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  • Jusqu'ici, tout va bien !

    Le petit canard vert ne fait pas dans le dénigrement systématique du gouvernement, même si certains en doutent.

    La France a peut-être un déficit colossal, avec une dette qui atteint 90 % de son Produit Intérieur Brut, mais les taux d'intérêt auxquels le pays continue d'emprunter sont au plus bas. Alors pas d’inquiétude, bien que ce niveau d'endettement ne diminue pas ces dernières années.

    L'économie tourne au ralenti, et la croissance risque de ne pas dépasser 1 % cette année (0,7 % selon le FMI), et donc pas de création significative d'emploi dans notre économie libérale qui ne s'en sort que par la croissance. Mais pas de panique, le Portugal et la Grèce ne font pas mieux que nous.

    Et le chômage, avec  un taux  de plus de 10% qui continue à croitre de mois en mois, faut-il vraiment s'en inquiéter ? Soyons réaliste, cela fait malgré tout 90 % des personnes en période d'activité qui ont un travail.

    Oui, finalement, malgré la crise, tout va bien jusque maintenant. Mais est-ce que cela va durer ?

    On a entendu ces jours-ci un discours alarmiste, qui jette un froid et laisse planer un doute sur la persistance de si bons résultats. Et ces propos ne viennent d'un quelconque intellectuel gauchisant, mais de Manuel Valls, le Premier Ministre en personne.

    Il déclare : "La rentrée sera « difficile en matière de conjoncture économique »" et  il a aussi évoqué « la vie chère, le mal-logement » et l'inquiétude des Français pour « leur avenir et celui de leurs enfants »  Il a estimé qu'il existait « une crise de confiance que nous devons impérativement endiguer.»

    Pourquoi une telle dramatisation et un tel pessimisme, puisque tout allait si bien ?

    En fait, le Gouvernement s'attend à de mauvais résultats pour les mois à venir, et il se rend compte que le discours habituel risque fort de ne plus passer du tout. Dire une nouvelle fois " patientez, nous travaillons au maximum, les résultats arriveront bientôt", c'est risquer le ridicule ou la révolte et peut-être les deux à la fois.

    Les sondages sont au plus bas pour le PS, qui est donné battu par l'UMP et le FN dans le cas d'un premier tour de présidentielle. Vu les  chiffres des dernières élections, cette projection est crédible et serait terrible pour le parti.

    Ce qui est encore plus terrible pour le PS, c'est qu'il n'a plus ni de politique ni d'homme (ou de femme) de rechange. Il voit venir la catastrophe, mais n'a pas d'autre solution que d'attendre une hypothétique reprise économique.

    L'état de l'économie de la France et la conjoncture internationale n'incitent à miser de grosses sommes sur la possibilité d'un avenir rose pour le PS, pas plus que sur une amélioration de la situation d'une majorité de Français.

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    Qu'a-il vu de si inquiétant ?

  • On ne peut pas saisir un arc en ciel

    Communiqué de Greeenpeace

    Enfin! L’Arctic Sunrise a quitté Mourmansk aujourd’hui, et met le cap sur son port d’attache, Amsterdam.

    Ce départ tant attendu a lieu plus de 300 jours après avoir été arraisonné illégalement par les forces spéciales russes à la suite d’une action pacifique contre une plateforme pétrolière de Gazprom, en mer de Pechora. Et près de deux mois après l’annonce de la levée des séquestres sur le bateau.

    Il est difficile de mettre des mots sur le soulagement qui nous envahit. Les dernières semaines ont été particulièrement difficiles, pleines de frustrations : les retards, les réparations tellement nécessaires, les méandres de la bureaucratie pour avoir accès au navire puis pour obtenir les autorisations pour partir …

    Lorsque le capitaine Daniel Rizzotti et son équipage ont finalement pu monter à bord de l’Arctic Sunrise, ils ont trouvé un navire en très mauvais état, qui est resté amarré dans un port aux eaux glaciales, sans entretien, pendant de long mois. Les systèmes de navigation, de communication, de sécurité, avaient été retirés ou détruits.

    C’est pourquoi le navire doit maintenant rentrer à Amsterdam, pour subir d’importantes réparations, et être de nouveau à même de protéger l’Arctique des compagnies pétrolières comme Shell et Gazprom.

    L’arrivée est prévue dans les dix jours à venir. Militants et sympathisants de Greenpeace, ainsi que des membres des Arctic30, seront présents pour l’accueillir et lui souhaiter la bienvenue, avant son entrée au chantier naval.

    Le Comité d’enquête Russe a récemment informé Greenpeace qu’il avait étendu son enquête sur les Arctic30, jusqu’au 24 Septembre 2014, en dépit du fait que la procédure pénale engagée contre les 30 a été abandonnée.

    L’abordage illégal de l’Arctic Sunrise alors qu’il se trouvait dans les eaux internationales et l’enquête en cours sont une tentative d’intimidation, qui vise manifestement à étouffer notre campagne contre les forages pétroliers en Arctique. Mais cette intimidation nous a rendus plus forts : des millions de personnes ont marqué leur soutien envers nos activistes pendant leur détention, et ont également manifesté leur volonté de protéger l’Arctique de la quête effrénée des pétroliers… Ces millions de personnes sont conscients des dérèglements climatiques, de la disparition de la glace polaire, et de leurs conséquences dramatiques. Ces millions de personnes continueront à s’opposer pacifiquement aux ambitions des pétroliers en Arctique, en Russie, et ailleurs !

    Nous ne céderons pas.

    Lien pour soutenir Greenpeace et devenir "défenseur de l'arctique"

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  • "Nous sommes tous des Gazaouis" : la colère des Palestiniens en Cisjordanie

    Communiqué d'Amnesty International

    "Nous sommes tous des Gazaouis" : cela fait longtemps que les Cisjordaniens ont fait leur cette affirmation, révélant ainsi que les souffrances et les pertes endurées à cause de décennies d’occupation militaire israélienne sont partagées par les Palestiniens de Cisjordanie comme de Gaza.

    Un peu partout à Ramallah, dans les territoires palestiniens occupés, sont suspendus des panneaux et des banderoles où l’on peut voir des images d’effusion de sang et de destruction accompagnées du texte : « Nous sommes tous des Gazaouis ».

    Un grand nombre de ces affiches, qui sont aussi placardées dans d’autres villes cisjordaniennes, sont financées par les institutions de l’Autorité palestinienne. À Ramallah, les autorités municipales ont aussi organisé récemment un rassemblement, où des gens portaient des cercueils vides enveloppés dans des drapeaux palestiniens pou représenter le nombre croissant de victimes à Gaza depuis le début de l’offensive militaire israélienne dans ce territoire, le 8 juillet. En tête du cortège marchait le gouverneur local et d’autres représentants municipaux.

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    LA SOLIDARITÉ MALGRÉ LA RÉPRESSION

    La solidarité affichée par la Cisjordanie envers Gaza semble plus forte qu’elle ne l’a jamais été ces sept dernières années. Lors des opérations militaires menées par Israël à Gaza en 2008/2009 et 2012, une manifestation de soutien ne rassemblait peut-être que quelques dizaines de personnes, voire moins, dans un petit nombre de villes et villages. Aujourd’hui, ce sont des centaines de personnes qui manifestent quasiment tous les jours un peu partout en Cisjordanie.
    Le 24 juillet, on a assisté à la plus grande manifestation qu’ait connue le territoire depuis des années : plusieurs milliers de personnes de Ramallah ont marché en direction de Jérusalem pour protester contre les attaques israéliennes à Gaza. Les forces israéliennes ont fait usage d’une force excessive à l’encontre des manifestants lorsque ceux-ci sont arrivés au poste de contrôle militaire de Qalandia. Au moins l’un d’entre eux a été tué, et de nombreux autres ont été gravement blessés par des tirs à balles réelles.
    Le lendemain, plusieurs villes cisjordaniennes ont été le théâtre de manifestations et de heurts. Cinq autres personnes, dont un enfant, ont été tuées par les forces israéliennes. Parmi les victimes figurait Hashem Abu Maria (47 ans), qui travaillait pour la section Palestine de l’organisation Défense des enfants international. Il a été touché à la poitrine par une balle réelle tirée par un soldat israélien lors d’une manifestation organisée dans le village de Beit Ummar, le 25 juillet.
    L’emplacement des manifestations et mouvements contestataires tenus depuis le début du mois de juillet est cartographié chaque jour par un groupe de militants palestiniens. Une rapide analyse des cartes produites permet de se rendre immédiatement compte que la dernière offensive militaire en date menée par Israël à Gaza a provoqué une réaction particulièrement forte des Cisjordaniens. Cependant, même si cette réaction a peut-être gagné en puissance grâce aux efforts déployés récemment pour réconcilier les parties palestiniennes rivales, elle n’est absolument pas la conséquence des politiques et pratiques de l’Autorité palestinienne.

    Ici, le mouvement de contestation a lentement pris de l’ampleur au fil des années, sans jamais fléchir en dépit de la violente répression israélienne. Il n’a pas non plus été découragé par les attaques menées par l’Autorité palestinienne contre la liberté d’expression et de réunion. Même si les autorités affichent officiellement leur soutien à Gaza, les forces de sécurité de l’Autorité palestinienne ont contrecarré des manifestations – recourant parfois à une force excessive – dans des zones placées sous leur contrôle, s’en prenant tout particulièrement à ceux qui tentaient de rallier des postes de contrôle, des structures militaires ou des colonies d’Israël.

    LA RAGE ACCUMULÉE PAR DES DIZAINES D'ANNÉES D'OCCUPATION

    Ce mouvement de contestation fait suite à des années de manifestations de différents groupes et communautés contre l’occupation militaire israélienne et l’implantation de colonies illégales en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est. Il est aujourd’hui animé par une rage attisée par des dizaines d’années passées sous cette occupation.

    Quelques jours avant qu’Israël ne détruise des quartiers entiers de Gaza, trois hommes soupçonnés mur060712.jpgd’avoir attaqué des Israéliens en Cisjordanie ont vu leurs maisons démolies. Lorsque je me suis rendu dans l’une de ces maisons, aujourd’hui inhabitables, à Hébron, un proche des trois hommes m’a confié : « J’ai honte de parler de ma terreur ou de la démolition de ma maison lorsque je vois Israël bombarder des familles entières alors qu’elles se trouvent encore chez elles, à Gaza. Je ne m’inquiète pas pour ma maison démolie, je m’inquiète pour mon peuple à Gaza. »

    Les Palestiniens de Cisjordanie et ceux de Gaza partagent les mêmes inquiétudes, les mêmes souffrances et la même colère. Ces familles d’Hébron sont les victimes d’une sanction collective, en violation du droit international. C’est aussi une sanction collective qui a été infligée aux milliers de familles de Gaza pendant les sept années de bouclages illégaux et de blocus du territoire imposés par Israël.

    DÉMOLITIONS, COLONIES ILLÉGALES, BOMBARDEMENT : LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE DOIT RÉAGIR

    « Nous sommes tous des Gazaouis » : cela fait longtemps que les Cisjordaniens ont fait leur cette affirmation, révélant ainsi que les souffrances et les pertes endurées à cause de décennies d’occupation militaire israélienne sont partagées par les Palestiniens de Cisjordanie comme de Gaza. Ils sont victimes chaque jour de toute une série de violations des droits humains et du droit international humanitaire, depuis des démolitions de maisons, des colonies illégales et des homicides illégaux jusqu’au siège dévastateur de Gaza en passant par les bombardements d’habitations civiles.


    Il est temps pour la communauté internationale de réagir.
    La responsabilité en revient tout particulièrement aux États-Unis et à l’Union européenne, qui ont une influence sur Israël. Il faut immédiatement suspendre tous les transferts d’armes à destination d’Israël et soutenir un embargo sur toutes les armes livrées à l’ensemble des parties au conflit pour faire savoir clairement que la communauté internationale n’encouragera pas l’homicide illégal de civils, ni d’autres graves violations.
    Il est tout aussi important de prendre des mesures concrètes pour mettre fin au blocus militaire de Gaza par Israël et de veiller à ce que l’obligation de rendre des comptes et le respect du droit international soient les priorités absolues de toutes les parties. L’Autorité palestinienne a elle aussi un rôle à jouer pour faire en sorte que les auteurs de graves atteintes aux droits humains aient à répondre de leurs actes : elle doit adhérer au Statut de Rome et devenir ainsi membre de la Cour pénale internationale.