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  • La LDH et le conflit israelo-palestinien

     

     

    S'il existe un domaine où un jugement ne peut se contenter d'une analyse rapide, c'est bien la situation au Moyen-Orient. Voici une tribune de Jean-Pierre Dubois, président de la LDH, publiée le 8 avril 2010 dans Libération



    Aujourd’hui comme hier, le conflit israélo-palestinien projette sur la société française un halo de passions, de solidarités et de colères. Toutes ne servent pas la solution juste de ce conflit et certaines mettent parfois gravement en danger les principes que nous avons en partage. Comment sortir de la confusion, comment agir, assurer, enfin, la victoire du droit sur le fait ?

    On a vu une ministre de la République, « ministre du droit » qui plus est, critiquer devant ses amis du Crif une campagne de boycott, et parler de « produits casher » pour désigner les « produits des colonies illégales d’Israël ». De tels propos nourrissent la confusion entre religieux et politique et de fait, légitiment une ethnicisation du politique.

    manifestation-palestine08.jpgDes aveuglements symétriques poussent d’autres acteurs politiques ou communautaires à ne plus distinguer les peuples des gouvernements, imputant à l’ensemble des Israéliens la politique criminelle du gouvernement Netanyahu… ou à l’ensemble des Palestiniens les crimes du Hamas. Certes, ceux qui ont ordonné ou commis les crimes de guerre établis, au nom de l’Onu, par le rapport Goldstone ont été légitimés par des élections libres. Et ce fait interdit d’envisager la moindre perspective de paix en les excluant d’une négociation.

    Mais ces assimilations opposent la colère à la colère, la négation à la négation ; elles conduisent à la folie et au meurtre de masse. Dans ce contexte, l’alternative laïque d’un Etat de Palestine démocratique, multinational et non religieux dans lequel athées, chrétiens, juifs et musulmans cohabiteraient égaux en dignité et en droits n’est qu’un rêve. Un rêve qui serait rapidement submergé par les fantasmes de disparition de l’Autre, par la « purification » du territoire par la force.

    Faut-il alors se résigner à un avenir de sang et de terreur pour tous, y compris pour ceux qu’enivre l’actuelle supériorité militaire et financière d’Israël ?

    Notre conviction est qu’il faut tenir bon sur les principes de la justice et du droit. Même si la tâche est rude. Car nous sommes au plus noir d’une histoire sombre depuis des décennies, celle d’un peuple sur lequel l’Europe s’est déchargée de sa mauvaise conscience ; ceux qui fuyaient la « destruction des Juifs d’Europe » ont construit leur Etat-refuge autour du rêve millénaire de « l’an prochain à Jérusalem ». Nul ― et les Européens moins que tout autre ― n’a le droit d’oublier ce contexte effroyable. Mais Jérusalem n’était pas vide, la Palestine n’était pas un désert préservé inhabité et deux peuples devaient trouver un foyer national. On sait la suite ; le rêve des uns s’est nourri du cauchemar des autres, chaque jour davantage.

    Chacun sait ― citoyens, Etats comme gouvernements ― qu’aucun des deux peuples ne pourra rejeter l’autre ni à la mer, ni au désert. Mais nous laissons, par notre inertie, l’irréparable s’accomplir. Nous laissons les gouvernants israéliens briser tout espoir d’un Etat palestinien digne mur-israel-palestine_76.jpgde ce nom, détruire systématiquement toute ébauche de société palestinienne viable ; enfermer, coloniser, morceler, asservir. Les Etats-Unis financent cette violence, l’Europe en achète les fruits.

    Ce faisant, l’Europe dément quotidiennement ses propres discours sur les valeurs humanistes de l’Union ; elle se fait complice des fossoyeurs de l’avenir commun. Car cet avenir n’est pas seulement désespérant pour les Palestiniens abandonnés de tous : que sera dans dix ans un Etat d’Israël hérissé de murs et de missiles antimissiles, devenu le symbole universel de la loi du plus fort, du reniement répété de la parole donnée et de la dernière expression historique de l’oppression coloniale ? Croit-on qu’une démocratie déjà gravement malade résistera indéfiniment à la banalisation de l’injustice et, désormais, même des crimes de guerre ?

    Sauf à nous laisser contaminer par le cynisme des actuels gouvernants israéliens, nous ne pouvons continuer à détourner les yeux. Mais comment agir sans ajouter la rage à la rage et l’injustice à l’injustice ? D’abord en refusant d’assimiler les peuples et leurs gouvernants. Les Israéliens ne se confondent pas plus avec Benyamin Netanyahu ou Avigdor Lieberman que les Palestiniens ne s’identifient avec les dirigeants du Hamas. Ensuite en veillant à soutenir celles et ceux qui, au sein de la société israélienne, continuent à se battre courageusement pour que le nom d’Israël ne devienne pas synonyme d’oppression. Enfin, en sanctionnant ceux qui violent la légalité internationale. Il nous faut rappeler, fermement, que les territoires occupés, tous les territoires occupés depuis plus de quarante ans le sont illégalement ; que Jérusalem n’est pas plus la « capitale éternelle et indivisible d’Israël » que le Koweït n’était la 19e province de l’Irak de 1990 ; que chaque colonie devra être évacuée, que chaque territoire devra être restitué, que chaque morceau du mur déclaré illégal par la Cour internationale de justice devra être détruit.

    Tout simplement parce que la loi du plus fort doit plier devant le droit commun de l’humanité.

    territoire_palestinien_morcelle.jpgParler, même fermement, ne suffit pas. Il faut des actes qui sanctionnent la colonisation, particulièrement au plan économique. Il faut rendre l’exploitation des terres annexées et de ceux qui en ont été spoliés plus coûteuse que ce qu’elle rapporte.

    Boycotter, donc, les produits des entreprises coloniales ? Difficile, car le gouvernement israélien en dissimule systématiquement l’origine. Boycotter alors tous les produits israéliens, puisque ce serait « cela ou rien » ? Ce serait confondre Israël et ses colonies, c’est-à-dire faire exactement le jeu des partisans du « Grand Israël » en entrant dans leur logique. Et ce serait aussi alimenter les tentatives d’assimilation de toute critique de l’Etat d’Israël à de l’horreur de l’antisémitisme. Confondre le combat contre les gouvernants avec le boycott de toute une société, ce serait nourrir l’amalgame entre boycott des produits israéliens et « boycott des Juifs », amalgame que certains nourrissent sans scrupules. L’effroyable lapsus de la ministre française de la Justice, venant après les accusations aussi injustes qu’insultantes d’ « incitation à la discrimination raciale » dirigées contre des militants et notamment contre une adhérente de la LDH, témoigne déjà d’une légitimation par les plus hautes autorités de l’Etat de cette dérive vers une « importation ethnicisante » du conflit israélo-palestinien. Nous devons nous en garder comme de la peste.

    La Ligue des droits de l’Homme n’a, dans cette affaire comme en toute autre, qu’un seul « camp » : le camp du droit.

    C’est pourquoi elle appelle aujourd’hui tous les citoyens à exiger des autorités françaises qu’elles le fassent respecter. Il leur revient de refuser le « traitement préférentiel » ― accordé aux produits israéliens par l’Union européenne ― à toute importation de produits « coloniaux » ou même de produits dont il n’est pas indiscutablement établi qu’ils ne sont pas les fruits de l’oppression coloniale. C’est non seulement possible, c’est légal : la Cour de justice de l’Union européenne vient, dans un arrêt du 25 février 2010, de donner raison aux autorités du port de Hambourg qui ont pris cette décision.

    oppression-in-palestine.jpgL’Europe est aujourd’hui le premier partenaire commercial d’Israël : si les Etats membres de l’Union suivent l’exemple des autorités de Hambourg, la loi sera dite et les exploiteurs des territoires occupés devront bien l’entendre.

    La LDH appelle donc à élargir cette campagne aux dimensions de toute l’Union européenne. Elle appelle à cesser toute complicité même passive avec la colonisation, et à faire enfin appliquer l’article 2 de l’accord d’association entre l’Union et Israël qui fait du respect des droits de l’Homme la condition des relations commerciales privilégiées qu’il institue. Elle appelle à la sanction de tous les crimes de guerre dont le rapport Goldstone a établi l’existence à la demande de l’Onu, que ces crimes aient été commis par l’armée israélienne, par le Hamas ou par quelque autre criminel que ce soit.

    Elle appelle enfin à la mobilisation internationale pour que l’Etat palestinien promis par la communauté internationale il y a déjà dix-sept ans voie enfin le jour, dans l’intégralité des territoires volés aux Palestiniens il y a déjà quarante-trois ans, afin que cesse une des plus anciennes injustices qui font injure au droit international.

    Il y a cent douze années, face à l’antisémitisme d’Etat que révélait l’affaire Dreyfus naissaient d’une part le projet sioniste de Theodor Herzl, d’autre part la mobilisation universaliste qui créait la Ligue française pour la défense des droits de l’Homme et du citoyen. La naissance d’Israël a donné corps au premier ; ne laissons pas la lâcheté et la haine le défigurer en oubliant les exigences du second de ces deux projets. Parce qu’il n’est pas d’avenir humain à Jérusalem hors de la coexistence de deux Etats viables pour deux peuples égaux en droits, la LDH reste fidèle au refus de l’injustice qui l’a fait naître. Ni pro-israélienne ni pro-palestinienne, encore moins « pro-casher » ou « pro-halal », elle campe du côté du droit, de l’égalité et de l’universalité des droits de l’Homme. De grands mots ? Il ne tient qu’à nous d’en faire de grands actes. L’injustice ne durera que tant que nous la tolèrerons.

  • Une paix imposée au Proche-Orient ?

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    Voici un lien vers un article intéressant sur la paix possible (souhaitée ?) entre Israel et les Palestiniens.


  • L'ONU veut des enquêtes sur Gaza

    L'assemblée générale de l'ONU vient de voter une résolution allant dans le sens du rapport Goldstone.

     

    Ce rapport a mis l'accent sur les graves violations du droit international pendant les événements de Gaza.

    Par 114 voix contre 18 ( 44 abstentions ) une résolution a été votée, qui demande à Israel et au Hamas des enquêtes indépendantes sur les faits révélés par le rapport. Ce texte met principalement en cause Israel, et sa diplomatie fait tout pour minimiser l'affaire, et refuse toute nouvelle investigation.

     

    Voici l'avis de la RTBF (Radio Télévision Belge Francophone )

    Lourd de 575 pages, le rapport établi  par le juriste sud-africain et juif, Richard Goldstone, avec l'aide de quatre juristes éminents, provoque ALeqM5jh4pa3UhYJax8mt_sOG9NbBUzvzA?size=ll'irritation d'Israël depuis le début. Le Hamas l'a aussi rejeté. Les autorités israéliennes ont refusé de collaborer à l'enquête et ont, ensuite, dénoncé ce rapport comme unilatéral et malveillant.

    Sur base de témoignages de civils mais aussi de soldats israéliens, le rapport dénonce l'emploi excessif et aveugle de la force par Israël. Il dénonce les tirs sur des bâtiments publics, notamment un bâtiment de l'ONU. Il dénonce aussi le manque d'assistance aux civils, voire l'usage de civils comme boucliers humains. Il évoque aussi les tirs de roquettes du Hamas sur des zones civiles israéliennes.

    Il dénonce encore le blocus de Gaza par Israël d'où l'accusation, portée sur les deux parties, de crimes de guerre voire de possibles crimes contre l'humanité.

     

    Israel nous livre son analyse du vote : la majorité "morale" soutient Israel.

    Qu'est ce que la majorité morale ? Probablement l'ensemble des pays qui approuvent la position d'Israel, soit 18 dans l'assemblée. Israel a la majorité parmi ses amis !(comme cela fait un peu juste comme nombre, autant ajouter les abstentionnistes, ils n'ont pas voté contre la résolution, mais ils devaient en avoir fort envie)

    En dépit de la très large majorité qui a appuyé la résolution, Israël estime avoir l'appui de la "majorité morale".

    Le ministère des Affaires étrangères se félicite du "grand nombre d'Etats qui ont voté contre ou se sont abstenus", ce qui prouve à ses yeux "que la résolution ne dispose pas du soutien de la majorité morale".


    A l'assemblée générale, chaque pays dispose d'une voix, ce qui représente une force bien dangereuse. Heureusement qu'au conseil de sécurité les 5 "Grands" possèdent un droit de veto. Les Etats-Unis pourront, comme toujours, faire rejeter tout vote contre Israel.

    RTR20FZX.jpgVoici la position de l'administration et du Congrès américains d'après l'AFP:

    Les parlementaires américains ont approuvé par 344 voix contre 36 une résolution appelant "le président (Barack Obama) et la secrétaire d'Etat (Hillary Clinton) à rejeter sans équivoque tout soutien ou tout examen futur" du rapport rédigé par la Commission Goldstone, du nom du juge sud-africain Richard Goldstone, son président. Parmi les représentants présents, 22 ont voté blanc.

    La Chambre des représentants vient ainsi appuyer la position de l'administration Obama, qui estime que le rapport est susceptible de gêner le processus de paix au Proche-Orient.


  • Gaza: le conseil des droits de l'Hommme de l'ONU vote le rapport Goldstone

    Le rapport Goldstone sur les événements de Gaza met en cause Israel , et également le Hamas.

     

    FRN8499_1.jpgMais c'est bien l'état d'Israel qui est désigné comme coupable de crimes lors de ces événements, et le gouvernement israélien fait tout pour que le rapport soit enterré. Il peut compter sur le soutien des Etats-Unis, qui restent l'allié inconditionnel d'Israel.

    Le conseil des droits de l'Homme de l'ONU a cependant approuvé ce rapport malgré l'opposition de plusieurs pays occidentaux dont les Etas-Unis.

    Au conseil de sécurité, qui devrait être la prochaine étape, les Etats-Unis disposent d'un droit de veto qui bloquerait la poursuite de la procédure.

    Même si l'assemblée générale de l'ONU allait dans le sens du conseil des droits de l'Homme, son vote resterait sans application concrête.

    Voici un compte rendu  de la presse canadienne sur ce vote:

     

    Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU a approuvé vendredi le rapport Goldstone sur la guerre à Gaza, qui accuse les forces israéliennes et les militants palestiniens d'avoir commis des crimes de guerre lors de la dernière offensive israélienne dans la Bande de Gaza.

    Il sera présenté devant le Conseil de Sécurité, ce qui pourrait déclencher des poursuites internationales contre les protagonistes.keyimg20090618_10845651_2.jpg

    La résolution a été adoptée par 25 voix contre six (Etats-Unis et cinq pays européens). Onze pays, sur les 47 qui composent le Conseil, se sont abstenus. La France, la Grande-Bretagne et trois autres pays membres ont refusé de prendre part au vote.

    Le Conseil a approuvé la résolution alors qu'Israël et les Etats-Unis ont tous deux qualifié le rapport de "faux" et prévenu qu'un soutien au rapport onusien menacerait la paix au Proche-Orient.

    Le diplomate américain Douglas Griffiths a prévenu que Washington était déçu de l'issue du vote. Il n'est pas exclu que les Etats-Unis mettent son veto à toute action décidée au Conseil de sécurité.

  • Le temps est venu de rendre des comptes

    La publication du rapport de la mission des Nations Unies sur les événements de Gaza montre que les responsables ont des comptes à rendre.

     

    Ce rapport contient plus de 500 pages en anglais, mais on peut se faire une idée précise de son contenu en lisant certains articles. En particulier,"Le Monde Diplomatique" analyse cette publication.

    image0-eedb9.jpgOn y apprend que les conclusions sont accablantes pour les responsables de l'état d'Israël. Le Hamas n'est pas considéré dans le rapport comme une victime sans aucune responsabilité, mais ses actions (même condamnables) n'enlèvent rien à la gravité des faits reprochés à l'armée d'Israël.

    Les dirigeants d'Israel ne s'y trompent d'ailleurs pas, en attaquant violemment l'auteur du rapport:

    « “Nous allons faire tout notre possible pour empêcher qu’il y ait des suites juridiques à ce rapport en démontrant qu’il est malhonnête et politiquement biaisé”, a affirmé à la radio publique Gabriela Shalev, l’ambassadrice d’Israël auprès de l’ONU. (...) Dans un communiqué, le président Shimon Peres a estimé que ce rapport “se moque de l’Histoire”. “Les auteurs ne distinguent pas les agresseurs et ceux qui se défendent. C’est le Hamas qui a engagé cette guerre en commettant des crimes horribles. Ce rapport confère une légitimité au terrorisme et ne tient pas compte du devoir d’Israël de se défendre”, a affirmé M. Peres. “Goldstone n’aurait pas écrit ce rapport si ses enfants habitaient à Sderot”, une ville du sud d’Israël régulièrement visée par les roquettes palestiniennes, a ajouté le président israélien. »

     

    Ce rapport va normalement être étudié par l'assemblée des Nations Unies, et des responsables israéliens risquent de se retrouver devant la cour de justice internationale.

     

    Amnesty International mène également une campagne sur les événements de Gaza, et sur les crimes qui s'y sont déroulés.

    Voici ce que déclare l'association de défense des droits de l'Homme :

    Les conclusions du rapport (de la mission de l'ONU )concordent avec celles d’Amnesty International, qui a elle-même enquêté sur place sur le 3169057790_29cf92c9aa_o.jpgconflit de vingt-deux jours qui, du 27 décembre 2008 au 18 janvier 2009, a fait 1 400 morts parmi les Palestiniens et neuf parmi les Israéliens.
    La plupart des Palestiniens tués par des soldats israéliens étaient des civils non armés, dont quelque 300 enfants.
    Trois civils et six soldats israéliens ont été tués par des tirs de roquettes palestiniens (et quatre autres soldats par des «tirs amis» imputables aux forces israéliennes).
    Les forces israéliennes ont aussi mené des opérations de destruction massive et injustifiées à Gaza, laissant des quartiers entiers en ruine, et utilisé des Palestiniens comme boucliers humains.
    Amnesty International se félicite des recommandations énoncées par la mission pour que les victimes obtiennent les mesures de justice et de réparation qui leur sont dues et que les auteurs de ces crimes ne restent pas impunis. Si elles sont appliquées, elles offrent de grands espoirs de justice et de responsabilisation.

     

    Amnesty organise le 29 septembre une journée de mobilisation, avec un rassemblement à Paris.

    Alors que le Conseil des droits de l’homme de l’ONU s’est emparé du rapport Goldstone sur les crimes de guerre commis lors de l’opération «Plomb durci», Amnesty International organise une journée de mobilisation à travers la France le 29 septembre 2009 avec comme point d’orgue une mise en scène artistique et militante place de l’Opéra à Paris.
    Mis en relief par Emilie Benoist, sculpteur contemporaine, les militants d’Amnesty International, avec comme toile de fond une pluie d’obus de phosphore blanc, appelleront au rythme des sirènes d’alarme à un embargo total sur les armes et à la justice pour Gaza.

    9782020966993FS.gifEn présence de :
    Geneviève Garrigos, Présidente d’Amnesty International France,
    Michel Fournier, Responsable de la Région Moyen Orient
    Michel Morzière, Responsable de la Coordination Israël-Territoires occupés palestiniens
    Benoit Muracciole, Responsable de la Campagne Control Arms.
    Et avec le soutien de Stéphane Hessel dont un message sera transmis.

     

    Il faut que les faits mis en évidence par la mission de l'ONU et AI ne restent pas impunis.

     

     

     

     

  • Gaza : 22 jours de mort et destruction

    Gaza: le bilan d'Amnesty International

     

    Sans faire de parallèle entre Israel et le Hamas, AI tire le bilan de l'offensive contre Gaza, et démontre que l'état d'Israel refuse une enquête impartiale sur cette guerre.

     


    Les forces israéliennes ont tué des centaines de civils palestiniens non armés et détruit des milliers d'habitations à Gaza dans le cadre d'attaques qui bafouaient les lois de la guerre, a conclu Amnesty International dans le nouveau rapport très circonstancié qu'elle publie ce jeudi 2 juillet 2009 – premier rapport d'envergure qui traite du conflit de vingt-deux jours ayant éclaté au début de l'année.

    « Les autorités israéliennes se montrent peu enclines à enquêter dûment sur la conduite de leurs troupes à Gaza, y compris sur les crimes de guerre, et refusent obstinément de coopérer avec la mission d'enquête indépendante et internationale de l'ONU dirigée par Richard Goldstone. Il est clair qu'Israël souhaite se soustraire à un examen public et à l'obligation de rendre compte de ses actes, a indiqué Donatella Rovera, qui a conduit une mission de recherche sur le terrain à Gaza et dans le sud d'Israël durant et après le conflit.

    « La communauté internationale, à l'instigation du Conseil de sécurité de l'ONU, doit user de toute son influence pour qu'Israël coopère pleinement à la mission d'enquête de Richard Goldstone, qui représente actuellement le meilleur moyen d'établir la vérité. »

    Le Hamas et d'autres groupes armés palestiniens ont tiré des centaines de roquettes sur le sud d'Israël, tuant trois civils israéliens, faisant de nombreux blessés et provoquant la fuite de milliers de civils. « Ces attaques menées en toute illégalité constituent des crimes de guerre et relèvent de l'inacceptable », a ajouté Donatella Rovera.

    Fondé sur des éléments de preuve recueillis par les délégués d'Amnesty International, dont un expert militaire, au cours de recherches menées sur le terrain en janvier et février 2009, le rapport donne des précisions sur l'utilisation par Israël d'armes conçues pour les champs de bataille contre une population civile prise au piège à Gaza, incapable de fuir.

    L'ampleur et l'intensité des frappes contre Gaza étaient sans précédent. Parmi les 1 400 Palestiniens tués par les gaza_juin2009_300pix.jpgforces israéliennes, on a recensé quelque 300 enfants et des centaines de civils non armés n'ayant pas pris part au conflit.

    La plupart ont été victimes d'armes de haute précision, guidées par des drones de surveillance dotés d'optiques d'une qualité exceptionnelle qui permettent aux opérateurs de voir leurs cibles en détail. D'autres ont été tués par des armes imprécises, notamment des obus au phosphore blanc, qui n'avaient jamais été utilisées à Gaza auparavant et ne devraient en aucun cas l'être dans des zones à forte densité de population.

    Après avoir enquêté sur plusieurs attaques, Amnesty International a conclu que les victimes n'avaient pas été prises entre deux feux durant les affrontements entre militants palestiniens et troupes israéliennes, pas plus qu'elles n'avaient servi de boucliers humains à des militants ou à des objectifs militaires. Beaucoup ont péri dans le bombardement de leur maison, pendant leur sommeil. D'autres étaient assises dans leur cour ou étendaient du linge sur leur terrasse. Les enfants ont été touchés alors qu'ils jouaient dans leur chambre, sur le toit ou près de chez eux. Les secouristes et les ambulanciers ont été agressés à plusieurs reprises alors qu'ils s'efforçaient de porter secours aux blessés ou de récupérer les corps des victimes.

    « La mort d'un si grand nombre de civils – et d'enfants – ne peut être simplement qualifiée de " dommage collatéral ", comme le laisse entendre Israël, a déclaré Donatella Rovera. De nombreuses questions restent en suspens sur ces attaques et sur le fait qu'elles se sont poursuivies sans relâche malgré le nombre croissant de civils tués. »

    Les frappes israéliennes ont démoli plus de 3 000 maisons et en ont endommagé environ 20 000, réduisant en ruines des quartiers entiers de Gaza et portant le dernier coup à une situation économique déjà catastrophique. La plupart des destructions étaient gratuites et non justifiées par une « nécessité militaire ».

    Au cours des cinq derniers mois, l'armée israélienne a ignoré les demandes répétées d'Amnesty International, désireuse d'obtenir des informations sur des cas précis exposés dans son rapport et de rencontrer des responsables pour débattre de ses conclusions.

    « Quant au Hamas, il n'a cessé de justifier les tirs de roquettes quotidiens de ses combattants et d'autres groupes armés palestiniens en direction de villes et villages du sud d'Israël durant le conflit qui a duré vingt-deux jours. Bien que moins meurtrières, ces frappes utilisant des projectiles non guidés impossibles à diriger contre des cibles précises ont violé le droit international humanitaire et ne sauraient en aucune circonstance être justifiées », a ajouté Donatella Rovera.

    gaza.jpgOutre les roquettes artisanales Qassam, les militants palestiniens ont tiré de nombreux missiles Grad de plus longue portée, introduits en contrebande à Gaza depuis l'Égypte par des tunnels. Frappant plus loin sur le territoire israélien, ils mettaient un plus grand nombre de civils en danger.

    « Durant cinq mois, aucune des parties au conflit ne s'est montrée disposée à renoncer à ses pratiques ni à respecter le droit international humanitaire, ce qui laisse présager que les civils seront une nouvelle fois les premières victimes si les affrontements devaient reprendre », a averti Donatella Rovera.

    Aux termes du droit international, il incombe aux États d'appliquer le principe de compétence universelle et d'ouvrir des enquêtes pénales devant des tribunaux nationaux, dès qu'il existe suffisamment d'éléments prouvant que des crimes de guerre ou d'autres crimes relevant du droit international ont été commis. Ils sont ensuite tenus d'arrêter les auteurs présumés et de les traduire en justice.

    « Toute personne qui s'est rendue responsable de crimes de guerre ou d'autres graves atteintes aux droits humains ne doit pas échapper à son obligation de rendre des comptes, pas plus qu'à la justice », a renchéri Donatella Rovera.

    Dans son rapport, Amnesty International recommande notamment aux États de suspendre tous les transferts de munitions, d'assistance et d'équipements militaires à destination d'Israël, du Hamas et des groupes armés palestiniens – tant qu'ils risquent de s'en servir pour violer gravement le droit international.

    L'organisation invite Israël à prendre l'engagement de ne plus lancer d'attaques directes, aveugles ou disproportionnées contre des civils, de cesser les tirs d'artillerie, de mortiers et d'obus au phosphore blanc dans des zones densément peuplées, et de mettre fin au blocus de la bande de Gaza, qui impose une sanction collective à toute la population.

    Enfin, elle exhorte le Hamas à renoncer à sa politique de tirs de roquettes illégaux en direction de localités israéliennes abritant une population civile et à empêcher les autres groupes armés de se livrer à de telles frappes.

  • Un ministre comme les autres?

    Le ministre israelien des affaires étrangères est en tournée européenne. En tenant compte de ses positions passées et présentes, voici l'avis de la Ligue des Droits de l'Homme:


    Le ministre des Affaires étrangères de la France ne doit pas recevoir Avigdor Lieberman, son homologue israélien

    Communiqué LDH


    En recevant officiellement son homologue israélien Avigdor Lieberman au Quai d’Orsay, le ministre français des Affaires étrangères apporterait une caution aux positions inacceptables d’un ministre extrémiste qui a mené sa campagne électorale avec des slogans racistes et extrêmement violents à l’égard des Palestiniens.

    243068_lieberman.jpgAvigdor Lieberman, ministre des Affaires étrangères d’Israël, chef du parti de la droite nationaliste « Israël Beitenou » (« Israël notre maison »), qui compte quinze députés à la Knesset, a mené sa campagne électorale avec des slogans racistes et extrêmement violents à l’égard des Palestiniens. Comme son Premier ministre Benyamin Netanyahou, il refuse non seulement le processus d’Annapolis mais même d’évoquer la création d’un Etat palestinien. Opposé au plan de désengagement des territoires occupés (lui-même habite une colonie illégale), il s’érige en défenseur d’un Israël menacé par la minorité des Arabes israéliens qui, selon lui, « soutiennent le terrorisme », tenant même des propos qu’on peut qualifier d’incitation à la haine raciale envers les députés arabes israéliens. Il est aussi partisan de faire signer à la population arabe d’Israël un serment de fidélité à l’Etat hébreu, sous peine de se voir privée de droits civiques.

    Certes Avigdor Lieberman a été élu démocratiquement, mais il est déjà arrivé à l’UE de décider de boycotter un gouvernement issu d’élections régulières : en 2000, en Autriche lorsque Jorg Haider, chef du parti d’extrême droite a remporté les élections. Quels que soient les Etats, la légitimité démocratique n’a en effet de sens que si elle est respectueuse des valeurs fondamentales que sont les droits de l’Homme, il serait incompréhensible qu’Israël fasse exception à cette règle.

    Israël se revendique comme démocratie. Paris doit signifier sans ambigüité à son gouvernement qu’il se doit de respecter le droit international, les conventions internationales, appliquer les résolutions de l’ONU. Rappeler également que l’accord d’association UE-Israël, dont Israël souhaite le ré-haussement - ce qui tendrait à lui donner un statut équivalent aux Etats membres de l’UE, sans les contraintes -, stipule en son article 2 que ces relations « doivent être basées sur le respect des droits de l’Homme et des principes démocratiques ».

    En recevant officiellement Avigdor Lieberman au Quai d’Orsay, le ministre français des Affaires étrangères irait au-delà du maintien de relations diplomatiques avec les gouvernements issus d’élections régulières. La France apporterait une caution aux positions inacceptables d’un ministre extrémiste dont la symbolique serait lourde de sens pour l’avenir de la démocratie en Israël et de tout processus de paix dans la région.

    Paris, le 4 mai 2009