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Face à la menace de l’extrême-droite, mobilisons-nous

Le résultat du premier tour de l’élection présidentielle est une défaite pour le climat, et plus généralement pour l’environnement. A cette inquiétude très vive face à la crise climatique, s’ajoute celle de voir l’extrême-droite arriver au pouvoir en France, et avec elle ses idées à l’opposé non seulement des valeurs de l’écologie mais aussi de nos principes fondamentaux.

Au lendemain du premier tour de la Présidentielle 2022, ce dur constat s’impose : ni Emmanuel Macron ni Marine Le Pen ne proposent un programme contenant les changements radicaux nécessaires pour faire face à l’urgence climatique et l’effondrement de la biodiversité. Ni l’un ni l’autre ne proposent ainsi de remettre en cause notre modèle économique alors que le dernier rapport du GIEC souligne, justement, la nécessité de réaligner l’économie avec les limites planétaires.

Marine Le Pen, l’extrême-droite et la destruction de l’environnement

Marine Le Pen appartient à une famille politique d’extrême-droite qui a montré dans d’autres pays à quel point elle méprise la protection de l’environnement et la sacrifie au profit des intérêts des industries polluantes : aux Etats-Unis avec Donald Trump ou au Brésil avec Jair Bolsonaro.

Marine Le Pen passe à côté des grands enjeux structurels de la transition écologique et porte des positions absurdes et à contre-sens complet des enjeux environnementaux et climatiques. Ses annonces sur le démantèlement des éoliennes, la réduction pérenne de la TVA sur les produits énergétiques (y compris ceux les plus néfastes pour le climat), la remise en cause des limitations de vitesse, etc. en sont quelques exemples frappants.

Le programme de la candidate du Rassemblement National sur l’environnement est dangereux pour le climat, comme le montrent notre décryptage et celui du Réseau Action Climat.

Emmanuel Macron : cinq années perdues pour le climat

Emmanuel Macron a pour sa part démontré pendant les cinq années de son mandat à quel point l’écologie n’appartient pas à son registre d’action. Malgré des grands discours, ces cinq années ont été perdues pour le climat et l’environnement. Son bilan sur le climat, marqué par des renoncements et des décisions néfastes, est catastrophique. Et son nouveau programme, que nous avons également passé au crible dans notre décryptage et celui du Réseau Action Climat, paraît tout aussi faible sur ces questions.

Nous sommes aussi lucides sur la brutalité de l’action politique d’Emmanuel Macron pendant cinq ans, notamment à l’encontre de populations vulnérables comme les personnes en situation de précarité ou les migrants. Nous avons également conscience des atteintes faites à la vie démocratique, de la répression et du mépris affiché par le président vis-à-vis notamment des militants et manifestants mobilisés en opposition à ses choix politiques.

Une différence ? Avec l’extrême-droite, un changement d’échelle effrayant dans la menace des droits fondamentaux

Cependant, il existe une différence entre ces deux candidat·es qualifié·es au second tour de l’élection présidentielle. Nous considérons que si Marine Le Pen était élue présidente, la situation serait bien pire pour nos libertés et pour les droits des populations ciblées par sa vision discriminante. Le projet de la candidate d’extrême-droite menace directement les valeurs fondamentales portées par Greenpeace, au-delà du combat écologiste.

Un exemple, au cœur de son programme : le concept de « priorité nationale » remet en cause le principe fondamental d’égalité entre les citoyen·nes, tel qu’il est énoncé dans la déclaration universelle des droits de l’Homme et dans la Constitution de la Ve République. Il constitue une atteinte directe à la devise républicaine « Liberté, égalité, fraternité ». Selon Marine Le Pen, nous n’avons pas toutes et tous les mêmes droits. Et cette vision est intolérable à nos yeux.

Le programme de Marine Le Pen s’inscrit dans la lignée d’idées politiques qui ont toujours attisé les peurs et défendu de manière complètement décomplexée un projet de société xénophobe, rétrograde et fondé sur le repli sur soi, la division de la société et l’atteinte aux droits humains. Par ailleurs, l’extrême-droite au pouvoir signifierait l’instauration d’un État autoritaire et liberticide et la prévalence d’une logique du tout-sécuritaire et du tout-répressif. Les ONG comme la nôtre risqueraient de voir leurs capacités à mobiliser les citoyen·nes et à peser sur les politiques publiques très réduites de part les restrictions des libertés.

Comme nous l’avons rappelé plus haut, la proximité affichée par Marine Le Pen avec des dirigeants d’extrême-droite à l’étranger, tel que le chef d’État hongrois Viktor Orban, à l’origine de nombreuses atteintes aux libertés dans son pays comme d’actes de discrimination à l’égard des minorités, est très révélatrice de son projet de société.

L’extrême-droite menace nos libertés, nos valeurs, nos modes d’action

Le rôle d’une association comme Greenpeace n’est pas de vous dire pour qui voter. Mais cela fait partie de notre devoir de vous proposer notre analyse de l’offre politique en vue de ce second tour difficile, en tant qu’organisation fondamentalement attachée aux droits humains. L’ouverture, la générosité et la solidarité font aussi partie de notre colonne vertébrale. Nous estimons que les injustices sociales et environnementales doivent être combattues ensemble et à l’échelle à la fois nationale et internationale. Et nous défendons également la liberté d’expression, de réunion et de manifestation, piliers indispensables de nos modes d’action.

Il est donc logique que, au-delà des enjeux environnementaux sur lesquels nous nous concentrons habituellement, nous partagions avec vous, en vue notamment du second tour de l’élection présidentielle, notre vive inquiétude face à la perspective de l’élection d’une candidate d’extrême-droite à la Présidence de la République.

Voter, militer, manifester, désobéir… Nous continuerons d’agir !

Notre rejet clair et définitif des idées de l’extrême-droite ne veut évidemment absolument pas dire que nous accordons un blanc-seing à Emmanuel Macron.

Pendant ces cinq dernières années, nous avons dénoncé avec force et constance les nombreux manquements sur les sujets environnementaux et sur les questions sociales, notamment dans le cadre de notre travail avec le collectif Plus jamais ça. Et nous continuerons de le faire, avec vous et avec toutes celles et ceux qui luttent pour la protection de l’environnement, la justice sociale et des droits humains fondamentaux. Si Emmanuel Macron est ré-élu, il sera indispensable de faire entendre une voix forte en faveur d’une action environnementale ambitieuse et d’une société plus juste et plus solidaire afin que des contre-pouvoirs influents, au service de l’intérêt général, existent.

Pour cela, toutes les formes variées d’engagement seront bienvenues : militer au sein d’une association, soutenir des ONG comme la nôtre qui vont faire pression sur le futur gouvernement, s’informer et sensibiliser autour de soi sur les réseaux sociaux et à l’extérieur, se mobiliser dans la rue, participer à des actions de désobéissance civile…

Mais aussi aller voter aux élections législatives des 12 et 19 juin prochains afin d’élire une assemblée la plus ambitieuse possible sur les enjeux sociaux et écologiques, pour peser sur l’action du ou de la futur·e président·e. Deux dates à retenir. Et pour vous guider, nous avons regardé comment les « familles » politiques se sont comportées à l’Assemblée nationale pendant le dernier quinquennat, sur quelques votes clés sur l’écologie et pour lesquels les scrutins ont été publics.

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