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  • La Chine, pays capitale de la peine de mort.

    En ce trentième anniversaire de l’abolition en France de la peine de mort, la Ligue des droits de l’Homme s’indigne de l’obstination du pouvoir chinois à maintenir une politique de répression extrême et anachronique, en particulier s’agissant de l’application de la peine capitale.

    Bien qu’il se présente comme l’héritier d’une civilisation plurimillénaire et d’une culture exceptionnelle, le pouvoir chinois tourne délibérément le dos aux principes cardinaux de l’humanisme en matière pénale. Les cinquante-cinq crimes qui, selon la loi chinoise, peuvent justifier la peine capitale, se traduisent par plus de la moitié des exécutions de la planète, alors que la Chine ne représente que le cinquième de la population mondiale.

     

    En Chine, sans que l’on puisse établir un meilleur chiffre, la peine capitale est infligée à un total qui va amnesty-chine-m.jpgde 2000 à 5000 personnes selon cette macabre liste. A un tel niveau, elle n’a pour fonction de fixer une peine, aussi barbare soit-elle. Elle n’est pas seulement une mise au néant des déviants mais participe à une méthode de gouvernement par la terreur dont le deuxième pilier est la menace constante et imprécise de la détention arbitraire à durée indéterminée. Il y certes en théorie possibilité d’un appel dont il arrive qu’en pratique il est quelquefois lieu et il semble que environ la moitié des condamnations à mort est assortie de sursis à exécution sur deux ans et, de l’aveu même des avocats, il n’y a pas d’exécution dans la grande majorité des cas. Tous comptes faits, ce serait donc entre 4000 et 10 000 condamnations à mort qui sont prononcées dont la moitié est exécutée.

     

    L’exécution publique est la conséquence de cette expression paroxystique de la violence d’Etat. Et si l’on ajoute à la peine capitale les tortures que subissent dans les prisons, les camps du laogai et les différents lieux de punition, dits de réhabilitation, les condamnés, la justice chinoise apparaît comme une gigantesque machine à broyer. En Chine il n’y a pas de proportionnalité de la peine ni de cas particuliers, il n’y a que la négation de toute dignité humaine. En Chine, le nombre des condamnés ne reflète pas une augmentation inquantifiable de la criminalité, mais les aléas des difficultés du clan au pouvoir pour s’y maintenir.

     

    À la différence d’autres pays, y compris parmi les plus répressifs, l’appareil judiciaire chinois tient depuis des années à garder secret le nombre des exécutions et ne fait état que d’un petit nombre d’entre elles. L’agence Xinhua ne mentionnait au 14 septembre 2011 que vingt-trois exécutions ou condamnations à mort pour l’année, alors que l’Iran au seul mois de janvier 2011 procédait à soixante-sept exécutions, - selon un décompte de l’Agence France-Presse. Cette barbarie institutionnelle est d’autant plus inadmissible qu’elle s’opère en silence, par le fait d’un pouvoir judiciaire étroitement dépendant d’un parti unique totalitaire et qu’elle concerne l’État le plus peuplé du monde, membre permanent aux côtés des États-unis – autre État non abolitionniste – du Conseil de Sécurité des Nations unies.

  • Liu Xiaobo Prix Nobel de la Paix 2010

    Le prix Nobel de la paix 2010 attribué à une chaise vide

     

    Liu Xiao Bo, rédacteur de l’un des plus importants textes politiques chinois contemporains, lauréat du prix Nobel de la paix 2010, n’a pas reçu l’autorisation de se rendre à Oslo pour y recevoir son prix. Le FreedomForLiuXiaobo-2-1ee51.jpggouvernement a tellement peur de ce frêle et fréquent prisonnier politique qu’il lui a interdit tout déplacement grâce à une effrayante condamnation à onze ans de prison pour « incitation à la subversion du pouvoir de l’Etat », c’est-à-dire pour usage de la liberté d’expression.

    La « Charte 08 » du 10 décembre 2008 appelle les citoyens à réclamer pacifiquement la transition démocratique. Elle dit « réaffirmer les valeurs universelles de base » : liberté, droits de l’Homme, égalité, « principe républicain » qui « s’approche du concept politique traditionnel chinois qui estime que tous sont égaux sous le ciel », démocratie et respect des minorités nationales. Elle demande une nouvelle Constitution garantissant la séparation des pouvoirs, l’indépendance des magistrats, des élections libres, le respect des droits de l’Homme et une République fédérale.

    Voilà pourquoi Liu Xiao Bo a été enlevé par des policiers le 8 décembre 2008, « arrêté » le 23 juin 2009 et condamné, le 25 décembre 2009, à onze ans de prison. Mais en douze jours, malgré les dizaines de milliers de policiers de l’Internet, la Charte avait déjà recueilli en Chine plus de douze mille signatures, y compris de membres du Parti communiste et, dès le 11 décembre 2008, mille deux cents intellectuels chinois demandaient la libération de Liu. La diffusion de la Charte 08 continue, et nul ne peut plus en escamoter la portée. Mais la question ne sera pas posée à Liu directement. La Chine ne veut pas de prix Nobel dissident.

    Pourtant, le Premier ministre, lui-même, Wen Jia Bao, préconisait sur CNN, le 3 octobre 2010, l’abandon du rôle dirigeant du Parti communiste, la liberté de parole et la démocratisation du régime. Le fait que le numéro deux du régime affiche une telle position et qu’il soit censuré par la presse gouvernementale révèle les contradictions dans lesquelles se débat le pouvoir. L’ouverture économique, scientifique, universitaire du pays, son insertion dans les échanges mondiaux fissurent le couvercle posé sur l’expression indépendante de la société chinoise. En janvier 2010, Hu Ji Wei, ancien dirigeant du Quotidien du peuple, Li Pu, ancien numéro deux de l’agence de presse « Chine nouvelle » 1292004336et He Fang, membre de l’Académie des sciences sociales, ont rédigé une lettre ouverte aux dirigeants du parti et de l’Etat, estimant que le juge qui a condamné Liu violait la Constitution et « ternissait sérieusement l’image du pays et du Parti »…

    Qualifier Liu de « criminel » n’est qu’une gesticulation qui ne trompe personne, y compris en Chine. Liu Xiao Bo lui-même confiait, il y a peu : « Cela va progresser très lentement, mais les demandes de liberté, de la part des gens ordinaires mais aussi des membres du Parti, ne seront pas faciles à contenir. »

    Ce vendredi 10 décembre, anniversaire de la proclamation de la Déclaration universelle des droits de l’Homme, la LDH applaudit la chaise vide que Liu Xiao Bo occupe d’un silence assourdissant.

  • Visite Hu Jintao en France. La défense d’intérêts économiques ne doit pas prendre le pas sur celle de la liberté d’expression

     

     

    Un communiqué d'Amnesty International

     

    Paris, le 4 novembre 2010 - A l’occasion de la visite de Hu Jintao, président de la République populaire de Chine, du 4 au 6 novembre 2010, le président Nicolas Sarkozy ne doit rien céder sur la question des violations de la liberté d’expression en Chine, mises en lumière par l’attribution du prix Nobel de la Paix à Liu Xiaobo.

    « Cette récompense ne peut avoir d’effets réels que si elle s’accompagne d’une pression internationale h-4-1757231-1288869112.jpgaccrue sur le gouvernement chinois afin qu'il libère Liu Xiaobo ainsi que les nombreux autres prisonniers d'opinion qui croupissent dans les prisons chinoises pour avoir exercé leur droit à la liberté d'expression » a déclaré Geneviève Garrigos, présidente d’Amnesty International France.

    A la suite de la vague d’indignation internationale soulevée par la réaction du gouvernement chinois et au moment où la France s’apprête à prendre la présidence du G20 puis du G8, elle ne peut rester muette. Il est de la responsabilité du Président français de rappeler à son homologue chinois l’engagement auquel la Chine a souscrit en signant le Pacte International relatif aux droits civils et politiques garantissant, notamment la liberté d’expression.

    Le mouvement de défense des droits fondamentaux en Chine grandit mais les personnes qui tentent de dénoncer des violations des droits humains ou de critiquer des mesures gouvernementales s'exposent à de graves représailles. Les autorités ont souvent recours à des chefs d'inculpation tels que « mise en danger de la sécurité de l'État », « subversion de l'État » ou encore « séparatisme »

  • Liu Xiaobo, un prix Nobel emprisonné

    Un texte du groupe de travail "Chine " de la Ligue des Droits de l'Homme

     

     

    Les réactions des autorités chinoises à l’octroi du prix Nobel de la Paix au prisonnier Liu Xiaobo éclairent sur le fonctionnement du régime, sur sa force et sur ses faiblesses. Le 8 octobre, il n’était pas question de parler du prix Nobel : cinq minutes à peine après l’annonce norvégienne, l’information est sortie des réseaux ; même les grands hôtels et les bâtiments diplomatiques autorisés à recevoir les chaînes étrangères n’avaient plus accès à la B.B.C. ou à C.N.N. Certes, lors d’une conférence de presse le lendemain, la question ne pouvait être éludée, mais la protestation indignée du ministère des photo_1286516834868-2-0.jpgAffaires étrangères fut reportée vers les rubriques de moindre importance.

    Comme il fallait parler le moins possible de ce sujet brûlant, c’est l’ensemble des palmarès Nobel 2010 - scientifiques y compris - qui a disparu des portails Sohu, Ten Cent, Sina, Net ease. Il s’agissait donc, au risque du ridicule, de cacher aux Chinois ce que savait le monde entier. Un grand nombre de militants ont été interrogés, éloignés, détenus, menacés s’ils persistaient à répandre la nouvelle. Simultanément, les sites étrangers chinois qui relayaient l’information et s’en réjouissaient - Penclub indépendant, New Century News, Boxun, Charter 08, Canyu notamment - ont été attaqués par des virus informatiques, sans d’ailleurs grands résultats.

    Les officiels chinois se sont efforcés ensuite de discréditer le prix ou plutôt le jury qui l’avait décerné. Ce dernier, manipulé par l’Occident dans un relent de guerre froide, cherchait à imposer à la Chine ses conceptions de la démocratie ; en récompensant un criminel, il montrait son dédain pour le système judiciaire national ; ce n’était d’ailleurs pas la première fois et de citer les réactions acerbes de la presse soviétique lors de l’octroi du prix à Sakharov (1975). À coup sûr, une référence convaincante…

    La presse chinoise s’est trouvée quelques alliés : elle a rapporté des éditoriaux de journaux pakistanais et d’Arabie Saoudite ainsi que de l’agence russe Novosti pour affirmer que le Nobel de la Paix a perdu toute signification et dignité et qu’il est redevenu un instrument de la guerre froide. Elle a même trouvé un militaire norvégien pour qui le prix aurait dû revenir au gouvernement chinois en raison des multiples bienfaits qu’il dispense à la population.

    Ces manipulations de l’appareil d’information sont à la fois dramatiquement efficaces et dérisoires. D’un côté, la grande majorité de la population chinoise ne sait rien et ne veut rien savoir du prix Nobel de la Paix et de son lauréat ; elle ignore ou a oublié les centaines de morts de 1989, en plein centre de la capitale. Cette tragique ignorance organisée par le pouvoir explique une grande part de la passivité d’un peuple cantonné dans un rôle de figurant. Mais le pouvoir ne parvient pas à tout contrôler. Les reportages étrangers diffusés sur Arte montrent que les étudiants de Beijing étaient parfaitement informés et qu’ils disposaient donc des moyens de contourner la censure des médias. Au sein même du P.C.C., un ancien secrétaire de Mao Zedong, Li Rui, signataire d’une pétition de cadres retraités du parti en faveur de l’abolition de la censure, estime que l’octroi du prix aura des effets positifs car il éveillera les esprits à la nécessité des réformes.

    Mais l’octroi du Nobel de la Paix à Liu Xiaobo porte aussi à s’interroger sur les réactions extérieures et mp_main_wide_LiuXiaoboSupporters452.jpgsur leur extrême modération pour ne pas dire leur indigence, s’agissant des capitales occidentales. L’Europe, son opinion publique et ses gouvernements, ne parviennent pas à se mobiliser comme ils avaient fait avec succès en faveur des dissidents de l’Union soviétique. Ils ne voient pas que le mépris et la répression des dissidents nationaux s’accompagnent naturellement de mépris et d’une expansion agressive sur la scène internationale. Visiblement irrité par les critiques étrangères et les demandes de libération du lauréat, le Quotidien du peuple affirmait tout de go le 12 octobre : « Peu importent les craintes et les suspicions, l’expansion de la Chine ne peut être arrêtée et l’hégémonie occidentale va vers sa fin ».

    Peut-être faudrait-il s’inquiéter quand un membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies traite de criminels deux de ses prix Nobel de la paix (Liu Xiaobo et le dalai lama) et qu’il contraint à l’exil le futur prix Nobel de littérature, Gao Xinjian. Peut-être ne faudrait-il pas se contenter de rappeler l’importance des droits de l’homme comme ont fait les gouvernements européens et en particulier le gouvernement français. Le peuple chinois mérite mieux que cette compassion hypocrite et indulgente.

  • Liu Xiaobo Prix Nobel de la Paix 2010

    L’attribution du prix Nobel de la paix à Liu Xiaobo met en lumière les atteintes aux droits humains en Chine (Communiqué d'Amnesty international)

    Ce vendredi 8 octobre, Amnesty International a appelé les autorités chinoises à libérer tous les prisonniers d’opinion détenus dans le pays après que le prix Nobel de la paix a été attribué à Liu Xiaobo, un militant des droits humains emprisonné.

    Cet universitaire et auteur âgé de 54 ans, qui a remporté cette récompense pour sa contribution exceptionnelle en faveur des droits humains, purge actuellement une peine de 11 ans de prison pour « incitation à la subversion de l’État » prononcée contre lui à l’issue d’un procès inique.

    Célèbre détracteur du gouvernement, il a demandé à plusieurs reprises des mesures de protection des droits humains, une responsabilisation du monde politique et une démocratisation en Chine.

    « Liu Xiaobo est un digne lauréat du prix Nobel de la paix. Nous espérons que cette attribution maintiendra l’attention sur la lutte pour les libertés fondamentales et la protection concrète des droits humains, à laquelle se consacrent Liu Xiaobo et de nombreux autres militants en Chine, a déclaré Catherine Baber, directrice adjointe du programme Asie-Pacifique d’Amnesty international.

    « Cette récompense ne peut avoir des effets réels que si elle suscite une pression internationale accrue sur la Chine pour qu’elle libère Liu Xiaobo et les nombreux autres prisonniers d’opinion qui languissent dans les prisons chinoises pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression. »

    liu_xiaobo_300_214.jpgLiu Xiaobo est l’un des rédacteurs de la Charte 08, un texte proposant des réformes juridiques et politiques en Chine dans le but d’établir un régime démocratique respectueux des droits humains. À l’origine, ce document a été signé par quelque 300 universitaires, avocats et fonctionnaires chinois, et sa publication devait coïncider avec la Journée internationale des droits de l’homme, le 10 décembre 2008.

    Liu Xiaobo a été arrêté le 8 décembre 2008 et la Charte a été diffusée sur Internet le lendemain. Depuis, un grand nombre des signataires d’origine ont été interrogés et harcelés par les autorités chinoises. Entretemps, 12 000 autres personnes ont signé ce texte sur Internet en signe de soutien.

    Liu Xiaobo a été condamné le 25 décembre 2009, au lendemain d’un procès de deux heures et plus d’un an après son arrestation. Les articles qu’il a écrits au sujet du mouvement pour la démocratie de juin 1989 ont été retenus lors de son jugement à titre d’éléments prouvant l’« incitation à la subversion ».

    Amnesty International a fait campagne en faveur de sa libération et de celle d’autres militants ayant signé la Charte 08, dont Liu Xianbin, qui a été arrêté en juin dernier.

    Plusieurs autres signataires de la Charte 08 ont demandé à en partager la responsabilité avec Liu Xiaobo et un groupe de cadres du Parti communiste a remis en cause la légalité de sa condamnation.

    Vaclav Havel, ancien président de la République tchèque, et le dalaï-lama, lui aussi lauréat du prix Nobel de la paix, ont soutenu la nomination de Liu Xiaobo pour le prix 2010. Vaclav Havel fut l’un des rédacteurs de la Charte 77, document réclamant le respect des droits humains en Tchécoslovaquie en 1977, duquel la Charte 08 est inspirée.

  • Révolte ouvrière en Chine contre la surexploitation

    Communiqué LDH
    Les conflits sociaux dans la province du Guangdong, à Foshan (usine Honda, 1 700 ouvriers) et à Shenzhen (usine Foxconn, 400 000 ouvriers) montrent la condition ouvrière désastreuse et le mépris des droits de l’Homme qui prévaut dans les unités industrielles chinoises, y compris les plus modernes.

    Dans le système actuel des relations sociales, rien ne permet de régler les conflits d’entreprise : ni comité d’entreprise, ni comité d’hygiène et de sécurité, ni représentation élue du personnel, ni droit de grève officiellement et sincèrement reconnu. Nombre de salaires restent impayés ou sont versés avec retard, les décisions de licenciements sont discrétionnaires, les dépassements d’horaires de travail se pratiquent librement.

    h_4_ill_1216167_a32b_ouvrier.jpgLes conflits dans ces entreprises – japonaises ou taïwanaises – mettent l’accent sur l’existence de conflits du travail dans les entreprises à capitaux étrangers. Celles-ci jouent un rôle décisif dans l’expansion industrielle chinoise. Foxconn, par exemple, avec ses 800 000 salariés sur l’ensemble du territoire, assure à elle seule 3,9 % des exportations du pays. L’importance des effectifs de ces firmes facilite l’apparition de conflits de masse ; leur situation dans les zones industrielles à statut spécial rend plus aisée la diffusion de l’information vers l’étranger. Mais, il ne faut pas oublier que la grande majorité des salariés du pays sont employés par des sociétés chinoises de moindre notoriété, parfois sous-traitantes de firmes étrangères, où les conditions de travail et les niveaux de rémunération sont bien inférieurs, et que les possibilités de faire respecter les clauses de contrats du travail sont souvent inexistantes.

    La Ligue des droits de l’Homme attire l’attention des citoyens consommateurs sur la double nature de la stratégie d’installation des firmes multinationales en Chine. Non seulement, les entreprises étrangères, y compris les sociétés mixtes à capitaux français, tirent un énorme profit du bas niveau des rémunérations, mais en outre, pour accroître leurs bénéfices, elles utilisent la faiblesse du droit du travail, le défaut de représentation authentique du personnel, l’absence d’assurances sociales et de formation à la sécurité ainsi que la corruption des gestionnaires locaux. Elles construisent ainsi leur prospérité sur le mépris du droit du travail et sur la privation des droits de l’Homme, organisés par le ouvrier.jpgrégime chinois.

    Ainsi, la mise en concurrence sans freins des systèmes sociaux, ajoutant à la destruction des emplois du « Nord » la surexploitation des salariés du « Sud », globalise-t-elle la négation des droits. La LDH appelle à garantir, au contraire, l’assujettissement du commerce international aux normes sociales et environnementales et au droit international des droits de l’Homme, afin que la dynamique des échanges internationaux contribue non à la surexploitation des êtres humains, mais à la mondialisation des droits.

    Paris, le 17 juin 2010

  • Chine : Répression renforcée, contrôle élargi.

     

    Trois lourdes condamnations sont tombées ce mois-ci qui mettent en pleine lumière les pratiques et le sentiment d’insécurité du régime :

    Les 8 et 11 février, rejets des appels interjetés respectivement par Huang Qi (trois ans de prison) et Liu Xiaobo (onze ans) ; le 9 février, condamnations de Tan Zuoren à cinq ans de prison. La police contrôle les accès au tribunal et empêche l’entrée des sympathisants ; elle assigne les amis dissidents à résidence pendant la durée des procès.

    Le régime se défend en recourant à l’accusation de « subversion du pouvoir d’État ». Par quoi se sent-il menacé ? par la demande de multipartisme inscrite dans la Charte 08 et par la dénonciation des malfaçons techniques liées à la corruption administrative dans la construction des écoles du Sichuan où sont morts tant d’enfants sous les gravats (Tan Zuoren). Quant à mettre en lumière, comme à fait Huang Qi, des détournements de l’aide destinée à la région sinistrée, il s’agit là bien de « détention illégale de secrets d’État ».

     

    Liu Xiaobo, Tan Zuoren et Huang Qi commettent une autre faute : le premier a participé au mouvement démocratique de 1989 ; le deuxième en célèbre les mérites ; le troisième enfin a eu l’audace de publier sur son site 64tianwang (aujourd’hui fermé) des articles sur le massacre final de Tiananmen. Le pouvoir avait alors vacillé au point de devoir condamner le secrétaire général du parti.

     

    Le durcissement du régime se manifeste en d’autres domaines. Le parti essaie de mieux surveiller les informations qui circulent sur l’Internet. chine-internet-censure-L-1.jpegIl souhaite unifier le contrôle aujourd’hui fragmenté sur au moins une douzaine d’organismes. Il décrète de nouveaux règlements contraignants pour l’enregistrement des sites après avoir abandonné son interdiction des domaines individuels. Il impose aux réseaux de cybercafés des dimensions considérables qui excluent les petits entrepreneurs, refuse l’usage des pseudonymes, exige des preuves d’identité. Il se sert d’une campagne contre la pornographie pour fermer les blogs des dissidents. Enfin, il dénonce « les forces hostiles qui, dans le pays comme à l’étranger, se servent de la toile pour diffuser de la propagande réactionnaire, s’engager dans des activités criminelles, s’infiltrer dans les réseaux et se livrer à des activités de sabotage ».

     

    La fin des Jeux olympiques d’hiver porte à réfléchir sur les promesses faites pour les Jeux de Beijing en 2008. Cette année-là, selon le South China Morning Post, 1.700 personnes ont été arrêtées pour « tentative de subversion du pouvoir d’État », soit 742 de plus qu’en 2007. Allégé quelque temps pour séduire les journalistes, le dispositif de répression a été réinstallé et s’est intensifié. Quant à Jacques Rogge, élu à la présidence du C.I.O. en 2001 grâce aux voix chinoises et qui promettait la lune, il est toujours en place. La vigilance - plus ou moins sincère, plus ou moins cauteleuse - des gouvernements n’a duré qu’un seul été.