Centrales nucléaires : plus 10 ans pour commencer. (03/12/2010)

L'Autorité de sureté nucléaire vient d'autoriser la centrale du Tricastin à fonctionner 10 ans de plus.

 

Cette installation a démarré en 1980 et devait fonctionner 30 ans. Mais voila qu'à l'échéance, elle se retrouve bonne pour 10 ans de plus. Pour EDF, ce n'est qu'un début : l'entreprise souhaite obtenir une tritxt.jpgprolongation pour ses autres centrales nucléaires, et envisage des sursis de 20 et même 30 ans. Ainsi une installation pourrait doubler sa durée de vie, pour un investissement quasi nul.

 

Qu'en est-il de la sécurité ? Le risque d'accident  est mathématiquement plus élevé si la durée de vie augmente, sans tenir compte de l'usure des composants. L'Autorité de sureté nucléaire signe l'autorisation, mais elle fait un pari sur l'avenir, en pensant un accident peu probable. Mais si on veut bien se souvenir de tous les accidents qui sont survenus dans ce domaine comme dans d'autres, ils étaient très improbables avant qu'ils se produisent. Et un accident nucléaire, c'est autre chose qu'un pont qui s'écroule ou qu'un avion qui s'écrase au sol.

 

EDF peut se réjouir du confortable bénéfice à attendre de cette décision. L'entreprise sera-t-elle taxée en compensation de cet avantage? D'après "Le Figaro", cela n'est pas prévu:

L'enjeu est également considérable sur le plan économique. EDF a évoqué un «mur d'investissements» pour la prolongation de 10 ans de son parc de centrales, le chiffrant à hauteur de 400 millions d'euros par réacteur. En revanche, l'entreprise reste muette sur le gain considérable induit par l'allongement de son parc. Au prix de 35 euros le mégawattheure, une tranche de 900 mégawatts (MW) fonctionnant à 80 % génère environ 2 milliards d'euros de chiffre d'affaires sur dix ans.

En Allemagne, pour contrebalancer l'avantage offert aux quatre grands groupes énergétiques, le gouvernement a obtenu qu'ils versent une taxe de 2,3 milliards d'euros par an, pendant six ans.

En France, le principe d'une telle soulte n'est pas envisagé. Ce qui n'empêche pas EDF de voir plus loin, en ayant demandé à l'ASN de garder «l'option ouverte» d'une prolongation à 60 ans.

Est-ce à dire, si les centrales françaises sont prolongées jusqu'à 60 ans, qu'il y a moins d'urgence à développer de nouveaux réacteurs ? « Non. La conception de nouveaux outils donne des points de comparaison en matière de sûreté. Par ailleurs, si plusieurs réacteurs doivent être arrêtés en même temps, il faut disposer d'une alternative en matière de production d'énergie », répond Olivier Gupta.

22:39 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : centrales nucléaires, edf, tricastin | |  Facebook | |  Imprimer |