Communiqué de Greenpeace, publié le 16 octobre 2025
La Direction de l’expertise en sûreté de l’ASNR, autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection, vient de rendre public un avis d’expertise accablant sur le projet d’EDF sur la centrale de Gravelines.
Aux risques déjà identifiés de submersion et d’inondations de la centrale s’ajoute désormais le risque de tassements et de liquéfaction du sol. Censé soutenir le poids des nouveaux réacteurs EPR2, le sol présente des “caractéristiques mécaniques médiocres”, posant un défi technique sans précédent concernant la robustesse des fondations dans le temps et face aux aléas sismiques pouvant compromettre la sûreté nucléaire.
“Cet avis implacable de l’ASNR est une nouvelle preuve que les critères de choix des sites de construction de nouveaux réacteurs EPR2 sont largement questionnables. Après avoir sous-estimé les risques climatiques, EDF sous-estime le risque de construire une infrastructure si dangereuse sur un sol aussi inadapté”, souligne Pauline Boyer, chargée de campagne nucléaire pour Greenpeace France. “Cela démontre une nouvelle fois la précipitation d’EDF qui fonce tête baissée dans ses projets de construction de nouveaux réacteurs à Gravelines.”
Un avis implacable
Dans cet avis datant du 23 juillet dernier, l’ASNR recale sévèrement la copie d’EDF sur sa première étude de renforcement du sol sur le site Gravelines, considérant que l’approche retenue par EDF n’est pas suffisamment robuste, l’enjoignant à préciser les enjeux de sûreté relatifs au renforcement de sol, à mener de nouvelles études et à mettre en place d’un dispositif de suivi dans le temps.
L’avis estime que le renforcement envisagé du sol du site de Gravelines constitue “un défi technique majeur” et que le système proposé par EDF est “d’une ampleur sans précédent, d’une grande complexité et sans retour d’expérience représentatif en France et à l’international”.
D'ailleurs si Sarkozy affirme "J'ai confiance dans la sécurité du parc nucléaire français", il est obligé de demander un audit sur la sécurité des centrales, et promet de fermer celles qui montreraient des "faiblesses". Cela serait possible chez nous ?
survenu lors du déchargement du combustible situé au coeur du réacteur n°1, en arrêt pour une opération de maintenance. Un assemblage constitué de 264 « crayons » qui contiennent le combustible nucléaire est resté accroché aux structures internes supérieures au cours des opérations d'enlèvement.
Cet incident technique a ensuite été qualifié par la direction de la centrale de Gravelines, citée par La Voix du Nord, d'« exceptionnel » et de « délicat ». « Cet incident est grave, » explique Jean Séname, membre de la Commission Locale d'Information de la Centrale Nucléaire de Gravelines et président de l’Adelfa. « Déclarer, comme l'a fait le directeur adjoint du CNPE de Gravelines que la chute éventuelle de cet assemblage serait sans incidence réelle sur la sécurité des personnels et de la population n'est que pure supputation. »
« Le fait que cette information soit diffusée par l’ASN, composée de directeurs juridiquement irresponsables et inamovibles, et non par un ministre responsable devant le Parlement, démontre une fois de plus que le nucléaire n’est pas compatible avec la démocratie », souligne Arnaud Gossement, porte parole de la fédération.