Pour Greenpeace France, cette loi ne permettra pas à la France de rattraper son retard sur les renouvelables ni d’atteindre ses engagements et objectifs climatiques, notamment en continuant de freiner le développement de l’éolien terrestre.
Ce mardi, l’Assemblée nationale devrait adopter définitivement le projet de loi du gouvernement sur l’accélération des énergies renouvelables.
Après plusieurs mois de débats au Parlement, l’ambition n’a pas été rehaussée en commission mixte paritaire : le texte reste ainsi insuffisant au regard des crises énergétique et climatique.
Si le texte est plutôt satisfaisant sur l’éolien en mer, il reste trop tardif et limité sur le solaire, et surtout très insuffisant sur l’éolien terrestre.
« Ce texte manque cruellement d’ambition, au moment où la crise énergétique nous démontre la nécessité absolue de développer massivement les énergies renouvelables, analyse Nicolas Nace, chargé de campagne Transition énergétique pour Greenpeace France. Le gouvernement portera une grande responsabilité dans le retard de la France sur ses objectifs, mais aussi plus concrètement sur les conséquences de la crise énergétique d’ampleur que nous traversons et qui vont se répercuter sur nos émissions et les factures des citoyennes et citoyens ».
Le point noir du texte est la planification territoriale. Le droit de véto accordé aux maires sur l’identification des zones d’accélération, ainsi que la possibilité de rajouter des contraintes ailleurs, risquent d’empêcher toute accélération du développement des énergies renouvelables, en particulier de l’éolien terrestre. Aucune garantie n’existe dans cette loi pour s’assurer que les zones d’accélération permettront d’atteindre les objectifs fixés par l’Etat sur les territoires ; où est la cohérence ?
« L’idéologie anti-éolienne a trop influencé cette loi, souligne Nicolas Nace. Plutôt que de garantir des garde-fous sur l’implication des riverains et le respect de la biodiversité, le lobby anti-éolien et l’alliance entre le gouvernement et les parlementaires de droite ont réussi à saborder la transition énergétique ».
La France possède pourtant le deuxième potentiel éolien d’Europe et le cinquième en matière d’énergie solaire.
Or, selon le dernier Baromètre annuel Observ’ER, la France est toujours en retard sur ses voisins européens en matière d’énergies renouvelables. Ces dernières représentent 19,3% de sa consommation énergétique finale, alors que l’objectif fixé pour la France était de 23%.