
Pour un avenir solidaire Un appel lancé à l’initiative de l'Association de la Fondation Etudiante pour la Ville (AFEV), des Centres d’Entraînement aux Méthodes d’Éducation Active (CEMÉA), de la Fédération nationale des FRANCAS, de la Ligue de l’enseignement, et de la Ligue des droits de l’Homme
La devise républicaine exprime les valeurs qui nous rassemblent : « Liberté, Egalité, Fraternité ». Aujourd’hui, elle résume nos inquiétudes, nos refus, nos espoirs. Parce que les attaques contre notre bien commun se multiplient, parce que nous refusons la haine, nous, militants associatifs, syndicalistes, étudiants, lycéens, appelons tous les habitants de notre pays au rassemblement pour agir ensemble sur le terrain de l’égalité des droits et des libertés.
Inquiets, nous le sommes devant l’offensive qui s’amplifie contre ces valeurs : l’égalité entre les femmes et les hommes, l’égalité des droits quelle que soit l’orientation sexuelle des personnes, l’égalité des familles dans leur diversité. Inquiets nous le sommes toujours face à la croissance du chômage, des inégalités et des discriminations.
Inquiets, nous le sommes encore face à la spéculation financière qui rythme l’économie, déshumanise la société et la vie quotidienne.
Inquiets, nous le sommes plus que jamais face à l’offensive antirépublicaine qui s’accompagne d’une instrumentalisation de la haine et de la banalisation des idées d’extrême droite.
Cette situation dangereuse est aussi alimentée par des difficultés économiques et sociales croissantes, par des politiques qui nourrissent un sentiment d’injustice et d’abandon et par une succession de gouvernements qui depuis trente ans semblent indifférents et impuissants à résoudre les problèmes d’emploi, de justice sociale et d’urgence écologique. Dans un tel contexte, l’extrême droite multiplie les discours simplificateurs, les promesses abusives, et les solutions aussi illusoires que dangereuses.
C’est pourquoi nous appelons à faire barrage à la haine, à la xénophobie, à toutes les discriminations et à combattre les propos sexistes, homophobes, racistes, antisémites, aux discours anti-Roms, anti-musulmans.
Parce que la République est laïque dans sa constitution, nous refusons de voir banalisées les agressions contre la liberté de création et d’expression qu’elles visent la pédagogie, la littérature, le théâtre, le cinéma, ou Internet, la liberté de la presse et la liberté de pensée.
Nos espoirs naissent d’une conviction partagée. La crise économique, sociale, environnementale et démocratique que nous vivons appelle plus que jamais la solidarité de tous avec tous, la reconnaissance de l’égale dignité des personnes, notamment des plus pauvres, et la confiance dans les capacités de chacun de participer au nécessaire élan d’imagination collective.
Nos espoirs résident dans la construction d’un élan démocratique, au service de l’intérêt général, dans la réhabilitation de la morale publique en politique, dans notre volonté de faire vivre l’égalité et la justice sociale. Nos espoirs se tissent de ce que nous savons produire, créer, inventer et défendre chaque jour pour mieux vivre, pour « faire société », donner corps aux valeurs de la République.
Tous les jours, aux côtés d’une jeunesse engagée, nous avons des raisons d’espérer : elle passe à l’action, invente des solutions pour demain, met son énergie à construire de nouvelles manières de vivre et de faire ensemble.
Nous lançons un appel à la mobilisation pour agir, toutes et tous, sur le terrain de l’égalité des droits. Dans nos villes, dans nos quartiers et nos villages, faisons-nous entendre ! Nous sommes des millions à vouloir porter un coup d’arrêt aux entrepreneurs de haine et de peurs, soyons des millions à le dire.
Organisons les rencontres croisées de celles et ceux qui ont à cœur de faire vivre ces valeurs, de les défendre et de les promouvoir en France et en Europe. Ce printemps, durant l’été, au-delà, mobilisons-nous pour faire vivre nos idées, expériences et propositions autour de débats, de manifestations diverses pour peser dans le débat public et affirmer ensemble que la liberté, l’égalité et la fraternité sont plus que jamais les clés de l’avenir que nous voulons.
Des mouvements de jeunesse et d’éducation populaire
Animafac, Association de la Fondation Etudiante pour la Ville (AFEV), Association française pour la lecture (AFL), Association nationale pour les Transports Educatifs de l’Enseignement Public (AnATEEP), ATTAC, Centres d’Entraînement aux Méthodes d’Education Active (CEMÉA), Confédération des Maisons des Jeunes et de la Culture de France (MJC), Conseil national des Associations Familiales Laïques (CnAFAL), Eclaireuses et Eclaireurs De France (EEDF), L’Economie sociale Partenaire de l’Ecole de la république (L’EsPEr), Fédération des Aroéven (FOEVEn), Fédération des Associations Générales Etudiantes (FAGE), Fédération des Centres sociaux et socioculturels de France, Fédération des Conseils de Parents d’Elèves des Ecoles Publiques (FCPE), Fédération Française des Maisons de Jeunes et de la Culture (FFMJC), Fédération des Etablissements scolaires Publics Innovants (FEsPI), Fédération Générale des Pupilles de l’Enseignement Public (FGPEP), Fédération Initiatives des Femmes Africaines de France et d’Europe (Fédération IFAFE), Fédération nationale des Centres Musicaux ruraux (FnCMr), Fédération nationale des FrAnCAs, Fondation Copernic, Graines de France, Groupe Français d’Education nouvelle (GFEn), ICEM-Pédagogie Freinet, Itinéraire International, Jeunes Européens-France, Jeunesse au Plein Air (JPA), Jeunesse Etudiante Chrétienne (JEC), Le Mouvement de la Paix, Le Planning Familial, Les petits débrouillards, Ligue de l’enseignement, Mouvement français des réseaux d’échanges réciproques de savoirs FORESCO, Office Central de la Coopération à l’Ecole (OCCE), réseau national des Juniors Associations (rnJA), Union Française des Centres de Vacances et de Loisirs (UFCV), Union nationale Lycéenne (UnL), Union Peuple et Culture, Union nationale pour l’Habitat des Jeunes (UNHAJ)
Des associations de défense des droits et libertés et de solidarité
Association Laïque pour l’Education, la Formation, la Prévention et l’Autonomie (ALEFPA), Association des Parents et futurs parents Gays et Lesbiens (APGL), Civisme et Démocratie (Cidem), Fédération nationale des Associations d’Accueil et de réadaptation sociale (Fnars), Ligue des droits de l’Homme (LDH), Ligue Internationale contre le racisme et l’Antisémitisme (Licra), Mouvement contre le racisme et l’Amitié entre les Peuples (MrAP), solidarité Laïque, SOS Racisme, Union nationale des Associations laïques gestionnaires (Unalg)
Des organisations syndicales
Confédération Française Démocratique du Travail (CFDT), Confédération Générale du travail (CGT), Confédération Paysanne, Fédération syndicale Unitaire (FSU), syndicat national des Associations Laïques Employeur du secteur sanitaire, social, médico-éducatif et médico-social (snALEss), Union nationale des étudiants de France (Unef), Union nationale des syndicats autonomes (Unsa), Union nationale des syndicats autonomes Education (Unsa Education), Union syndicale solidaires
signaler de nombreuses violations, comme le fait que la police prive les manifestants en détention de nourriture et ne leur fasse pas passer les denrées alimentaires apportées par des proches.
Enfin, les deux décrets permettent le fichage des activités politiques, philosophiques, religieuses ou syndicales : est tenu pour dangereux ou incompatible avec la candidature à un emploi l’exercice même par les citoyens de leurs libertés constitutionnelles.
On avait annoncé le démantèlement d’un dangereux réseau de terroristes de l’ultragauche, baptisés « anarcho-autonomes », dont les actes de sabotage mettaient en danger des milliers de vies. Des centaines de policiers avaient investi, à l’aube du 11 novembre, le paisible village de Tarnac en Corrèze, pour y arrêter un groupe de jeunes gens qui, on l’a appris peu à peu au gré de fuites distillées, avaient pour premier tort de ne pas bien penser et de ne pas vivre comme tout le monde : lisant des livres jugés subversifs, menant une vie qualifiée par le parquet de « dissolue », n’ayant pas - circonstance aggravante - de téléphone portable, et donc plus difficiles à écouter à leur insu, ces dangereux révoltés ont été présentés comme les auteurs de dégradations récurrentes du réseau de caténaires alimentant les trains en électricité. Ils étaient, en réalité, si « clandestins » qu’ils géraient l’épicerie du village et étaient appréciés de tout le voisinage…
terrifiant annoncé (déjà réduit à cinq mises en examen), il n’est resté qu’une personne en détention provisoire. Yldune Lévy, malgré l’acharnement d’un parquet tenu de près, a été à son tour libérée. Mais Julien Coupat, présenté comme le « chef » de ces « anarchos-autonomes » (au nom d’une conception assez hiérarchisée de l’anarchie…) reste derrière les barreaux, sans doute pour tenter de masquer l’inanité de la thèse ministérielle initiale. Ce qui ne relève en rien des motifs de recours à la détention provisoire tels que les énonce le code de procédure pénale.
On voit comment une procédure d’exception, mise au service de postures politiciennes, débouche sur la violation de principes fondamentaux de l’Etat de droit : la disproportion évidente entre les moyens mis en oeuvre et la situation réelle sur le terrain reflète la distorsion délibérée de la qualification d’acte terroriste ; la méconnaissance des limitations légales du recours à la détention provisoire ne sert qu’à tenter de justifier la dramatisation initiale de la présentation ministérielle de l’opération.
Les conclusions de la Cnil sont accablantes. Seulement 17 % des données collectées sur les personnes mises en cause sont exactes. Les données collectées sont stockées sans respect des durées de conservation, de mise à jour et d’apurement. Les qualifications des personnes fichées sont non seulement fantaisistes mais inacceptables dans un Etat de droit respectueux de l’égale dignité des personnes : on y trouve entre autres « autiste », « homosexuel », « travesti »… Voilà qui permet juger de la crédibilité des affirmations ministérielles selon lesquelles les autorités n’avaient jamais songé à ficher les orientations sexuelles ou l’état de santé.
de la sécurité. On sait déjà que ces très nombreuses données erronées ont conduit à des pertes d’emploi et à des refus de recrutement. Là encore, que penser des discours sur la lutte contre les discriminations, notamment à l’embauche ?