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sans papiers

  • À Bruxelles, des centaines de sans-papiers sont en grève de la faim depuis 50 jours

    Extraits de l'article de Bastamag

    Mobilisées pour obtenir leur régularisation, entre 400 à 500 personnes sans-papiers résidant en Belgique ont entamé une grève de la faim depuis plus d’un mois. Certaines d’entre elles pourraient décéder sans que le gouvernement n’intervienne.

    Ils sont entre 400 et 500, résidant en Belgique depuis cinq, dix ou quinze ans, où beaucoup d’entre eux travaillent, sans papiers. Ils viennent du Maroc, d’Algérie ou de Tunisie, pays encore considérés comme sûrs par les autorités et d’où l’on ne peut pas demander l’asile. La récente crise sanitaire a dramatiquement renforcé leur précarité et ils se sont constitués en collectif l’hiver dernier pour demander leur régularisation. Ils ont occupé l’église du Béguinage, dans le centre historique de Bruxelles, ainsi que des locaux des universités francophones et flamandes de Bruxelles, l’ULB et la VUB. Leur stratégie consistait alors à ne plus rester invisible, afin de pouvoir entamer des négociations.

     

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  • Une régularisation dans l’intérêt de tous

    Depuis des décennies, dans un discours xénophobe croissant, se succèdent des lois toujours plus restrictives en matière d’entrée et de séjour des étrangers comme d’accès au droit d’asile. La dernière loi « Collomb », adoptée en septembre 2018, produit pleinement ses effets et rend encore plus difficile la possibilité de vivre régulièrement sur notre territoire. De nouveaux dispositifs sont aussi venus fragiliser la vie quotidienne des demandeurs d’asile et des personnes sans titre comme les limitations des retraits d’argent liquide avec la carte d’allocation pour demandeur d’asile (carte ADA), l’allongement des délais pour bénéficier de la protection universelle maladie (Puma) et plus largement de l’aide médicale d’Etat (AME). Les difficultés sont encore accrues par la dématérialisation de procédures administratives déjà complexes et le comportement zélé de certains services préfectoraux.

    Accueillir des personnes en détresse obligées de fuir leur pays n’est pas un choix mais une obligation internationale régie par la convention de Genève de 1951 sur le droit d’asile. Elle impose à la France des devoirs envers les personnes qui lui demandent cette protection, tant en matière d’accueil digne que d’accès à leurs droits les plus élémentaires. La réalité est que seulement la moitié d’entre elles disposent d'un hébergement, obligeant les autres à survivre dans des campements de fortune, dans une grande insécurité, et être sujettes à toute forme d'exploitation. Elles doivent, de surcroît, affronter un parcours administratif semé d'embûches qui commence par la quasi-impossibilité d’accéder aux préfectures autrement que par Internet. Elles subissent ensuite les aléas de la procédure dite de Dublin qui permet aux autorités françaises, qui en abusent, de les renvoyer dans le premier pays européen dans lequel elles ont été enregistrées. 40 % des demandeurs d'asile sont ainsi menacés d’expulsion. A défaut de se soumettre à cette procédure ils sont considérés « en fuite » et doivent disparaître dans la nature, pour des périodes allant jusqu’à dix-huit mois, avant de pouvoir déposer une demande en France.

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  • communiqué

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    Samedi 3 mai 2008 à 15 h 00



    Parce que nous avons décidé d’'exprimer publiquement notre refus d’'assister chaque jour, en France, à des arrestations, des mises en centres de rétention, des expulsions de personnes au prétexte que leurs papiers ne sont pas en règle ou qu'’on les leur a retirés au gré de lois et de circulaires insensées ;

    Parce que nous refusons que soient appliquées en notre nom des décisions politiques qui broient familles, couples, individus qui pourtant contribuent, comme les citoyens français, à faire fonctionner le pays et à lui apporter souvent depuis des années leur énergie, leur courage, leur créativité ;

    Parce que nous refusons que des hommes, des femmes, des enfants subissent des traitements inhumains et dégradants qui heurtent notre conscience ;

    Parce que malgré leurs conditions d’'existence très dures et bien qu'’ils soient mis dans l'’incapacité de se défendre, ces hommes et ces femmes sont réduits à la nécessité de tenir, envers et contre tout, car de leur modeste salaire dépend souvent la survie de nombreuses personnes, qui elles-mêmes n'’ont d'’autre choix que de compter sur l'argent envoyé par leur parent exilé .
    Parce que les rapports Nord-Sud injustes et viciés engendrent une concurrence économique cynique et incontrôlée qui se nourrit des guerres, du pillage systématique des richesses humaines et naturelles et contraint un nombre croissant de personnes à s'’arracher à leur pays, souvent au péril de leur vie et moyennant un prix et des risques élevés afin de trouver ailleurs des moyens de survie pour eux-mêmes et leurs familles ;

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    Parce que la France est le pays des Droits de l'’Homme et parce que sa culture, son identité ont toujours été irriguées et enrichies par des êtres humains venus du monde entier ;

    Parce que nous refusons que la police entre dans les écoles pour venir y chercher les enfants, parce que la place d'’un enfant est à l'’école et non dans un centre de rétention, et parce que nous refusons de lire dans les yeux d'’un enfant l’'angoisse de se dire que son père ou sa mère ne viendra peut-être pas le chercher le soir après l'’école parce qu’'il aura été arrêté en allant à son travail ;

    Parce que le cercle de silence est une action non-violente de protestation qui rassemble des femmes et des hommes de divers horizons et convictions philosophiques, politiques ou religieuses ;

    Et parce que la machine d'’État qui brise des vies chaque jour ne se grippera que si chacun y apporte son grain de sable, nous appelons toutes celles et ceux qui souhaitent s'associer à notre protestation de façon non violente et silencieuse à nous rejoindre.

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    Nous appelons à composer un cercle de silence une fois par mois dans une ville des Ardennes




    Prochain cercle de Silence
    Le Samedi 3 mai 2008 de 15h00 à 16h30
    Rue Piétonne à Charleville-Mézières (08)
    Nous vous invitons à nous rejoindre afin de composer le cercle de silence



    Le cercle de silence est composé de citoyen(ne)s et de membres engagés au sein de :

    ACAT-France (Action des Chrétiens pour l’'Abolition de la Torture) www.acatfrance.fr , CCFD (Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement) www.ccfd.asso.fr , CIMADE (Comité Inter Mouvements Auprès Des Evacués) www.cimade.org , LDH (Ligue des Droits de l’Homme) www.ldh-france.org , RESF (Réseau Éducation Sans Frontières) www.educationsansfrontieres.org