour promouvoir certaines activités économiques ou protéger des industries nationales. En favorisant certaines entreprises par rapport à leurs concurrents, ces aides d’État sont susceptibles de fausser la concurrence. Les aides d’État sont interdites par le traité instituant la Communauté européenne.

    D’ailleurs, les signaux sont au rouge ces derniers jours :

    Antoine Colombani, le porte-parole du commissaire européen à la Compétitivité Joaquin Almunia, a indiqué début octobre que les nouvelles lignes directrices européennes pour le financement du secteur de l’énergie, attendues pour le mois de novembre, ne devraient pas inclure de dispositions spécifiques pour l’énergie nucléaire. Cette position serait partagée par les autres commissaires. (lire l’article complet sur le site Actu Environnement)

    Même les marchés financiers ne semblent pas non plus tout à fait convaincus : le cours de l’action EDF n’a pas bondi de manière durable, et les analystes sont plutôt tièdes : EDF décroche le contrat nucléaire britannique, nous ne changeons pas d’avis sur le titre.

     

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    Une belle réussite marketing d’EDF

    C’est une “belle” performance qu’EDF a réalisée… Voyez plutôt : l’énergéticien français a vendu à la Grande Bretagne, pour une somme chiffrée à 16 milliards de livres (soit près de 19 milliards d’euros) … Un projet qui n’existe pas !

    Rappelons qu’EDF veut vendre au Royaume-Uni un réacteur qui n’a pas fait ses preuves. Bien que l’EPR soit présenté comme un réacteur de “nouvelle génération”, il s’avère que c’est un réacteur standard, type PWR, auquel ont été ajoutés quelques dispositifs supplémentaires, censés (selon EDF) améliorer la sûreté. D’une puissance de 1650 MW son contenu en radio éléments en fait le réacteur le plus dangereux au monde.

    Aucun chantier EPR n’est à ce jour, achevé. Pire, les chantiers, en Finlande comme en France, rencontrent des obstacles constants, malfaçons, retards et “aléas techniques” comme préfère les qualifier EDF.
    Défaut de soudure, qualité amoindrie des bétons, vannes montées à l’envers … Des défaillances récurrentes et qui portent sur nombre de structures du site et en particulier des éléments centraux de la sûreté de la future centrale. Des trous ou des fissures ont ainsi été observés sur la cuve des réacteurs, le dôme qui protège le réacteur, ou encore le radier…
    Consulter les lettres de suivi d’incidents de l’Autorité de sûreté nucléaire.

    La mise en service à Hinkley Point est prévue en 2023.
    Rappelons qu’à la centrale nucléaire finlandaise d’Olkiluoto où le chantier EPR a démarré en 2005, la mise en service, prévue en 2009 n’aura pas lieu avant 2016. Et Olkiluoto, accuse en plus de ce retard, un surcoût très conséquent (actuellement le prix est de 5,6 milliards d’euros officiellement contre 3 milliards annoncés lors de la vente)

    A Flamanville, le chantier a déjà plus de 4 ans de retard sur les plans initiaux … Et un surcoût écrasant : en décembre 2012, EDF annonçait un énième surcoût pour l’EPR de Flamanville qui devrait, pour l’heure, coûter 8,5 milliards d’euros. En 2011, la facture de l’EPR de Flamanville était déjà passée de 3,3 à plus de 6 milliards d’euros.

    Ce projet, s’il se réalise finalement, enfermera les consommateurs britanniques dans le piège de factures plus élevées via un prix de vente au double du prix actuel de l’électricité, et faussera la politique énergétique du pays, excluant de fait les énergies renouvelables, les plus innovantes, les moins polluantes… Dont les prix sont aujourd’hui en constante diminution. Tout l’inverse du nucléaire finalement !


  • EPR de Flamanville : toujours plus cher .

    L'EPR de Flamanville,  devait représenter la vitrine de ce type de centrale nucléaire de nouvelle génération .

    Sa construction a posé et continue de poser de nombreux problèmes, entraînant retards et modifications. Tout ceci a un coût, et dans le domaine du nucléaire, cela se chiffre en milliards d'euros.

    En 2011, une première révision avait fait passer l'addition de 3,3 à 6 milliards d'euros, soit + 2,7 en 6 ans.

    A peine deux ans plus tard, fin 2012, EDF arrive à une estimation de plus de 8,5 milliards en valeur EPR-Flamanville-est-ouest-1a0ec.jpegactualisée, soit encore 2,5 milliards de plus. Par rapport à l'estimation initiale de 2005, le coût a plus que doublé, on arrive presque au triple du chiffre annoncé.

    EDF signale " Ont ainsi été pris en compte l’évolution du design de la chaudière, les études d’ingénierie supplémentaires, l’intégration des nouvelles exigences réglementaires, ainsi que les enseignements Post-Fukushima." Ce qui veut dire que les exigences de sécurité n'étaient au top à la conception, et que les aléas liés à un type de construction nouveau n'ont pas été intégrés.

    Dans son communiqué EDF semble cependant fière de son futur bébé, à ce prix elle ne va pas faire la fine bouche.

    Le démarrage est pour le moment prévu en 2016, ce qui constitue un retard de 4 ans par rapport à la date initiale. Flamanville constitue avec la centrale finlandaise d'Olkiluoto les prototypes et les vitrines de la technologie française d'EPR. Les deux sites comptent des retards importants et des surcoûts majeurs : avec des vitrines pareilles, on se demande qui aurait envie d'entrer  dans la boutique des vendeurs d'EPR.

  • Un procès hors norme pour un délinquant d’exception

    Billet rédigé par Axel Renaudin pour Greenpeace


    Mardi dernier un nouvel épisode d’un procès pas comme les autres a pris fin au tribunal correctionnel de Nanterre. L’affaire de l’espionnage de Greenpeace par EDF a tout de l’intrigue d’une fiction : huit prévenus dont un ancien “agent secret” français, un ancien amiral de la Royale, un ancien policier de la brigade du banditisme, un ancien militaire et un fleuron de l’industrie hexagonale, EDF.


    Un bref rappel de l’affaire : tout commence par la découverte d’une intrusion informatique dans le Laboratoire national de dépistage du dopage. Lors de la perquisition chez Kargus, officine responsable de cette opération, on découvre que l’ordinateur d’un collaborateur de Greenpeace France, a également été infiltré. En avril 2009, le juge Thomas Cassuto ouvre une instruction. Greenpeace se constitue rapidement partie civile.

     

    Dix jours durant le tribunal a essayé , au fil des auditions, expertises, plaidoiries, réquisitions, de comprendre le scénario de l’affaire.
    La première journée d’audience était ainsi destinée à mieux cerner les personnalités des mis en examen, personnages principaux. Le tribunal ouvre alors une porte vers un univers habituellement dans l’ombre: le milieu du renseignement.

     

    000000003276.jpgLe fondateur de Kargus,Thierry Lohro, ancien de la DGSE (Direction générale de sécurité extérieure), explique clairement qu’EDF lui a demandé d’infiltrer les ordinateurs de Greenpeace pour prévenir les éventuelles intrusions de l’association dans des centrales nucléaires. Pour lui, cette mission même si elle comporte un aspect illégal n’est pas amorale ou répréhensible puisque aider EDF à protéger ses centrales, est un service rendu à son pays. Néanmoins, durant l’audience, Thierry Lorho semble touché lorsque l’un des avocats des parties civiles évoque les questions d’honneur, et admet réaliser son “erreur”.

     

    Pour remplir sa mission, le patron de Kargus, qui n’est pas un spécialiste de l’informatique, fait appel à Alain Quiros, un “hacker autodidacte passionné d’informatique”. Ce dernier déclare avoir été fasciné par cet ancien agent secret et avoir eu l’impression d’intégrer un monde à la James Bond. Il remplit donc sa mission en infiltrant en 2006 l’ordinateur de l’ancien directeur de Greenpeace. Ce petit génie de l’informatique dit lui aussi regretter ses actions et apparaît, dans la salle d’audience comme un petit garçon qui se ferait gronder par ses parents.

     

    Les deux responsables de la sécurité nucléaire d’EDF en 2006 viennent ensuite à la barre. Eux, ne edf.jpgregrettent rien. Et ne reconnaissent rien. Ils ne pensent pas avoir commis de faute puisque d’après leurs déclarations, ’ils n’ont jamais demandé à Kargus d’espionner Greenpeace. Le numéro 2 de la sécurité nucléaire de l’époque, ancien “grand flic” de la brigade de répression du banditisme, atteint à la barre le sommet du déni : en déclarant ne pas avoir pris connaissance des informations issues du travail de Kargus alors même que le CD rom contenant ces informations a été retrouvé dans le coffre fort de son bureau !
    Son patron au moment des faits, ancien amiral, nie également : il dit avoir signé un contrat avec Kargus portant sur une “veille stratégique sur internet” sur Greenpeace et les autres ONG environnementales. Difficile à croire étant donné que de l’aveu même du représentant d’EDF cette tâche de veille est effectuée en interne depuis une dizaine d’année.

     

    Dans cette affaire, la “personne morale” EDF a bien du mal à se défendre… Pour elle, ses subordonnés ont commis une faute en signant un contrat alors qu’ils n’avaient pas la délégation légale pour le faire. Pour autant elle ne reconnaît pas non plus l’espionnage arguant que Greenpeace n’est pas un “ennemi”. Cette stratégie de défense ne semble pas avoir convaincu le procureur de la république…

     

    Au terme d’un réquisitoire fleuve d’environ 4h, le représentant du parquet réclame la condamnation d’EDF et l’amende maximum : 1 500 000 €
    Cette demande est expliquée comme suit par le procureur : “Nul ne doit se sentir autorisé à violer la loi, quels que soient sa fonction, son passé et l’état de ses réseaux d’influence. C’est ce message solennel que vous devez, par votre jugement, adresser aux prévenus.”

     

    La présidente de la quinzième chambre du tribunal correctionnel de Nanterre annoncera le verdict le 10 novembre.
    Mais quoi que le tribunal décide, cette affaire apporte déjà une chose inédite : jamais depuis l’existence de Greenpeace , le procureur de la République n’a réclamé une amende aussi importante à l’électricien français.

  • Centrales nucléaires : plus 10 ans pour commencer.

    L'Autorité de sureté nucléaire vient d'autoriser la centrale du Tricastin à fonctionner 10 ans de plus.

     

    Cette installation a démarré en 1980 et devait fonctionner 30 ans. Mais voila qu'à l'échéance, elle se retrouve bonne pour 10 ans de plus. Pour EDF, ce n'est qu'un début : l'entreprise souhaite obtenir une tritxt.jpgprolongation pour ses autres centrales nucléaires, et envisage des sursis de 20 et même 30 ans. Ainsi une installation pourrait doubler sa durée de vie, pour un investissement quasi nul.

     

    Qu'en est-il de la sécurité ? Le risque d'accident  est mathématiquement plus élevé si la durée de vie augmente, sans tenir compte de l'usure des composants. L'Autorité de sureté nucléaire signe l'autorisation, mais elle fait un pari sur l'avenir, en pensant un accident peu probable. Mais si on veut bien se souvenir de tous les accidents qui sont survenus dans ce domaine comme dans d'autres, ils étaient très improbables avant qu'ils se produisent. Et un accident nucléaire, c'est autre chose qu'un pont qui s'écroule ou qu'un avion qui s'écrase au sol.

     

    EDF peut se réjouir du confortable bénéfice à attendre de cette décision. L'entreprise sera-t-elle taxée en compensation de cet avantage? D'après "Le Figaro", cela n'est pas prévu:

    L'enjeu est également considérable sur le plan économique. EDF a évoqué un «mur d'investissements» pour la prolongation de 10 ans de son parc de centrales, le chiffrant à hauteur de 400 millions d'euros par réacteur. En revanche, l'entreprise reste muette sur le gain considérable induit par l'allongement de son parc. Au prix de 35 euros le mégawattheure, une tranche de 900 mégawatts (MW) fonctionnant à 80 % génère environ 2 milliards d'euros de chiffre d'affaires sur dix ans.

    En Allemagne, pour contrebalancer l'avantage offert aux quatre grands groupes énergétiques, le gouvernement a obtenu qu'ils versent une taxe de 2,3 milliards d'euros par an, pendant six ans.

    En France, le principe d'une telle soulte n'est pas envisagé. Ce qui n'empêche pas EDF de voir plus loin, en ayant demandé à l'ASN de garder «l'option ouverte» d'une prolongation à 60 ans.

    Est-ce à dire, si les centrales françaises sont prolongées jusqu'à 60 ans, qu'il y a moins d'urgence à développer de nouveaux réacteurs ? « Non. La conception de nouveaux outils donne des points de comparaison en matière de sûreté. Par ailleurs, si plusieurs réacteurs doivent être arrêtés en même temps, il faut disposer d'une alternative en matière de production d'énergie », répond Olivier Gupta.

  • Nucléaire : Encore Plus de Retard

    La nouvelle génération de réacteur nucléaire type EPR a bien des soucis.

     

    La France se veut pionnière en ce domaine : AREVA construit un prototype en Finlande, et EDF est en charge de celui de Flamanville.

    Pour ce chantier, EDF annonçait en juillet dernier des mauvaises nouvelles (source Le Figaro 30.07.2010):

    C'est désormais officiel, EDF a annoncé un retard pour l'EPR de Flamanville, dans la Manche. Le report de la date de démarrage du réacteur est de deux ans «l'objectif de première production commercialisable est désormais fixé à 2014», souligne la direction.

    Et le coût du chantier est « ré-estimés autour de 5 milliards d'euros » confirme le groupe. Jusqu'ici, la construction du réacteur de 3e génération avait été évalué à 4 milliards d'euros.


    On apprend ce jour un nouveau report de la date de mise en service du réacteur  Finlandais. D'après Le Monde.fr :

     

    Le démarrage du réacteur nucléaire de type EPR construit par le consortium Areva-Siemens en Finlande 1381395_3_a9df_le-chantier-du-futur-reacteur-epr-d-olkiluoto.jpga encore été reporté et n'interviendra qu'en 2013, avec un fonctionnement normal attendu au deuxième semestre 2013, a annoncé vendredi le groupe finlandais d'électricité TVO.

    Entamé en septembre 2005, le chantier d'Olkiluoto, dans le sud-ouest de la Finlande, devait initialement se terminer en avril 2009. Mais la fin des travaux a été reportée successivement à au moins cinq reprises. Le dernier calendrier fourni par Areva à son client TVO faisait état jusque-là d'un démarrage fin 2012.

    Le coût ce ce nouveau retard n'est pas chiffré, mais chaque report correspond à une ardoise supplémentaire qui se compte en millions d'euros.

    Cette nouvelle génération est confrontée à de nombreux problèmes techniques avant même sa mise en service. L'électricité sera donc produite beaucoup plus chère que l'estimation initiale, alors que cette technologie n'apporte pas de réponse satisfaisante aux problèmes de sécurité liés au nucléaire ( traitement et élimination des déchets en particulier).

     

    Il faut savoir qu'un deuxième EPR a été imposé par Sarkozy à Penly, alors que le bilan du lancement du premier n'est bien entendu pas disponible.

    On aura au moins appris quelque chose : Areva, pas plus  qu'EDF, n'a la maîtrise de la conduction d'un tel chantier, alors que le mariage forcé des deux entreprises est prévu par l'Etat. On voit mal comment cela s'arrangerait en ajoutant aux difficultés actuelles celles liées à une fusion imposée.


  • Espionnage de Greenpeace : un renvoi en correctionnel pour EDF

     

     

    (communiqué de Greenpeace)

    Le procureur de Nanterre, Philippe Courroye, a signé, le 30 août dernier, un réquisitoire définitif au terme duquel le magistrat réclame le renvoi devant le tribunal correctionnel d’EDF en tant que personne morale, ainsi que celui de deux anciens hauts responsables de son département sécurité, poursuivis pour « atteinte à un système automatisé de données ».

     

    EDF clairement impliquée : quelques rappels des faits

    En mars 2009, le Canard enchaîné révèle que Greenpeace a été espionnée pour le compte d’EDF en 2006. La société Kargus Consultant (prestataire de service d’EDF) s’est introduite dans l’ordinateur du directeur des campagnes de l’époque, Yannick Jadot, en utilisant un virus informatique du type « cheval de Troie ».

    Au moins deux contrats ont été signés entre EDF et Kargus Consultant en 2004 puis en 2007 portant sur des missions à l’année « d’appui opérationnel à la veille stratégique sur les modes d’action des organisations écologistes ». Il est clair que cet « appui opérationnel » impliquait des rapports réguliers par Kargus à EDF sur les activités de Greenpeace, issus de la surveillance rapprochée voire de l’infiltration de l’activité de l’association. En 2004, la prestation de Kargus pour ce travail a été facturée plus de 13 000 euros par mois, soit plus de 120 000 euros au total.

    Il apparaît également qu’EDF était non seulement bien au courant, mais même prescriptrice des opérations illégales de pénétration informatique. Plusieurs mois après le hacking de septembre 2006, tout au long de l’année 2007, l’opérateur d’électricité a continué de bénéficier de l’appui de Kargus Consultant.

    EDF_img.jpgLe procureur Courroye souligne, dans son réquisitoire : « Il est difficile d’envisager l’intervention de Pierre Paul François et de Pascal Durieux à des fins de collecte d’informations illégales, à supposer ces faits établis, comme étant déconnectée des activités professionnelles exercées par chacun d’eux, ni même de comportements réalisés à l’insu de la hiérarchie de l’entreprise, s’agissant d’un domaine particulièrement sensible ». Il établit ainsi : « la société EDF a donc nécessairement bénéficié des informations ainsi recueillies ».

    Greenpeace se félicite des avancées de l’enquête

    La demande de renvoi d’EDF devant le tribunal correctionnel démontre que la voie juridique suit son cours normalement. Les éléments recueillis tout au long de l’enquête par le juge d’instruction Thomas Cassuto ne pouvaient qu’inciter le procureur Courroye à formuler cette demande dans son réquisitoire. Dans les prochaines semaines, le juge d’instruction devrait prononcer le renvoi officiellement et le procès en correctionnel devrait se tenir dans un délai d’environ un an. Greenpeace se félicite que la justice française manifeste son indépendance en demandant le renvoi d’EDF devant le tribunal correctionnel.