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amnesty international - Page 43

  • 25 novembre: journée pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes

    Communiqué d'Amnesty International

    La violence contre les femmes est un scandale mondial. Partout dans le monde, des femmes continuent à être violées, blessées ou tuées en toute impunité. C’est l’une des formes d’atteintes aux droits humains les plus répandues, mais aussi l’une des plus cachées.

     

    Presque partout dans le monde, elle reste largement sous-estimée. La violence contre les femmes ignore les barrières culturelles, régionales, religieuses et économiques et touche les femmes quels que soient 132418_actu.jpgleur classe sociale, leur race, leur origine ethnique, leur âge, leur religion, leurs croyances, leurs handicaps, leur nationalité et leur identité sexuelle. Selon les valeurs et les croyances de nombreuses sociétés dans lesquelles les femmes sont victimes de discrimination, la violence contre les femmes est trop souvent considérée comme "naturelle" ou "normale"et n’est donc pas combattue. La violence contre les femmes en temps de guerre est généralisée et souvent systématique. Le viol et les autres formes de violence sexuelle sont souvent utilisés comme tactique de guerre pour semer la terreur et punir les femmes et les populations. Lorsque les femmes et jeunes filles sont enrôlées comme enfants soldats elles subissent là encore des violences sexuelles terribles en plus de faire la guerre.

    A l'occasion du 25 novembre, journée pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, Amnesty International met l'accent sur les violences sexuelles et liées au genre dirigées contre les femmes et les jeunes filles.

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  • Le 17 octobre, un message universel : "La misère est violence, refusons-la"

    Depuis 1987, chaque 17 octobre, des mobilisations de citoyens ont lieu partout dans le monde pour dire « Non » à la violence de la misère. Personnes pauvres, militants, citoyens solidaires, toute personne est invitée à rejoindre des rassemblements, évènements festifs, marches organisées en France et dans le monde pour s’unir contre la misère.

    Journ_e%20mondiale%20du%20refus%20de%20la%20mis_re_1_300x0.jpg"Là où des hommes sont condamnés à vivre dans la misère, les droits de l'homme sont violés. S'unir pour les faire respecter est un devoir sacré.". Il y a 25 ans, ATD Quart-Monde faisait graver ce message de son fondateur, le Père Joseph Wresinski, sur la dalle du Parvis des droits des l’Homme, Place du Trocadéro, à Paris.


    Amnesty International s’associe depuis plusieurs années à cette journée qui s’inscrit dans sa grande campagne mondiale de lutte contre la pauvreté (((Exigeons la Dignité))).

    En France,  le journal du refus de la misère intitulé « Résistances » réalisé par ATD Quart-Monde en partenariat avec Amnesty International et le Secours Catholique sera diffusé tout le long de la journée par des militants. Ce journal témoigne de combats individuels et collectifs pour défendre ses droits avec comme message central "la misère est violence, refusons-la".

    Une grande "Marche contre la misère" ouverte à tous est organisée à Paris par ATD Quart-Monde.

    Le public est attendu à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière pour suivre un parcours au travers de lieux historiques, symboles de l'exclusion et du combat des personnes très pauvres pour la reconnaissance de leurs droits. Un historien sera présent pour commenter toutes les étapes de la Marche.

  • France : Amnesty écrit au Premier ministre au sujet des Roms

    A la veille d’une réunion interministérielle sur la situation des Roms, Amnesty International rappelle au gouvernement  de s’assurer que les droits de l’homme soient au cœur du débat et que toute opération de démantèlement de camp respecte scrupuleusement les exigences de droit international des droits humains.

    Après plusieurs démantèlements de campements de Roms ce mois d’août et l’annonce d’une réunion interministérielle, Amnesty International s’est adressé au Premier ministre le 17 août et appelle instamment le gouvernement de s’assurer que les droits de l’homme soient au cœur du débat et que toute opération de démantèlement respecte scrupuleusement les exigences de droit international des droits humains, en particulier, qu’aucun démantèlement n’ait comme conséquence que les habitants se retrouvent sans abri et ne les expose à d’autres violations de leurs droits.

    (...)

    Amnesty International prend note de l’affirmation du ministre de l’Intérieur que, pour chaque opération de démantèlement, « il doit y avoir la recherche de solutions pour l’insertion, par le logement et par le travail » et des déclarations de la ministre du logement qui selon la presse a affirmé que « démanteler ces camps sans solutions, c’est mettre les gens dans une précarité encore plus grande,  […] et ça ne peut pas être une solution non plus ».

    Le ministre de l’Intérieur a également affirmé que « l’insertion est conditionnée par un cadre individuel, familial ou collectif limité, et non par le maintien de groupes composés de plusieurs dizaines ou centaines de personnes. » Cependant, cette approche est contraire à l’exigence, en droit international, selon laquelle une véritable consultation avec les personnes, familles et communautés concernées au sujet de toutes les alternatives possibles avant l’expulsion, tout en respectant les besoins culturels et les droits des minorités telles que les Roms.

    Enfin, Amnesty International prend note de l’affirmation importante du ministre selon laquelle il a « mis un terme aux objectifs chiffrés imposés aux préfets, qui pouvaient conduire à des dérives. » et attend de voir si, dans la pratique, chaque situation fait effectivement l’objet d’un examen individuel et si les procédures d’éloignement sont véritablement indépendantes de toute procédure de démantèlement de camp.

    Engagements de François Hollande

    En avril 2012, François Hollande, alors candidat à l’élection présidentielle, a répondu aux questions d’Amnesty International France sur la situation des Roms : « Je considère qu'il est essentiel d'accompagner ceux qui entrent dans un chemin d'intégration et d'éviter de mettre sur des routes des populations ultra-précaires. Je souhaite que, lorsqu’un campement insalubre est démantelé, des solutions alternatives soient proposées. Une politique d’accompagnement dans tous les domaines (social, scolaire, logement, santé, travail) sera en outre nécessaire tant que ces populations vivent dans des conditions indignes ».

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  • Condamnation des Pussy Riot en Russie : coup rude à la liberté d’expression

    Communiqué d'Amnesty International

    La décision rendue par un tribunal russe vendredi 17 août de condamner à deux ans de prison les membres du groupe contestataire de musique punk Pussy Riot porte un coup rude à la liberté d’expression dans le pays.

    Trois membres de ce groupe exclusivement féminin ont été reconnus coupables de « houliganisme fondé sur la haine religieuse » pour avoir chanté une chanson contestataire dans la principale cathédrale orthodoxe de Moscou en février.

    Le procès des musiciennes de Pussy Riot – Maria Alekhina, Ekaterina Samoutsevitch et Nadejda Tolokonnikova – et leur condamnation sont motivés que par des considérations politiques et elles ont été injustement poursuivies pour une action de protestation, qui pouvait certes choquer, mais n’en demeurait pas moins légitime.

    L’organisation considère les trois militantes comme des prisonnières d’opinion, détenues uniquement pour avoir exprimé leurs idées de manière pacifique.

    Les autorités russes doivent annuler la décision du tribunal et libérer les membres de Pussy Riot immédiatement et sans condition.

    Beaucoup ne manqueront pas de voir l’influence du Kremlin et de certains représentants de l’Église orthodoxe derrière cette décision et de conclure qu’ils asphyxient la liberté d’expression en Russie.

    Dans l’espace de plus en plus réduit accordé à la liberté d’expression dans le pays, l’arrestation et le procès de Maria Alekhina, Ekaterina Samoutsevitch et Nadejda Tolokonnikova illustrent la volonté des autorités de faire taire ces jeunes voix, mais aussi de lancer un avertissement sans équivoque à toute personne qui se risquerait à critiquer le régime.

    Une mobilisation mondiale de grande ampleur

    Dans des dizaines de villes à travers le monde, la journée mondiale de soutien a attiré des milliers de personnes venues exiger la liberté pour les trois jeunes artistes et une véritable justice en Russie :

    Devant le tribunal, en attendant le verdict, des centaines de personnes s’étaient amassées, et plusieurs personnes auraient été arrêtées. A Paris, à l’appel d’Amnesty International France et de nombreuses autres organisations, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées en soutien à Pussy Riot, et pour dénoncer la mascarade judiciaire.

    D’autres rassemblements étaient prévus dans plusieurs villes de France et dans de nombreuses capitales européennes.

    Les autorités russes doivent annuler la décision du tribunal et libérer les membres de Pussy Riot immédiatement et sans condition.

    Beaucoup ne manqueront pas de voir l’influence du Kremlin et de certains représentants de l’Église orthodoxe derrière cette décision et de conclure qu’ils asphyxient la liberté d’expression en Russie.

    Dans l’espace de plus en plus réduit accordé à la liberté d’expression dans le pays, l’arrestation et le procès de Maria Alekhina, Ekaterina Samoutsevitch et Nadejda Tolokonnikova illustrent la volonté des autorités de faire taire ces jeunes voix, mais aussi de lancer un avertissement sans équivoque à toute personne qui se risquerait à critiquer le régime.

    Complément d’information

    Le 21 février 2012, les membres du groupe Pussy Riot ont interprété, la tête couverte d'une cagoule, une chanson de protestation intitulée « Vierge Marie, délivre-nous de Poutine » dans la cathédrale du Christ-Sauveur, à Moscou.

    Les paroles appellent la Vierge Marie à devenir féministe et à bannir l'actuel président russe. Elles critiquent aussi le dévouement et le soutien de certains représentants de l'Église orthodoxe russe envers cet homme. Ce spectacle s'inscrivait dans le cadre d'une série de représentations voulues comme des manifestations contre Vladimir Poutine à l'approche de l'élection présidentielle de mars en Russie.

    Les autorités russes ont appréhendé Maria Alekhina et Nadejda Tolokonnikova le 4 mars, puis Ekaterina Samoutsevitch le 15, affirmant qu'il s'agissait des chanteuses masquées.

    Le procès des Pussy Riot s’est ouvert le 30 juillet devant le tribunal du district de Khamovnitcheski, à Moscou. Il s’est achevé au bout de huit jours. Le juge a rejeté la plupart des requêtes de la défense visant à faire citer des témoins. D’aucuns craignent que les normes d’équité des procès n’aient été bafouées.

    L’affaire a suscité un vaste débat sur des blogs, des réseaux sociaux et dans les médias, au sujet de la liberté d’expression, de la place de l’Église dans un État laïc moderne et de l’indépendance de la justice.

    Au mois de juin, plus de 200 personnalités russes du monde de la culture, dont des écrivains, des musiciens et des comédiens de renom, ont signé une lettre ouverte en soutien à Maria Alekhina, Ekaterina Samoutsevitch et Nadejda Tolokonnikova. Cette lettre a ensuite été diffusée sur le site Internet de la radio russe Echo Moskvy et a recueilli près de 45 000 nouvelles signatures.

    Manif-Pussy-Riot2-640.JPGEn juin également, un groupe de chrétiens orthodoxes a adressé une lettre ouverte au patriarche Cyrille, chef de l'Église orthodoxe russe, appelant à la clémence pour les trois prévenues.

    En août, un groupe d’avocats a publié une lettre ouverte dans laquelle ils déclaraient que les actions des trois femmes ne constituaient pas des crimes et que le fait de les inculper violait le droit russe.

    L’affaire des Pussy Riot a fait l’objet d’une large couverture médiatique à l’étranger et suscité le soutien de nombreux artistes d’envergure internationale, dont Sting, Madonna, Yoko Ono et Bjork.

    Sting a pour sa part déclaré : « Le sens de la mesure – et le sens de l'humour – est un signe de force, et non de faiblesse. »

  • Syrie : Alep, de la répression généralisée au conflit armé

    Un article du site d'Amnesty International

    Alors que la ville d’Alep est le théâtre de combats intenses, le nouveau rapport All-Out Repression met en évidence les agissements des forces de sécurité et des milices soutenues par le gouvernement.


    L’attaque menée par les forces gouvernementales contre la ville d’Alep vient conclure plusieurs mois de mesures de répression brutales à l’encontre des voix dissidentes.

    Le nouveau rapport All-Out Repression (en anglais), qui s’appuie sur les recherches menées par Amnesty International à Alep à la fin du mois de mai, met en évidence les agissements des forces de sécurité et des chabiha, milices soutenues par le gouvernement, qui ont régulièrement tiré à balles réelles lors de manifestations pacifiques - tuant et blessant des manifestants et des passants, y compris des enfants - et ont traqué blessés, professionnels de la santé et militants de l’opposition.

     

    "L’attaque qui vise actuellement la ville d’Alep – et expose encore davantage la population civile – fait logiquement suite à la pratique inquiétante mais bien établie de violations des droits humains perpétrées par les forces gouvernementales dans l’ensemble du pays "

    Donatella Rovera, principale conseillère d’Amnesty International en matière de réactions aux crises, qui vient de passer plusieurs semaines à enquêter sur les violences commises dans le nord du pays, notamment à Alep.

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    Ce nouveau rapport montre que des familles de manifestants et de passants abattus par les forces de sécurité ont été contraintes de signer des déclarations où il était indiqué que leurs proches avaient été tués par des « groupes de terroristes armés ».

    À Alep, principal centre économique et ville la plus peuplée de Syrie, les manifestations ont débuté plus tard et n’ont pas eu la même ampleur que celles organisées dans les autres grandes métropoles du pays.

    Face à la multiplication ces derniers mois du nombre de manifestations à Alep et de personnes y participant, la réaction de l’appareil de sécurité de l’État s’est traduite, comme on pouvait s’y attendre, par un usage brutal et inconsidéré de la force, responsable fatalement de morts et de blessés parmi les manifestants pacifiques.

    Les personnes arrêtées ont fréquemment été victimes d’actes de torture, de menaces et de manœuvres d’intimidation en détention.

    Des violations systématiques et indiscriminées

    Le rapport fait état d’une large palette de violations systématiques conduites par l’État, parmi lesquelles des attaques menées délibérément contre des manifestants et militants pacifiques, la traque de manifestants blessés, le recours régulier à la torture, le fait de prendre pour cible les professionnels de la santé qui prodiguent des soins d’urgence aux blessés, des arrestations arbitraires et des disparitions forcées.

     

    "Les mouvements de contestation pacifiques dont j’ai été témoin dans différents quartiers de la ville se sont invariablement terminés par l’intervention des forces de sécurité qui ont tiré à balles réelles sur les participants non violents. Ces tirs aveugles, effectués sans le moindre discernement, ont souvent tué ou blessé des manifestants comme des personnes qui ne participaient pas à ces mouvements "

    Donatella Rovera.

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    Dans son nouveau rapport, Amnesty International exhorte de nouveau le Conseil de sécurité à assurer la présence d’une mission de surveillance des droits humains dans le pays, soit en renforçant et en élargissant la Mission de supervision des Nations unies en Syrie (MISNUS), dont l’action est au point mort et dont le mandat prend fin en août, soit en créant un autre mécanisme. Elle réitère l’appel lancé de longue date au Conseil de sécurité pour qu’il saisisse la procureure de la Cour pénale internationale (CPI) de la situation en Syrie, et impose un embargo sur les armes à destination de la Syrie dans le but de bloquer les transferts d’armes au gouvernement syrien.

    Amnesty International engage le Conseil de sécurité à décréter un gel des avoirs du président Bachar el Assad et d’autres personnes susceptibles d’avoir ordonné ou perpétré des crimes de droit international.

    Alors que la crise que traverse la Syrie se transforme en conflit armé interne et que des informations de plus en plus nombreuses font état de violations commises par l’opposition armée, Amnesty International prie de nouveau instamment tous les gouvernements qui envisagent de fournir des armes à l’Armée syrienne libre ou à d’autres groupes d’opposition armés de réaliser dans un premier temps une évaluation rigoureuse des risques, reposant sur des renseignements objectifs, pour s’assurer qu’il n’existe pas de risque substantiel que ces armes soient utilisées pour commettre ou faciliter de graves atteintes aux droits humains, y compris des crimes relevant du droit international.

    La paralysie internationale

    Amnesty International a pu enquêter de manière indépendante sur les allégations d’atteintes aux droits fondamentaux sur le terrain en Syrie, notamment à Alep et en périphérie de la ville, et a conclu que le gouvernement syrien était responsable de violations massives qui constituent des crimes contre l’humanité.

    Il est évident que le gouvernement syrien n’a pas l’intention de mettre fin à ces crimes, et encore moins d’enquêter sur ceux-ci. Il s’est en effet efforcé d’empêcher toute enquête indépendante sur les graves violations commises à Alep et dans d’autres régions du pays.

     

    "Il est du devoir de la communauté internationale de rendre justice à la population syrienne et de veiller à ce que les auteurs de ces graves violations et crimes aient à répondre de leurs actes. "

    Donatella Rovera.

    Or, il y a de cela quelques jours, le Conseil de sécurité s’est une nouvelle fois montré incapable d’adopter une résolution sur la Syrie. La paralysie dont souffre la communauté internationale depuis 18 mois a amené sans surprise le gouvernement syrien à croire qu’il pouvait continuer de commettre des violations, dont des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, en toute impunité. La situation en Syrie doit être déférée sans délai à la Cour pénale internationale.

  • Salon de l'armement Eurosatory : un commerce mortel à réguler d’urgence

    Le commerce des armes reste une activité très florissante, même en temps de crise.

    Et la France est malheureusement dans le peloton de tête dans ce domaine.

    Extrait de l'article d'Amnesty International

     

    A trois semaines de l’ouverture de la conférence de l’ONU pour l’adoption d’un traité international sur le commerce des armes (TCA), les plus gros exportateurs d’armement se retrouvent du 11 au 15 juin au Salon Eurosatory près de Paris pour faire la promotion de leur matériel. Amnesty International France, le CCFD-Terre Solidaire et Oxfam France, qui ont été interdites d’accès à ce salon international, rappellent l’urgence d’un TCA.

    Nombre d’exposants sur le salon ont exporté des armes vers des destinations et dans un contexte où leurs équipements ont pu permettre de commettre ou faciliter de graves violations du droit international. Les trois organisations françaises, partenaires de la campagne internationale « Contrôlez les armes », interpellent les participants du Salon, ainsi que le COGES/GICAT, organisateur, afin qu’ils se prononcent clairement en faveur d’un TCA robuste et contraignant.
    Les trois ONG se sont vu refuser leur demande d’accréditation d’entrée à Eurosatory.

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  • Mali : les agences humanitaires doivent avoir accès en toute sécurité au nord du pays

    Communiqué d'Amnesty International

     

    Le Nord du Mali est au bord d’un désastre humanitaire majeur et les agences humanitaires doivent avoir immédiatement accès à cette région pour éviter de nouvelles victimes au sein de la population civile.Les trois villes du Nord du pays, Gao, Kidal et Tombouctou, ont été la scène de pillages, d’enlèvements et de chaos depuis leur occupation par des groupes armés en fin de semaine passée. Des femmes et des jeunes filles auraient été violées.

    Les populations font face à un risque imminent de graves pénuries alimentaire et médicale qui pourraient entraîner de nouvelles pertes humaines, notamment parmi les femmes et les enfants qui Mali-Gao-Pres-Soldats-1.jpgsont plus vulnérables.
    Amnesty International a appris que, dans les villes de Gao et de Menaka, des femmes et des jeunes filles ont été enlevées de chez elles et auraient été violées.
    Un témoin de Gao a confié à Amnesty International : "Le 2 avril, trois jeunes filles ont été enlevées par des hommes armés dans le 8e quartier appelé Boulgoundié et ont été emmenées dans des véhicules. Elles ont été ramenées le lendemain. Elles étaient trop traumatisées pour raconter ce qu’elles avaient subi".
    Amnesty International a également appris que, le 3 avril, un homme a tenté d’enlever une fillette de 13 ans qui se trouvait chez elle. Des voisins ont donné l’alarme et l’homme a fui.
    Les femmes et les jeunes filles sont en particulier terrifiées à l’idée de sortir de chez elles.

    Les populations décrivent une atmosphère de quasi anarchie. La situation continue de se détériorer dans le Nord du pays.

    Toute la nourriture et les médicaments stockés par les grandes agences humanitaires ont été pillés et la plupart des travailleurs humanitaires ont fui.

    Gaëtan Mootoo, chercheur d’Amnesty International sur l’Afrique de l’ouest.

    À Gao, l’électricité et l’eau ont été coupées et l’hôpital a été pillé. Un habitant de Gao a dit à Amnesty International le 5 avril : "Le marché et tous les magasins sont fermés. Les gens vivent de leurs maigres réserves alimentaires."
    Un médecin de Gao a confié à Amnesty International : "Les médicaments ont été volés et les dossiers des malades détruits. En quelques jours, des années d’efforts et de succès médicaux ont disparu dans carte-Mali.jpgles flammes".

    À Kidal, un des groupes armés, Ansar Dine, qui veut imposer la charia a demandé aux femmes de porter le voile et a détruit un night club dont le gérant est en fuite. À Gao, tous les bars ont été détruits. À Tombouctou, des groupes armés d’Ansar Dine ont arrêté des personnes accusées de vols et de pillages. Il existe des craintes que certains d’entre eux ne subissent des châtiments basés sur la charia.

    Des habitants de Kidal, Gao et Tombouctou tentent de quitter ces villes par tous les moyens. Un habitant de Tombouctou a dit à Amnesty International ce matin: "La ville est en train de se vider. Les gens partent vers le Sud ou vers la Mauritanie. Ils utilisent tous les moyens : le bus, la moto ou à dos d’âne".
    Depuis le début de cette insurrection, plus de 200 000 personnes ont quitté le nord du Mali dont quelques 100 000 ont trouvé refuge dans les pays voisins (Mauritanie, Niger, Algérie et Burkina Faso).