La section de Vouziers de la Ligue des Droits de l'Homme organisait hier une conférence débat sur ce sujet à la salle du CPR.
Les participants au nombre d'une cinquantaine, venaient du Vouzinois, mais pour certains de secteurs plus éloignés du département ou de la Région.
Gérard Aschieri et Patrick Tassin étaient les deux invités de cette soirée, nous vous les avons présentés dans une note précédente.
Ils ont à tour de rôle fait une courte présentation du problème, s'appuyant sur leur expérience en ce domaine. Nous ne reprendrons pas toute leur argumentation, voici un extrait de l'avis du CESE, dont G Aschieri est membre :
"Le Conseil économique et social propose de recourir désormais à la notion plus large de services au public, considérés comme l’ensemble des services indispensables à la vie des populations et des territoires.
Cette notion englobe les services publics marchands et non marchands, qui remplissent une mission de service public définie par la puissance publique, et les services privés, jugés comme de première nécessité (activités artisanales et commerciales de proximité, services médicaux, associatifs ...).
La ligne de partage entre les différentes catégories n’est pas immuable mais dépend de la rencontre à un moment donné entre les besoins exprimés et les choix politiques faits.
(...)
L’approche par la demande doit être privilégiée.
Elle permet de mieux cerner les besoins nouveaux. Elle doit être combinée avec une approche par l’offre pour favoriser la cohérence d’ensemble. Dans tous les cas, il convient d’établir un diagnostic partagé.
Les besoins doivent être déterminés de façon globale, par grande fonction, en tenant compte de la
diversité des territoires et avec une vision prospective.
(..)
En conclusion, le CES estime que, si le service rendu prime sur le statut juridique, il importe que la puissance publique en conserve la maîtrise. L’Etat doit demeurer le garant de l’intérêt général."
De l'introduction des deux orateurs, on retiendra la notion de services répondant aux besoin fondamentaux des populations, et qu'en ce sens la notion d'équité l'emporte sur celle de rentabilité.
L'actualité plus ou moins récente du Vouzinois et du département ne pouvait que faire venir de nombreuses réflexions et interrogations des participants dans la salle.
On n'est pas resté au simple constat de la diminution ( voire disparition)des services publics, pour se poser des questions difficiles :
L'égalité des territoires doit-elle se concevoir comme totale ? (le très haut débit pour tous ?)
Un service public qui disparaît dans un canton dépeuplé, c'est beaucoup plus qu'un départ, c'est parfois le dernier lien entre les hommes qui disparaît.
Le service public à la française est-il compatible avec l'Europe ?
Le service public peut-il se concevoir sans aborder la question de son financement ? ( vive l'impôt redistributeur).
Quelles relations sont possibles entre le service public et les services privés qui s'occupent du service au public dans le même domaine ?
Il y a eu, si ce n'est une réponse définitive, au moins des réponses partielles à toutes ces questions. Avec un sentiment partagé :c'est un choix politique qui permettra ou non le maintien de services publics forts, choix d'aménagement du territoire dans sa diversité et choix de financement prioritaire des besoins de base des populations urbaines et rurales.