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rom

  • Comment transmettre l'indicible ?

    P1560863.JPGL’expérience vécue par les déportés dans les camps nazis est presque impossible à transmettre. L'horreur y a atteint un tel degré que les mots sont souvent impuissants à la décrire. Et puis, les survivants peuvent-ils trouver le courage de se replonger dans cet univers concentrationnaire, et ceux qui ne l'avaient pas connu voulaient-ils savoir ou étaient-ils capables de l'entendre ?

    Juliette Cheriki-Nort est venue à Vouziers pour évoquer la mémoire de Ceija Stojka. Membre d'une famille Rom vivant en Autriche, elle a été déportée comme beaucoup de "tziganes". On estime que 220 000 membres des différentes communautés de "gens du voyage" sont morts dans les camps lors de la 2e guerre mondiale.

    Ceija Stojka a commencé tard à témoigner de son expérience. Il semble que la mort d'un deP1560867.JPG ses fils et la rencontre avec une documentariste aient constitué le facteur déclenchant à la libération de sa mémoire, dans les années 1980. Elle utilise la peinture, le récit et aussi la chanson comme outils pour laisser une trace de la tragédie des camps.

    Juliette Cheriki-Nort utilise cette diversité de matériaux pour évoquer par touches successives la vie de Ceija Stojka, avant, pendant et après sa déportation.

    Avant, c'était la vie errante dans les roulottes tirées par les chevaux au travers de la nature et au sein d'une communauté unie. Pendant, ce n'est plus que la faim, la maladie, la brutalité, l’humiliation à un degré extrême dans un monde où le temps n'existe plus, mais où l'humour et la tendresse maternelle survivent malgré tout.

    P1560868.JPGJuliette Cheriki-Nort utilise les projections d'images et de films pour évoquer ce parcours, elle le confronte à d'autres témoignages (Simone Veil, Germaine Tillion, Boris Cyrulnik). Ces autres récits confortent les mémoires de Ceija Stojka, que ce soient ses écrits ou ses productions artistiques.

    Les expériences traumatiques, surtout de cette ampleur, demandent souvent du temps pour cicatriser, comme l'indiquait la conférencière, pouvoir mettre les souvenirs dans les archives de sa mémoire. Il n'est pas question d'oubli, mais de laisser ces moments les plus terribles d'une vie dans un dossier encore accessible, mais à une distance suffisante pour continuer à vivre parmi les autres.

    Quelques ouvrages avaient paru peu de temps après la libération des camps ("L'univers P1560869.JPGconcentrationnaire" de David Rousset en 1945 ou "Si c'est un homme" de Primo Levi en 1947) mais d'autres on attendu des années avant de témoigner à leur tour ( "l'écriture ou la vie" de Jorge Semprun date de 1994).

    Malheureusement; tous ces témoignages résonnent encore avec l'actualité de notre monde, ce qui prouve bien la nécessité de les faire connaître, afin que personne n'ignore où peuvent mener la haine et le rejet de l'autre.

     

    Les tableaux reproduits sur cette page sont de Juliette Cheriki-Nort.

    Vous trouverez ci-dessous des photographies de cette conférence.

     

     

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  • Bébé rom : jusqu’où ira l’exclusion ?

    Communiqué LDH

    En 2012, le Conseil d’Etat a instauré le droit à l’hébergement comme liberté fondamentale.

    Deux ans plus tard, il n’y a jamais eu, en France, autant de personnes sans domicile, n’ayant pour dormir qu’un hébergement précaire, voire pas d’hébergement du tout. Qu’ils soient SDF de longue date, travailleurs précaires, ou mineurs isolés étrangers, le 115 ou les gymnases ouverts en toute hâte peinent à les accueillir.

    En dépit de la circulaire du 26 août 2012 qui stipule que toute évacuation d’un camp ou d’un bidonville doit donner lieu à un relogement et à un accompagnement social, des milliers de Roms continuent, eux aussi, de vivre dans la rue ou dans des conditions indignes, installés sur des terrains insalubres, en butte à d’infinies difficultés pour accéder aux soins et pour scolariser leurs enfants.

    Les parents de Francesca, en France depuis plus huit ans, sont de ceux-là. Leur fille de 3 mois a succombé à la mort subite du nourrisson, dans la nuit du 25 au 26 décembre, dans un bidonville sans eau, sans électricité, sans chauffage.

    La mort d’un bébé est toujours un drame. Lorsqu’elle survient dans de telles conditions, elle est d’abord révélatrice de l’exclusion dont sont victimes les Roms. Pourtant, en refusant que l’enfant soit inhumée près du lieu où ses parents sont installés, dans la commune où ses frères vont à l’école, le maire de Champlan a franchi un pas supplémentaire dans l’abject. Déjà interdits de séjour dans certaines communes, les Roms vont-ils maintenant y être aussi interdits de sépulture ? Une telle décision ne peut que provoquer la colère, et la question même heurte profondément toutes les valeurs auxquelles nous sommes attachés.

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  • Lynchage d’un jeune de 16 ans vivant dans un bidonville de Pierrefitte-sur-Seine

    Communiqué CNDH Romeurope

    Les médias rapportent depuis lundi soir le terrible lynchage d’un jeune de 16 ans vivant dans un bidonville de Pierrefitte-sur-Seine (93).

    Entre la vie et la mort depuis vendredi, cet adolescent aurait été séquestré puis roué de coups par des personnes le soupçonnant d’un cambriolage.

    Les auteurs de ces actes barbares doivent être identifiés et répondre de leurs actes devant la justice.

    Ce fait divers est la terrifiante conséquence de plusieurs années de politiques publiques inefficaces et de prises de paroles d’élus, de représentants de l’État mais aussi de nombreux médias entretenant et surfant sur un climat malsain.

    Face aux enjeux posés par la résurgence des bidonvilles dans notre pays, dans lesquels sont cantonnées des familles le plus souvent d’origine roumaine ou bulgare, la réponse n’a été que l’absurde ou l’abject. La destruction continuelle et intensive des bidonvilles ne fait que rendre les difficultés des familles qui y vivent encore plus compliquées à traiter. Cette misère entretenue ne suscite que l’indifférence et fait prospérer un racisme qui touche toute la société française.

    Ce drame doit entraîner une prise de conscience ainsi qu’un positionnement clair et différent, au plus haut niveau quant à l’urgence de la mise en place d’une politique radicalement différente pour sortir les familles des bidonvilles et de la misère. Il faut d’urgence poser des actes forts pour arrêter la spirale des violences, sous peine que d’autres drames se produisent. Rien ne peut justifier et encore moins autoriser de tels actes.

    A Paris, le 17 juin 2014

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  • Assistance à personnes traumatisées : nouveau délit de solidarité ?

    Communiqué commun
    Les associations signataires se déclarent solidaires avec Médecins du Monde (MdM), poursuivie en justice par l’Etat en raison de l’organisation de l’accueil à Saint Denis (93) sous 6 tentes humanitaires des familles roms évacuées après l’incendie mortel de leur bidonville en mai dernier à Bobigny.

     

    4dntvuhh2yeo4npyb3igdet73odaolf$79ovh5plm81yde0xsucwqhq385sxxvi.jpegPour tout autre groupe de personnes, l’Etat mobilise immédiatement une cellule psychologique et met à l’abri l’ensemble des victimes. Dans ce cas, ces témoins de la mort brûlé vif d’un enfant de 7 ans qui ont aussi perdu tous leurs biens personnels ont été d’abord expulsés 48 heures après ce drame, sur décision du Préfet de Seine-Saint-Denis, du gymnase que la Ville de Bobigny avait réquisitionné en urgence. Les forces de l’ordre les ont ensuite empêché de s’installer sur des terrains dans les Hauts-de-Seine.

    Face à cette situation de détresse exceptionnelle et à la carence de l’Etat, MdM a décidé la nuit même de mettre fin à leur errance et de les accueillir sur un délaissé de voirie de l’Etat à Saint Denis dans un campement humanitaire équipé.

    L’Etat a alors saisi la justice en référé pour faire cesser cet hébergement d’urgence et faire condamner MdM pour cet acte de soutien envers les Roms.

    Les associations signataires dénoncent ces nouvelles menaces inacceptables contre des acteurs de la solidarité.

    Elles demandent l’arrêt immédiat des poursuites contre MdM et le relogement sans délai de toutes les personnes concernées avec la mise en place d’un suivi médical et l’accompagnement social de ces familles.

    Paris, le 25 juin 2009

    Signataires :

    - ADDE (Avocats pour la Défense des Droits des Etrangers)
    - ANGVC (Association Nationale des Gens du Voyage Catholique)
    - ASAV (Association pour l’Accueil des Voyageurs)
    - ASET (Association pour la scolarisation des Enfants Tsiganes)
    - CCFD
    - CLASSES (Collectif Lyonnais pour l’Accès à la Scolarisation et le Soutien des Enfants des Squat
    - Collectif Rrom des associations de l’agglomération lyonnaise
    - COMEDE (Comité médical pour les exilés)
    - DAL (Droit au Logement)
    - Etienne
    - FNARS (Fédération Nationale des Associations d’accueil et de Réinsertion Sociale)
    - FNASAT-Gens du voyage
    - GISTI (Groupe d’Information et de Soutien des Travailleurs Immigrés)
    - LDH (Ligue des Droits de l’Homme)
    - Mouvement catholique des Gens du voyage
    - MRAP (Mouvement Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples)
    - PARADA
    - Procom
    - Réseau de solidarité Rroms de St
    - Roms Action
    - Syndicat de la magistrature
    - Syndicat des Avocats de France
    - URAVIF (Union Régionale des Associations Voyageurs d’Ile-de-France)