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14 juillet : réaction à l’interview d’Emmanuel Macron

Communiqué de Greenpeace le 14.07.2020.

Emmanuel Macron était interrogé ce mardi 14 juillet par les journalistes Léa Salamé et Gilles Bouleau. Il a évoqué succinctement les questions écologiques.

Pour Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France : « Depuis le début de son quinquennat, Emmanuel Macron n’a jamais réalisé les rêves d’écologie avec lesquels il tente de nous endormir à chaque discours. Il se fait le promoteur d’une écologie du “mieux” mais pas du “moins”. Pourtant, sans réduire notre consommation d’énergie, le nombre de voitures sur les routes et d’avions dans le ciel, la taille de nos élevages, sans décrue rapide des secteurs polluants, il ne sert à rien de parler de transformation. Les accointances idéologiques d’Emmanuel Macron avec les milieux industriels et financiers réfrènent toute avancée réelle. Les milliards d’euros accordés aux secteurs polluants de l’aérien et de l’automobile sans conditionnalités écologiques ou sociales véritablement contraignantes, le choix de ne pas remettre en cause le CETA et de laisser la ratification du Mercosur poursuivre son chemin européen, la volonté de ne pas s’attaquer aux dividendes ou aux publicités climaticides sont autant de preuves de l’aveuglement écologique d’Emmanuel Macron ».

Après trois ans de mandat, plus personne n’est dupe des discours en trompe l’œil d’Emmanuel Macron sur l’écologie. La symbolique d’un « nouveau chemin » associée au remaniement se heurte au reniement des précédentes promesses présidentielles.

Sur le climat, la France accuse un retard croissant dans la course à la neutralité carbone, à nouveau pointé du doigt il y a quelques jours par le Haut Conseil pour le Climat : les plafonds d’émissions de gaz à effet de serre fixés dans la loi en 2015 ont été dépassés en 2019 comme en 2018.

Dans le domaine de l’agriculture, les déclarations enflammées d’Emmanuel Macron sur l’Amazonie l’été dernier ont laissé la place au refus d’appliquer la stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée, qui ne fait toujours l’objet d’aucune réalité concrète un an et demi après son adoption. Le Président de la République prône le rétablissement de la souveraineté agricole sans aucune remise en question d’un modèle industriel destructeur pour l’environnement et les forêts ni aucune mention d’un quelconque soutien au modèle écologique, la seule voie possible pour préserver la biodiversité et le climat.

Sur le plan de la politique énergétique, Emmanuel Macron fait obstacle aux nécessaires mesures de sobriété, telles qu’une obligation de rénovation combinée à l’interdiction à la location des passoires énergétiques et continue à croire que les mécanismes incitatifs sont suffisants. Dans le même temps, il pave le chemin vers la construction de nouveaux réacteurs nucléaires malgré un échec industriel avéré de l’EPR, financé par les contribuables.

Dans le domaine des transports, le plan de soutien d’Emmanuel Macron à la filière automobile fait fausse route et perpétue une dépendance néfaste à la voiture individuelle, qu’elle soit électrique, hybride ou thermique. Pire, le Président a  confirmé des mesures climaticides, avec le maintien scandaleux de véhicules diesel et essence dans la prime à la conversion et la subvention possible de l’achat de grosses voitures de type SUV. Contrairement aux secteurs aéronautique et automobile, le secteur ferroviaire n’a encore reçu aucune aide. Les annonces d’Emmanuel Macron sur un éventuel soutien au train restent floues et le Président s’est exprimé en faveur du maintien de lignes aériennes pour des destinations accessibles en 3 heures de train, en contradiction avec les propositions de la Convention citoyenne pour le climat.

Le Covid-19 a révélé la vulnérabilité du système économique et social actuel face aux crises. Sans changements profonds et radicaux, les changements climatiques entraîneront des crises d’une ampleur bien plus forte.

Plutôt que d’en prendre la mesure, à deux ans du terme de son mandat, Emmanuel Macron et sa majorité prônent une écologie soi-disant pragmatique et réaliste qui peut se résumer en « Make our Greenwashing great again ». Et le nouveau chemin promis est en réalité une impasse.

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