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  • Israël :droite ou extême-droite

    Le résultat des élections en Israël laisse planer un suspense insoutenable : Le prochain gouvernement sera-il de droite ou d'extrême droite ?

    Une chose est certaine : la "gauche" israélienne est battue, les travaillistes étant en quatrième position, avec le score le plus bas jamais réalisé .

    barak.jpgLe mot gauche mérite vraiment de guillemet, puisque le leader du parti travailliste est  E. Barak(photo ci-contre), l'actuel ministre de la défense . Il est donc directement responsable de l'offensive contre Gaza, et du comportement de l'armée israélienne lors de cette guerre . Le parti travailliste israélien fait partie de l'Internationale Socialiste : aux dernières nouvelles, il n'en a pas été exclu, son attitude n'est donc pas jugée inadmissible par les membres de l'Internationale Socialiste .

    Il semble inévitable que le prochain gouvernement soit une coalition, comprenant le parti d'extrême droite arrivé en troisième position . Son leader, Avigdor Lieberman (photo ci-dessous) s'est prononcé pour chasser les israéliens d'origine arabe d'Israël . Ceux-ci sont citoyens du pays depuis sa création, Avigdor-page.jpget risquent donc désormais d'être victimes d'une purification ethnique .

    Les alliances nécessaires pour former un gouvernement vont donc très probablement amener ce parti au pouvoir, ainsi que des partis ultra-religieux : avec tous ces partisans de la colonisation à outrance, et hostiles aux négociations avec les représentants actuels des palestiniens, on craint fortement que la paix ne soit pas pour demain .

  • Gaza/Israël : rendre des comptes

    Amnesty International a  envoyé des chercheurs à Gaza et dans le sud d'Israël . Suite à leurs constatations, AI affirme que des crimes de guerres ont été commis dans la région "par toutes les parties au conflit"logo.gif

    AI demande une enquête internationale, et si des preuves existent, demande l'ouverture d'un procès contre les personnes soupçonnées de crimes au regard du droit international .

    Vous pouvez signer une pétition au président du conseil de sécurité de l'ONU par ce lien : accès à la pétition en ligne d'AI

  • Cessez le feu unilatéral à Gaza

    Le cabinet israélien annonce un cessez le feu unilatéral pour dimanche à 0 h 00.

    Il faut comprendre cette annonce en l'analysant sur plusieurs plans :

    Sur le plan militaire, les israéliens ont atteint  la quasi totalité de leurs objectifs, et le Hamas n'a plus les moyens d'opposer une résistance organisée, tellement la puissance de l'armée israélienne contrôle le territoire de Gaza.

    Sur le plan politique, cette décision permet de ne pas négocier avec le Hamas qui reste "diabolisé" et donne bonne conscience à Israël qui devaith_9_ill_1143269_845506.jpg commencer à faire face à l'opinion internationale .

    Pour l'avenir immédiat, cette décision laisse la possibilité d'occuper Gaza aussi longtemps qu'Israël le souhaitera, puisqu'aucun accord ne le force à quitter le territoire .

    Israël espère donc avoir les fruits d'une victoire militaire sans avoir à payer le prix d'un accord de paix . Ce qui peut se révéler vrai à court terme, sera certainement beaucoup plus difficile à conserver dans la durée .

    Mais pour beaucoup de responsables israéliens, l'échéance principale reste les élections prochaines . La Paix dans la région n'est pas leur priorité, l'offensive qui vient de se dérouler en est la preuve : ce manque de perspective à long terme est un point faible de la politique d'Israël, qui se condamne avec les Palestiniens à vivre de nouveaux combats à plus ou moins longue échéance .

    Pour le habitants de Gaza, c'est enfin l'arrêt des combats : ils vont pouvoir recevoir de l'aide et nous allons découvrir l'ampleur de leurs souffrances . D'après "le Monde" :

    Au moins 1.206 Palestiniens, dont 410 enfants, ont été tués et 5.300 autres, dont 1.630 enfants, ont été blessés en trois semaines, selon des représentants du Hamas. Dix soldats et trois civils israéliens ont péri durant la même période.

    Le Hamas est vaincu militairement, mais il est loin d'être sûr qu'il va va disparaître politiquement . Les états arabes ont montré leurs divisions, et font aussi partie des perdants .

    Quand à l' Europe et à la France leur rôle sera resté bien marginal tout au long du conflit .

  • Une lueur dans les ténèbres

    Dans le déferlement de violence qui s'abat sur Gaza,  on imagine que tout est fait en Israël pour justifier la position belliciste du gouvernement .

    La grande majorité des habitants du pays soutient l'offensive, même si un débat semble voir le jour pour savoir jusqu'où et jusqu'à quand Gaza_Sderot.pngpoursuivre les combats .

    Dans cette ambiance d'union sacrée, il faut bien du courage pour soutenir une opinion différente . Voici un lien vers un article du "Monde" qui rapporte la parole d'une habitante d'Israël, voisine de Gaza et qui tentait de lancer des liens entre les deux camps .

  • offensive terrestre à Gaza

    Nous avons passé hier la tribune des présidents de la Ligue des droits de l'Homme, qui titraient "La violence n'est pas une fatalité ".

    Depuis ce soir, la violence a franchi un nouveau stade à Gaza, avec l'entrée des troupes israéliennes sur le territoire de Gaza . Comme il était écrit dans la tribune, qui peut croire que cela résoudra un problème ou même seulement une partie d'un problème . L'armée d'Israel agit avec le consentement plus que tacite des Etats-Unis, point sur lequel l'ancienne et la nouvelle administration ne semble pas avoir de désaccords .photo_1231011348002-7-0.jpg

    Israel est en période pré électorale, et le "message" délivré par l'offensive est plus à destination interne que destiné à faire taire les mortiers du Hamas . A moins de tuer des centaines de milliers de palestiniens, ce genre d'action à peu de chance de se révéler efficace du point de vue militaire . Voici l'info qui existe à cette heure(source "Le Parisien.fr")

    Un nombre important de troupes israéliennes ont pénétré samedi soir sur le territoire de Gaza. Le bureau du Premier ministre a précisé qu' Israël va «prendre le contrôle» des régions d'où sont tirées les roquettes. Des soldats se sont déployés dans des zones inhabitées du nord du territoire, selon des témoins palestiniens.

    Les blindés ont ouvert le feu, selon des témoins, tandis que les troupes du Hamas répliquaient au mortier

    «Les combats vont durer de nombreux jours», a annoncé le bureau du ministre de la Défense Ehud Barak, qui mobilisait samedi soir des milliers de réservistes. L'armée a, par ailleurs, menacé les Gazaouis qui aideraient les «terroristes» du Hamas.

    401845-493553.jpgLes menaces du Hamas

    La branche armée du mouvement de résistance islamique a aussitôt avertit que l'Etat hébreu allait payer «un lourd tribu» en représailles. Avant l'incursion, Khaled Mechaal, le chef du Hamas qui vit en exil à Damas, avait assuré sur la chaîne Al-Jazira que son mouvement «ne capitulerait pas» et prévenu qu'un «sombre destin» attendait Israël s'il mettait le pied à Gaza. «Si vous commettez la stupidité de lancer une offensive terrestre, un destin sombre vous attendra à Gaza. Ce sera là votre malédiction, la colère de Dieu tombera sur vous», avait-il poursuivi.

    Dans un message diffusé sur sa radio interne samedi, le Hamas a menacé d'enlever des soldats israéliens en cas d'offensive terrestre. «S'ils (les Israéliens) entrent (dans Gaza), Gilad Shalit aura de nouveaux amis», a-t-il averti, en allusion au soldat israélien capturé le 25 juin 2006 par un commando palestinien et détenu depuis dans Gaza.

     

  • LA VIOLENCE N’EST PAS UNE FATALITE

     


    Les morts, surtout civils et accessoirement militaires, se comptent par centaines, les blessés peuplent les hôpitaux de Gaza et les mots encombrent les ondes et les images. Qu’elles maudissent, s’indignent, justifient, condamnent, appellent à la vengeance ou à la raison, ces Infos_Gaza_-_345_-.bmppauvres paroles s’envolent au vent mauvais de l’inertie qui règne depuis des décennies. La trêve est rompue, dit-on. Interruption momentanée d’une guerre chaude, voici ce que furent ces six mois où Gaza n’a cessé de survivre, l’existence de ses habitants étant enfouie dans ces tunnels qui charroient les biens nécessaires à la vie ou à la mort. Retour aux réalités les plus crues. On peut détester le Hamas et son refus affiché de l’existence de l’Etat d’Israël, on peut et on doit aussi rejeter cette violation assumée par tous de s’en prendre aux civils. Bref, on peut dénoncer une nouvelle fois l’engrenage de la violence et se livrer à la comptabilité minutieuse des responsabilités ou jeter l’anathème sur l’interlocuteur de demain. En attendant les violences se poursuivent, ouvertes comme ces derniers jours, sournoisement quand elles asphyxient tout un carte_bande_gaza432.gifpeuple déjà embastillé. Nous sommes envahis par la honte car rien de cela n’était imprévisible et nous connaissons parfaitement les remèdes à cette maladie qui ronge cette région du monde et déchaîne les passions partout ailleurs. Sommes-nous si irrésolus, si dénués de sens commun pour laisser faire ainsi ? Ici et maintenant, au sein même de l’Union européenne, nous venons de conforter les autorités israéliennes en leur accordant un statut encore plus privilégié. La bonne conscience fera que l’on déversera quelques centaines de millions d’euros au bénéfice des Palestiniens, qui serviront à reconstruire ce que l’occupant aura détruit et que l’on recommencera encore et encore cet investissement sans fin et surtout sans dividendes. Comme si la paix, ou la guerre d’ailleurs, dépendaient d’un argent qui dissimule l’impuissance. Pourtant jamais conflit ne connut de solutions plus évidentes ; des accords de Taba, à ceux de Genève en passant par la proposition de paix de la Ligue Arabe, à quelques détails près, tout est déjà écrit et les cartes n’attendent que d’être précisées. Mais pour faire vivre la paix autrement que sur du papier, il faut en terminer avec les faux équilibres. La politique israélienne n’a plus pour but d’assurer la sécurité de cet Etat. Bien sûr, cette exigence est légitime et elle est toujours présente dans la pensée de ce peuple et de ses dirigeants. Mais aucune « raison de sécurité » ne peut justifier l’accaparement des terres palestiniennes, de l’eau et le refus de laisser la Cisjordanie et Gaza se développer. Le Hamas n’est plus qu’un alibi commode. Il y a longtemps que derrière le discours sécuritaire se cache, à peine, une volonté d’agrandir le territoire et de convaincre les gaza_wideweb__470x315,0.jpgPalestiniens de s’en aller. Au-delà de l’impératif éthique qui interdit de déposséder un peuple de son existence, il en va de la pérennité d’Israël. Soit Israël admet enfin l’existence d’un Etat palestinien pleinement souverain et installé sur la totalité de la Cisjordanie et de Gaza, soit la sécurité d’Israël ne durera pas plus longtemps que sa puissance militaire, dont la guerre du Liban a commencé à montrer la relativité. Sont-ils bien conscients de l’avenir ceux et celles qui font de cet Etat le poste avancé du monde occidental ? Sont-ils bien conscients que chaque mort à Gaza, c’est un peu plus de haine aveugle contre le reste d’un monde jaugé à la dimension de ses mensonges et de son double discours ? Sont-ils bien conscients que cette guerre endémique permet aux régimes arabes de maintenir leurs peuples sous l’emprise de la dictature et de refuser toute évolution démocratique ? Il n’est plus utile de se lamenter, encore moins de faire des belligérants des fanatiques irréductibles alors que nous avons les moyens de mettre un terme à ce conflit. Et l’Union européenne la première : qu’elle applique les accords passés, qu’elle change de politique et cesse de faire d’Israël son allié privilégié. C’est le seul moyen pour que le gouvernement israélien comprenne qu’il est un Etat comme les autres, avec ses droits mais aussi avec ses responsabilités. Alors, peut-être, la communauté internationale trouvera les ressources politiques nécessaires à faire appliquer ce qui n’est jamais que le droit de chaque peuple à vivre en paix dans des frontières sûres et reconnues. Pour les Palestiniens aussi.


    Patrick BAUDOUIN, Président d’honneur de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH)
    Michel TUBIANA, Président d’honneur de la Ligue des droits de l’Homme (LDH)


    Tribune publiée dans Le Monde, édition du 31 12 08