Comme le supposait déjà le BRGM (Bureau de Recherche Géologique et Minière) dès 1976, une contre expertise vient de confirmer que le sous sol de Bure présente un intérêt particulier pour l’exploitation géothermique. Une donnée qui aurait pu faire de l’ombre au choix du site pour le projet Cigéo d’enfouissement des déchets nucléaires si elle n’avait pas été minimisée par l’ANDRA (Agence Nationale pour la gestion des Déchets RAdioactifs). Explications.
Une ressource dissimulée
L’ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire) estime dès 1991 que la présence d’une ressource géothermique doit être évitée dans la recherche d'un site pour le laboratoire puisqu’elle ferait peser des risques de forages géothermiques dans le centre de stockage dans le futur, lorsque la mémoire du site sera perdue. Malgré ces recommandations fondamentales et les travaux antérieurs existants, il faudra attendre 2008, 12 ans après l’installation du laboratoire de Bure, pour que, sous la pression des associations, un forage destiné à mieux caractériser cette ressource soit réalisé par l'ANDRA.
Au moins l’équivalent de la ressource francilienne en Lorraine
Pourtant, la ressource de Bure est au moins équivalente à celle du Dogger dans le bassin parisien, aujourd’hui largement valorisée. C’est ce que met en lumière l’étude réalisée par le cabinet suisse expert en géothermie Géowatt, à la demande du CLIS (Comité Local d’Information et de Surveillance) de Bure, et rendue public le 04 novembre 2013.
« Le forage de 2008 était colmaté par de la boue et les tests n'ont pas été réalisés entièrement. De plus, l'étage inférieur (Permien) n'a pas été exploré alors qu’il doit être intéressant vu son épaisseur exceptionnelle. Pour l'ANDRA, le débit est de 5m3/h. Selon Géowatt, c'est environ 300 m3/h. On sait déjà depuis les travaux du BRGM en 1976 que la géothermie est bonne. Aujourd'hui, à 2 ans de la demande d'autorisation de Cigéo, on ne connaît toujours pas plus précisément cette ressource. Cette question fondamentale doit être approfondie au plus vite. » explique Romain Virrion, directeur de MIRABEL LNE.
La Lorraine doit revoir sa copie
Le Schéma Régional Climat Air Energie de Lorraine avait déclaré qu’il n’y avait pas de potentiel géothermique en Lorraine. Avec les révélations découlant de l’étude Géowatt, la Lorraine va devoir revoir sa copie.
« La géothermie à Bure est exploitable dans l’immédiat comme dans le bassin parisien. C’est une énergie propre, disponible, stratégique d’autant plus dans le cadre de la transition énergétique et une chance pour la Lorraine. » déclare Bruno Genty, président de FNE.
Liens :
Rapport Géowatt
Courrier SRCAE (http://mirabel-lne.asso.fr/f/geothermie_SRCAE_0.pdf)
http://pandor.at/fr/memoire
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Géothermie à Bure : la Lorraine est assise sur un gisement d’énergie…renouvelable !
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Communiqué du collectif contre l’enfouissement des déchets radioactifs
Déchets nucléaires à Bure : prise en otage depuis 20 ans, la population excédée fait exploser le « débat public » au décollage
Annoncée à grand renfort de conférences de presse, de pavés publicitaires, d’envois postaux, la commission du « débat public » sur l’enfouissement des déchets radioactifs entamait hier soir sa série de réunions publiques (14 programmées). Cette première, à BURE, n’aura pas fait long feu. Méprisée depuis des années, la population s’est lâchée, dénonçant quantité de vices anti-démocratiques et de risques inacceptables. En quelques minutes, le dit « débat » explosait par jet de l’éponge de son président. Retour sur les causes, les enseignements, les suites.
Tous étaient prévenus, et depuis longtemps. Dès le 8 février de l’an dernier, à Paris, invité à intervenir
sur le thème des déchets nucléaires dans un colloque traitant de « la gouvernance du très long terme », le représentant du CEDRA avait vivement réagi aux propos de l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire). Présentant le dossier BURE/enfouissement quasi comme un modèle de démocratie (avec un Clis, un débat public en 2005/2006, etc, etc), l’IRSN (organisme chargé entre autre de contrôler l’Andra) s’était vu contredit, devant un parterre d’officiels (ministère, ASN, CNE…). Avec force exemples, le témoin local avait conclu que de par ces lourds et multiples griefs, il ne faudrait pas s’étonner que le « débat public » en 2013 soit accueilli avec des fourches. Depuis février 2012, le message a pu être martelé à de nombreuses occasions, dans le but que la donne démocratique évolue largement. Las, la commission du débat public « enfouissement » a accumulé les faux-pas, jusqu’à un calendrier des plus stupides (cf communiqués antérieurs du Cedra)
Une population méprisée et prise en otage
Dans ce « débat public », la réflexion du CEDRA avait débouché sur une position atypique. Non pas « participer » mais AGIR, se faire entendre, dehors mais aussi et surtout dedans, dans les réunions, par les « cahiers d’acteurs », etc. Se faire entendre, tant le mépris subi par la population depuis vingt ans est lourd, sur les scandaleux mensonges, achat du silence et conscience, processus décisionnel truqué…
- le groupe de « réflexion et questions sur les enjeux ETHIQUES » d’un enfouissement, dans son document amplement documenté, a analysé de manière implacable les méthodes usitées
- Médiapart, dans un article tout récent, vient de brosser de manière magistrale le « système », largement méconnu dans son ampleur, mis en place pour imposer (sous couvert de démocratie, de participation) l’enfouissement des pires déchets du nucléaire.
La réunion de Bure, ses enseignements et une victime
Pour faire écho à un journaliste qui, hier soir, demandait au CEDRA si l’action à Bure était une victoire, deux enseignements doivent être tirés :
- l’exaspération qui, hier soir, a éclaté au grand jour va au moins permettre que le message pénètre les tours d’ivoire qui gouvernent ce pays
- quant à la « victoire », elle ne sera que lorsque un véritable processus démocratique guidera nos affaires communes, et que lorsque la folie d’enfouir sera stoppée au profit de la recherche - au niveau international – d’une vraie SOLUTION à la radioactivité de ces déchets
Une victime ? En effet, de par le message véhiculé par l’annulation de la première réunion, celles et ceux qui dénoncent processus et projet d’enfouissement, ont fait une victime, leur adversaire majeur : la fatalité, la résignation. Déjà, l’engagement contre le projet de poubelle FAVL voici quelques années avait montré que tout était possible si détermination et vérité comme guide il y avait. Voilà nouvelle illustration que l’avenir n’est pas encore écrit
La suite ?
Prochaine réunion annoncée du « débat public » : jeudi prochain 30 mai, à Saint-Dizier (salle du Palace/quartier de La Noue) . Pour celle-ci aussi beaucoup sont remontés, d’autant que la réunion aurait pour thématique « l’insertion [de la poubelle nucléaire] sur le territoire ». Sur cette « insertion » par une massive vaseline - qui fait tant baver certains - il y aurait à dire, à dénoncer, à demander des comptes (!), à faire stopper. Rendez-vous donc à toutes et tous à Saint-Dizier
Saint-Dizier, justement. Une information parvenue au CEDRA signale que le maire (également député) de Saint-Dizier, Monsieur François Cornut-Gentille, n’ayant pas réuni le conseil municipal depuis plusieurs mois, a convoqué celui-ci le jeudi…. 30 mai, et, oui… à 18H, percutant de plein fouet la réunion du « débat public » dont en tant qu’élu local et législateur il devrait être l’un des premiers participants ! Une campagne de dénonciation étant menée depuis hier par l’élu municipal JL.Bouzon, la mairie nous confirme ce matin que la réunion du conseil a été avancée… à 17H. A cette occasion, F .Cornut-Gentille s’est vu qualifié d « anguille politique ». Erreur, c’est à une savonnette mouillée que nous avons affaire, vous appuyez dessus et vous ne savez pas où ça part. Le personnage touche de l’argent de Bure à tour de bras, à travers le GIP, pour les projets de la ville mais mutisme complet sur le projet d’enfouir, ses tares démocratiques, ses risques multiples et insensés. Encore un qui mériterait bien un « Fût de la HONTE »A ne pas vouloir écouter les mots des populations de Haute-Marne et de Meuse, de ne pas s’arrêter sur les questions et les risques d’un tel projet, de n’être guidés que par des intérêts financiers, les élus vont devoir entendre et subir le bruit des fourches.
le débat public c’est là > www.cigeout.com
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CIGEO : un débat public pour rien
Communiqué de la FNE
Le débat public sur CIGEO, projet destiné à enfouir en grande profondeur les déchets nucléaires les plus dangereux s'ouvre aujourd'hui. Impliquée dans le débat national sur la transition énergétique, FNE n'y participera pas, d'autant que les débats publics sur le nucléaire sont toujours des débats tronqués.
La raison fondamentale, ou plutôt la goutte d'eau qui a fait déborder le vase, est le refus de retarder de quelques mois ce débat. Pour un projet qui va s'étendre sur plus d'un siècle, refuser de le repousser de six mois alors que plus de quarante associations locales régionales et nationales le demandaient avec force prouve à l'évidence que la qualité du débat n'est pas le souci premier quand ils'agit du nucléaire. Dommage pour la CNDP qui n'en sortira pas grandie...
France Nature Environnement apprécie le travail de la CNDP et des diverses CPDP. L'intérêt des débats publics est d'abord leur durée et leur continuité (quatre mois) qui permet de faire grandir progressivement l'intérêt du public. De plus, il se situe suffisamment en amont du projet pour que l'opportunité même du projet soit abordé. Consciente de leurs responsabilités, la CNDP et les CPDP améliorent régulièrement la concertation avec les citoyens. Et pourtant...
Débats publics et nucléaire : un mariage raté
Les débats concernant l’énergie nucléaire ont un point commun : les décisions sont prises à l'avance et il n'est pas question de discuter de l'opportunité du projet. Ainsi, dans le débat public de Penly, le président de la République rappelait quelques jours avant l'ouverture du débat que la décision était prise. Et pour ce débat, l'enfouissement est décidé depuis 2006. Ce sont des débats tronqués.
Rappelons pour ceux qui l'auraient oublié que la loi avait prévu trois laboratoires afin de retenir le meilleur site. Les trois laboratoires sont devenus un seul et unique site qui est donc parfait « par définition » puisqu'il n'y en a pas d'autres.
Maryse Arditi, responsable du dossier Energie : « Et que va-t-on y mettre dans ce trou ? Les déchets hautement radioactifs bien sûr, mais aussi tous les déchets nucléaires dont on ne sait que faire. La liste n'est pas arrêtée, ni en quantité, ni en qualité. Normal puisque le creusement va continuer pendant l'enfouissement. Je creuse, j'enfouis, je creuse, j'enfouis... »
Réversibilité ?...Le débat public ne va pas l'éclairer
Enfin, le débat public de 2005 sur la gestion ultime des déchets nucléaires avait plutôt conclu vers un entreposage réversible de longue durée. Mais les tenants de l'enfouissement voulaient « leur trou ». Alors ils ont fini par convaincre les parlementaires de voter ce projet d’enfouissement en le qualifiant de « réversible », ce qui laisse un peu rêveur au regard de ce qui se passe dans la mine de sel de Asse en Allemagne (déchets nucléaires enfouis en 1967 et qui baignent dans l'eau) ou à Stocamine en France (incendie à 500 m sous terre dans des déchets chimiques hyper toxiques). Du coup, il serait très utile de préciser le caractère de cette réversibilité ! Pas de chance ! Ce sera pour plus tard ! Les parlementaires se pencheront sur ce problème pour dire comment ils voient les choses dans deux ans. En attendant, le débat public esquivera une des questions essentielles de ce trou… Vous avez dit « réversible » ?
FNE est décidée à ne pas perdre un temps précieux dans un pseudo débat public et invite l’ensemble des participants à boycotter un débat tronqué par avance. -
Où seront enfouis les déchets nucléaires ?
Communiqué de la FNE
Lorraine Nature Environnement lance un site Internet indépendant d'information pour tout savoir sur le projet CIGEO, qui prévoit l'enfouissement à 500 mètres sous terre et pour des centaines de milliers d'années de déchets hautement radioactifs, issus des 58 réacteurs nucléaires français.
Le petit village de Bure est l'épicentre d'un vaste programme d'entreposage et de stockage de déchets radioactifs en tout genre, nommé "projet CIGEO". Si ces déchets ne représentent que 2 % du volume des déchets radioactifs des 58 réacteurs français, ils concentrent 99 % de la radioactivité. Les installations d'entreposage de surface de Soulaines et de Morvilliers à 30 km à l'ouest de Bure accueillent déjà des déchets radioactifs (type faible et moyenne activité à vie courte).Peu d'informations sont disponibles sur le sujet. Elles sont dispersées et souvent contradictoires. Pour combler ce vide, Lorraine Nature Environnement a mis en ligne Pandora, le site internet indépendant d'information sur CIGEO. A travers cet outil pédagogique, chacun peut se saisir des enjeux du dossier et disposer de l'information et de l'expertise des associations lorraine et champenoise, qui suivent l'évolution de la situation depuis deux décennies. Il fait le point sur les nombreuses lacunes du projet, tant sur le plan du processus démocratique, de la validité de la méthode scientifique et de la sécurité financière pour sa réalisation.
En 2013, CIGEO fera l'objet d'un débat public qui cautionnera juridiquement la demande d'autorisation envisagée en 2015. Pour l'heure, rien n'est encore fait et Cigéo présente des lacunes abyssales. Pour pouvoir participer, le public doit s'approprier les nombreuses problématiques qui se pose.
Au cœur du débat national sur la transition énergétique, Lorraine Nature Environnement veut alerter sur la situation énergétique actuelle de la France et espère que cette initiative aidera à accélérer la réflexion pour une transition durable, soutenable et sans nucléaire. -
A Bure, les gouvernements changent mais les mêmes erreurs perdurent
Ce jour, Delphine Batho était à Bure pour confirmer que le gouvernement Ayrault approuvait bien le choix de stockage souterrain de déchets hautement radio-actifs.
Elle a présidé la commission chargée de fixer les compensations financières aux communes concernées. Je ne comprends pas! Si le choix de Bure est une aubaine, une chance, alors pourquoi parler de compensations?On emploie ce vocabulaire quand on évoque un préjudice! Mais alors si Bure et les communes proches
subissent un préjudice, de quel préjudice s'agit-il? L'argent, dans la vie publique, est un puissant levier que des experts politiques et industriels savent parfaitement manoeuvrer. L'argent en abondance a cette capacité de rendre sourds et aveugles, inconscients et sans scrupules, ceux qui le distribuent comme ceux qui le reçoivent! Gardons le moral!
Voici le communiqué officiel :
Delphine BATHO, ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, a présidé ce jour sur le site de l’ANDRA situé en Meuse-Haute Marne, le Comité de Haut Niveau autour du projet de stockage de déchets radioactifs de haute activité et moyenne activité à vie longue.
Ce Comité a réuni les élus, les entreprises industrielles, l’Agence Nationale pour la gestion des Déchets Radioactifs (ANDRA) et l’État. Il a pris acte de l’accompagnement économique des départements de Meuse et Haute Marne tout en soulignant la nécessaire amélioration de cet accompagnement économique.
Le Comité a décidé de renforcer le soutien aux entreprises locales dans l’ingénierie afin de soutenir leur compétitivité. La première phase du projet Syndièse, piloté par le CEA, a été validée et l’État accompagnera ce projet grâce au programme des investissements d’avenir.
Le Comité a pris connaissance du projet schéma interdépartemental de développement du territoire et a notamment validé les options d’acheminement des colis de déchets et d’implantations des installations de surface qui seront présentées au débat public.
Le Comité a souhaité que, pour la prochaine réunion, soit présenté un projet de texte législatif sur la fiscalité de la zone interdépartementale autour de Cigeo.
Le Comité a décidé de se réunir à nouveau à la fin de l’année après le débat public sur Cigeo et se réunira à l’avenir deux fois par an. L’État renforcera les moyens mis à disposition de la préfète coordinatrice par la nomination d’une personnalité qualifiée.
Le débat public sur Cigeo se tiendra en 2013 conformément à la décision du Conseil de politique nucléaire du 28 septembre 2012, selon des modalités définies par la CNDP. -
Nucléaire : il faut désamorcer la mine de Asse
Pendant que la France continue à vouloir faire de Bure (55) un centre de stockage de matériaux radioactifs, l'Allemagne est confrontée à de très grosses difficultés à la mine d'Asse.
Le stockage souterrain de ces matières nucléaires a été retenu par les deux pays. Après de longues études, l'Allemagne a porté son choix sur d'anciennes mines de sel, ces sites étant réputés stables et secs depuis des milliers d'années. Des infiltrations d'eau ou des mouvements de terrain y étaient considérés comme impossibles. La réalité s'est montrée rapidement totalement différente. Des infiltrations d'eau se sont produites, entraînant la corrosion des fûts radioactifs.
Il est très difficile de trouver une solution à ce problème: La radioactivité est importante, les fûts sont fragilisés, les galeries sont peu accessibles. Le risque de pollution de la nappe phréatique est tel que le gouvernement ne peut plus reculer une intervention.
Voici un extrait du journal d'Arte daté du 13 décembre 2012 :
C'est une bombe à retardement que le gouvernement allemand a décidé de désamorcer. Il présente aujourd'hui devant le Bundestag un projet de loi visant à accélérer la fermeture de la mine d'Asse en Basse-Saxe. 126 000 fûts de déchets radioactifs y avaient été stockés dans les années 70. A l'époque, tout le monde pensait avoir trouvé la solution grâce cette mine de sel, située 700 m sous terre. Sauf que l'endroit n'était pas sécurisé.
Dès 1985, des infiltrations d'eau saline ont fragilisé l'installation. Aujourd'hui ce sont 12 mètres cube d'eau qui s'infiltrent quotidiennement dans la roche, si bien qu'on redoute une inondation qui contaminerait la nappe phréatique. L'eau stagnante de la mine présenterait des taux de radioactivité huit fois supérieurs à la normale, ce qui laisse penser que certains fûts auraient déjà été endommagés par les infiltrations d'eau salée. Pire, la mine menacerait de s'effondrer d'ici à 2014.En France, c'est donc le site de Bure dans la Meuse qui a été retenu. Le sous-sol est constitué d'argile, stable depuis des milliers d'années. L'enfuissement de matériaux radioactifs est donc considéré sans danger, puisque des infiltrations d'eau sont impossibles. Vous imaginez la suite ?
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Bure, un enfouissement qui se veut protecteur, mais pour combien de temps ?
Le problème du devenir des déchets nucléaires est loin d'être résolu.
Faute de possibilité de recyclage, certains pays ont choisi l'enfouissement en profondeur. C'est le cas de l'Allemagne, qui a opté pour d'anciennes mines de sel. Celles-ci devaient garantir une stabilité géologique et une absence d'eau. Hélas en quelques années une faille a laissé passé de l'eau et a créé une situation incontrôlable.
Dans le bulletin de l'Association des Médecins Français pour la Prévention de la Guerre Nucléaire, on peut lire "l’office fédéral pour la radioprotection et la sûreté nucléaire (BfS), actuel propriétaire de la mine de sel épuisée Asse II (Basse-Saxe), a décidé de ramener à la surface les 126.000 fûts de déchets nucléaires qu’elle contient. La récupération des fûts devrait durer une dizaine d’années, et coûter au moins 2 milliards d’euros, selon une estimation du président du BfS, Wolfram Kônig. NordbertRôttgen, Ministre fédéral de I’environnement, soutient cette décision."
En France, le site choisi se situe à Bure, dans la Meuse, où les conditions géologiques sont également
présentées comme idéales. Mais les déchets enfuis ont une durée de vie qui se chiffres en centaines de milliers d'années, et personne n'est capable de faire des prévisions à cette échéance. Les responsables semblent espérer que si un accident arrive, ce sera dans un délai suffisant pour que leur responsabilité ne puise être mise en cause.
Un récent article du Courrier international revient sur l'existence du site de Bure, en voici la conclusion :
Même après la désintégration des fûts, qui, selon l’Andra, devrait se produire dans quatre mille ans, la roche constituera une barrière imperméable. “Les calculs les plus prudents montrent que des radionucléides ne peuvent migrer sur plus de quelques mètres en un million d’années.”
Mais ces assurances n’ont guère d’effet sur les opposants au projet. “Aucun géologue ne peut garantir qu’il n’y aura jamais d’infiltration d’eau dans les sites de stockage”, proteste Jean-Marie Brom, directeur de recherches en particules physiques au CNRS et militant antinucléaire bien connu.
Une analyse des recherches sur les dépôts géologiques effectuée par Greenpeace a révélé plusieurs aléas scientifiques, dont une connaissance insuffisante des multiples interactions chimiques susceptibles de se produire, des doutes sur la précision des modèles informatiques sur le long terme et l’éventualité d’un séisme ou d’une perturbation du site durant la vie du dépôt.
“Est-on vraiment en mesure d’affirmer que l’on en sait assez sur cette option d’enfouissement ?”, s’interroge Helen Wallace, la physicienne qui a rédigé le rapport pour Greenpeace. “Au stade actuel des connaissances scientifiques, cela revient à croiser les doigts en espérant qu’aucun problème ne se produise